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Comores : Les agents de l’aéroport de Moroni sont en grève depuis vendredi

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Les employés des aéroports des Comores (ADC) décrient les méthodes de gestion de leur directeur général, nommé au mois de mai dernier et réclament son départ. Depuis ce samedi 18 mars, trois des leaders du mouvement ont été placés en détention provisoire. Le ministère des Transports n’a toujours pas réagi. 

Rien ne va plus entre le personnel et la direction des aéroports des Comores (ADC). Signe de ce malaise, les employés ont déclenché un mouvement de grève depuis vendredi dernier. C’est aux environs de 9h du matin, que les médias présents sur les réseaux sociaux ont commencé à publier les premières images des grévistes, rassemblés devant le siège, ce 17 mars. Les agents ne réclament qu’une seule chose : le départ du directeur général, Maamoune Chakira. Nommé à la tête de la société depuis mai 2022, ce dernier est régulièrement en désaccord avec ses employés qui ne digèrent pas les méthodes de gouvernance du nouveau maître des lieux. Déterminé à redresser l’entreprise publique plombée par un effectif pléthorique d’après lui, ce technicien en aviation civile s’attire parfois les foudres d’une partie de ses agents, aujourd’hui vent debout contre lui. Ces derniers, l’accusent de diriger les ADC tel un « dictateur » allant jusqu’à lui donner le sobriquet de « Vladimir Poutine », le président russe. La goutte d’eau qui a fait déborder la vase est la suspension il y a moins d’une semaine du président des délégués du personnel à en croire les grévistes qui se disent prêts à battre le pavé tant que le directeur sera maintenu. « Nous sommes là pour dénoncer le traitement réservé aux employés de l’aéroport. Entre suspensions et licenciements abusifs, le personnel en a le ras-le-bol. Notre directeur n’est pas un gestionnaire. Il ne se préoccupe pas des conditions de de vie des agents oubliant qu’il n’y aurait pas d’ADC sans personnel », déplorait un des contestataires, devant les caméras des médias présents, vendredi, pour couvrir la grève.

Suspensions en cascade

Selon ce dernier, malgré ce climat morose, le patron des aéroports refuserait toute discussion avec les représentants du personnel. Pourtant à son arrivée, il a milité pour la mise en place de toutes les structures de défense des droits des agents. Le mouvement qui devait durer seulement 48 heures dans un premier temps, se poursuivra jusqu’à ce lundi. La liste des griefs reprochés au directeur des ADC est longue. Mais ce sont surtout, les suspensions en cascade qui ont exacerbé les tensions. « Maamoune Chakira, depuis sa nomination, a fait de l’agent son pire ennemi. Chez lui, tout est motif de sanctions, d’humiliations et de brimades. A l’aéroport de Moroni prince Saïd Ibrahim, la maltraitance est érigée en démarche de gestion. Et le salarié, s’il ne subit pas de licenciement, a le choix entre jeter l’éponge et partir ou la fermer et continuer de trimer comme un esclave priant pour un lendemain meilleur », ont dénoncé les employés dans un communiqué au vitriol, publié vendredi, soir. Le secrétaire général du délégué du personnel a révélé que même le bus qui transportait les agents est tombé en panne depuis maintenant deux mois. Le directeur général aurait aussi fait fermer la cantine. L’autre doléance, non pas des moindres, concerne les salaires toujours amputés de 30%, jusqu’à ce jour. Alors que dans la plupart des sociétés d’État contraintes pendant la pandémie de baisser les salaires, tous les employés touchent l’intégralité de leurs rémunérations. Conjuguées, toutes ces revendications sont à l’origine de la grève déclenchée vendredi. Pendant qu’ils réclamaient leurs droits, les frondeurs s’étaient en revanche engagés à ne pas perturber les activités de l’aéroport. Malgré la tenue de cette promesse, plus de sept employés ont passé la journée du samedi entre la gendarmerie nationale et le tribunal de Moroni.

Mandat de dépôt

Trois des principaux pionniers du mouvement ont été placés en mandat de dépôt, à la prison de Moroni. Les charges retenues contre eux sont les suivantes : atteinte au libre exercice du travail, violence et voie de fait, menace verbale et séquestration. Une convocation qui interpelle puisqu’aucun acte de vandalisme n’avait été signalé. Le directeur avait seulement été empêché d’accéder à son bureau, ce samedi. Mais, grâce à l’aide des gendarmes, il y est parvenu. En tout cas, ces emprisonnements n’entameront en aucun moment la fronde, assurent les agents venus au palais de justice témoigner de leur solidarité aux collègues inculpés. « Le combat ne fait que commencer et nous continuerons la grève », a promis Omar Ousseine, qui a rappelé qu’il revient au gouvernement de faire un choix entre Maamoune Chakira et les employés.  Nommé pour remplacer Yasser Ali Assoumani, condamné dans une affaire de trafic d’or, ce technicien reconnu dans le domaine de l’aviation civile a fait du redressement de l’aéroport son cheval de bataille. Dans les rares entretiens accordés à la presse locale, ce diplômé de l’école nationale de l’aviation civile de Toulouse ne cache pas ses ambitions de procéder à des dégraissages via des licenciements économiques. Une note en date du 15 décembre 2022, rendue publique en début d’année, dévoilait les contours de son plan dont la principale étape est le détachement de 300 agents qui seront mis à la disposition de la fonction publique. L’objectif visé est d’atteindre un effectif global de 400 agents d’ici 2026. Actuellement, la société compte près de 780 employés avec une masse salariale annuelle s’élevant à 1.154 milliards de francs comoriens (3.130.000 euros). Maamoune Chakira dit vouloir également instaurer de la discipline. Toutefois ses suspensions suscitent des grincements de dents.

Pas plus tard que le 4 février, le tribunal du travail a exigé la réintégration de 21 agents licenciés abusivement. Une décision que la direction des ADC n’a toujours pas exécutée. Jusqu’à dimanche, le ministère des Transports n’avait toujours pas réagi. 

 

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