Le procureur Yann Le Bris et l’avocate de la partie civile.
Saïd Soihaba, frère de l’ex-maire de Chirongui, a comparu au tribunal de grande instance de Mamoudzou ce mercredi 1er juin pour de multiples agressions sexuelles commises sur trois mineures de moins de 15 ans appartenant à son cercle proche. Courageuses, ces dernières ont témoigné contre lui permettant à l’homme d’être jugé et condamné à quatre ans de prison ferme.
C’est menotté et escorté par les gendarmes que Saïd Soihaba a été conduit devant le tribunal. Trois séries agressions sexuelles sur les personnes de trois jeunes filles mineures au moment des faits lui étaient reprochées. La plus jeune des victimes n’était âgée que de 11 ans. C’est grâce à sa cousine, témoin des faits, que l’une d’elles a décidé de briser le silence. Dégoûtée par la vision de l’homme passant sa main sous la jupe de sa cousine et lui caressant les parties intimes, la jeune Samira* a finalement abordé le sujet, ayant été victime elle-même des actes de Saïd Soihaba.
Les victimes se sont alors aperçues que toutes trois en avaient été victimes. Réunissant tout leur courage, elles en ont parlé à leurs mères respectives qui ont porté plainte contre l’homme en question. Simple ami de la famille, sans lien de parenté avec les jeunes filles, ce dernier a profité de leur vulnérabilité pour s’adonner à ses vices en s’assurant à chaque fois que personne n’était présent pour le voir. « Lorsque je suis descendue pour lui dire d’arrêter de toucher ma cousine, il a été très gêné et a fait semblant de ramasser un objet par terre », a indiqué Samira dans sa déclaration.
Si devant les enquêteurs de la gendarmerie, l’homme a tout avoué et même donné des détails absents des témoignages des jeunes filles, il s’est montré beaucoup moins prolixe devant la présidente du tribunal et ses deux assesseurs. Il faut dire que les trois jeunes filles, leurs mères et plusieurs membres de sa famille étaient présents au procès et cette confrontation l’a sans doute fortement impressionné. Se mettant à trembler de tous ses membres pendant que la juge Combeau l’interrogeait, il a même manqué de faire un malaise et a dû s’asseoir pour ne pas tomber. « Je n’ai rien à dire sur le sujet », « c’est passé » ou encore « les gendarmes m’ont mis la pression, c’est pour ça que j’ai fait ces déclarations » ont été les seules phrases que la juge a pu tirer de Saïd Soihaba pourtant longuement « cuisiné » par ses soins. Des propos incohérents qui n’ont trompé personne, toutes les preuves étant contre lui.
Un manque de conscience de la gravité de ses actes
L’examen psychologique des trois 3 jeunes filles a établi qu’elles avaient toutes une symptomatologie caractéristique des victimes d’agressions sexuelles. Culpabilité, problèmes relationnels avec le sexe opposé ou cauchemars récurrents, elles ont subi un préjudice psychologique majeur, quoiqu’à des degrés divers en fonction de leur personnalité. Quant au prévenu, le psychiatre du tribunal a établi sa dangerosité dans la mesure où il a noté un détachement total par rapport aux faits qui lui étaient reprochés. Son caractère déviant, opportuniste et pédophile n’a pas échappé au professionnel de la santé mentale. Un manque de conscience de la gravité de ses actes qui a poussé le procureur Yann Le Bris à requérir une peine de cinq ans de prison ferme sans obligation de soins. « Étant donné le degré de réflexion de Monsieur à ce stade, je pense que des soins seraient prématurés », a-t-il déclaré.
Son avocate Me Baudry n’était évidemment pas de cet avis. Si elle n’a pas cherché à innocenter son client, sa culpabilité ne faisant guère de doute, elle a en revanche insisté sur le fait qu’il avait reconnu ses actes dans un premier temps même si la pression du tribunal l’a poussé à les nier par la suite. « C’est déjà un premier pas vers une prise de conscience », a-t-elle estimé en demandant qu’une obligation de soins soit ordonnée. Finalement, la présidente du tribunal l’a condamné à quatre ans de prison ferme avec obligation de soins et l’a inscrit au fichier des agresseurs sexuels. Une victoire pour les jeunes filles, mais également pour leurs mères. L’une d’elles a d’ailleurs déclaré à la barre que « les agressions sexuelles sont une chose trop banale à Mayotte » et « qu’il faut absolument que cela cesse ». Un propos qu’a appuyé le procureur tout en précisant toutefois que ces actes n’étaient pas une spécificité de l’île. « Seules 5% des victimes d’agressions sexuelles osent faire des signalement », a-t-il avoué. Les autres se murent malheureusement dans le silence.
Gagnantes du concours, Nora et Widade accompagnées du proviseur adjoint du collège Majicavo, Monsieur Genç et des organisateurs de l'événement Giulio Penelli et Lorène Louise.
Le collège de Majicavo accueillait ce mercredi 1er juin 2022 le concours “Majicavo M’gombani ensemble pour l’éloquence”. Un événement qui a rassemblé une dizaine d’élèves de troisième de ces établissements participants depuis la rentrée 2021 à l’atelier éponyme.
Douze concurrentes, une grille d’évaluation, cinq jurys, le concours “Majicavo M’gombani ensemble pour l’éloquence” a vu les choses en grand. Orchestré et millimétré avec soins par ses organisateurs, l’événement avait plusieurs objectifs. “Mener les jeunes vers l’excellence et le concours d’éloquence académique, mais aussi les former aux méthodes de l’oral dont ils auront grandement besoin au lycée”, explique Giulio Penelli, professeur et membre fondateur du concours.
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Le proviseur adjoint du collège Majicavo, Monsieur Genç, et les participantes à l'événement.
Les camarades de Nora la félicitant après l'annonce de son premier prix au concours "Majicavo M'gombani ensemble pour l'éloquence".
Dans l’une des salles de l’établissement scolaire, une cinquantaine de personnes assistent aux performances des élèves. “Nous avons convié les parents, mais aussi les élèves de quatrième à voir leurs camarades”, détaille le proviseur adjoint du collège Majicavo, Monsieur Genç. L’objectif ? Perpétuer le goût pour l’éloquence à la rentrée prochaine. “Nous voulons dédramatiser cet exercice. Montrer qu’on peut apprendre à gérer son stress. La seule chose à faire : oser !”, s’exclame l’ancien professeur de français.
Cohésion et travail
Pendant près de deux heures, les discours s’enchaînent. Poignantes, drôles, haletantes, les paroles des jeunes candidates ne laissent pas présumer leur âge tant elles sont savamment mesurées. “C’est le premier concours comme celui-ci auquel je participe », témoigne Anchia. Son but ? Faire passer un message. Son sujet ? « Pour faire la paix, prépare la guerre”. Alors qu’elle est la première à monter sur scène, le stress s’évanouit et pendant plusieurs minutes elle expose son point de vue devant un public fasciné. Tour à tour, ses camarades prennent le micro. Des discours sensibles et touchants que le jury prend grand soin d’évaluer.
Ravi du spectacle auquel ils viennent d’assister, la tâche des cinq jurés n’en est que plus difficile. Pourtant un gagnant ou plutôt une gagnante doit être désigné. Après mûre réflexion, Nora, élève au collège de Majicavo, remporte le premier prix. “Le travail et mes recherches ont payé”, affirme la jeune fille. “J’ai gagné énormément en venant ici”, sourit-elle en se tournant vers ses camarades et ses professeurs qu’elle remercie. À ses côtés Widade, élève au collège de M’gombani, reste sans voix. Très émue et humble, un seul mot sort de sa bouche : “merci”. Une belle initiative que les organisateurs auront à coeur de faire perdurer et des étoiles dans les yeux des jeunes filles qui n’ont pas cessé de briller.
Depuis le 1er février, Elanrif Kamithou occupe le poste de directeur technique et coordonne le staff technique de l’union sportive de Kavani. Il suit actuellement une formation BEF (brevet entraîneur de football) dans le but d’étoffer encore plus ses diplômes.
Le 1er février dernier, l’union sportive de Kavani officialisait le recrutement de son premier employé en la personne d’Elanrif Kamithou. En charge de l’ensemble du staff technique du club et rattaché à l’école de foot, le trentenaire a pour mission de faire progresser l’ensemble des catégories jeunes, mais aussi de former de nouveaux éducateurs.
« Appuie ta passe » ; « Appel, contre-appel » ; « Finition »… Sur le terrain synthétique du stade de Cavani, Elanrif Kamithou regarde d’un œil averti les enchaînements et recadre ses joueurs de la catégorie U13. Loin d’avoir sa langue dans sa poche, le trentenaire n’hésite pas à haranguer ses protégés pour leur faire imprimer les consignes.
Depuis le 1er février dernier, le professeur des écoles est le premier salarié du club. « Je suis en charge de l’ensemble du staff technique et je suis principalement rattaché à l’école de foot », concède celui qui pilote et supervise toutes les catégories, des U7 au U13, tous les mercredis et vendredis. « Je gère toute l’organisation. Avec mon équipe, nous nous réunissons très régulièrement pour mettre au point des exercices spécifiques en fonction des cycles. »
L’école de foot de l’USK a reçu le label « jeunes espoirs » par la fédération française de football il y a deux mois.
Un poste à temps partiel
Un emploi à temps partiel financé par la délégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports, mais aussi par le fonds d’aide au football amateur. « La ligue de foot de Mayotte nous a bien accompagné. Sans elle, nous n’aurions jamais réussi… Ce n’est pas du tout facile d’obtenir de l’argent de la FFF », relate Hassani Kambi Ousseni, le 1er vice-président du club. « Nous sommes en pourparlers avec la ville de Mamoudzou et le Département pour pérenniser ce poste. »
Fin de carrière à 29 ans
Passionné de ballon rond depuis sa tendre enfance, Elanrif Kamithou signe sa première licence au football club de M’Tsapéré à l’âge de 13 ans et évolue jusqu’en division honneur (l’équivalent de la régionale 1 aujourd’hui). À 29 ans, il décide de raccrocher les crampons pour se concentrer sur le métier d’entraîneur, qui lui permet de transmettre des valeurs chères à ses yeux, comme le respect, le fair-play, le vivre-ensemble, l’environnement. « Je retrouve les mêmes dans l’Éducation nationale », confie-t-il.
Que ce soit au sein dans son établissement scolaire situé à Cavani ou sur le pré, celui que l’on surnomme Berry s’emploie à façonner la jeunesse de son quartier. Diplômé d’un brevet de moniteur de football niveau 4, Elanrif Kamithou a pour mission d’apporter du sang neuf et d’inciter les jeunes joueurs du club à se former pour ensuite rejoindre les huit éducateurs en place. « C’est le champ de bataille du bureau. À terme, l’objectif est d’[en] avoir pour chaque catégorie. » Un défi qui ne lui fait pas peur, bien au contraire. « Quand on est passionné, on ne voit pas le temps passer », conclut-il, avant de repartir distiller ses précieux conseils.
À la tête des services de la commune de Chiconi depuis huit ans, Madi-Boinamani Madi Mari (suppléé de Toiyifati Saïd) est l’une des figures marquantes de ce scrutin législatif 2022 dans la 2ème circonscription. Soutenu par une pléiade d’élus locaux, d’anciens élus et autres figures politiques de diverses tendances, il se décline en un candidat rassembleur, avec un programme qui regroupe la quasi-totalité des thématiques en vogue actuellement sur le territoire : insécurité et immigration clandestine, droits sociaux, désenclavement aérien et maritime, aménagement durable, coopération régionale, jeunesse et éducation, économie… Sous le slogan « Ensemble ! », il explique que sa différence avec les autres est avant tout une question de méthode.
Flash Infos : Vous présentez une brochure de campagne très fournie, avec le soutien de plusieurs ténors de la politique locale. Pouvez-vous nous décliner en quelques mots votre programme pour ces élections législatives 2022 ? En quoi vos projets divergent-ils de ceux de vos challengers ?
Madi-Boinamani Madi Mari : Je n’invente pas l’eau chaude, les problèmes auxquels sont confrontés les Mahorais sont connus de tous, il y a les sujets de l’insécurité, des droits sociaux avec son corolaire de cherté de vie, du développement économique de manière général, notamment les infrastructures… Ce sont-là les enjeux actuels de Mayotte ! Ce qui nous différencie entre candidats à cette élection législative c’est au niveau de la méthode, comment les uns et les autres entendent régler ces problèmes. Dans un passé pas très lointain, ces problèmes étaient difficiles à résoudre, il fallait sortir des maisons en torchis pour construire du dur, mais aujourd’hui, ils sont complexes car quand bien même nous sommes dans du dur, il faut penser aux aléas climatiques, comment penser la conception de l’habitation, etc.
Ce sont les sujets auxquels se trouve confronté le Mahorais. Les solutions à leur apporter ne peuvent plus être celles d’il y a 20 ou 30 ans. Elles doivent être actuelles. Dans la démarche visant à résoudre toutes ces difficultés, il faut avant tout changer de logiciel. Dans un premier temps, la population comme les élus doivent intégrer le fait que ce territoire ne se développera pas sans leurs initiatives et leurs actions concrètes. Il ne faut plus attendre de l’État qu’il fasse des routes comme autrefois, parce qu’il se serre la ceinture en ce moment. C’est une première approche dans la méthode. Deuxièmement, il nous faut traiter ces problèmes dans leur globalité parce qu’ils sont tous liés et non pas de manière isolée. Donc nous ne pouvons pas régler la question de l’immigration clandestine indépendamment du développement économique, de la santé ou de l’éducation. Ces mêmes sujets existaient déjà il y a 30 à 40 ans. Souvenez-vous lorsque Jacques Chirac, alors premier ministre, en visite dans l’île, a dit aux Mahorais qu’ils devaient d’abord développer le territoire avant la départementalisation. Sauf que 30 années plus tard, il est toujours question de ce développement parce qu’il n’a pas été réalisé et qu’il va, en plus, falloir le faire dans un temps relativement court, en privilégiant la logique des résultats à celle des moyens. Cela est malheureusement valable pour tout, y compris l’immigration. La population doit exiger de l’action de l’État à Mayotte, des résultats concrets. En matière d’immigration clandestine, l’État nous présente des chiffres en nous disant qu’il y a plus de moyens matériels et humains affectés à cette mission sauf que dans la réalité, les Mahorais ne constatent aucun changement. Cela veut dire que le souci n’est pas dans les moyens mais plutôt dans la méthode employée.
FI : Que prévoyez-vous pour Mayotte dans le domaine social pour la prochaine législature si vous êtes élus ?
M-B. M. M. : Sur les droits sociaux aussi c’est pareil, c’est une question de méthode. Je suis de ceux qui pensent que le calendrier de rattrapage avec la métropole proposé il y a dix ans au moment de la départementalisation n’est plus d’actualité dans la mesure où le développement qui aurait dû servir de socle n’a pas été au rendez-vous sur ces 40 années passées. Aujourd’hui, les choses vont tellement vite à Mayotte, nous ne pouvons plus nous permettre d’attendre encore 20 ou 30 ans.
FI : D’aucuns peuvent vous rétorquer que ce retard n’est pas du seul fait de l’État, que le manque d’investissement de la part des élus locaux justifie aussi grandement l’inertie constaté dans le développement durant ces dernières années ?
M-B. M. M. : C’est là où l’on voit que les élus mahorais ont jusque-là étaient dans une posture attentiste, en espérant que l’État fasse tout. Il y a un problème d’eau sur le territoire, les compétences en la matière relèvent des Mahorais, mais ils demandent une intervention de l’État. De facto, le préfet de Mayotte est devenu un gouverneur, non pas parce qu’il l’a voulu, mais parce qu’ici nous avons pris la fâcheuse habitude de nous tourner vers lui à chaque fois, même lorsque cette responsabilité nous incombe à nous. Pire encore, certains d’entre nous vont jusqu’à mal faire leur travail de sorte que l’État reprenne la main à un moment donné. Sauf qu’à l’échelle nationale, l’État se désengage de partout et met moins de moyens, y compris sur les portions de route. Cela est visible même ici chez nous, si vous observez bien vous constaterez que les routes nationales sont les plus dégradées contrairement aux départementales et aux municipales qui sont régulièrement refaites. Ce sont des sujets dont doivent se saisir les responsables locaux.
Je peux vous prendre un autre exemple : le port de Longoni sur lequel s’expriment beaucoup de nos élus, en particulier un des parlementaires qui, hier, était candidat pour être président du Département, lequel a dit vouloir casser la DSP (délégation de service public) pour la remplacer par un grand port maritime qui serait géré par l’État. Moi je dis non ! C’est un outil à la disposition de ce territoire pour assurer son développement, c’est donc aux Mahorais de le développer. Maintenant si nous ne l’utilisons pas à bon escient, nous ne pourrons nous en prendre qu’à nous même. La nouvelle génération d’élus mahorais doit se saisir de tous ces sujets locaux, les traiter elle-même et ne pas attendre une intervention extérieure pour les régler à leur place. À ce moment-là, nous pourrons demander que de nouvelles compétences, encore aux mains de l’État, puissent être dévolues aux élus mahorais, soit parce que celui-ci ne le fait pas bien ou très mal.
Nous le voyons avec la construction de la plupart des collèges et lycées. Là aussi, il faudra traiter le problème dans sa globalité, car pour réaliser des économies, l’État a recours à des modulaires et des conteneurs, importés depuis l’extérieur, qui n’ont aucune valeur ajoutée locale, au détriment des entreprises mahoraises de BTP qui ne tire aucun bénéfice de ces infrastructures-là. Si nous voulons que l’économie mahoraise se redynamise, il faut que ce type de compétences soient assumées par des élus afin qu’ils puissent faire travailler les entreprises du territoire et favoriser ainsi la création d’emplois sur place. Dans la mesure où tout reste à construire, il faudra mettre à profit les compétences locales, et non pas tout prendre à l’extérieur, parce qu’autrement, nous ne sortirons jamais de la spirale des problèmes actuels. Quand le bâtiment va, tout va bien, il y a de l’emploi, plus de ressources, du pouvoir d’achat, moins de chômage et donc moins de délinquance également.
FI : Certaines voix font valoir une incapacité des élus locaux à imaginer des projets d’envergure viables et réussir à les réaliser ? Également une incapacité à se projeter dans le long terme dans ce développement de Mayotte à relancer ?
M-B. M. M. : Non, moi je n’adhère pas à ce discours qui voudrait nous faire croire que Mayotte manque d’ingénierie et de projets. C’est faux, archifaux ! On entend souvent dire que l’État a beaucoup investi sur ce territoire, près de 1.7 milliard d’euros et tout le monde salue ce fait, c’est la première fois qu’il y a autant d’engagements sur le territoire…. Sauf que cela ne veut absolument rien dire, même s’il avait mis sur la table plus de 2 milliards ou 6 milliards d’euros, cela ne signifie pas qu’ils seront pour autant consommés car une multitude de règles juridiques empêche leur consommation. Ces règles sont faites pour des territoires déjà construits, finis et on nous les applique ici à Mayotte. Pas mal de collectivités locales sont porteuses de bons projets, mais ils n’aboutiront pas parce que ces règles empêchent leur avancement.
C’est notamment l’exemple de l’aéroport de Pamandzi dont personne ne parle, pour lequel le président de la République est venu prendre un engagement sur place en 2019 pour une réalisation en 18 mois, sans besoin d’études supplémentaires qui prendront beaucoup de temps. Et pourtant, l’ouvrage n’est toujours pas sorti de terre. Certains d’entre nous pensent que cela est dû à une mauvaise volonté de l’État, pour ma part, je dirai que le chef de l’État a fait sa part du travail en prenant cet engagement. Le problème c’est que les élus mahorais se sont endormis, notamment les parlementaires. Il fallait prendre Emmanuel Macron au mot, lui dire « d’accord nous ne faisons pas d’études cependant le code de l’environnement interdit de toucher à tel endroit, etc. ». Et ça, c’est la loi ! Cela veut dire qu’il faut modifier la loi et c’est le travail du parlementaire. Qu’ont fait nos parlementaires ? Rien, aucune proposition de modification de la loi ! Lorsque le président annonce que les travaux vont se faire dans une courte période, cela veut dire qu’il y a des expropriations à faire à Pamandzi. Nous savons pertinemment qu’au mieux des cas, s’il n’y a pas de contentieux, la procédure prendra un an, sinon plus. Donc, il fallait faire modifier la loi, permettre une adaptation des règles d’expropriation pour éviter de subir encore des retards. Nos parlementaires n’ont pas fait leur travail et nous allons encore dire que c’est la faute de l’État ? Donc nous, parmi les engagements que nous prenons en cas de victoire, c’est de travailler pour faire supprimer tous ces blocages qui empêchent ce territoire de se développer, que les textes actuels soient adaptés aux besoins de notre département en termes d’infrastructures.
FI : En dehors de ces aspects purement juridiques que vous venez d’exposer, comment faire pour véritablement redynamiser l’économie mahoraise au-delà de ces financements publics ?
M-B. M. M. : Nous avons ici beaucoup de sujets que nous devons malheureusement traiter ensemble. Comme je l’ai déjà dit, en économie nous disons que quand le bâtiment va, tout va ! Dans un premier temps, il y a ces investissements publics que nous avons évoqués qui sont très importants pour stimuler notre économie, en particulier les infrastructures. Cela tombe très bien puisqu’il n’y a pratiquement rien dans les communes, mis à part les écoles, les Hôtels de ville et quelques MJC. Et encore nous disons que les écoles sont insuffisantes. Donc, si ne nous basons que sur ces investissements publics, nous avons déjà de quoi créer de la valeur, du pouvoir d’achat et des opportunités.
Bien sûr, il y a d’autres domaines, notamment le secteur agriculture. Il faut mettre en place les conditions pour que l’économie mahoraise décolle, parmi les outils potentiels, il y a les zones franches d’activités. Tout le monde en parle certes, mais moi de mon côté, je ne souhaite pas une zone franche qui va tuer l’économie mahoraise, mais au contraire une zone franche qui va la favoriser. Cela veut dire que nous stimulerons les aides qui vont être apportées et nous accompagnerons les entreprises qui vont s’y implanter, en permettant une péréquation sur les charges, en particulier les charges patronales qui leur permettront d’être compétitives face aux produits importés, et également de faire en sorte que certains produits locaux puissent être exportables. Nous constatons certaines aberrations comme les importations de bananes ou de songes alors qu’il y a sur place la possibilité de produire suffisamment, ne serait-ce que pour répondre à la consommation locale. Ce sont des sujets concrets qui nous permettront d’accompagner l’agriculture mahoraise à se restructurer. Donc au-delà de l’aide public, c’est un accompagnement fort qui doit être mené pour assurer le décollage de certaines productions locales.
FI : Est-que cette affaire de Département-Région n’a pas été un piège politique dans lequel tout le monde s’est engouffré sans prendre garde ?
M-B. M. M. : Le problème ici, c’est que tout le monde s’est focalisé sur la question statutaire pendant 40 ans, en délaissant l’économie. Or, dans les institutions françaises, le Département c’est la solidarité, les prestations sociales, etc. Mais alors comment distribuer des prestations devant provenir des cotisations entrepreneuriales lorsqu’il n’y a pas eu de construction d’une économie solide parce que nous avons omis de construire la Région. C’est elle qui porte l’économie et crée la richesse que le Département distribue à la population. Sauf que pendant ces 40 années écoulées, la Région Mayotte n’existe pas. Quand bien même Mayotte est devenue département d’Outre-mer, la compétence régionale n’est pas prise entièrement, notamment les moyens qui vont avec… En tous cas, les textes n’ont pas suivi. De sorte que le Département-Région n’est qu’une simple appellation aujourd’hui, les compétences régionales ne s’exercent quasiment pas, le Département continue à faire ce qu’il faisait déjà. Avant la suppression de la clause générale de compétence, il faisait déjà un peu de tout, sauf qu’en métropole les choses sont un peu claires : le Département est le chef de file du social, la création des richesses c’est la Région via l’aménagement du territoire et le développement économique. Nous sommes convaincus que le fait d’avoir minimiser cela a un impact sur la situation que nous vivons actuellement. C’est pour cela que dans notre projet, nous disons clairement que Mayotte doit être érigée en Département-Région comme le sont les autres régions de métropole ou d’Outre-mer. C’est une fois que cela sera fait que nous aurons une vraie vision sur le développement économique. Les grandes infrastructures que nous voyons à La Réunion, les RER et certaines universités dans l’Hexagone, sont des réalisations de la Région. C’est au législateur de donner les outils juridiques nécessaires pour permettre de faire cela.
FI : Autre projet évoqué par tout le monde en ce moment et dans tous les sens, l’université de plein exercice, comment se décline-t-il dans votre programme politique ?
M-B. M. M. : Pour nous, il s’agit d’une université de plein exercice, adossé à un Crous (centre régional des œuvres universitaires et scolaires) de plein exercice aussi, indépendant de celui de La Réunion qui n’a pas la même position géostratégique ou géographique que Mayotte. Une fois dit cela, il ne faut pas juste créer une université pour le plaisir d’en avoir une car la richesse d’un territoire vient surtout de la connaissance. Aujourd’hui, nous parlons de l’économie de la connaissance, il s’agit de prendre ce qu’il y a de meilleur dans le monde. En métropole, les universités françaises sont ouvertes à des étudiants venant de partout dans le monde pour faire rayonner la France. Donc, dans notre vision, cette université se veut régionale, cela ne veut pas dire simplement les Comores ou Madagascar, nous voulons faire venir chez nous toute cette dynamique existante en Afrique de l’Est. Cela veut dire aussi avoir une coopération bilatérale entre Mayotte et les autres pays riverains du Canal de Mozambique. Actuellement, nous parlons de projet gazier et de pétrochimie au Mozambique, ce sont des sujets qui demandent à être traités avec des recherches poussées dans les universités. Là, Mayotte a sa carte à jouer dans la région, notamment en formant les étudiants mahorais pour les préparer suffisamment à aller conquérir le monde qui nous entoure, en sachant que les pays de la côte est africaine sont les rares en ce moment dans le monde à enregistrer une croissance à deux chiffres.
Jean-Philippe Thiellay, président du Centre National de la Musique (CNM), s’est rendu à Mayotte les dimanche 29 et lundi 30 mai derniers. L’occasion pour lui de rencontrer les artistes de l’île, mais également les élus afin de mesurer leur volonté de développer la filière économique de la musique sur le territoire. Sa visite s’inscrit aussi dans la continuité de l’annonce par le CNM d’un plan de soutien d’un million d’euros en faveur des territoires ultramarins. Interview.
Flash Info : Pouvez-vous nous dire en quelques mots à quels objectifs répondait votre visite à Mayotte ?
Jean-Philippe Thiellay : Le Centre National de la Musique est un établissement public créé le 1er janvier 2020. Il a pour objectif de soutenir toutes les musiques de tous les territoires français dont Mayotte. Je suis venu pour me rendre compte de la situation sur place et comprendre auprès des élus comment notre établissement pouvait contribuer à structurer la vie musicale de l’île. Nous avons plusieurs dispositifs d’aide pour cela, mais il faut d’abord analyser les besoins. Cela faisait d’ailleurs longtemps que je voulais revenir à Mayotte, car j’ai connu cette île entre 2000 et 2002 lorsque je travaillais pour le ministère des Outre-mer. Mayotte a évidemment beaucoup changé, mais il reste énormément à faire dans le domaine de la musique dans lequel ce territoire a un gros potentiel.
FI : Qui avez-vous rencontré pendant ces deux jours et quel est votre bilan ?
J-P. T. : Je me suis rendu à Chiconi, ville très dynamique dans le domaine de la musique, où j’ai pu rencontrer plusieurs artistes-phare de l’île dont Baco, El Had ainsi que le manager de Zily. J’ai également échangé avec plusieurs élus et le préfet Thierry Suquet. Pour moi, ce sont principalement les collectivités qui doivent œuvrer au développement musical du territoire. Le CNM peut les aider notamment à rénover les MJC, susceptibles de servir de lieu de répétition pour les musiciens. La question du régime de l’intermittence est liée à celle de l’alignement des droits et dépasse mes compétences, mais nous pouvons déjà nettement dynamiser le monde musical à Mayotte en structurant sa filière économique. Je pense notamment à un appui du CNM dans le cadre de l’organisation de festivals ou en soutenant les entreprises qui font venir des artistes sur leurs scènes. Tout est lié, car sans dynamisme musical, instaurer l’intermittence sur le territoire n’aurait pas de sens. Il faut permettre aux artistes de pouvoir jouer et faire des cachets. Notre objectif est de structurer la filière économique mahoraise dans un délai de 18 à 24 mois maximum.
F.I : Vous avez également visité Musique à Mayotte, la seule et unique école de musique de l’île. Avez-vous des projets de partenariat ?
J-P. T. : Le CNM n’a pas de compétence concernant l’éducation musicale. Cependant, Musique à Mayotte fait un travail formidable sur la question du patrimoine musical traditionnel de l’île et c’est sur ce point que nous sommes susceptibles de lui apporter notre soutien. La valorisation du patrimoine musical de chaque territoire est une question qui nous tient beaucoup à cœur.
Mercredi 1er juin, lycéens et collégiens de Sada étaient réunis pour présenter leur projet portant sur le tourisme à Mayotte. Un dossier mis en place dans le cadre des cordées de la réussite créant un lien entre élèves, mais aussi professionnels de l’île.
Patrimoine, culture, potentiel de l’île… Autant d’éléments mis en avant dans le dossier constitué par les élèves du collège et du lycée de Sada dans le cadre des cordées de la réussite. L’objet d’étude ? Le tourisme ! Une thématique qui a poussé les étudiants à travailler sur la question : “Le secteur touristique est-il indispensable au développement de Mayotte ?” Une problématique essentielle au regard du potentiel de l’île en comparaison à la faible part que représente cette activité dans son produit intérieur brut. Sans idées préconçues, les élèves ont enquêté auprès des acteurs du secteur sur le terrain. Les représentants de l’École de tourisme Vatel, l’office de tourisme du Centre Ouest, le Gîte-restaurant “Le Chissioua”, ou encore “Le Jardin Maoré” se sont prêtés au jeu et ont donné aux élèves de la matière pour répondre à leurs interrogations.
“Notre objectif était avant tout de montrer l’importance du travail d’équipe”, souligne Ahamadou Fall, encadrant et référent pour les élèves du lycée de Sada. Conjointement, les troisièmes, secondes, premières, terminales, BTS ou encore CPGE (classes préparatoires aux grandes écoles) ont mené à bien ce projet ambitieux. Au total, dix-neuf collégiens tutorés par leurs aînés ont pu apprendre à développer leur esprit de synthèse et leur curiosité. Des compétences primordiales qu’ils pourront mobiliser lors du fameux grand oral du baccalauréat qui les attend dans quelques années.
Un travail structuré et structurant
“Les élèves se sont constitués en équipe autour de cinq sous-thèmes”, explique Ahamadou Fall, professeur documentaliste au lycée de Sada. Micro-économie, macro-économie, économie et sociologie, économie de niche et enfin le rôle de la puissance publique, tout un programme. “À travers cette expérience, les élèves ont eu l’occasion d’apprendre à analyser un secteur économique et surtout à y porter une analyse, un jugement plus raffiné” détaille l’enseignant. Si ce rapport sur le secteur touristique à Mayotte comporte quelques “imperfections”, il présente au moins l’avantage d’offrir une approche originale car issu de rencontres réelles au-delà des seules informations virtuelles consultables sur Internet.
Après l’expérience de quatre webinaires réussis sur des thématiques diverses, la délégation de Mayotte à Paris (DMP) a diffusé le jeudi 19 mai le 5ème épisode de la websérie #OuiMayotte, ayant pour vocation la promotion du territoire de Mayotte à travers son identité et sa culture.
De 17h à 18h a donc été diffusé, sur les pages Facebook de la DMP, du département de Mayotte, de la délégation de Mayotte à La Réunion et de la Fédération des associations mahoraises en métropole (FAMM), le nouvel épisode de la websérie #OuiMayotte.
Ce cinquième épisode dédié au rayonnement de la culture mahoraise hors du territoire a été animé par Marilyne Genevrier, présentatrice habituelle des webséries de la DMP. Pour l’aider dans sa mission, plusieurs intervenants ont pu s’exprimer sur le sujet et apporter leur connaissance et leurs expertises à la discussion. En ouverture, Zouhourya Mouayad Ben, la 4ème vice-présidente du Département, chargée des sports, de la culture et de la jeunesse, a débuté son propos en remerciant les associations mahoraises en métropole, vecteurs de la culture et de l’identité mahoraise, qui œuvrent au quotidien bénévolement pour l’épanouissement des concitoyens de passage ou installés en France hexagonale. Le Département reconnaît et soutient leur engagement en tant que puissant levier de cohésion sociale et d’harmonie.
Etaient aussi présents Elena Bertuzzi, chorégraphe et docteur en anthropologie, Djabir Madi Ousseini, auteur et cadre à la mission locale de Mayotte, Abdoul-Karime Ben Said, directeur du musée de Mayotte ainsi que Ibrahim Ahmed, secrétaire de l’association “Nari Nahané Messo”, signifiant “Pensons à l’avenir”. Tous viennent de domaines différents mais ont pour attrait commun, la culture et la diffusion de l’identité mahoraise à travers la métropole et le monde.
Dans une discussion riche et intéressante, chacun a pu présenter les éléments qu’ils avaient afin de dresser un tableau de l’identité et de la culture mahoraise. Malgré les facteurs de fragilité, de nombreux enrichissent l’identité mahoraise, tels que la langue ou encore la « Fierté de l’appartenance à une culture ». L’émission a été suivie par plus de 1.400 personnes en cumulé sur les réseaux sociaux.
Le 16 juin prochain, la Websérie #OuiMayotte continuera avec son prochain épisode qui aura pour sujet les métiers de la santé à Mayotte, un épisode exclusif des « MayotteJobs » de la DMP.
Il s’agit d’une série de webinaires initiés par la délégation en collaboration avec les acteurs locaux de l’emploi à Mayotte et qui s’adresse aux jeunes à la recherche d’un emploi dans le 101ème département et aux étudiants en fin de cycle hors Mayotte, dont l’idée est de les aider à y voir plus clair sur le marché de l’emploi mahorais et décrocher un « job » sur l’île.
Pour voir et revoir l’épisode Identité et culture mahoraise, un puissant levier de cohésion social hors du territoire, rendez-vous sur https://fb.watch/dgIG3r1e73/ ou bien visitez la chaîne YouTube de la délégation de Mayotte à Paris.
En une semaine d’intervention, les équipes du Sud de l’association environnementale Nayma ont ramassé 1.600 sacs de déchets dans la mangrove de Hagnoundrou, dont plus de 250 déchets recyclables. S’y sont ajoutés 400 kilos d’encombrants métalliques ainsi qu’une vingtaine de pneus et de batteries.
Par ailleurs, sur six jours de travail, les salariés en insertion sur le territoire de la communauté de communes du Centre-Ouest ont collecté sur la seule commune de Sada 1.260 sacs de déchets ménagers, pour une petite dizaine de pneus et 710 kilos d’encombrants, majoritairement enfouis dans le sol…
Au total, les chiffres du mois de mai sont pour le moins hallucinants : 10.600 sacs de déchets recyclables et non recyclables, soit 1.060.000 litres, et 6.9 tonnes d’encombrants métalliques ramassés et réinjectés dans les filières de tri et d’élimination compétentes. Tout cela sur 12 sites dépollués.
Après une série de contentieux qui avaient suspendu les arrêtés préfectoraux portant évacuation et destruction d’habitats illicites à Mgnambani sur la commune de Bandrélé, le tribunal administratif a rendu le 28 avril dernier une décision en faveur de la préfecture pour l’application de l’arrêté préfectoral du 3 mars 2022 ordonnant l’évacuation et la destruction des bangas construits illicitement à Mgnambani.
120 constructions illégales ont été détruites ce lundi 30 mai, sur ordre de Thierry Suquet, le préfet de Mayotte. Le maire de Bandrélé avait sollicité le délégué du gouvernement pour mettre en œuvre les dispositions de la loi ELAN (évolution du logement, de l’aménagement et du numérique) afin de restaurer l’État de droit, la sécurité et la tranquillité des habitants de la commune.
Les abords du site faisaient l’objet de troubles récurrents à l’ordre public et le quartier était défavorablement connu pour des trafics illégaux en tout genre. Dans le cadre de cette opération, 102 étrangers en situation irrégulière ont été interpellés par la gendarmerie et la police et font l’objet d’une mesure d’éloignement.
Lors des enquêtes sociales préalables à l’opération, l’ACFAV (association pour la condition féminine et l’aide aux victimes) avait rencontré 47 ménages représentants 196 personnes. Des hébergements avaient été identifiés et réservés pour l’ensemble d’entre eux. Une permanence sociale a été mise en place les jours précédant l’opération, ainsi que ce lundi 30 mai, afin d’accompagner les familles vers ces hébergements. À cette heure, une personne a été hébergée.
Le bureau national du syndicat Administration et Intendance UNSA (union nationale des syndicats autonomes) se rend à Mayotte du samedi 18 juin à 15h30 au mercredi 22 juin à 13h30. La délégation se compose de trois personnes : Jean-Marc Bœuf, le secrétaire général, Jean-Paul Lopez, le secrétaire national vie syndicale et formation, et Dominique Chassagne, fonction publique, revendications corporatives, personnels de catégories A. Le but de cette visite est de préparer les prochaines élections professionnelles du mois de décembre.
La délégation sénatoriale aux Outre-mer organise dans le cadre de son étude sur la gestion des déchets dans les Outre-mer, le jeudi 2 juin à 9h30 (heure métropole), une table ronde des organisations non gouvernementales avec Johann Leconte, pilote du réseau prévention et gestion des déchets à France nature environnement et Alice Elfassi, responsable des affaires juridiques à Zero Waste France. Et une autre à 11h avec des opérations économiques, en présence d’Hervé Mariton, président, et Françoise de Palmas, secrétaire générale de la fédération des entreprises d’Outre-mer, de Manuel Burnand, directeur général de la fédération professionnelle des entreprises du recyclage, et de Guénola Gascoin, secrétaire générale du syndicat national des entrepreneurs de la filière déchet.
La délégation nationale d’Akto, opérateur de compétences, en déplacement cette semaine à Mayotte, a été invitée à découvrir le lycée des métiers du goût et des saveurs de Kaweni où se situe également le siège du GRETA-CFA. Une visite parfaitement cohérente dans la mesure où ce dernier est le premier centre d’apprentis à Mayotte. À cette occasion, les membres de la délégation ont eu la chance de pouvoir goûter aux différentes spécialités concoctées par les élèves en apprentissage avec 90% de produits locaux.
Accueillis par Aminata Thienta, la proviseure du lycée des métiers du goût et des saveurs, les membres de la délégation nationale d’Akto sont arrivés dans l’enceinte pour le repas du midi ce mardi 31 mai. Petit havre de paix excentré du tumulte de Kawéni, l’établissement scolaire possède un restaurant d’application situé sur une terrasse ombragée. Les élèves en hôtellerie y font découvrir aux clients leurs différentes spécialités. Ce jour-là, ils ont mis les petits plats dans les grands, et pour cause ! Outre la délégation nationale d’Akto, Gilles Halbout, le recteur, et Charles-Henry Mandallaz, le président de l’union des métiers de l’andustrie et de l’hôtellerie (UMIH), sont tous venus goûter à leur cuisine et constater la qualité de leur service.
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La délégation ainsi que le recteur Gilles Halbout étaient invités au lycée des métiers ce mardi.
Les élèves au service se sont montrés très professionnels.
En cuisine, tout le monde était prêt à se dépasser !
Même le pain, émaillé de tomate est de capres, avait fait l’objet d’une recherche élaborée.
Mais avant de faire chanter leurs papilles, les visiteurs ont d’abord découvert le plateau technique du lycée, et notamment les cuisines où plusieurs professeurs enseignent aux élèves les arts gustatifs. Ces derniers étaient pour la plupart tout excités et fiers de recevoir tout ce beau monde sur leur lieu d’apprentissage. Les photos et les selfies avec le responsable de l’académie ont fusé de toute part dans une ambiance bon enfant. Les invités métropolitains se sont montrés quant à eux très intéressés par le travail des élèves et curieux de découvrir les produits de l’île aux parfums. Car c’est le credo des enseignants de cuisine de l’établissement : se montrer créatif en utilisant un maximum de produits locaux.
Le chef-d’œuvre des élèves
Après la visite, place à la dégustation ! Le menu de ce mardi midi a été entièrement composé par les élèves en dernière année d’apprentissage avec la validation de leurs « chefs ». « Ce repas constitue leur 2ème chef-d’œuvre », nous glisse l’un d’eux. À noter que, dans le vocabulaire de la formation professionnelle, un chef-d’œuvre désigne une réalisation collective ou individuelle permettant aux élèves d’exprimer leurs talents et de montrer leurs compétences. Ceux-ci se sont montrés particulièrement créatifs dans l’élaboration de ce menu qui comportait un cocktail à base d’eau de coco et de papaye, une entrée, un plat et un dessert.
Les samoussa au mataba ont ouvert l’appétit, suivis par des gnocchis de fruit à pain nageant dans une sauce à l’ail et au curcuma. Les produits de la mer ont été également à l’honneur pour le plat principal avec les « brochettes du lagon » agrémentées de poivrons et de citrons. Enfin, le dessert a constitué l’apothéose de ce repas original avec un trio de glace au maïs, haloua à la cardamome et feuilleté à la papaye.
Les élèves au service s’en sont tirés avec élégance quoiqu’on puisse regretter légèrement un manque d’explications sur certaines denrées que les invités métropolitains ne connaissaient évidemment pas, comme le mataba par exemple. Une lacune que s’est empressée de combler la proviseure Aminata Thienta ainsi que les partenaires locaux. Ces découvertes culinaires ont toutefois plu aux membres d’Akto qui ont fait honneur au chef-d’œuvre des élèves. Ceux-ci se sont rassemblés à la fin du repas pour remercier les professionnels de la formation et le recteur. « Merci pour tout ce que vous faites pour nous », ont-ils déclaré de concert. Une affirmation qui n’a sans doute pas manqué de faire chaud au cœur des invités !
Une convention bientôt signée entre le conseil départemental et Akto
Juste avant le repas au lycée des métiers du goût et des saveurs, la délégation nationale d’Akto était au conseil départemental pour annoncer publiquement la signature future d’une convention sur le thème de l’apprentissage. Validée par le Département, elle sera signée après le 29 juin, jour des élections du conseil d’administration d’Akto. Son objectif est de soutenir la formation professionnelle en fédérant tous ses acteurs de manière à favoriser au maximum l’emploi des jeunes. Un fond de soutien de 500.000 euros par an mobilisé avec l’État permettra à Akto de développer la formation professionnelle sur le territoire tant sur le plan quantitatif que qualitatif. Daoud Saindou Malide, 6ème vice-président de la collectivité, a notamment insisté sur l’importance de promouvoir l’alternance à Mayotte. La convention concerne le secteur privé et public et sera signée pour une durée de trois ans.
Le docteur Martine Eutrope et le maire de la ville chef-lieu, Ambdilwahedou Soumaïla, ont signé une convention pour faire en sorte que l’association médicale appelée Équipe de soins primaires coordonnés au cœur de Mamoudzou puisse proposer une offre de qualité en libéral et ainsi éviter aux Mahorais de se rendre systématiquement au centre hospitalier.
Martine Eutrope, médecin généraliste depuis dix ans à Mayotte, a récemment monté une association médicale appelée Équipe de soins primaires coordonnés au cœur de Mamoudzou (ESPM). Cette structure regroupant plusieurs professionnels de la santé exerçant en libéral a notamment pour but d’axer sur la prévention et la médecine du sport. Une initiative que le maire de la ville chef-lieu a tenu à soutenir en signant une convention de partenariat avec l’association ce mardi 31 mai.
« À Mayotte, les médecins sont tellement occupés que la médecine préventive a tendance à être négligée », regrette le docteur Martine Eutrope. Médecin généraliste depuis dix ans sur l’île aux parfums, d’abord à l’hôpital puis en libéral, elle a entrepris de « corriger le tir » en créant l’équipe de soins primaires coordonnés au cœur de Mamoudzou. Cette association comprenant plusieurs professionnels de santé exerçant en libéral compte également s’occuper sérieusement de la médecine du sport. « Il est important d’examiner avec soin les sportifs pour ne pas passer à côté de scolioses par exemple », affirme-t-elle. De même, elle a constaté une augmentation des cas d’obésité infantile, une pathologie qui pourrait facilement être évitée avec une alimentation saine. Même chose pour le diabète et l’hypertension. « Il faut agir en amont pour éviter de contracter ce genre de maladies », martèle-t-elle.
Très engagée dans son métier, Martine Eutrope est à l’origine de la création de la Maison de Santé du Lagon, où elle n’a malheureusement pas pu rester pour des raisons de restructuration. Son nouveau cabinet, situé rue du commerce non loin de chez Balou, poursuit toutefois sa logique de regroupement des professionnels de santé. Elle partage ainsi ses locaux avec une gynécologue récemment installée en libéral. La question de la contraception fait également partie des missions de son association. « Je constate que les jeunes filles reviennent souvent pour subir des IVG (interruptions volontaires de grossesse). Cela prouve que le message concernant la contraception passe mal et que nous devons améliorer cet aspect de la médecine préventive », insiste-t-elle.
Une idée soutenue par la mairie
Devant les difficultés d’accès aux soins dont souffre Mayotte, le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, ne pouvait que soutenir l’initiative du docteur Eutrope. C’est la raison pour laquelle il a décidé de signer une convention avec son association de santé. Le but avoué est de proposer une offre de qualité en libéral évitant ainsi aux Mahorais de se rendre systématiquement au CHM, bien souvent surbooké. « Notre ville est mobilisée pour accueillir de nouveaux médecins », assure-t-il. À titre d’exemple, le seul médecin spécialisé dans la médecine du sport se trouve à Sada, ce qui génère beaucoup de frais de taxis pour les jeunes qui n’en ont pas forcément les moyens. « Or, plus de la moitié des jeunes basketteurs résident à Mamoudzou », précise le président de la ligue de basket, également présent à la signature de la convention. « Mayotte a certes des difficultés, mais c’est également un territoire porteur où beaucoup de jeunes ont des projets intéressants. Il faut donc les accompagner en amont, notamment par la prévention », conclut le docteur Eutrope.
La saison des pontes a commencé et avec elle celle des braconnages de tortues. Dans la nuit du 28 mai 2022, quatre braconniers ont été interpellés sur la plage de Titi Moya en Petite-Terre. Le résultat d’une collaboration étroite entre l’association Oulanga Na Nyamba et la gendarmerie nationale dans le cadre du pacte de sauvegarde des tortues marines.
Tuée, découpée puis consommée, voilà le triste sort réservé aux tortues braconnées… Dans la nuit du samedi 28 mai 2022, quatre braconniers ont été observés en train d’en traîner une dans un coin sombre de la plage pour continuer leurs basses œuvres à l’abri des regards. Présents sur le terrain, les employés de l’association Oulanga Na Nyamba ont alors signalé sans attendre les faits aux forces de l’ordre. L’intervention coordonnée de la gendarmerie maritime, de la brigade de Pamandzi avec l’appui des gendarmes mobiles a permis l’interpellation des quatre protagonistes, immédiatement placés en garde à vue. L’affaire a été jugée en comparution immédiate deux jours plus tard, au tribunal de grande instance de Mamoudzou. Les malfaiteurs ont été condamnés à huit mois de prison ferme avec mandat de dépôt pour trois d’entre eux, ainsi que 1.000 euros de dommages et intérêts par association partie civile ainsi que 300 euros pour le remboursement des frais d’avocat.
“Le braconnage ne reste pas impuni à Mayotte”
Avec une équipe de terrain constituée de onze personnes formées et dédiée à la protection des plages de pontes, l’équipe d’Oulanga Na Nyamba réalise 350 missions par an avec pour moitié d’entre elles une présence nocturne sur les littoraux. Pour l’association, le pacte de sauvegarde des tortues marines proposé par Jean-François Colombet et signé en décembre 2020 par les acteurs concernés, a marqué le début d’une réelle prise en compte de l’importance de la lutte anti-braconnage. “Les acteurs se sont engagés à défendre ensemble et de manière coordonnée l’emblème du patrimoine naturel mahorais pour éviter sa disparition”, explique la directrice de l’association, Jeanne Wagner.
À ce jour, la collaboration entre les acteurs a permis dix interpellations et huit condamnations. Résultat ? Sur les plages surveillées par Oulanga Na Nyamba, le braconnage a significativement diminué. Le parquet a quant à lui été sensibilisé à l’importance de la protection des tortues marines. “Les peines sont dissuasives et envoient un message fort : le braconnage ne reste pas impuni à Mayotte.”
Affiche accrochée aux grilles du lycée de Kahani mardi 31 mai 2022.
À l’approche des examens, le personnel du lycée de Kahani lance un dernier appel à l’aide au ministère de l’Éducation nationale. Ce mardi 31 mai 2022, professeurs, personnel médico-social ou encore assistants d’éducation ont suivi le mouvement de grève nationale pour porter haut et fort leurs revendications.
“Plus que jamais nous devons nous mobiliser pour l’éducation à Mayotte.” Pour la foule massée devant le lycée polyvalent Gustave Eiffel de Kahani, un seul objectif : offrir un enseignement de qualité et dans les meilleures conditions possibles. Alors que l’actuel proviseur, Philippe Mary, rend bientôt son tablier, le personnel s’inquiète de savoir qui dirigera l’établissement à la rentrée. “Nous ne savons toujours pas comment va se dérouler la rentrée 2022”, explique Baptiste Waroux, professeur d’économie gestion. En jauge réduite, en présentiel ou distanciel, quelle méthode sera choisie pour faire face aux heurts que connaît l’enceinte depuis de nombreux mois ?
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Bruno Dezile, le secrétaire général de la CGT Éduc'action Mayotte, regrette que les personnes compétentes avec de l’ancienneté ne soient pas gardées.
Drapeau du syndicat CGT Éduc’action Mayotte et personnel en grève devant le lycée de Kahani.
Un établissement à bout
“Les violences perpétrées au sein du lycée dès la mi-septembre 2021 et la récurrence de ces événements ont à la fois profondément choqué, mais aussi usé moralement les élèves comme l’ensemble des employés », témoigne le membre du collectif des personnels de Kahani. “Nous sommes face à un échec éducatif. Certains de nos élèves de première viennent nous voir pour savoir comment changer de lycée en vue de l’année de leur baccalauréat…” Une situation désolante pour l’établissement du second degré qui accueille près de 2.400 étudiants.
Des “moyens” à la hauteur des besoins de l’île
Les syndicats quant à eux réclament “plus de moyens pour Mayotte”. “Nous demandons le passage en REP+ de toutes les écoles, tous les collèges et les lycées de l’île”, s’exclame Jérémie Saiseau, secrétaire de la section CGT Éduc’action du lycée de Kahani. La construction d’autres établissements, l’accroissement du nombre de salles de classe et le “recrutement massif de fonctionnaires dans toutes les catégories : enseignants, personnels administratif mais aussi médico-social”… Autant de mesures que les personnels attendent de voir aboutir.
Des personnels laissés sur le carreau ?
“Au lendemain des vacances scolaires, nombre d’enseignants contractuels et d’assistants d’éducation scolaire (AED) ont reçu une lettre de non-renouvellement de leur contrat”, avance Bruno Dezile, secrétaire général de la CGT Éduc’action Mayotte. Une décision arbitraire et intolérable pour le syndicat qui souligne que la mise au chômage de ces personnels précaires constitue une réelle perte pour le lycée. “On nous parle des difficultés à recruter des employés qualifiés et lorsque que nous avons des personnes compétentes avec de l’ancienneté, nous ne les gardons pas”, s’insurge le représentant de la CGT Éduc’action. Si les professeurs contractuels pourront voir leur dossier étudié par une commission consultative paritaire du rectorat de Mayotte à la mi-juin, les AED quant à eux prennent leur mal en patience attendant un décret national qui devrait statuer sur leur sort.
Quel avenir pour Kahani ?
Alors que le rectorat toujours en période de réserve électorale poursuit sa feuille de route, les améliorations demeurent encore marginales avant de tendre vers des conditions de travail optimales. “Beaucoup d’efforts ont été réalisés tant dans l’achat de matériel que dans les travaux réalisés, mais malheureusement tout cela prend trop de temps”, se désole Baptiste Waroux. À l’approche des grandes vacances, syndicats comme collectifs espèrent que dès la rentrée, les cours pourront reprendre dans une atmosphère apaisée. “Nous continuerons à communiquer avec le rectorat afin de travailler en bonne entente dans l’intérêt de tous”, conclut le professeur.
La cérémonie d’inauguration a eu lieu en présence de Karine Poisson, la directrice déléguée de TotalEnergie Marketing Mayotte, Soyirat El Hadad, la conseillère départementale de Pamandzi et sa collègue de Dzaoudzi-Labattoir, Maymounati Moussa Ahamadi, ainsi que Saïd Omar Oili, le maire de Dzaoudzi-Labattoir.
Ce mardi 31 mai, TotalEnergies Marketing a inauguré sa première station-service aux nouvelles couleurs de sa marque. Cette décision est la déclinaison du changement d’identité de sa maison-mère et ancre ainsi dans son identité sa stratégie de transformation en une compagnie multi-énergies.
« En cas d’incident quelconque, nous allons vous demander de vous regrouper au niveau de la pompe pétrole. » Ibrahim Soulaimana, le directeur hygiène, sécurité, environnement et qualité chez TotalEnergies Marketing Mayotte, la nouvelle dénomination de la filiale depuis le 1er juillet 2021, n’oublie pas sa mission première : safety first pourrait-on dire ! « Nous célébrons notre changement de nom officiel et nous inaugurons la première station-service sous nos nouvelles couleurs », introduit Karine Poisson, la directrice générale de la société dans le 101ème département, ce mardi 31 mai en Petite-Terre.
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Sur le toit de la station-service de Petite-Terre, on peut désormais lire le nom de TotalEnergies.
Dans son discours, Karine Poisson a expliqué que « le T et le E symbolisent le chemin dynamique des énergies ».
Les employés de la station-service ont arboré un t-shirt qui indique le changement de dénomination de la filiale ex-Total Mayotte, devenue TotalEnergies Marketing Mayotte le 1er juillet 2021.
Saïd Omar Oili, le maire de Dzaoudzi-Labattoir, et Ibrahim Madi M’Dahoma, le 1er adjoint en charge de l’aménagement et de l’urbanisme à la mairie de Pamandzi, ont partagé leur fierté.
Cet événement marque un tournant dans le quotidien de la multinationale, présente sur l’île aux parfums depuis 2003. « Il traduit notre ambition de transformation en multi-énergies plus propres, plus abordables et plus disponibles », martèle celle qui est en poste depuis septembre dernier. La nouvelle identité visuelle évoque d’ailleurs cette révolution. « Le rouge est la couleur historique du groupe et renvoie au pétrole, tandis que le jaune représente le solaire. […] Nous devons nous réinventer avec moins d’émissions de gaz à effet de serre ! »
Solariser toutes les stations-services éligibles
Et justement, TotalEnergies Marketing Mayotte souhaite à l’image de sa maison-mère prend le virage des énergies renouvelables : pas moins de 4.500 stations-services dans le monde vont être équipées de panneaux solaires. « Dans cette lignée, nous allons solariser toutes [celles] éligibles d’ici la fin de l’année », indique Karine Poisson. « La transition énergétique est un chemin à différents embranchements. »
Le maire de Dzaoudzi-Labattoir, Saïd Omar Oili, veut aller encore plus loin dans ce processus de modernisation. Dans sa ligne de mire : la portion de route, sur laquelle Jean-Jacques Le Guen, le fondateur de Mayotte océan, a trouvé la mort dans la nuit du 18 au 19 février. Pour éviter un tel drame, l’élu aspire à sécuriser « l’entrée et la sortie », trouver « une solution de circulation » et ainsi éviter que « les clients ne puissent être embêtés ». Dans ce cadre, il a l’intention de se rapprocher de l’État dans la mesure où il s’agit d’une nationale.
Enfin, l’ancien président du conseil général s’interroge sur le devenir de ce point névralgique de Petite-Terre, en raison du projet d’arasement de la colline située juste au-dessus. « D’après Monsieur Masson [le délégué à la piste longue de l’aéroport], elle va être rasée. Ils vont prendre les cailloux ici et les autres à Dembéni. » Une annonce dont ne semble pas être au courant Karine Poisson, qui montre son étonnement d’un haussement d’épaules… « En tout cas, nous trouverons une solution ensemble », conclut Saïd Omar Oili, comme pour dire à son interlocutrice qu’elle peut compter sur son soutien face à ce prochain défi…
Dans le cadre de la préparation par le gouvernement des projets de loi « pouvoir d’achat » (PLFR et retraite), Mansour Kamardine se mobilise, en tant que député, en demandant d’intégrer des mesures spécifiques à l’Outre-mer, compte-tenu de l’impact de l’inflation sur la capacité des Ultramarins à se nourrir, notamment à Mayotte.
Le 101ème département français est le plus durement touché par la hausse des coûts de la vie, avec une inflation à 5% sur un an, ce qui est le chiffre le plus élevé des départements d’Outre-mer : alimentation (+6,4%), produits frais (+19,6%), énergie (+26,5%), transport aérien (+30%).
De plus, les conséquences mondiales du blocage actuel du port de Shanghai ne sont pas encore connues en termes de continuité et de fréquence de dessertes des ports ultramarins, ni celle de la guerre en Ukraine, car les commandes des produits alimentant actuellement les magasins ont précédé la crise. Ainsi, en 2022, la cherté de la vie à Mayotte va atteindre des sommets jamais connus, notamment sur les deux postes particulièrement importants dans le budget des familles mahoraises que sont l’alimentation et l’énergie.
Or Mayotte est la région française la plus démunie avec 77% des habitants vivant sous le seuil de pauvreté. « Ainsi, nos compatriotes de Mayotte sont ceux qui vont subir le plus durement une baisse du pouvoir d’achat et même du pouvoir de se nourrir. » C’est pourquoi, il est nécessaire selon le parlementaire que la situation des Outre-mer fasse l’objet de mesures spécifiques dans le projet de loi « pouvoir d’achat » en cours d’élaboration et dont l’examen est envisagé au Parlement en juillet.
Mansour Kamardine propose au gouvernement l’élargissement du bouclier tarifaire actuel sur l’essence à un panier de produits de première nécessité (gaz de cuisine, huile, riz, poulet et viande rouge importés) ; la majoration du futur chèque alimentation pour les Outre-mer afin de tenir compte d’une prévisible cherté de la vie plus importante en Outre-mer qu’en métropole ; l’intégration de l’alignement des prestations sociales et du salaire minimum de croissance net servis à Mayotte dans le projet de loi « pouvoir d’achat » (le SMIC brut à Mayotte est inférieur de 20% à celui de métropole et la plupart des prestations sociales sont minorées de 50% par rapport aux autres départements français alors que le panier de la ménagère est le plus cher de toutes les régions françaises) ; la mise en place d’un plancher de pension de retraite au niveau du RSA servi en métropole (la retraite moyenne versée à Mayotte est de 270 euros par mois, la plus basse est de 50 euros et la plus élevée pour une carrière pleine de cadre est de 800 euros) ; la mise en place de filets sociaux permettraient de garantir une stabilité des prix des produits de première nécessité (PPN), de l’énergie et des transports. Ces filets sociaux pourraient être envisagés sous de multiples formes en plus du « chèque alimentaire » majoré : contrôle des prix, baisse des taxes, participation de l’État au transport maritime, constitution de stocks de PPN, aides à l’importation.
Une commission permanente (CP) a eu lieu dans la matinée de ce mercredi 25 mai dans la salle de réunion de la mairie de Mamoudzou, sous l’égide du président du conseil départemental Ben Issa Ousséni. L’ordre du jour a porté sur 31 rapports et un rapport complémentaire, tous adoptés.
Plusieurs rapports phares ont attiré l’attention des élus. Il s’agit notamment du rapport relatif à la dotation de soutien à l’investissement des départements 2022. L’idée est de demander à l’État une subvention de 1.951.403 euros afin de financer le cadre de travail des agents du MUMA, l’installation du groupe de secours électrique pour les sites du Département et la sécurisation de ces sites par vidéo surveillance et alarme. Dans la foulée, l’assemblée départementale s’est prononcée favorablement sur le décret portant diverses mesures relatives aux dotations de l’État aux collectivités territoriales, à la péréquation des ressources fiscales, à la fiscalité locale et aux règles budgétaires applicables dans ces collectivités territoriales.
Au sein de la commission sport, culture et jeunesse, le Département met en avant une politique volontariste pour la mise en œuvre des actions de développement du sport, d’accompagnement, d’éducation populaire et de la vie associative à travers le rapport relatif à la contribution au programme partenarial intitulé « sport, santé, bien-être et sport handicap ». Dans le même esprit, en 2021, près de 51 associations ont été accompagnées, 1.234 personnes ont bénéficié des 21 actions des associations reconnues SSBE (sport, santé, bien-être). Le budget prévisionnel arrêté au 11 février en comité de pilotage de ce protocole pluriannuel est de 350.000 euros avec une contribution du conseil départemental à hauteur de 30.000 euros.
L’assemblée délibérante a également accordé une attention particulière au dossier relatif au financement des formations pour les candidats admis à entrer à l’IRTS (institut régional du travail social) de La Réunion comme de métropole. Cela tombe à point nommé au regard des enjeux de désertification médicale dont souffre l’île et du manque du personnel dans le milieu social. C’est ainsi que le Département consacre chaque année environ trois millions d’euros pour former les futurs professionnels mahorais de la santé et du social. Et les études sectorielles menées montrent que pour couvrir les besoins du territoire d’ici 2023, le territoire aura besoin de plus de 8.000 professionnels dans le social et un peu plus de 3.000 dans le domaine sanitaire. Une séance plénière en urgence est prévue le 7 juin prochain pour traiter les rapports qui n’ont pas été présentés, et une commission permanente le 20 juin, dans la salle de cinéma Alpa-Joe.
Dans un courrier adressé à Yael Braun-Pivet, la nouvelle ministre des Outre-mer, le président du conseil départemental Ben Issa Ousseni lui renouvelle ses félicitations les plus sincères et ses vœux de réussite « pour sa nomination, des vœux formulés de vive voix lors d’une visioconférence tenue le mardi 24 mai. « Nous sommes très sensibles aux premières déclarations dans lesquelles vous avez évoqué le plus beau des Ministères et à l’investissement qui semble être le vôtre. À la présidence de la commission des lois de l’Assemblée nationale, vous étiez venue à Mayotte pour un déplacement en 2018, au terme duquel vous indiquiez à l’époque : « la France a une responsabilité particulière. À l’évidence Paris s’est trop souvent contenté d’administrer Mayotte, sans vision d’ensemble, ne changeant rien, n’apportant rien. » Les choses ont, bien sûr, vocation à changer », rappelle-t-il dans sa lettre.
« Par ce courrier, je souhaite donc établir avec vous une première prise de contact et vous dire, bien sûr, ma disponibilité à venir vous rencontrer pour un tour d’horizon supplémentaire des nombreux dossiers qui concernent Mayotte. Au-delà de la période de campagne électorale, les urgences sont telles que nous devons avancer sans tarder sur ces dossiers et les élus de Mayotte savent – par-delà les appartenances – travailler ensemble pour l’intérêt du territoire et de la population », indique-t-il.
Le chef de l’exécutif joint à son envoi deux documents stratégiques susceptibles de contribuer à sa prise de connaissance du territoire aujourd’hui : la contribution départementale au « projet de loi Mayotte » ; le plan de mandature adopté à l’unanimité par l’Assemblée départementale. « Le conseil départemental de Mayotte peut contribuer à rassembler, pour les intérêts de sa population, les élus en vue de toute initiative, qu’il s’agisse d’une rencontre à Paris ou d’une visite ministérielle. »
Ce mercredi 25 mai, la direction territoriale de la police nationale organisait dans la zone de Kawéni un important contrôle routier en collaboration avec la police municipale de Mamoudzou. Cette opération implantée en zone Nel visait particulièrement les deux roues motorisés. 51 véhicules ont été contrôlés, entraînant 19 verbalisations et deux immobilisations. L’objectif ? Viser la prévention d’accidents impliquant des deux roues dans un contexte où la commune déplore la mort récente de deux personnes montées sur un scooter.
Dans la nuit, les effectifs de la sécurité publique ont mis en place un contrôle d’alcoolémie à hauteur de la station Total. 31 véhicules au total ont été contrôlés, dont quatre deux roues, et l’ensemble des conducteurs ont été soumis à un dépistage par éthylotest. Seul un véhicule a refusé le contrôle et a pris la fuite, avant d’être stoppé et interpellé grâce au dispositif d’interception. Le conducteur a été placé en garde à vue pour refus d’obtempérer et pour conduite sous l’état d’un empire alcoolique.
Sur l’ensemble de la soirée, six infractions au code de la route ont été relevées pour des motifs divers. La DTPN souhaite s’inscrire dans un programme de continuité de contrôles dans le domaine de l’insécurité routière et ainsi réduire l’accidentologie dans le département,