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Agression de gendarmes à Longoni : « on a atteint un tel niveau de bêtises »

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On l’appelait Stam. Et l’actualité que connaissent les États-Unis comme la métropole quant aux violences policières faites aux noirs ne peut que faire écho à son histoire. Celle d’un jeune père de famille de Mayotte, tué par balle de la main d’un policier le 23 février à Kawéni. 

Relation sexuelle à 14 ans : une mineure de plus victime des failles de la justice mahoraise

Une simple affaire d’atteinte sexuelle sur une mineure de moins de quinze ans a fini par prendre de l’ampleur au tribunal correctionnel mercredi dernier. Rappelant que le débat sur le consentement, en particulier des mineurs, est toujours cruellement d’actualité, deux ans après l'adoption de la loi sur les violences sexistes et sexuelles. 

Protection animale à Mayotte : « Quand on s’en prend comme ça à des chiens, c’est qu’on n’a plus de limites »

La thématique de la délinquance a mis en lumière, ces dernières semaines, le rapport de jeunes bandes avec les chiens. Torturé par sadisme, utilisé comme arme et objet de rivalités, le « meilleur ami de l’homme » a la vie dure sur le territoire où associations et forces de l’ordre tente tant bien que mal d’endiguer le phénomène.

Rapt de Petite-Terre : après l’appel devant la chambre de l’instruction, case prison et « tournure politique »

Rendue ce jeudi en appel devant la chambre d’instruction de La Réunion, la décision de placer les quatre hommes mis en cause dans l’affaire du rapt de Petite-Terre n’est pas sans soulever de questions selon leur avocat. Me Nadjim Ahamada dénonce notamment une violation des droits de la défense et une motivation politique à l’endroit des divers collectifs contre l’insécurité qui affichent un soutien farouche à ses clients.

Venus arrêter un violeur, le 7 juin 2022, dans un quartier de Longoni, quatre gendarmes ont été pris à partie par des habitants voulant s’en prendre à l’interpellé. Après deux premières condamnations, deux autres participants aux faits ont écopé de deux ans de prison, dont quatorze mois avec sursis, ce vendredi 25 novembre.

C’est une affaire que les quatre gendarmes aimeraient bien mettre un jour derrière eux. Pour la troisième fois, ils se retrouvent au tribunal et entendent les juges raconter ce qui s’est passé, le 7 juin 2022, à Longoni. Ils intervenaient ce jour-là dans l’optique d’appréhender un homme suspecté d’un viol sur une fille de quatre ans (il a été condamné à huit ans de prison depuis). Entre 50 et 70 personnes, « des mères, des enfants et des jeunes adultes », comme le rappelle la présidente du tribunal correctionnel Chantal Combeau, se tenaient sur les lieux. Une gendarme va recueillir les premiers éléments, deux autres procèdent à l’interpellation, un dernier se met entre eux et la foule. Hostile, celle-ci armée de bâtons et de pierres voulait s’en prendre au mis en cause, puis rapidement aux militaires qui l’entourent. Des premiers cailloux volaient. Sous le déluge de pierres, les quatre gendarmes et l’interpellé se réfugiaient dans un banga. « Des pierres étaient lancées contre l’habitation, des tôles étaient démontées. On se croit dans un film », poursuit la juge. Prévenant la gendarmerie qu’ils ont besoin de renfort, le maréchal des logis-chef décidait alors de tenter une sortie. Les cinq étaient alors roués de coups à leur passage (trois gendarmes ont eu deux, quatre et huit jours d’interruption de travail (ITT), leur chef 45 jours après avoir eu la mâchoire cassée). A un moment, une gendarme tombait avec le mis en cause. Les deux sont roués de coup au sol.  « On atteint un niveau de bêtises tel qu’on s’en prend aux gendarmes qui interviennent », constate la présidente du tribunal correctionnel. Loués pour leur sang-froid, les gendarmes sont arrivés à s’extirper en compagnie du mis en cause.

« Ils ont failli mourir ce jour-là »

Les deux prévenus baissent la tête, ce vendredi, dans la salle d’audience du tribunal correctionnel. Primo-délinquants, les deux jeunes hommes de 22 ans ont été identifiés par des témoins et les deux hommes déjà condamnés respectivement dans cette affaire à un an et trois ans de prison (le deuxième a fait appel). Arrêtés les 22 et 23 novembre, ils minimisent leur participation. « Les gendarmes ont failli mourir ce jour-là », rappelle cependant le commandant de la compagnie départementale, le chef d’escadron Laurent Seurin. La gendarmerie de Mayotte s’est, en effet, constituée partie civile également.  « C’est vrai que j’ai lancé des pierres, mais je n’ai touché personne », se défend l’un des prévenus, alors que les autres l’ont vu s’en prendre à la gendarme mahoraise qui était à terre. Le deuxième, cousin de la victime, dit être arrivé trop tard pour s’en prendre aux gendarmes. « C’est vrai que j’étais énervé. Ce n’est pas la première fois que ça arrive à ma famille », admet-il. Les deux présentent les excuses aux trois militaires sur les bancs du tribunal (l’une était absente). « C’est difficile d’accepter les excuses de quelqu’un qui ne reconnaît pas les faits », fait valoir Chantal Combeau.

Le tribunal correctionnel de Mamoudzou condamne les deux jeunes hommes à deux ans de prison, dont quatorze mois avec sursis. Ils ont aussi une obligation de formation et de travail. Ils paieront avec les autres condamnés, 3.000 euros à chaque gendarme et les réparations de leur véhicule. Ils pourraient effectuer néanmoins leur peine à domicile sous bracelet électronique.

Quatre mois de prison pour avoir frappé un surveillant de prison

Un jeune homme de 24 ans, né aux Comores, a été condamné à quatre mois de prison, au tribunal correctionnel. Il a été reconnu coupable de « violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité publique et en état de récidive légale ». Le 30 octobre, il a eu une altercation avec l’un des surveillants a l’heure du déjeuner. Selon la victime, le prévenu l’a tiré à l’intérieur de sa cellule, l’a insulté, puis lui a jeté son repas pendant que l’agent fuyait les lieux. Véhément, coupant sans cesse la parole, le détenu accuse également l’autre de violences. « Vous ne m’avez pas envoyé en prison pour que je me fasse tabasser », fait valoir cet homme qui dit mal supporter Majicavo où il purge deux peines de trois et quatre ans. Avec la décision des juges, il devra y passer quatre mois de plus. Il devra en outre verser 800 euros à la victime, dont 500 euros au titre des frais d’avocat.

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