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Pour le préfet de Mayotte, un nouveau confinement serait « un constat d’échec »

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Après son intervention télévisée de lundi soir, le préfet Jean-François Colombet revient en détail pour Flash Infos sur le couvre-feu qui commence ce jeudi pour une durée de 15 jours ainsi que sur le renforcement de la lutte contre l’immigration clandestine. Dans le même temps, Dominique Voynet, la directrice générale de l’agence régionale de santé, dévoile le calendrier de la campagne de vaccination et l’envoi de futurs tests PCR qui vont permettre de détecter le variant sud-africain. Les 2 prochaines semaines s’annoncent cruciales pour éviter un nouveau confinement.

J-1 avant le couvre-feu de ce jeudi 21 janvier. Retour à la case départ ou presque. Dès 18h, et ce jusqu’à 4h du matin, «plus personne ne doit être dans la rue», prévient Jean-François Colombet, le préfet de Mayotte. Seule exception à la règle : ceux qui se rendent sur leur lieu de travail ou ceux qui en sortent et qui sont sur le trajet du retour. Mais aussi ceux qui se vont à l’hôpital pour des soins médicaux et ceux qui récupèrent leurs enfants «en tout début de soirée» à la crèche ou chez la nounou. «Ils ne seront pas verbalisés s’ils ont une attestation de déplacement», assure le délégué du gouvernement. Et à ce petit jeu-là, le représentant de l’État ne compte pas faire dans la dentelle. «La police nationale et la gendarmerie ont reçu des instructions écrites. Les forces de l’ordre seront massivement présentes.» Les amendes risquent donc de pleuvoir en cas de non-respect des consignes préfectorales.

Cette mesure restrictive, à laquelle l’île aux parfums pensait innocemment pouvoir échapper, n’est que la conséquence d’une flambée récente d’habitants positifs. Comme en témoignent les 524 nouveaux cas au cours de la dernière semaine dite glissante ainsi que la reprise des hospitalisations, dont des patients jeunes non porteurs de comorbidités. Et surtout l’apparition du variant sud-africain, «plus contagieux [de l’ordre de 50 à 75%, ndlr.] mais pas plus grave» à en croire Dominique Voynet, la directrice générale de l’agence régionale de santé. En plus des 4 cas avérés diagnostiqués sur 4 communes différentes du territoires, dont l’un d’eux se trouverait depuis à La Réunion, d’autres résultats plus ciblés doivent revenir de Paris dans les prochains jours pour «connaître l’étendue de sa propagation». Selon Jean-François Colombet, «d’autres cas se sont déclarés depuis mon intervention télévisée [de lundi soir]». Face à ce nouveau risque, le centre hospitalier de Mayotte réactive sa zone bleue.

 

3 à 4 heures en mer

 

Dans ces conditions, quels sont les moyens à disposition pour limiter la prolifération du virus ? En plus de la suspension des vols internationaux décidée dimanche dernier, le préfet souhaite renforcer la protection des frontières maritimes et ainsi contrecarrer les plans des passeurs qui «adaptent leur stratégie en permanence». «Nos radars permettent de refouler 80 à 85% des kwassas qui tentent d’approcher des côtes mahoraises.» Alors pour tenter de prendre la main dans le sac les quelques pourcentages restants, le locataire de la case Rocher compte s’appuyer sur le renfort de quelques opérateurs nautiques privés (voir encadré), et les envoyer en mer pour une durée de 3 à 4 heures au large de Mayotte entre le lever et le coucher du soleil, pour le compte de l’État. «Ils seront en lien direct avec la base navale pour donner le nombre d’embarcations. Ils n’intercepteront jamais ! Il s’agira d’un rideau de détection bien en amont des plages», dévoile Jean-François Colombet, qui compte aussi sur le soutien des services de l’État. Aussi bien des affaires maritimes, pas habituées à participer aux missions de lutte contre l’immigration clandestine, que de la gendarmerie maritime pour réaliser de l’interposition. Au total, son plan d’action prévoit un nouvel effectif marin de l’ordre de 50 à 60 personnes, contre les 9 équipages en temps normal.

 

Un vaccin contre le variant d’ici 15 jours ?

 

Sur la terre ferme, l’heure est à la remobilisation. «Nous devons retrouver l’état d’esprit d’avril dernier car je crains que ce soit plus sérieux», prône solennellement le préfet. À savoir l’application des règles initiales, comme le port systématique du masque et le lavage des mains ou encore l’interdiction des rassemblements de plus de 6 personnes. «Il va falloir mettre le paquet au cours des 2-3 prochaines semaines pour réduire l’afflux à l’hôpital», ajoute Dominique Voynet. D’autant plus que ce laps de temps coïncide avec la réception des amorces de tests PCR qui permettraient de détecter «la protéine modifiée» des variants sud-africain, britannique et brésilien. Et si la campagne de vaccination doit commencer en début de semaine prochaine – les 25 et 26 janvier prochains – pour les soignants âgés de plus de 50 ans du CHM au contact des malades et les professionnels de santé libéraux qui font du domicile, le vaccin qui intègre les souches en question ne doit, lui, pas frôler le sol mahorais avant au moins 15 jours, voire un mois.

D’où la nécessité d’établir un couvre-feu pour visiblement gagner du temps et s’accorder une respiration, sachant que la situation sanitaire actuelle en métropole ne permet pas de garantir l’envoi de moyens supplémentaires dans le 101ème département. «J’ai bon espoir que tout le monde le respecte avec rectitude», s’imagine Jean-François Colombet, qui annonce la constitution de groupes de médiation sanitaire pour vérifier l’isolement des cas contaminés. Un nouveau confinement «serait pratiquement un constat d’échec». La balle est dans le camp de chacun.

 


 

Que pensent les opérateurs nautiques privés de l’appel du préfet ?

 
Le préfet de Mayotte, Jean-François Colombet, veut faire appel aux opérateurs nautiques privés pour procéder à de la détection de kwassas en mer. Une «prestation de service rémunérée», qui «ne poserait pas de difficulté à mettre en œuvre dans la situation exceptionnelle». Sauf que parmi les prestataires interrogés, la surprise est de mise. «Il ne nous en a pas encore parlé», confie l’un d’eux. Avant de se montrer plus virulent au sujet de cette proposition : «Chacun son travail, on n’est pas flics, ce n’est pas à nous de faire ce boulot.» Idem pour l’un de ses confrères qui définit cette démarche régalienne comme «étrange», même s’il se dit prêt à en discuter pour approfondir la proposition. «Pourquoi pas si cela peut faire avancer le territoire, mais cela dépend dans quel cadre.» Un autre voit cette annonce «sortie du chapeau» comme «un peu vague» et n’imagine pas mettre «son équipe en danger». Si la plupart des sondés attendent d’en savoir davantage pour se prononcer plus largement sur le sujet, l’un des prestataires aurait d’ores et déjà manifesté son intérêt, d’après la préfecture. «Ce sont les circonstances qui nous conduisent à mettre ce mode opératoire en œuvre. Si cela pose des difficultés, nous en ferons l’évaluation et nous en tirerons les conséquences», précise le préfet sur ce dispositif qui, s’il devenait effectif, serait une grande première dans le 101ème département.

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