Le centre universitaire de formation et de recherche (CUFR) de Mayotte organise, les 8 et 9 décembre, un colloque intitulé « Pour un nouveau droit des Outre-Mer du XXIe siècle ». Sur réservation obligatoire, ce colloque intervient à l’heure où Mayotte, l’une des collectivités territoriales ayant contribué au développement du droit des Outre-mer en raison de son expérimentation en tant que « laboratoire juridique », célèbre le dixième anniversaire de son accession au statut de Département, tandis que les autres régions ultramarines célèbrent le 75e anniversaire de leur transformation en départements. De plus ce colloque survient précisément à l’heure où le président de la République, le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer et le ministre délégué aux Outre-mer entament des discussions avec les élus locaux signataires de l’appel de Fort-de-France. Il a pour objectif de contribuer à l’émergence d’un droit de la diversité, de la spécificité au sein d’une unité normative, précisément appelé Droit des Outre-mer. Animé par de nombreux intervenants universitaires et experts dans leurs domaines respectifs, le débat sera l’occasion d’apporter un éclairage renouvelé sur les différentes normes applicables aux outre-mer selon leur catégorie juridique. Les dernières élections ont montré la nécessité d’une réelle prise en considération des spécificités ultramarines ; ce colloque entend poser le constat, en préciser la diversité et reviendra sur les aspects historiques et juridiques prévus aux niveaux national et européen pour les confronter aux réalités locales, aux nombreux défis et aux mutations profondes auxquels doivent faire face les collectivités ultramarines. Il s’agira aussi de l’occasion de voir émerger des solutions, des idées novatrices à travers des échanges nourris entre les experts et le public qui seront présents. Enfin, cette manifestation scientifique porte l’ambition d’être le précurseur, peut-être le pilote d’une réflexion collective associant les différents acteurs universitaires présents, mais aussi la société civile et les acteurs institutionnels. À ce titre, les thèmes abordés pendant ces deux journées sont au cœur de l’actualité pour venir en expliquer le sens et l’esprit.
Après le Maroc, la chanteuse Zily programmée au Sauti Za Busara
L’artiste mahoraise Zily a enflammé la scène du Visa for Music, à l’occasion du festival international qui s’est déroulé du 16 au 19 novembre, à Rabat (Maroc). Accompagnée de ses quatre musiciens, Zily a entamé́ ses hits « Tsika », « Amani » ou encore « Moina Bibi ». Lors de ce Festival et marché professionnel pionnier des musiques d’Afrique et du Moyen-Orient depuis 2014, l’équipe de l’artiste a pu rencontrer des professionnels du secteur musical venus du monde entier et déjà le rendez-vous est pris pour d’autres événements, au Sénégal notamment. Depuis plus de 20 ans, Zily fait la promotion du patrimoine immatériel de Mayotte. Cet univers qu’elle porte en elle, on le retrouve dans ses différents clips, où elle fait le choix de mettre en valeur ses deux langues maternelles : le shimaoré et le kibushi. Ses clips sont néanmoins sous-titrés en français et en anglais pour une large diffusion de ses messages d’amour et de paix. Les prochains mois s’annoncent intenses pour celle qui est attendue dès février 2023 à Zanzibar pour le festival Sauti Za Busara. D’autres événements d’envergure sont également prévus dans la région océan Indien.
Violences à Mayotte : une manifestation à La Réunion, ce samedi
Attentive au climat d’insécurité à Mayotte, la communauté mahoraise installée à La Réunion va se mobiliser, ce samedi 26 novembre, à 9h, devant la préfecture de Saint-Denis. Cette manifestation est à l’initiative du collectif Ré-maA (Résistance Réunion – Mayotte en action). « Mayotte fait face à une situation alarmante sans précédent (agressions, meurtres, système judiciaire défaillant, les enfants de l’école de la République en danger, homicide volontaire et terrorisme), une immigration non maitrisée qui accentue les crises. Mayotte est au bord de la guerre civile. Malgré nos cris d’alarmes. Le Gouvernement semble vouloir punir les Mahorais en continuant à nous mépriser. Si l’État ne prend pas ses responsabilités, les Réunionnais risquent aussi de payer le même prix de l’abandon de Mayotte car ces délinquants sont placés en famille d’accueil faute d’un centre éducatif fermé et à l’absence d’une prison pour mineurs. Ce combat n’est donc pas uniquement celui des Mahorais mais doit tous nous concerner pour sauvegarder aussi le vivre-ensemble réunionnais. Nous appelons à une véritable prise de conscience des autorités et de la population. Nous vous invitons à rejoindre ce mouvement citoyen pacifique pour une action publique forte sans quoi notre île va basculer dans la guerre civile », estime le collectif.
Jeux des jeunes de l’océan Indien : la délégation mahoraise bientôt en partance
Du 4 au 12 décembre prochains, se tiendront les Jeux des Jeunes à l’Île Maurice réunissant les délégations des membres de la commission à la jeunesse et au sport de l’océan Indien (CJSOI) à savoir La Réunion, Mayotte, Djibouti, l’Île Maurice, les Seychelles, les Comores et Madagascar. La délégation mahoraise sera composée de 92 participants dont 50 sportifs répartis en trois disciplines : le beach-hand, le futsal et la pétanque et 12 jeunes en concours culturels à savoir spectacle musical, assemblée des jeunes et e-sport. L’encadrement de la délégation est assuré par la Drajes avec la participation du Cros. Tous les participants seront rassemblés pour entendre les consignes le 26 novembre prochain à 9 h à la MJC de M’tsapéré. Le président du conseil départemental de Mayotte, le recteur de l’académie et le secrétaire général de la préfecture inaugureront ce temps fort d’union, avant un départ effectif le 2 décembre au matin.
La loi sur l’assouplissement des expulsions passe en commission
En commission des lois de l’Assemblée nationale, ce mercredi 23 novembre, a été discutée une proposition de loi visant à assouplir les conditions d’expulsion des étrangers constituant une menace grave pour l’ordre public. Mansour Kamardine, représentant de la deuxième circonscription de Mayotte, en était le rapporteur. La fracture entre les différents groupes politiques de l’Assemblée nationale était bien visible au sujet des deux articles, les l632-2 et l632-3. Ceux-ci cadrent l’expulsion d’étrangers condamnés par la justice. Un étranger marié depuis au moins trois ans avec un conjoint de nationalité française ou une personne résidant régulièrement en France depuis plus de dix ans ne peuvent l’être par exemple. Selon le rapporteur, les exceptions sont trop contraignantes pour les pouvoirs publics. Le groupe des Républicains propose donc que le gouvernement français revienne sur ces dispositions. « Je n’ai qu’une seule ambition, c’est de protéger les Français, mais également les étrangers qui vivent sur le territoire », a fait valoir Mansour Kamardine. La gauche et la majorité ont désapprouvé la proposition de loi, rappelant que l’article 8 de la convention européenne des droits de l’homme pouvait y être opposé. Celui-ci repose sur deux principes. Le premier est que « toute personne a droit au respect de sa vie privée et familiale, de son domicile et de sa correspondance ». Le deuxième est « qu’il ne peut y avoir ingérence d’une autorité publique dans l’exercice de ce droit que pour autant que cette ingérence est prévue par la loi et qu’elle constitue une mesure qui, dans une société démocratique, est nécessaire à la sécurité nationale, à la sûreté publique, au bien-être économique du pays, à la défense de l’ordre et à la prévention des infractions pénales, à la protection de la santé ou de la morale, ou à la protection des droits et libertés d’autrui ». Au cours de la séance, aucun amendement n’a trouvé preneur, ce qui augure un combat difficile pour le rapporteur.
Coopération : l’économie sociale et solidaire veut s’étendre dans l’océan Indien

La chambre régionale de l’économie sociale et solidaire (Cress) de Mayotte accueille la première délégation ESS de l’océan Indien. L’idée : réunir des représentants de Tanzanie, des Comores, du Mozambique et du Kenya pour porter des projets à l’échelle régionale.
« Dans un contexte de relations tendues avec nos pays voisins, comme les Comores, l’ESS est un outil de diplomatie économique. » C’est ainsi que Kamal Youssouf, le directeur du Cress, présente le projet nommé BusinESS OI, porté par la chambre régionale de l’économie sociale et solidaire (Cress) de Mayotte. Ce « cluster » de l’ESS à l’échelle de l’océan Indien ambitionne de porter des projets interrégionaux. Depuis juillet 2021, la Cress – dont l’une des missions est « d’animer la coopération régionale à travers l’économie sociale et solidaire » – noue des liens avec des organisations au Kenya, au Mozambique, aux Comores et en Tanzanie. Parmi elles, l’instance de représentation des coopératives du Mozambique, l’association des gouvernements locaux tanzaniens, l’organisation des entreprises de l’ESS kenyane, l’accélérateur d’entreprises à impact kenyan ou encore l’association comorienne Maeecha, qui milite pour la protection des droits de l’enfant. Depuis lundi 21 novembre, leurs représentants sont réunis à Mayotte pour continuer à échanger et commencer à lancer des initiatives.

Des débouchés sur les autres territoires
« L’association RTME, basée à Acoua, qui transforme le manioc en farine, a besoin de nouvelles sources d’approvisionnement. A Mayotte, ce produit coûte cher et on n’a pas de quantités suffisantes pour répondre aux besoins du marché. Grâce aux relations nouées avec les autres pays de l’océan Indien, nous allons pouvoir acheminer du manioc des Comores ou de Tanzanie », indique l’homme à la tête du Cress. Selon lui, ces deux pays manquent de débouchés sur leurs territoires et n’ont pas de structure de valorisation comme celle qui existe à Mayotte. Des partenariats qui pourraient également permettre de favoriser la mobilité décarbonnée. En Petite-Terre, la société Mobhelios, qui propose des vélos électriques en location, envisage de lancer une offre de motos électriques ainsi que des bornes de recharges pour les voitures. « Les Comores sont notamment intéressées pour dupliquer ce type de projet », poursuit le directeur. Un troisième projet concerne le Banga au chocolat à Combani. « L’idée est de créer des ponts entre nos cinq territoires pour alimenter la chocolaterie en matière première ou créer ce type de structures dans les autres pays. »
« Dix millions d’euros n’ont pas été utilisés »
En janvier prochain, un réseau d’incubateurs devrait voir le jour. L’idée est de créer une structure d’accompagnement mahoraise, connectée à une seconde à Moroni, et à d’autres entités au Kenya, au Mozambique et en Tanzanie. « Les incubateurs pourraient ainsi permettre à des porteurs de projet de créer une structure sur un autre territoire, en levant les freins techniques ou réglementaires mais également en mobilisant des financements sur les autres territoires », indique Kamal Youssouf.
Le volet financier est d’ailleurs l’une des premières motivations du projet BusinESS OI, financé par le conseil départemental et le programme Interreg V Océan Indien, qui vise à renforcer l’insertion régionale de Mayotte et de La Réunion dans l’Océan Indien, via des financements du fonds européens de développement régional (Feder). « Ces cinq dernières années, ce programme nous allouait une enveloppe de douze millions d’euros. Mais dix millions n’ont pas été utilisés. » En cause, notamment : l’absence de cadre légal commun. Le premier objectif du projet est donc de définir une base commune. D’autant que d’autres financements de l’Etat Français pourraient être mobilisés dans les quatre pays partenaires de la zone. « Ce sont des pays qui sont dans le périmètre des financements européens et du conseil départemental de Mayotte, c’est pour cela qu’ils ont été sélectionnés. Et sur ces territoires, d’autres fonds pourraient être débloqués via les ambassades françaises. »
Novembre, mois de l’économie sociale et solidaire
La Cress de Mayotte organise la sixième édition du mois de l’économie sociale et solidaire à Mayotte. Un événement qui « constitue une vitrine des initiatives des acteurs du territoire ». Depuis le début du mois, de nombreux événements ont permis de valoriser l’ESS sur l’ensemble du territoire. Ce vendredi 25 novembre, l’école des colibris à Dzaouzdi anime un après-midi parents-enfants. Le 26 novembre de 8h à 16h, Mayotte Nature Environnement organise une formation au nettoyage de sites à Mamoudzou. Dimanche 27 novembre, de 9h à 12h le nettoyage du quartier Montlegun est organisé à Koungou. Puis le 28 novembre 2022 de 9h à 17h, la médiathèque de Bandrélé accueillera la troisième édition de Mayotte acteur de son développement, qui vise à accompagner les entreprises mahoraises à monter en compétences. D’autres événements sont organisés. Tout le programme est sur cress-mayotte.org
Un secteur regroupant 2.836 emplois en 2021
Selon la loi du 31 juillet 2014, l’ESS est « un mode d’entreprendre et de développement économique, adapté à tous les secteurs d’activité ». Cette économie vise l’intérêt collectif, l’implication des citoyens, le respect de l’environnement et la proximité des territoires. A Mayotte, le secteur représentait 2.836 emplois en 2021, répartis dans 290 établissements. 14 % sont des structures privées et 83 % des associations. Au total, elles représentent 30 millions d’euros de masse salariale brute annuelle.
Comores : la perpétuité requise contre l’ex-président Sambi
L’ancien président de l’Union des Comores était poursuivi avec d’autres personnalités ayant occupé de hautes fonctions sous son régime pour détournement de biens publics, corruption et haute trahison. Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, dont les avocats ont dénoncé dès le départ un procès joué d’avance, ne se présentait plus à l’audience. Le verdict sera connu, lundi 28 novembre.
En attendant le délibéré fixé au 28 novembre prochain, on connaît déjà les peines qui doivent être étudiées par la cour de sûreté de l’Etat. Pour le cas de l’ex-raïs, Ahmed Abdallah Mohamed Sambi (qui n’était pas présent aujourd’hui), le commissaire au gouvernement a requis la perpétuité. L’opposant de l’actuel chef de l’État, Azali Assoumani, avait été inculpé pour haute trahison, détournement de deniers publics entre autres. Même peine pour l’ancien ministre de Finances, Mohamed Ali Soilihi alias Mamadou, qui se trouve actuellement en France depuis plus d’un mois. L’ancien secrétaire général du gouvernement, Nourdine Bourhane, dont le parquet a estimé qu’il n’y avait pas lieu de garder la charge de haute trahison écope en revanche de deux ans de prison avec sursis. Les deux autres inculpés qui ont répondu présent à savoir Mohamed Bacar Dossar, qui a occupé le poste de directeur de cabinet et celui d’argentier de l’État ainsi qu’Abdillahi Saïd, ont également pris la même sentence. Le reste des réquisitions se décline ainsi : dix ans de prison ferme et une confiscation des biens mal acquis pour les quatre inculpés étrangers, notamment l’homme d’affaires franco-syrien, Bashar Kiwan. Le ministère public a par ailleurs demandé à la cour de retenir une amende de dix millions de francs comoriens (20.000 euros) pour ces personnes citées un peu plus haut. Quant à Abdou Satar Mohamed Abdallah, Zouber Ahmed Soufiane (ancien ambassadeur à Abu Dhabi), et Ibrahim Mhoumadi Sidi (accusé d’avoir fait voter dans l’illégalité la loi qui permettait de lancer le programme de la citoyenneté économique), on a requis neuf ans de prison ferme. Ces réquisitions interviennent quatre jours après l’ouverture du très attendu procès sur la citoyenneté économique. Elles seront infirmées ou confirmées par le jury lundi prochain. Ce programme, institué en 2008, sous la présidence de Sambi consistait à vendre des passeports comoriens à des apatrides originaires des pays du Golfe, notamment les Émirats Arabes Unis en échange de millions de dollars. Mais la population comorienne n’a jamais touché les dividendes de l’initiative qui pourtant a fait ses preuves dans de nombreux pays.
900 milliards de manque à gagner
Au cours du procès, on a appris qu’à cause de l’opacité qui entourait le programme qui se poursuit jusqu’à nos jours (le ministre de la Défense a confirmé en conférence de presse que le pouvoir actuel renouvelle des passeports) peu d’argent a atterri dans les caisses publiques. Le manque à gagner pour la période de 2008 à 2015 s’élèverait à 900 milliards de nos francs., chiffre avancé par Ali Mohamed Djounaid, le procureur de la République, commissaire du gouvernement. Devant la cour, l’ex-ministre des Finances, Mohamed Bacar Dossar, a reconnu que certains millions de dollars issus de la vente des passeports, dont la récolte était confiée à Bashar Kiwan, transitaient au Belize avant d’atterrir à la Banque centrale des Comores. Il a évoqué la somme de sept milliards de francs reçus par Moroni. La société Comoro Gulf holding, dirigée par le sulfureux homme d’affaires franco-syrien, qui bénéficiait d’une exclusivité sur la récolte, n’a jamais versé la totalité des fonds. Son directeur a reconnu une dette de seize millions de dollars qui auraient dû revenir à l’État comorien. Pendant le procès, Abdillahi Said, qui transportait les valises de passeports à Abu Dhabi, a raconté à l’audience qu’un jour les autorités émiraties lui ont notifié l’existence d’un réseau frauduleux de vente de près de 700 passeports. Des mafieux et des terroristes feraient partie des bénéficiaires.
Éliminer des concurrents potentiels
L’unité se vendait à 4.600 euros à l’époque. Là encore, on ne saura jamais rien puisque ni le vice-président concerné, Mohamed Ali Soilihi, ni Abou Achrafi, ex-directeur de la sûreté nationale, citée à plusieurs reprises par les inculpés et considéré comme acteur clé dans cette affaire n’étaient présents. Personne n’a oublié le scandale des passeports diplomatiques comoriens vendus à des dictateurs et des ressortissants peu recommandables. Le bémol, même l’ancien président Ikililou Dhoinine, n’était pas à la barre alors que sa mandature n’a pas été épargnée. Abou Achrafi, qui est devenu député du parti au pouvoir, la CRC, n’a pas été inculpé. Ainsi, après quatre jours de procès, les Comoriens ne sauront pas combien de passeports ont été vendus et les sommes générées. Pourtant, ce fut la plus grande attente de la population. Cela fait partie des raisons pour lesquelles, certains n’ont pas manqué à tort ou à raison de qualifier de mascarade le procès. Notons que la loi sur la citoyenneté économique à l’origine du programme est en vigueur, alors qu’elle est toujours décriée. Des personnalités ont été inculpées pour avoir signé des actes sur la base de cette loi. Des avocats à l’instar de maître Djamal El-dine Bacar, qui défendait Ibrahim Mhoumadi Sidi [il avait opté pour le retrait] a conclu que le réquisitoire montre que le procès est politique. La perpétuité requise est selon lui un moyen pour Azali Assoumani, d’éliminer ses adversaires potentiels à l’approche des élections de 2024. D’autres juristes se joignent à lui rappelant que les infractions retenues comme le détournement de deniers publics sont des délits dont les peines ne peuvent être la prison à vie. La haute trahison prévue dans aucun texte et qui a conduit Sambi et les autres devant la cour de sureté n’a pas été définie. A propos des peines sollicitées contre Dossar, Nourdine Bourhane et Abdillah Saïd, les trois seuls inculpés qui étaient présents, elles sont aperçues comme assimilée à une clémence. Les premiers ont d’ailleurs tout remis sur les épaules de Sambi.
Des agents pénitentiaires mahorais encore victimes de racisme
Le jeudi 17 novembre, les surveillants de la prison de Bois-d’Arcy (Yvelines), en région parisienne, ont découvert un message à caractère raciste dans leurs toilettes. « Il y a encore peu de temts (sic) vous marchiez pieds nus et les Magnums n’ont rien ch[a]angé, sales de Mahorrais (sic) », est-il écrit dans un français approximatif, Magnum étant la marque de chaussures des agents. En réponse, le syndicat Ufap-Unsa Justice a annoncé qu’un débrayage avait été organisé, le vendredi matin suivant « pour dénoncer et condamner ces actes récurrents ! ». En effet, nous avions déjà écrit un article à ce sujet le 22 février 2022. Cette prison réputée difficile compte nombre de surveillants originaires de Mayotte. Une représentation importante due aux vœux des élèves mahorais sortants de l’École nationale d’administration pénitentiaire. En majorité, la communauté mahoraise est donc la cible de manières régulières d’insultes. Ainsi, outre février 2022 et récemment, des tags mahorais ont vu le jour au même endroit en 2018 et 2019.
Emmanuel Macron promet « une réponse sécuritaire au plus vite »
L’actualité mahoraise fait réagir jusqu’au plus haut sommet de l’État. En effet, la violence des affrontements entre les bandes de Doujani, Majicavo-Koropa et Kawéni, ces dernières semaines, a fait la Une des journaux de métropole. « Face à ce phénomène, on va avoir d’abord une réponse sécuritaire au plus vite. Ensuite de [la] coopération, mais avec beaucoup de force [sur l’immigration clandestine avec les Comores]. Et, troisièmement, on doit poursuivre le travail en profondeur de réformes sur Mayotte, parce qu’aujourd’hui notre situation, nos règles, doivent être adaptées face à la réalité du terrain », a annoncé Emmanuel Macron, selon nos confrères du Monde, en marge du Salon des maires organisé à Paris, cette semaine. Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, a décidé ce lundi d’envoyer le Raid, l’unité d’élite de la police, pour mettre fin aux affrontements. La dizaine d’hommes est arrivée ce mardi sur l’île.
Le bateau de croisière Hanseatic Spirit à Mayotte dès samedi
Après deux années d’interruption, l’île au lagon renoue avec les navires de croisière et se prépare à accueillir les 191 passagers du paquebot de la compagnie Hapag-Lloyd. Composés d’une majorité d’Allemands, ces derniers comptent également quelques Suisses, Luxembourgeois, Autrichiens ou Danois, un Espagnol, une Canadienne et une Française. Embarqués à l’île Maurice le 19 novembre, ils découvrent Madagascar, Mayotte et l’île de La Réunion au gré de leurs escales jusqu’à leur retour à l’île Maurice, prévu le 2 décembre pour une croisière d’une durée de 13 jours. Le bateau arrivera dans la baie de Mamoudzou à 7h et repartira à 17h.
L’équipe de l’AaDTM (Agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte) assurera l’accueil des passagers à leur débarquement et tiendra un point information touristique à leur intention. Pour profiter de leur escale à Mayotte, trois programmes d’excursion sont proposés aux passagers dont un circuit par le Sud et le Centre Ouest de Mayotte, la découverte de Petite-Terre et une sortie bateau dans le lagon. Ces sorties sont assurées par l’agence réceptive Baobab Tours. Construit en août 2021, l’Hanseatic Spirit est un navire de la classe des unités expéditionnaires. Son faible tirant d’eau lui permet de naviguer à proximité des côtes. Ce navire d’expédition est long de 139 mètres et large de 22 mètres, il peut accueillir jusqu’à 230 passagers et compte 120 cabines et suites. Le Club Croisière de Mayotte œuvre pour intégrer pleinement la croisière dans l’environnement touristique de Mayotte et favorise en cela le développement de notre territoire. Après ce navire, une prochaine escale de croisiéristes est prévue fin décembre.
Les spectacles « Banawassi la Malice » et « Ma vie sans bal » bientôt à Chirongui
Prochainement au pôle culturel de Chirongui, les spectateurs pourront assister à la pièce de théâtre et marionnettes « Banawassi la Malice » par la compagnie Stratagème, mardi 29 novembre, à 18h30. Après l’adaptation et mise en scène de « Daba, l’enfant qui n’aimait pas l’école », la Cie Stratagème nous fait le bonheur de donner vie au personnage de Banawassi le malin. Un spectacle à la fois dynamique, humoristique, ludique, attachant et émouvant, porté sur scène par l’incroyable duo de Thomas & Soumette ! « On n’attrape pas Banawassi ! Il a l’art de prendre ses adversaires à leurs propres pièges. L’avidité, la cupidité et la méchanceté n’ont pas de prise sur lui. Il se baisse pour ramasser un grain de riz oublié par terre, il se redresse roi d’une terre d’abondance. »
Jeudi 8 décembre, à 19h30, ce sera au tour des danseurs « Ma vie sans bal » d’investir le pôle culturel. Dans cette conférence dansée (danse 30 min, suivi de 30min d’échanges et de rencontres), Éric Languet et Wilson Payet abordent de façon légère et décomplexée le handicap dans toutes ses dimensions : sociale, symbolique, philosophique et poétique. Forts d’une expérience de quinze ans en danse intégrante, ils nous livrent en mouvements et en mots leur vision à la fois réaliste, provocante et émouvante de ces mondes que l’on réunit sous le terme générique de « Handicap ».* La compagnie Danses en l’R a été fondée en 1998 par Éric Languet qui a créé 22 spectacles diffusés à l’échelle locale, nationale et internationale. Les places sont à réserver sur yurplan.com/event/BANAWASSI-LA-MALICE/93208 pour premier et sur yurplan.com/event/MA-VIE-SANS-BAL/93211 pour le spectacle de danse.
La mairie de Koungou invite les ex-habitants de Carobole à revenir
Il est à présent possible pour les anciens habitants du quartier de Carobole d’effectuer leurs demandes afin d’obtenir un logement dans le quartier. En effet, il y a un an, 250 maisons de fortune ont été démolies pour laisser place à des logements sociaux et dignes. L’objectif est d’offrir un cadre de vie sain et sûr pour les habitants de ce quartier. Le futur quartier accueillera des logements en accession, sociaux, des groupes scolaires, une crèche, une police municipale, des commerces et services et un terrain multisport. À cet effet, la mairie de Koungou a mis en place une permanence pour accompagner les anciens résidents du quartier dans leur transition vers le futur quartier de Carobole.
Toutefois, avant de soumettre toute demande, il est préférable de connaître les étapes de base requises afin de ne pas perdre de temps et de connaître vos droits et responsabilités en tant que demandeur. Il est tout de même important de rappeler que pour obtenir un logement à Carobole, vous devez y avoir vécu avant sa démolition. Pour déposer votre demande de logement dans le futur quartier, les personnes concernées doivent se présenter à la mairie annexe de Majicavo-Koropa avec les documents nécessaires (convention de relogement, carte d’identité, titre de séjour et un numéro de demandeur de logement social si vous en détenez un). L’accueil se fait seulement par rendez-vous au 06 39 28 62 09.
Téléthon : les pompiers ont prévu des actions du 2 au 4 décembre
Le Service départemental d’incendie et de secours de Mayotte (SDIS 976) et l’Union départementale des sapeurs-pompiers de Mayotte en collaboration avec leur partenaire principal Maore Jet, organisent le Téléthon 2022 à Mayotte. Ils invitent l’ensemble des Mahoraises et Mahorais du département à participer aux différentes activités qu’ils proposent du vendredi 2 au dimanche 4 décembre. Trois projets sont prévus. Le premier a lieu plage du Faré, à Dzaoudzi-Labattoir. Maoré Jet et l’amicale des sapeurs-pompiers de la Petite-Terre y organiseront des ateliers « Les gestes qui sauvent », vente de crêpes et portes clés sapeurs-pompiers Téléthon, participation pécuniaire en forme de dons pour les passages sur les activités avec Maoré Jet, le vendredi 2 et samedi 3 décembre 2022 de 9h à 17h. Le deuxième est place de la République, à Mamoudzou, et s’intitule « le tour de l’île à la nage ». Départ à vendredi 2 décembre à 14h au pont de la croisette pour 48h de nage en passant par le nord de l’île et retour programmé le dimanche 4 décembre vers 10h au même pont de la croisette. La dernière animation sera également place de la République, à Mamoudzou. Mise en place de vente des portes clés téléthon sapeurs-pompiers, vente de crêpes, démonstration des montées sur la grande échelle, une manœuvre réelle de désincarcération d’une victime coincée à l’intérieur d’une voiture accidentée de 16h à 17h, le samedi 3 décembre de 9h à 17h. L’ensemble des fonds qui seront récoltés, iront entièrement à la caisse du « Téléthon National ». Le don par téléphone est toujours possible au 3637 (numéro vert).
Un forum de l’emploi au CCAS de Bouéni, ce mercredi 30 novembre
Le forum « Pôle emploi mobilisé pour les jeunes du Sud » se déroulera au centre communal d’action sociale (CCAS) de Bouéni, le 30 novembre, de 8h à 13h. Cet événement, organisé par Pôle emploi Mayotte, va permettre « aux jeunes de 16 à 30 ans accompagnés par Pôle emploi d’être en contact avec les employeurs et les centres de formation », « faire connaître aux jeunes les métiers qui recrutent » et « pour les professionnels répondre à leurs besoins de recrutement et la mise en avant de l’offre de service partenariale ».
Justice : 4.000 euros d’amende pour avoir fait travailler des sans-papiers
Entre le 1er décembre et le 17 juin 2022, le propriétaire d’une boutique de Sada a employé deux femmes en situation irrégulière et sans contrat de travail. « Mon beau père avait une petite boutique de 6 m², on l’a rachetée avec ma femme et on a fait un prêt bancaire pour l’agrandir, mais pour l’instant, on ne gagne pas d’argent », a indiqué le prévenu, à la barre du tribunal correctionnel de Mamoudzou, ce mardi. Arrivée à Mayotte en 2014, l’une de ses employées, diplômée d’un CAP en ventes, aurait travaillé 42 heures par semaine dans la boutique pour 500 euros. La seconde commerçante aurait, quant à elle, bénéficié d’un temps de travail allégé, d’une vingtaine d’heures, pour le même salaire. « J’ai commis cette infraction sans trop savoir, se justifie le prévenu. C’était plus pour aider qu’autre chose », a-t-il déclaré. Pour la substitut du procureur, Cassandre Morvan, « on n’aide pas les gens en les exploitant. La personne qui travaille 42 heures par semaine a accepté ce travail parce qu’elle ne peut rien faire d’autre. Mais pour monsieur, qui travaille dans le social et a un emploi stable, c’est inadmissible ». Elle demandait une amende de 10.000 euros à l’encontre du propriétaire de la boutique qui devra finalement verser 4.000 euros et a dix jours pour faire appel de cette décision.
Peut-on réellement évaluer la population sur Mayotte ?

Juste en-dessous de 300.000 selon l’Insee, « entre 350.000 et 400.000 » dans un rapport de la Chambre régionale des comptes, combien de personnes vivent réellement sur l’île ? Le conseil départemental de Mayotte souhaite qu’un recensement le plus exhaustif possible soit fait en 2023, tandis que l’institut défend sa méthodologie.
« Comment on peut faire des politiques publiques si on ne sait pas combien il y a d’habitants à Mayotte ? ». Ce cri du cœur était poussé par le président du conseil départemental de Mayotte, Ben Issa Ousseni, ce mardi 22 novembre. Voulant se rapprocher de l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques), il espère un nouveau recensement « dès 2023 ». Selon lui, les données de l’Insee, qui estime la population à 299.350 habitants peuvent être mises en doute. Surtout que la Chambre régionale des comptes a publié un rapport en juin tablant plutôt sur un chiffre « entre 350.000 et 400.000 habitants ». Un gouffre et une complexité pour les collectivités qui doivent savoir se doter d’infrastructures en conséquences (écoles, hôpitaux,…).
Muriel Granjon et Loup Wolff, respectivement responsable du recensement à Mayotte et directeur régional de l’Insee, savent bien que leurs études n’échappent pas aux critiques. « On s’attaque au thermomètre plutôt qu’à la maladie », se défend le deuxième. Il rappelle qu’avec une croissance démographique entre 3% et 6% par an, Mayotte « est déjà hors-normes ». Seuls des pays comme « le Niger ou l’Angola » connaissent des situations similaires. Datant de 2017, le dernier recensement exhaustif (où toute la population a été recensée à un instant T) a dénombré 256.500 personnes. Existe-t-il une marge d’erreur ? « Oui, il y en a une », admet le directeur, sans pouvoir la quantifier. « En métropole, on peut s’appuyer sur des données fiscales. Pas ici. » La responsable du recensement complète cependant en rappelant que les agents recenseurs (recrutés par les communes) font bien toutes les habitations, qu’elles soient illégales ou au fin fond de la forêt. Le taux de réponse est d’ailleurs très élevé à Mayotte, contrairement à ce qu’on pourrait croire. « Les personnes en situation irrégulière répondent parce qu’ils comprennent que les données ne sont pas utilisées contre elles. Au contraire. » En cas de non-réponse, les agents font des estimations en fonction de la taille de l’habitation, mais cela reste rare.
Une hypothèse sur les entrées
Et quid de l’immigration dans tout ça ? Elle est prise en compte, mais de manière hypothétique. L’Insee avance le chiffre de « 32.500 entrées » sur le territoire qui s’effectueraient annuellement sur la période 2012-2017. Un chiffre à mettre en parallèle des « 20.000 départs » annuels. « Beaucoup de gens quittent Mayotte, y compris des personnes avec des titres de séjour. Ils vont beaucoup plus en métropole, contrairement à ce que les Réunionnais pensent », constate le directeur à la fois de l’institut sur Mayotte et La Réunion.
L’augmentation de la population est davantage à mettre sur le compte d’une très forte natalité, avec il est vrai « trois bébés sur quatre ayant des parents étrangers ». Si on ajoute à cela, une mortalité plus faible que dans les pays africains, la progression est forcément constante.
Un recensement co-réalisé avec le Département ?
L’Insee n’est pas pour. Elle a entamé l’an dernier un recensement basé sur une nouvelle méthode. Celle-ci cumule le recensement exhaustif dans les communes de moins de 10.000 habitants (il en y a sept) et un autre basé sur des sondages dans les dix grandes communes de Mayotte. « Chaque année, on recense 8% des logements en dur et 20% de ceux en tôles. Au bout de cinq ans, on arrive à 100% des logements en tôles et 40% de ceux en dur », récapitule Muriel Granjon. Avec cette méthode déjà utilisée en métropole, l’Insee pense que le résultat en 2026 (avec les sept « petites » communes et les sondages dans les plus grandes) sera le plus proche de la réalité.
Et le Département pourrait-il être associé à ce travail ? Muriel Granjon rappelle qu’il se fait déjà avec les 17 communes. « Elles utilisent le même outil que nous et expertisent les données qu’on leur envoie », rappelle-t-elle.
La consommation de riz, une donnée fiable ?
Un journal concurrent a choisi d’observer la consommation de riz et son importation pour tenter d’estimer la population sur Mayotte. Le chiffre dépassant les 600.000 habitants était avancé. « Il nous a devancé. On travaille là-dessus aussi », admet Loup Wolff. Toutefois, il indique « que leurs études sont plus poussées » et remet en doute l’utilisation de la consommation annuelle de 31 kilogrammes de riz qui se base sur la moyenne africaine. A Mayotte, celle-ci serait « plus proche des Comores et Madagascar », à savoir « 70kg par an ». Avec 20 266 tonnes de riz importées en 2021, Mayotte serait alors à proximité des 300.000 habitants, comme indiqué par l’Insee.
La filière de la vanille se structure à Mayotte

L’association Saveurs et Senteurs, qui réunit 37 producteurs de vanille, s’est donné pour objectif de relancer la filière à Mayotte en assurant la transformation et la commercialisation de l’orchidée. En quatre ans, elle a fait passer ses quantités de 65 kilos à 1,4 tonne.
« Auparavant, les producteurs n’avaient pas vraiment de débouchés », assure Julie Montet, coordinatrice de Saveurs et Senteurs. L’association née en 2011 réunissait, à ses débuts, les exploitants de vanille pour leur donner plus de poids lors d’événements comme le salon de l’agriculture. Avant de prendre un tournant en 2017. Son objectif : relancer la filière à Mayotte. « A cette époque, de nombreux producteurs mahorais avaient arrêté leur production ou ne produisaient que pour leurs proches », détaille la coordinatrice. Après avoir réalisé un état des lieux de la filière, l’association est allée à la rencontre de ces agriculteurs pour les inciter à lui vendre leurs gousses. En 2018, seulement 65 kilos, émanant de sept exploitations ont été collectés. Une quantité passée à 750 kilos trois ans après et qui a encore doublé en 2022 pour atteindre 1,4 tonne. Aujourd’hui, 37 producteurs vendent leur vanille à Saveurs et Senteurs.

Parmi eux, Daouirou Siaka, installé à Poroani, produit en moyenne 40 kilos d’orchidées. Le producteur, également président de l’association, a relancé sa production il y a deux ans. « C’est un produit qui demande énormément de temps, beaucoup d’entretien et il faut faire la fécondation manuellement. Mais c’est rentable », assure-t-il.
Les prix du marché multipliés par quatre
Pour convaincre les agriculteurs de vendre leur production à l’association, cette dernière a en effet multiplié par quatre les prix du marché. « Alors que le kilo se vendait entre 15 et 20 euros, nous leur avons proposé un prix d’achat de 30 euros, aujourd’hui passé à 60 euros », indique la coordinatrice. Et l’opération serait payante. « L’objectif pour nous est de faire un produit de qualité. » La structure cible donc les marchés haut de gamme, et vend ses produits dans les épiceries fines, à l’aéroport ou dans les commerces de fruits et légumes comme le magasin Baraka frais, à Ouangani. « Nous trouvons facilement des débouchés, nous n’arrivons d’ailleurs pas à satisfaire la demande. L’enjeu pour nous est plutôt de collecter davantage de vanille », insiste Julie Montet.
La filière profite toutefois d’un contexte favorable et devrait voir ses quantités encore augmenter dans les années à venir. « Chaque producteur double sa production chaque année. Ils profitent d’une très bonne floraison », poursuit la salariée de l’association qui prévoit déjà de collecter près de deux tonnes de gousses en 2023.
« Développer la vente en ligne avec la métropole »
Dans les locaux de l’association, situé au sein du pôle d’excellence rurale de Coconi, seuls Julie Montet et un apprenti assurent les différentes étapes de transformation. Une fois la vanille verte collectée, il faut procéder à l’échaudage qui consiste à « plonger les gousses dans l’eau chaude pour stopper leur vieillissement et créer un choc thermique afin d’activer la formation des arômes ». La deuxième étape est l’étuvage qui consiste à enfermer les gousses dans des caissons étanches, pour les déshydrater. Ces dernières sont ensuite séchées au soleil pendant dix à quinze jours, puis durant un à deux mois dans des coffres en bois. « Il faut au minimum huit mois avant de pouvoir les commercialiser », précise la coordinatrice.
Pour continuer à se développer, la structure, qui commence à être à l’étroit dans ses locaux, envisage de déménager d’ici la fin d’année prochaine, dans un local plus grand, toujours sur le site de Coconi. Et espère recruter une personne supplémentaire. « Notre objectif est de réussir à satisfaire la demande locale et à développer la vente en ligne avec la métropole », poursuit la coordinatrice.
Car même si la vanille de Madagascar – beaucoup moins cher – est vendue sur le territoire, les gousses de Mayotte ont rencontré leur public. « Les touristes veulent ramener des produits mahorais », souligne la jeune femme. « Et c’est aussi un cadeau que font les habitants, quand ils vont en métropole par exemple ».
La fête de la Vanille organisée ces samedi et dimanche
Samedi 26 novembre, trente exposants se réuniront à Coconi pour vendre des produits locaux à base de vanille. Des artisans, pâtissiers, glaciers et restaurateurs qui commercialiseront des confitures, des achards ou des jus. « L’idée est de mettre la vanille à l’honneur, sous toutes ses formes », indique Julie Montet, coordinatrice de l’association Saveurs et Senteurs, à l’initiative de cette journée. Des visites du jardin du pôle d’excellence rurale seront également organisées ainsi qu’une conférence sur la vanille de Mayotte et la diversité des vanilles du monde. Le lendemain, dimanche 27 novembre, trois producteurs organiseront des visites de leurs exploitations. Les visiteurs peuvent dès à présent s’inscrire via la page Facebook des Jeunes agriculture de Mayotte.
Samedi 26 et dimanche 27 novembre, de 9 h à 14 h, sur le site du pôle d’excellence rurale de Coconi.
L’humoriste Malalao MC en tournage à Mayotte
De sa participation au « Parlement d’amour des Mahoraises et Mahorais » en 2017, à la production audiovisuelle soutenue sur Facebook et à la création d’une webradio qu’il anime avec brio à Rennes, Rivney Abdou Souffe, est devenu une star accomplie des réseaux sociaux, la « mahorian touch » de la toile mondiale. Avec lui, pas de gaffe au programme, du rire, encore du rire et rien que du rire. Il est actuellement sur l’île pour tourner une série de nouveau sketchs et vidéos sur le « wadaha » tant prisé des femmes mahoraises.
Le jeune humoriste Malalao MC, est de retour sur Mayotte, son île natale, depuis quelques jours. Le fondateur de la webradio, « Radio des îles » (qui émet depuis Rennes dans la région Bretagne) et une star incontournable des réseaux sociaux. Il est venu se ressourcer, se chercher de nouvelles inspirations avant de tourner de nouveaux sketchs qui alimenteront son compte Facebook et enrichiront sa programmation radio. Pour ses milliers de fans et abonnés quotidiens à ses deux supports médiatiques, il y aura au menu des programmes 2023, de la musique mahoraise, des danses féminines (wadaha) et encore plus de sketchs s’inspirant de scènes de vie courante de la société mahoraise en proie à des bouleversements divers, entre tradition et modernité. A seulement 26 ans (et père d’un petit garçon surnommé Junior), « Malalao MC », Rivney Abdou Souffe de son vrai nom, est une célébrité adulée par un public qui traverse les âges, notamment parce que ses sketchs traitent de tous les mots qui frappent la société mahoraise, le mariage traditionnel et ses dérives, la vie de couple (amour, infidélité, joie et peines), la cellule familiale (mésentente entre gendre et beaux parents), les difficultés de la jeunesse, l’immigration, la vie chère, etc…
Natif de Dzaoudzi-Labattoir, il a grandi et passé la majeure partie de sa jeunesse à Bandraboua dans le nord de l’île. Habitué des réseaux sociaux, il découvre en 2017 un concours organisé sur Facebook sous l’appellation de « Parlement d’amour des mahoraises et Mahorais ». Se prenant au jeu, il chanta et, contre toute attente, remporta un grand succès. C’est le tonnerre de félicitations dont il eut droit à cette occasion qui lui donna l’idée de créer sa propre page sur Facebook pour continuer l’aventure. Aujourd’hui, il balaie tous les sujets de la vie, le tout dans une dérision et un rire garanti, tantôt sous forme de conseils et de mise en garde, tantôt sous forme d’épreuves et drames insurmontables ou difficilement incontournables tels que les effets inhérents de l’immigration clandestine à Mayotte pour les candidats aux titres de séjours et à la nationalité française. Comment fait-il pour ne pas être à cours d’idées et de sujets à traiter ? « Je base sur un mélange d’expériences vécues et de fiction, des situations auxquelles j’ai moi-même assisté ou des faits qui me sont rapportés par des personnes tierces, voir même des drames qui ont frappé certains mes fans ou mes auditeurs qui se confient à moi dans le cadre de nombreux échanges à Radio des îles ou textos, justement afin que je puisse les transformer en sketchs instructifs pour d’autres personnes », explique Malalao MC. Très communicatif, la star mahoraise du rire et de la dérision tient à conserver un lien permanent avec ses fans via sa radio qui traite da Mayotte et de la vie des communautés mahoraises en métropole. C’est d’ailleurs cette diaspora qui a choisi, après un concours d’idées, d’attribuer à son support médiatique le nom de « Radio des îles », en clin d’œil à l’archipel mahorais. Il compte à son actif, plus de 100 spots produits par ses propres moyens et diffusés sur la toile. Chauffeur routier de profession, l’humoriste Malalao MC vit pleinement sa passion, sans retenue, à raison de dix vidéos mensuelles qu’il produit tout seul entièrement, indépendamment de commandes spécifiques qui lui sont adressées dans le cadre de mariages ou divers événements festifs dans l’Hexagone comme à Mayotte ou aux Comores voisines où il compte se rendre cette semaine.
Comores : la présidence défend les ministres accusés de tentative de subornation
Parmi les éléments qui circulent, remettant en cause de nombreux ministres du gouvernement comorien, qui auraient tenté d’inciter Bashar Kiwan à accabler Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, figurent des messages échangés avec le porte-parole, Houmed Msaidie. La présidence apporte un démenti précisant par contre que si jamais tout se confirmait, ces démarches n’engageaient pas l’État.
C’est une affaire qui éclabousse les autorités comoriennes. Depuis quelques jours, le gouvernement est au cœur d’une polémique qui sent l’odeur d’un scandale. Ce mercredi, la présidence a tenu à s’exprimer sur le sujet pour la première fois. Et déjà la méthode choisie fait parler. En effet, malgré les accusations graves portées contre des ministres, la présidence de la République s’est juste contentée d’un point de presse pour apporter sa version. Une procédure très prisée par certains conférenciers qui veulent éviter aux journalistes de poser des questions. Dans une succincte déclaration lue devant les médias, le secrétaire général de la présidence, Sounhadj Attoumane, a nié catégoriquement les révélations de l’homme d’affaires franco-syrien Bashar Kiwan. Inculpé dans l’affaire de la citoyenneté économique ayant été dans le passé chargé de récolter des fonds de ce programme, celui-ci affirme avoir été approché par des officiels notamment le ministre des Affaires étrangères, Dhoihir Dhulkamal.
« Des accusations mensongères »
Avec le porte-parole du gouvernement, ils l’auraient incité à témoigner contre Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, dans le procès qui entre dans sa quatrième journée, ce jeudi. « Suite à ces manœuvres lâches venant d’un homme, dont l’intégrité a toujours été remise en cause au niveau international, mais qui est aussi connu pour sa grande capacité à user et abuser de la communication pour arriver à ses fins et notamment séduire et arnaquer, nous apportons un démenti formel à ces accusations mensongères, qui sont dénuées de tout fondement », réagit Beit-Salam, dans le communiqué publié ce 23 novembre. Le secrétaire général de la présidence, invite Bashar à venir répondre aux questions de la cour de la sûreté de l’État qui l’accuse de détournement de deniers publics, faux et usage de faux, abus de fonction, forfaiture. Des charges auxquelles le concerné serait prêt à répondre seulement à distance, selon son avocat. L’apparition de ces images compromettantes et des échanges dévoilés sur les réseaux sociaux fait couler beaucoup d’encre. Pour autant, l’homme d’affaires franco-syrien continue de certifier que tout était vrai (voir Flash Infos du du mercredi 23 novembre 2022). Jusque-là, seul le ministre des Affaires étrangères comorien a fait un commentaire en corroborant l’authenticité de l’image, relayée largement sur Facebook.
« Ils n’engagent pas l’État »
Une déclaration qui atteste au contraire l’existence de contacts. « Si tout se confirmait, que ces personnes ont eu des discussions avec lui, ils n’engageaient pas l’État en tout cas« , a prévenu, Sounhadj Attoumane, lors du point de presse, organisé à la présidence de l’Union des Comores et qui a duré quinze minutes. A entendre cet ancien cacique du parti Juwa, la formation politique de l’ex-président Sambi (il se considère toujours membre alors qu’il a rejoint le pouvoir depuis des années), le gouvernement d’Azali Assoumani ne se reconnaitrait pas dans ces pratiques. Oubliant au passage qu’aucune autorité n’aurait entamé de telles discussions sans l’aval du sommet. Pour Beit-Salam, Bashar Kiwan cherche seulement à se faire une virginité, lui qui a déjà fait de la prison. « Conscient qu’à ce stade du procès, la logique veut que l’on ne rentre pas dans son déroulement ou influe sur le cours des débats, nous nous réservons le droit d’apporter, en temps opportun, les preuves de la démarche inversée initiée par Bashar sans jamais aboutir pour dénoncer ses co-accusés dans l’espoir de bénéficier d’un non-lieu », conclut le communiqué sans annoncer une quelconque plainte. A travers une telle déclaration, il apparaît clairement que les deux parties ont entamé des discussions.
Le procès, lui, entrera dans sa quatrième journée ce jeudi avec les plaidoiries. Les proches d’Abdallah Mohamed Sambi, opposant déclaré d’Azali Assoumani et enfermé chez lui depuis 2018 sans jugement, ont qualifié de mascarade ce procès qui visiblement se clôtura sans le principal inculpé, notamment l’ex-raïs.
Ce mercredi, son fils n’a pas été autorisé à lui rendre visite, alors qu’il détient un permis permanent. Lundi, après une longue attente devant le portail de sa résidence, un seul avocat parmi les cinq a fini par y rentrer. Le verdict pourrait tomber dans les jours qui viennent.
Les candidatures ouvertes pour l’événement européen #YEYS2023
Après deux manifestations virtuelles, la quatorzième édition de «Votre Europe, votre avis!» (YEYS) se tiendra à nouveau en présentiel. Elle a pour thème les «Dialogues avec les jeunes sur la démocratie» et aura lieu les 23 et 24 mars 2023. Étant donné que cette année a été marquée par la crise en Ukraine, des menaces pesant sur les régimes pacifiques et des défis sociétaux et économiques imprévisibles ayant abouti à des changements systémiques, YEYS se concentrera sur la manière de sensibiliser les jeunes aux valeurs démocratiques, tout en encourageant leur esprit critique, leur autonomisation et leur participation. Tout au long de ces deux journées, les élèves prendront part à une série d’ateliers et d’activités interactives pour pouvoir ensuite formuler des recommandations qui seront présentées aux institutions européennes et aux responsables politiques et décideurs européens de haut niveau.
Les inscriptions sont ouvertes à toutes les écoles des États membres de l’Union et des sept pays candidats (Albanie, Moldavie, République de Macédoine du Nord, Monténégro, Serbie, Turquie et Ukraine). Si vous enseignez dans une école secondaire et que vos élèves ont entre 16 et 18 ans, n’hésitez pas à envoyer une candidature pour participer à l’édition 2023 de «Votre Europe, votre avis!». Les écoles souhaitant participer à YEYS 2023 doivent remplir le formulaire de candidature sur le site internet du CESE. Pour chaque pays, une école sera tirée au sort. Les établissements sélectionnés seront invités à choisir trois élèves, de préférence en avant-dernière année du secondaire, qui assisteront et participeront à la manifestation, ainsi qu’un(e) enseignant(e) chargé(e) de les encadrer.
À l’approche de la manifestation, des membres du Comité économique et social européen (Cese) se rendront dans chaque école sélectionnée, afin de préparer les élèves et les enseignants. De la documentation et du matériel pédagogique seront envoyés aux établissements en amont des visites. La date limite pour le dépôt des candidatures est fixée au 30 novembre 2022.