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Violences à La Réunion : des Mahorais ont peur de l’amalgame

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À Mayotte, deux mourengué dégénèrent en simultané

Comme un goût de déjà-vu. Dans la nuit de mardi à mercredi, à M'tsapéré, les forces de l’ordre qui tentaient de disperser les participants d’un mourengué ont finalement été attaquées sur le remblai. Quelques heures plus tôt, la même scène se jouait à Combani.

Plusieurs jeunes tuent un père de famille à M’tsapéré

Au moins une dizaine de jeunes ont molesté à mort un homme de 35 ans ce lundi soir à M'tsapéré. Un premier suspect aurait déjà été identifié comme meneur. Ce jeune majeur est un délinquant notoire, puisqu'il avait déjà été enfermé à Majicavo pour des faits de violences.  

Un quartier en feu à Trévani, Mayotte

C’est une vraie scène de guérilla qui s’est déroulée dans la nuit de mercredi à jeudi à Trévani. Le quartier appelé Troca était en feu. L’incendie a volontairement été déclenché par une quarantaine de jeunes. Aucun blessé n’est à déplorer, mais des familles se retrouvent sans domicile. 

Drame à Hamjago : La crainte de représailles inquiète les habitants

Après un regain de violences le week-end dernier, un nouvel affrontement entre bandes rivales s’est tenu, mardi en pleine journée, à Hamjago. Un événement qui aurait, selon les habitants, provoqué la crise cardiaque d’une commerçante, décédée en tentant de sauver un jeune en train de se faire agresser. Un scénario différent de celui relaté par les forces de l’ordre, mais qui laisse toutefois craindre une possible riposte.

Les communes réunionnaises de Saint-André, Saint-Denis et Saint-Benoît connaissent une flambée de violences depuis quelques mois. Elles sont le fait de bandes de jeunes semant la terreur à la tombée de la nuit. Regroupant plusieurs membres de la communauté mahoraise vivant sur place, le collectif Ré-MaA (Résistance Réunion/Mayotte en action) regrette une stigmatisation.

Le problème est simple pour la communauté mahoraise vivant sur l’île plantée au cœur de l’océan Indien. À chaque nouveau fait divers, la population locale la pointe du doigt en désignant les « Mahorais » comme les fauteurs de trouble. Un sentiment qui s’est développé ces derniers mois, au fur et à mesure que des groupes de jeunes s’en sont pris aux habitants de communes du nord et de l’est de l’île. Ces derniers jours, celles-ci ont été même plus de plus violentes. Saint-Benoît, une commune de l’est, a connu dimanche soir sa cinquième nuit de violences consécutive.

« Chaque soir, il y a des agressions gratuites, des incivilités », raconte Abdou-Roihmane Zoubert, secrétaire général du collectif Ré-MaA (Résistance Réunion/Mayotte en action). « Ce week-end, ils ont frappé un vieil homme de plus de 70 ans et l’ont laissé pour mort. » S’il ne nie pas la présence de Mahorais, il défend l’idée qu’il y ait aussi « des Malgaches et des Comoriens », mais que les Réunionnais ne font pas la différence. Avec le collectif, il appelle l’État « à mettre hors d’état de nuire les auteurs des violences ». « Nous rappelons aussi que la communauté mahoraise n’a pas à être stigmatisée comme toujours de ces actes commis par des malfrats récidivistes », s’inquiète le collectif dans un communiqué.

Des élus locaux dépassés par la situation

À nos confrères de Réunion 1ère, ce lundi, le maire de Saint-Benoît Patrice Selly avouait son impuissance face à cette situation, alors que La Réunion connaît pourtant un couvre-feu en lien avec l’état d’urgence sanitaire. « Bras Fusil est un quartier qui a été communautarisé avec des difficultés d’intégration, des modèles sociaux et familiaux différents, et une démission totale des parents, pour certaines familles », regrette-il. « Ces jeunes et ces parents font du mal à notre ville, à leur propre communauté et à notre vivre ensemble. » Évoquant d’abord un tabou, il a ensuite parlé des « communautés mahoraise et comorienne ». Afin de lutter contre l’insécurité, il a demandé hier le renfort de gendarmes et la possibilité de prononcer des interdictions de territoire contre les personnes interpellées. De son côté, le Ré-MaA a proposé également son aide et doit rencontrer les autorités de l’île. « Nous devons trouver une solution », dit Abdou-Roihmane Zoubert en gardant espoir.

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