Du haut de ses 23 ans, Maxoid Roydine a déjà un curriculum vitae bien rempli en tant que réalisateur de clips. Il a travaillé avec des artistes de la région, mais ses ambitions vont bien au-delà. Son objectif est de réaliser des films, et il fait tout ce qui est en son pouvoir pour y arriver.
Ce jeune originaire de Labattoir en Petite-Terre, est né et a grandi à Mayotte. Dès son plus jeune âge, il tombe amoureux du cinéma. « C’est ce qui m’a toujours attiré », confesse-t-il. Mais lorsqu’il arrive au lycée, il développe son amour pour la réalisation des clips. Il rencontre le chanteur Naid, qui faisait déjà de la musique. À l’époque, ils n’étaient que deux adolescents avec de grands rêves. « Il écrivait ses chansons et je réfléchissais à la manière dont je pouvais réaliser ses clips », raconte-t-il. Plus le temps passe, plus Max apprécie le monde de la musique. « C’est à ce moment que j’ai décidé que je voulais en faire mon métier. Avec Naid, on s’est donné un délai de cinq ans pour réussir et faire parler de nous. Et nous avons atteint notre objectif en moins de cinq ans, donc je suis content », poursuit-il. Sa carrière décolle avec le clip « Tsi fagna zangu » de N-Pro Game.
Après l’obtention de son baccalauréat, il décide de faire une fac de musique pour ensuite poursuivre des études en audiovisuel, mais il abandonne l’université car il réalise que ce n’était pas ce qu’il voulait. « En ce moment je passe une VAE (validation des acquis de l’expérience) qui va me permettre de valider un BTS audiovisuel », explique Max. Il sera ainsi diplômé en tant que monteur et réalisateur. Même s’il n’est pas encore certifié, il a déjà défini son identité visuelle. « Je réalise mes clips avec un style cinématographique car je veux être différent des autres », affirme-t-il. Il indique ne vouloir être en complétion avec personne, si ce n’est avec lui-même. À chaque nouveau projet, il se surpasse pour produire un travail de qualité.
Tenter sa chance à Mayotte
Après l’obtention de son diplôme, Max a l’intention de rentrer sur son île natale afin de développer son business. Il souhaite continuer à travailler dans le monde de la musique mais il aimerait également retrouver son premier amour et faire du cinéma. Il est conscient des défis qui l’attendent, mais rien ne peut le faire reculer. « J’ai remarqué qu’à Mayotte il y a un sérieux manque pour la réalisation. Les réalisateurs sont obligés de faire des prestations de mariage pour pouvoir vivre. Mais moi, je veux gagner ma vie uniquement grâce à mes clips et mes films, et je vais rendre cela possible à Mayotte », assure-t-il. Max est persuadé que c’est un métier d’avenir sur l’île aux parfums, malgré les difficultés qui peuvent en découler. Et s’il veut y croire, c’est parce qu’il est un jeune passionné qui s’épanouit grâce à son métier de réalisateur.
« Cela m’apporte beaucoup de choses, ça me permet de m’exprimer. À travers mes réalisations, je peux montrer qui je suis, dire ce que je pense et m’ouvrir aux autres », indique-t-il. Et il a déjà commencé à le faire puisqu’il a réalisé les clips de nombreux artistes mahorais et de la région tels que Naid, N Pro Game, Elinem ou encore Goulam. Il comptabilise plus de 35 millions de vues sur ses réalisations. Une fierté pour lui, mais aussi pour sa mère, qui n’a pas toujours cru en lui. « Elle n’aimait pas ce que je faisais, et ça a été source de disputes entre nous. Elle ne comprenait pas que j’étais passionnée. » Jusqu’au jour où elle se rend compte que le travail de son fils prend de l’ampleur, et qu’il gagne de l’argent grâce à sa passion. « Elle a commencé à s’intéresser à ce que je faisais et maintenant elle me soutient totalement », poursuit-il. Max Designer n’en est qu’à ses débuts et n’a pas fini de faire parler de lui.