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Le délégué Christophe Masson face aux patrons mahorais

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A l’initiative du Medef (Mouvement des entreprises de France), un temps d’échanges a été organisé avec Christophe Masson, le délégué à la piste longue, jeudi après-midi. Les chefs d’entreprise étaient curieux de connaître les tenants et aboutissants du projet, et surtout le lieu où les travaux commenceront en 2026. Alors Pamandzi ou Bouyouni/M’tsangamouji ?

« Je me souviens d’un président de la République qui avait dit : « les études, c’est terminé ! » », taquine Carla Baltus, la présidente du Medef 976. « Il l’a surtout dit pour les études qui déterminaient si le projet se ferait ou non », rétorque quelques minutes plus tard, un Christophe Masson avec le sourire aux lèvres. L’échange cordial va durer près de deux heures. Ce jeudi après-midi, l’organisation patronale a sollicité le « Monsieur piste longue » pour faire le point sur ce dossier vieux de plus de quarante ans. « C’est une arlésienne », note Théophane « Guito » Narayanin, le patron d’IBS et présent pour la première fois à ce type de rencontres organisées par le Medef local.

Fidèle à sa ligne de conduite, le cadre de la direction générale de l’Aviation civile (DGAC) a rappelé l’historique du projet, son actualité récente et a accepté de répondre aux questions. Il a insisté sur le fait que la construction de la piste et le calendrier ne changeront pas. La piste longue se fera bel et bien, tandis que les travaux commenceront en 2026. Pourtant, les chefs d’entreprise s’interrogent encore sur son utilité avec les progrès technologiques. « On a rencontré les compagnies aériennes, pas forcément que celles présentes ici, les fabricants d’avions pour connaître les évolutions. Et on est arrivé à la conclusion que la longueur de piste idéale ne changera pas dans le futur. Il faut 2.510 mètres minimum (N.D.L.R. l’actuelle fait 1.930 mètres) », prévient le délégué.

« A vous entendre, on a l’impression que c’est M’tsangamouji »

Évidemment, le choix du lieu, Pamandzi ou Bouyouni/M’tsangamouji, en a fait réagir plus d’un. Le délégué n’a pas fait mystère des difficultés que pose l’aéroport de Pamandzi. Le chantier, évalué entre 550 et 700 millions d’euros dorénavant, serait titanesque. L’acheminement des matériaux, l’incidence sur la piste actuelle, l’affaissement de Petite-Terre due à la proximité du volcan Fani Maore, la présence des tortues, l’érosion sont autant d’obstacles qu’il faudra surmonter si Pamandzi est retenu. « Il faudrait une route parallèle à la Nationale. A la colline du four à chaux, l’acheminement des matériaux signifie un camion toutes les trente secondes », précise le délégué. « Guito » a, lui, déjà choisi son camp. « Tout ce qui concerne la construction en milieu sous-marin, c’est toujours la catastrophe », prévient-il, citant l’exemple de la nouvelle route du littoral à La Réunion, un projet qu’il a vu de près en tant qu’élu de la Chambre de commerce et d’industrie de l’île Bourbon. Ce tronçon, pas encore terminé, va coûter plus de deux milliards d’euros. « Je vous invite à garder les pieds sur terre », poursuit-il, en donnant un sens plus littéral à l’expression. 

Dans le nord de l’île, le projet « sur terre » justement, a suscité l’intérêt des chefs d’entreprise. Et pour certains installés en Grande-Terre, le lieu situé sur l’actuelle route Bouyouni/M’tsangamouji est une aubaine. Christophe Masson, sans toutefois vouloir chiffrer cette alternative, « ce sera peut-être moins que Petite-Terre, peut-être plus », en a listé les avantages. Le fait de ne plus dépendre de la mer, « un volume de terrassement faisable », un aspect environnement moins contraignant et la possibilité de travaux plus rapides sont autant d’arguments appréciés. « Il faut sept ans au maximum pour ce site, sept minimums pour Pamandzi », compare-t-il. Un membre du Medef l’interpelle alors : « A vous entendre, on a l’impression que c’est déjà M’tsangamouji ». Le délégué sourit, mais rappelle qu’une étude attendue en fin d’année doit permettre de confirmer si le site peut être retenu ou non. « Il y a surtout l’aspect géologique à vérifier. Il ne faut pas de glissement de terrains », tempère-t-il, devant un patronat qui a sa tête déjà tournée vers le nord.

Car même sur le développement économique, chose qui intéresse forcément ses interlocuteurs du jour, « il n’y a pas de comparaison possible », concède le « Monsieur piste longue ». Le cœur économique situé au nord de Mamoudzou et sur la commune de Koungou, notamment avec le port de Longoni, semble déjà battre pour le site alternatif.

Et Petite-Terre dans tout ça ?

Carla Baltus a demandé au délégué à la piste longue s’il avait rencontré les élus attachés au site de Pamandzi. En effet, les quatre conseillers départementaux de Petite-Terre et le maire de Dzaoudzi-Labattoir, Saïd Omar Oili, ont écrit au ministre délégué aux Outre-mer, Jean-François Carenco, pour défendre leur île. Le maire de Pamandzi, Madi Madi Souf, ne s’est pas joint à l’initiative. « Le site alternatif est généralement bien accueilli en Grande-Terre. C’est plus partagé en Petite-Terre, mais ce n’est pas aussi unanime qu’on pourrait le croire », révèle Christophe Masson, en s’appuyant sur un questionnaire rempli par les habitants. La possibilité que des avions toujours plus gros volent au-dessus des habitations et les temps d’attente aux barges quand une partie des 400.000 passagers aériens se joignent aux flux ne sont sans doute pas étrangers à ce ressenti.

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