Au cours des dernières semaines, les taxis ont mené plusieurs opérations escargots pour demander leur accès aux voies du Caribus. Alors que le mouvement de grève est en pause depuis une semaine, ce vendredi, les syndicats de la profession doivent rencontrer les élus de la Communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou (Cadéma) pour échanger. De son côté, la préfecture s’oppose à l’utilisation de la voie par les taxis, expliquant qu’elle n’a pas été conçue pour cela. Selon les informations de Flash Infos, l’Etat refusera de financer la phase 2 du Caribus, si les élus de la Cadema venait à accepter le passage des taxis sur le premier tronçon livré.
La Chatouilleuse Coco Djoumoi s’en est allée
Mayotte pleure l’une de ses chatouilleuses. Coco Djoumoi, l’une des personnalités qui s’est battue pour Mayotte Française dans les années 1960-1970 s’est éteinte ce mercredi. La classe politique mahoraise a rendu hommage à son engagement pour le territoire.
Agée de 88 ans, la chatouilleuse Coco Djoumoi est décédée ce mercredi. Dans les années 1960-70, l’habitante de Labattoir s’était donnée corps et âme dans le combat pour Mayotte Française notamment aux côtés de Zéna M’déré et Zaïna Méresse. En 2021, dans Mayotte Hebdo, elle racontait : “ On a commencé à s’occuper de politique parce que les hommes qui réclamaient, n’obtenaient jamais rien. C’était la misère, tout le monde souffrait, les femmes, les enfants, les hommes. Mayotte régressait.”. Elle aussi payé cher pour son combat, sur Mayotte la 1ere, elle confiait avoir “même fait de la prison pour cela. On a beaucoup souffert, l’une d’entre nous a été tuée.”
“J’ai le sentiment que plus rien ne va”
Ces dernières années, elle regardait avec beaucoup de peine l’évolution de Mayotte. “J’ai le sentiment que plus rien ne va, je ne comprends plus rien. Ceux qui se sont réellement battus sont tous décédés et nous qui sommes encore vivants, personne ne se préoccupe de nos situations, j’ai l’impression d’être vraiment abandonnée.” Elle a fait l’une de ses dernières apparitions publiques lors du maoulida chengué en l’honneur de Zéna M’déré en octobre 2024.
“L’une des pionnières de l’histoire moderne de notre île”
De nombreuses personnes ont participé à ses obsèques ce jeudi et tout au long de la journée, des personnalités politiques ont rendu hommage à l’une des dernières chatouilleuses encore vivantes de Mayotte. Ben Issa Ousséni, le président du conseil déparlemental a salué une femme “engagée, courageuse et déterminée, elle restera à jamais dans notre mémoire collective comme l’une des pionnières de l’histoire moderne de notre île.” La députée Estelle Youssouffa a également exprimé sa peine : “ J’ai eu la chance et l’honneur de la rencontrer en 2021. C’est une femme qui était très très impressionnante, d’une grande intelligence. Elle était déjà très âgée mais n’avait pas perdu une once de sa combativité”.
Safina Soula, la présidente du collectif des citoyens pour Mayotte 2018 a aussi réagi. “Coco Djoumoi s’est sentie délaissée. Elle comme d’autres qui sont encore vivantes aujourd’hui, pensent qu’elles ont été oubliées par nos élus. Nos regards sont tournés vers autre chose plutôt que vers ces femmes qui ont été fortes à un moment de notre histoire, (…) se sont battues, unies, pour Mayotte. On doit s’unir et réfléchir de quelle manière on va retrouver notre île qui est en train de disparaître. Par rapport à sa disparition, il faut qu’on se ressaisisse« .
Deux showcases improvisés de la chanteuse comorienne Malha ce week-end à Mayotte
La chanteuse comorienne Malha se produira en showcase ce soir au « Taxi-Brousse » à Tsoundzou 2 à 22h et samedi soir à « La Taverne » à Chirongui à la même heure. Deux showcases totalement improvisés qui vont faire le bonheur de ses nombreux fans mahorais.
Venue faire la promotion de sa musique à Mayotte, la chanteuse grand-comorienne Malha a eu la surprise, mais aussi le bonheur, de découvrir qu’elle était déjà bien connue et appréciée sur le territoire. Aussi, à peine a-t-elle foulé le sol de notre île qu’elle a été reconnue et que plusieurs responsables de lieux festifs lui ont demandé de chanter dans leur établissement. « Normalement je ne chante qu’en live sur scène avec mes musiciens, mais pour faire plaisir à la population mahoraise, j’ai accepté de réaliser des showcases avec un instrumental enregistré », a déclaré la chanteuse. Elle se produira donc ce vendredi soir au Taxi-Brousse de Tsoundzou 2 et ce samedi soir à la Taverne de Chirongui, à 22h, en prélude aux soirées DJ des 2 établissements.
Une chanteuse engagée contre les violences faites aux femmes
Si Malha parle autant à la population mahoraise, c’est bien sûr grâce au style « Afro house » et « Afro world music » qu’elle développe dans ses chansons, mais aussi, et surtout, grâce à ses textes profondément engagés contre les violences faites aux femmes. La chanson « Bacari », par exemple, fait plus précisément référence aux violences faites aux femmes sous l’emprise de l’alcool, un phénomène sociétal qui touche malheureusement durement l’île aux parfums.
“ L’écriture constitue pour moi aussi bien un refuge qu’un moyen d’expression”
La chanteuse dénonce également le harcèlement sexuel et les violences sexuelles subies par les femmes. Elle n’a pas honte de dire qu’elle en a elle-même été victime dès son enfance de la part d’un « fundi » de son école coranique, mais aussi plus tard à l’université, ce qui l’a contrainte à interrompre ses études de communication et marketing qu’elle a ensuite eu la chance de pouvoir terminer en Ounganda où vivait sa grande sœur. « C’est à travers mes chansons que j’ai réussi à parler de cette souffrance. L’écriture a constitué pour moi aussi bien un refuge qu’un moyen d’expression », a déclaré l’artiste qui souhaite poursuivre son combat pour faire prendre conscience aux femmes « qu’elles ont le pouvoir de changer leur destin et de réaliser leurs rêves ».
La MDPH inaugure ses minibus itinérants pour mieux accompagner les personnes en situation de handicap à Mayotte

Ce jeudi 19 juin, la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) de Mayotte a inauguré ses minibus à Dembéni. Ils permettront d’aller au plus près des personnes en situation de handicap et de leurs proches pour les aider dans l’accès au droit.
Lors d’une cérémonie rassemblant plusieurs élus et acteurs du secteur médico-social, la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) a inauguré ce jeudi matin des minibus. Ces véhicules marquent le lancement d’un service itinérant destiné à renforcer la présence de la MDPH sur l’ensemble du territoire mahorais. L’objectif : aller au plus près des citoyens pour accompagner les personnes en situation de handicap et leurs familles, tout en facilitant l’accès aux droits et aux démarches administratives. Présents lors de la cérémonie, le président du Conseil départemental, Ben Issa Ousséni, et le président de la MDPH, Madi Moussa Vélou, ont salué une avancée concrète en faveur d’un service public plus inclusif.
Les bus circuleront chaque mardi et jeudi
À partir de cette semaine, les minibus circuleront chaque mardi et jeudi, dans le Nord et le Sud de l’île, selon un planning régulièrement actualisé. Ce dernier sera disponible sur la page Facebook de la MDPH, dans les CCAS.
Avec cette initiative, le Département entend garantir un service public plus accessible, renforcer le lien de proximité et répondre aux besoins spécifiques des habitants, même dans les zones les plus reculées.
« Amani » : une comédie musicale « façon Disney » jouée par les collégiens de Labattoir
Si un dessin animé de Disney se déroulait à Mayotte, que raconterait-il ? C’est la question que s’est posée Malo de Framond, professeure d’éducation musicale au collège de Labattoir, avant d’écrire ses contes musicaux se déroulant à Mayotte. Responsable de la chorale du collège, elle a ensuite eu l’idée de les transformer en une comédie musicale jouée par les élèves de la chorale et du club théâtre du collège. Avec l’aide de Sitty Kaambi, la professeure de français responsable du club théâtre, elles ont donc mis les contes en dialogues pour créer une grande comédie musicale « façon Disney ». Un projet déjà ambitieux à la base, qui a été en outre mis en péril par Chido. « En revenant au collège nous nous sommes aperçues que, non seulement nos élèves étaient là, mais ils insistaient en outre pour qu’on aille au bout du projet malgré les circonstances », ont déclaré les deux professeures. Une pugnacité couronnée de succès puisque la représentation s’est déroulée comme prévu ce jeudi 18 mai au collège de Labattoir.
Une délégation d’entreprises mahoraises en Afrique du Sud
L’ADIM, en partenariat avec la CCI Mayotte, accompagne actuellement une délégation d’entreprises mahoraises en Afrique du Sud, dans le cadre d’une mission économique organisée avec Business France et la Team France Export. Cette initiative vise à ouvrir de nouvelles opportunités en Afrique australe, dans des secteurs comme les énergies renouvelables, l’agriculture durable ou les technologies vertes.
La SIM signe une convention pour déployer la fibre dans ses logements
La Société Immobilière de Mayotte (SIM) a signé avec MAYOTTE THD, opérateur du réseau publique fibre, une convention cadre portant sur le déploiement de la fibre optique au sein de son parc immobilier. Cette mission a été confié au délégataire, par le conseil départemental de Mayotte, dans le cadre d’une délégation de service public chargée de déployer le FTTH sur l’ensemble du territoire.
Mamoudzou organise son Forum de la Mobilité le 3 juillet
La Ville de Mamoudzou, en partenariat avec le CCAS, France Travail et LADOM, organise le Forum de la Mobilité ce jeudi 3 juillet 2025 à la MJC de Kawéni, de 9h à 14h. L’événement vise à informer les jeunes Mahorais sur les opportunités de mobilité européenne, internationale et locale. Plus de 20 partenaires seront présents pour accompagner les participants dans leurs projets d’études, de formation ou d’insertion en dehors du territoire.
Parentalité bienveillante : fin de cycle pour les ateliers du LAEP
Le Lieu d’Accueil Enfants-Parents (LAEP) de Petite-Terre accueillera ce vendredi 20 juin 2025, de 9h30 à 11h30, le dernier atelier portage et allaitement de la saison, animé par l’association La Leche League France. Ce rendez-vous, ouvert à tous sans inscription, propose un espace d’échange autour du portage physiologique, de l’allaitement et du rythme du nourrisson. Il clôt un cycle entamé en avril, marqué par l’écoute, le partage d’expériences et le soutien aux jeunes parents.
Mobilisation pour les AED ce jeudi à Mayotte
Jeudi 12 juin, plusieurs établissements de Mayotte ont marqué leur solidarité par une minute de silence en hommage à Mélanie Grapinet, assistante d’éducation décédée le mardi 10 juin, victime de coups de couteau portés par un élève de 14 ans devant un collège de Haute-Marne, lors d’une opération de fouille des sacs organisée par la gendarmerie aux abords de l’établissement. Cet événement a profondément touché l’ensemble de la communauté éducative de Mayotte, selon la CGT Éduc’action Mayotte. « Ces faits sont dramatiques et nous les condamnons fermement. Nous réaffirmons avec force qu’il est inacceptable de mourir en effectuant son travail. C’est d’autant plus inacceptable que les assistant·es d’éducation sont parmi les personnels les plus précarisé·es et méprisé·es de l’Éducation nationale », écrit le syndicat. La CGT Éduc’action Mayotte appelle les vies scolaires et l’ensemble des personnels à la grève ce jeudi 19 juin 2025, notamment pour dénoncer la précarité des contrats proposés aux AED.
Le vote sur le Conseil cadial retiré de l’ordre du jour à l’Assemblé plénière

Lors d’une assemblée plénière extraordinaire convoquée en urgence ce mercredi à l’hémicycle Younoussa Bamana, le vote sur le Conseil cadial, inscrit dans le cadre du projet de loi pour la refondation de Mayotte, a été retiré de l’ordre du jour. Le président du Conseil départemental déplore l’absence de concertation.
Ce mercredi, au sein de l’hémicycle Younoussa Bamana, où se tenait une assemblée plénière extraordinaire, le point concernant le vote sur le Conseil cadial, initialement prévu à l’ordre du jour, a été retiré à la dernière minute. L’assemblée, convoquée en urgence, devait pourtant statuer sur les amendements portés par la députée Estelle Youssouffa votés en commission dans le cadre du projet de loi de programmation pour la refondation de Mayotte.
À l’annonce de ce retrait, les conseillers municipaux Hélène Polozec et Soula Saïd Souffou ont tous deux décidé de quitter la séance. Pour Hélène Polozec, cette décision fait planer une réelle inquiétude sur l’avenir du Conseil cadial. Elle évoque notamment des spécificités liées à la laïcité, comme en Alsace, qui pourraient également s’appliquer à Mayotte : « Ces institutions sont protégées. Un Conseil cadial n’est pas un doublon, il a une fonction propre. Tous les doublons n’ont pas nécessairement vocation à disparaître. » La conseillère départementale plaide pour une particularité du département au même titre selon elle que le Département de l’Alsace.
De son côté, le président du conseil départemental Ben Issa Ousseni affirme ne pas vouloir prendre de décisions sans consultation des premiers concernés. « Malgré mes tentatives de contact, je reste sans nouvelles du Grand Cadi et de ses membres, à l’exception du Cadi de Tsingoni », déclare-t-il. Il aurait souhaité leur remettre un rapport rédigé par ses soins et échanger sur les éventualités de cette réforme du Conseil cadial.
Non concertation entre les amendements et le Département
Le deuxième amendement, concernant notamment la reconnaissance de Mayotte par les pays étrangers à ceux de l’Union européenne, a été discuté. L’amendement, porté par Estelle Youssoupha, oblige les pays tiers à reconnaître Mayotte, dans le cadre d’une future coopération internationale. « Si un différend survient avec un pays voisin, il ne doit pas impacter l’ensemble de la zone. Nous avons des accords globalement stables avec nos partenaires. C’est pourquoi j’ai demandé que cet amendement soit retiré », s’indigne le président du Conseil départemental.
Ce dernier a également regretté que ces amendements aient été proposés sans consultation préalable de son institution. La loi de refondation relative à Mayotte, elle, doit être examinée lundi prochain à l’Assemblée nationale.
Les conseillers départementaux appelés à décider de l’avenir du port de Longoni
À la suite de la décision du tribunal administratif ordonnant la résiliation de la délégation de service public pour la gestion du port de Longoni à compter du 1er septembre 2026, les conseillers départementaux seront convoqués en assemblée plénière d’ici moins de deux mois. L’objectif : trancher sur le futur modèle de gestion du port. Des déplacements à Sète et à La Réunion ont nourri la réflexion. La décision devra être prise au cœur de l’été.
« Papajan fait le mur » : exposition rétrospective de l’artiste à Cavani

L’association Zangoma a proposé au peintre Papajan une exposition dans un lieu inhabituel : les ruines d’un ancien espace Sim en passe d’être reconstruit. Le lieu étant vaste, l’artiste en a profité pour proposer au public une grande rétrospective de ses œuvres sur toiles. Elle se tiendra à partir d’aujourd’hui à 15h30 et durera jusqu’au 29 juin prochain.
Le vernissage de la grande exposition de l’artiste Papajan débute ce jeudi à 15h30. Tous les Mahorais y sont conviés, nul besoin de recevoir une invitation « officielle ». Ce premier jour verra néanmoins fleurir plusieurs discours dont celui de Denis Balthazar, artiste plasticien et président de l’association Zangoma avec sa compagne, l’avocate bien connue Fatima Ousseni. C’est en effet cette association qui a pris contact avec la Sim pour permettre à l’artiste Papajan de pouvoir exposer ses œuvres pendant 10 jours dans les ruines d’un espace en passe d’être reconstruit dès le mois de juillet. « Une friche surprenante s’offre, telle un écrin, en plein Mamoudzou à Cavani. Dans cet entre-deux, Zangoma s’invite pour une grande rétrospective d’un des artistes les plus célèbres du territoire : Papajan », peut-on lire dans le communiqué de presse rédigé par Fatima Ousseni.
A la découverte des toiles de Papajan
Si Papajan est surtout connu pour ses graphs sur les murs des villes et villages de tout Mayotte, beaucoup oublient qu’il réalise également des œuvres sur toiles. C’est d’ailleurs comme cela qu’il a débuté sa carrière d’artiste, après ses études aux Beaux-arts de Rotterdam à la fin des années 90. De retour à Mayotte en l’an 2000, l’île où il a passé la majeure partie de son enfance, il a d’abord réalisé des œuvres sur toile, à la peinture acrylique d’abord puis en y mêlant de la bombe et des collages. Celles qui n’ont pas été vendues figureront dans cette exposition rétrospective, qui permettra au public de retracer l’évolution artistique du célèbre peintre rastafari de Mayotte.
La disposition « en terrasses » de l’ancien espace Sim a permis à Papajan et à l’association Zangoma d’organiser l’exposition en suivant une certaine chronologie des œuvres, se mêlant à une organisation thématique. « Au fil du temps, mon travail s’axait forcément davantage sur certaines thématiques selon les périodes de ma vie », explique Papajan. « Mais mon parcours n’a pas du tout été « en ligne droite », à l’image de cet espace qui offre plusieurs espaces sur chaque niveau. Le « fil rouge » de l’exposition n’est donc pas rectiligne », précise-t-il.
L’art mahorais a survécu à Chido
« Le cyclone Chido autorise encore les présents. C’est du moins ce que nous choisissons d’expérimenter à Zangoma », déclare Fatima Ousseni. Si la culture n’était évidemment pas la priorité après la catastrophe, les Mahorais étant dans « la survie », Denis Balthazar et elle estiment qu’il est important que l’art renaisse sur le territoire. L’association Zangoma a d’ailleurs réussi à organiser son exposition annuelle au mois d’avril dernier, à la mairie de Mamoudzou au lieu de la traditionnelle MJC de Kaweni, détruite par le cyclone. Mais aussi dans les rues de Mamoudzou, où les œuvres de tous les artistes ayant participé à l’exposition annuelle sont également exposées. Et c’est là que l’esprit de Zangoma se marie à celle de Papajan, qui a toujours fait de la rue son espace préféré de création.
Ses œuvres n’ont pas échappé à la force destructrice de Chido. Certaines sont complètement détruites, quand d’autres sont abîmées. Mais l’artiste et l’association ont décidé de les exposer telles quelles, sans les restaurer. Elles constituent en effet un témoignage du cataclysme qui s’est abattu sur l’île, mais aussi une preuve que l’art mahorais, tel un phœnix, est capable de renaître de ses cendres à l’image de la population de Mayotte !
Une marche solidaire pour Gaza à Mamoudzou
Une marche pacifique en soutien au peuple palestinien aura lieu ce samedi 21 juin à Mamoudzou. À l’initiative de citoyens et citoyennes de Mayotte, cette mobilisation vise à dénoncer “les violations des droits humains perpétrées par Israël et le Hamas à Gaza, et à interpeller Emmanuel Macron sur son inaction”. Le rassemblement débutera à 10 h devant l’office du tourisme, avec un cortège prévu jusqu’au stade de Cavani. Les organisateurs appellent à une participation large, dans un esprit de solidarité et de défense des droits fondamentaux.
Les CCAS veulent un plan Marshall pour Mayotte
L’Union Départementale des Centres communaux d’action sociale de Mayotte (UDCCAS 976) se mobilise pour un Plan Marshall de l’action sociale 2025–2030. Elle demande une refondation profonde de l’action sociale à Mayotte, afin de répondre aux urgences de la crise post-Chido, une crise accentuant une situation déjà précaire depuis des années. Du 18 au 20 juin, lors du congrès national de l’ACTAS à Quimper, l’UDCCAS présentera ce plan stratégique à l’échelle nationale, avec l’objectif clair de recherche de partenariats au soutien de ce programme. Les objectifs principaux du plan sont d’intégrer ce plan dans l’annexe de la future loi programme pour Mayotte ; de mettre en place un fonds de 341 millions d’euros sur cinq ans pour reconstruire durablement l’action sociale et faire face aux conséquences de la crise post-Chido. Enfin, l’union demande une reconnaissance législative renforcée des CCAS comme acteurs de première ligne de l’action sociale, capables de prévenir et de coordonner la réponse aux crises aux côtés de l’État et du Département.
Mayotte Nature Environnement restaure les cours d’eau pour protéger une espèce de poisson endémique
La première campagne de restauration écologique du projet Restocor s’est tenue d’avril à mai. Nettoyage de trois portions de rivières et enlèvement des obstacles légers à l’écoulement de l’eau étaient au programme de cette opération. Au total, 118 personnes, bénévoles et salariés des associations Yes We Can Nette, ASPTT Mayotte, Régie de Territoire de Tsingoni et Nayma, ont contribué aux côtés de Mayotte Nature Environnement (MNE) à la préservation des cours d’eau de Mayotte. Plusieurs centaines de sacs de déchets ont été ramassés et une dizaine d’obstacles empêchant l’écoulement de l’eau ont été enlevés, restaurant ainsi une continuité écologique sur les portions de rivières ciblées. De nombreux encombrants comme des tôles ou de la ferraille, issus des dégâts du cyclone Chido, ont aussi été extraits des rivières durant ces opérations. La prochaine étape sera réalisée fin juin par le bureau d’études Océa Consult’, et consistera en un suivi scientifique des populations de cabots à nageoires rouges, espèce centrale du projet. Il s’agit d’un petit poisson endémique de l’archipel.
Après le cyclones Chido et Garance, le parlement européen adopte une aide d’urgence aux agriculteurs de Mayotte
Face aux dégâts agricoles considérables causés par les cyclones Chido à Mayotte et Garance à La Réunion, le Parlement européen a adopté en urgence les premières mesures proposées par la Commission européenne à aider les exploitants à surmonter les conséquences des catastrophes naturelles. Elles s’articulent autour de deux points essentiels. Des règles assouplies pour les aides agricoles, afin que les agriculteurs puissent continuer à bénéficier du programme européen de soutien à l’agriculture dans les Outre-mer (POSEI), même si leur production a été interrompue à cause des dégâts. Et une aide financière spécifique pour Mayotte, qui a été particulièrement touchée. «Ces assouplissements sont une première réponse pour les agriculteurs ultramarins durement touchés par les cyclones. […] L’Europe était attendue : elle commence à répondre présent. Mais nous attendons désormais des mesures plus fortes et plus durables.» Très concrètement, la France pourra désormais adapter ses programmes POSEI pour que les aides soient maintenues, même en cas de pertes de production. Mayotte pourra aussi mobiliser davantage de fonds européens encore disponibles.
Faute de places suffisantes, les écoles primaires de Mayotte confrontées à des défis titanesques
“L’école primaire, d’immenses défis pour les communes de Mayotte”. C’est le titre du rapport de la Chambre régionale des comptes (CRC) La Réunion-Mayotte paru le 11 juin. Un état des lieux est mené sur les établissements primaires avant le passage du cyclone Chido. Le fonctionnement, la construction, les réparations et l’entretien des écoles primaires reviennent aux communes tout comme la restauration et le périscolaire.
Faute de places, des cours par rotation
A Mayotte, l’âge médian est de 23 ans, la population est jeune. Contrairement à l’Hexagone qui connaît un recul du nombre d’élèves, le territoire a enregistré une “augmentation de 22 % du nombre d’inscrits à l’école entre 2019 et 2024, portant le nombre d’enfants scolarisés à 63 766 à la rentrée 2024”, présente la Chambre. Face à cette croissance démographique sur le territoire, les établissements manquent de place. Aujourd’hui, le rectorat estime qu’il existe un déficit de 1.200 salles de classe. Cette insuffisance de places a de multiples conséquences. Pour permettre au maximum d’élèves d’être scolarisés, un système de rotation a été mis en place au début des années 2000. Ce qui signifie qu’une salle de classe accueille un groupe d’élèves le matin et un autre l’après-midi, les enfants se rendent en classe 5 demi-journées par semaine. Cela concerne 57 % des enfants des 13 communes* contrôlées par la CRC. Pour pallier le manque de salles, le rectorat et les communes ont mis en place un dispositif nommé “les classes itinérantes” destiné à la scolarisation des élèves de petite section. Elle leur permet d’être scolarisé entre 3 et 15 heures dans un lieu en lien avec l’école dans l’attente de pouvoir intégrer une classe classique. La Chambre estime que “ce système permet certes à un plus grand nombre d’enfants d’accéder à l’école mais il n’est pas satisfaisant au regard de l’obligation de scolarisation des enfants dès l’âge de trois ans, notamment en raison du faible volume horaire.”
Des discriminations dans l’inscription à l’école
Faute de places, des communes “mettent en place des conditions d’inscription très discriminatoires”, observe l’institution, notamment à l’égard de ceux qui ne sont pas originaires de Mayotte. Une majorité de celles étudiées par la CRC restreignent les conditions d’inscription en multipliant les pièces nécessaires. Les pièces exigées sont au nombre de trois, un document justifiant l’identité de l’enfant, un autre justifiant de l’identité des responsables de l’enfant et un dernier justifiant de leur domicile. Ils peuvent aussi être remplacées par des attestations sur l’honneur. Certains maires notamment à Kani-Keli et à Tsingoni diligentent des contrôles menés par la police municipale pour vérifier les adresses et refusent les enfants ne résidant pas à l’adresse indiquée. La vérification du domicile est autorisée mais “elle ne peut pas faire obstacle à l’inscription de l’enfant”, soulignent les auteurs du rapport. Le carnet de vaccination ne fait pas non plus partie des documents nécessaires à l’inscription. Parmi les 13 communes de l’échantillon choisi, à l’exception de Pamandzi, toutes demandent des pièces supplémentaires, en plus de celles prescrites par la réglementation. Ces difficultés d’accéder à l’école se traduisent par la non scolarisation de 5.300 à 9.500 jeunes de 3 à 15 ans selon une étude menée par Gilles Séraphin, professeur à l’Université Paris-Nanterre.
La restauration et le périscolaire, des services presque inexistants
La mise en place de la restauration scolaire, un service facultatif, est très peu développée. Seuls 8 % des élèves du premier degré bénéficient d’un repas chaud le midi. Les autres ont accès à une collation distribuée à la récréation dont les qualités nutritionnelles sont “très insuffisantes”, remarque le rapport. Pourtant, il rappelle que “certains enfants ne bénéficient que d’un repas par jour servi à l’école.” Selon une étude de l’Agence régionale de Santé, “pour les 10 à 12 ans, 1 enfant sur 5 ne prenait en 2019 régulièrement qu’un repas par jour”. Le périscolaire, un service également facultatif reste “quasiment inexistant”, observe la Chambre. il se limite souvent à de la garderie. Il se heurte à l’absence d’espaces suffisants pour recevoir la totalité des élèves scolarisés et au manque de personnel qualifié.
Un nombre titanesque de salles à construire
Alors que le rectorat estime le déficit de salles de classe à 1.200, différents schémas directeurs anticipent “une augmentation du nombre d’élèves de 26 % entre 2021 et 2031, portant leur nombre à 72.990”, indique l’institution. Les communes de Mamoudzou et Koungou, les plus densément peuplées de Mayotte, illustrent les défis gigantesques qu’elles doivent relever notamment au regard de leurs capacités financières. “Pour mener à bien la construction des salles de classe nécessaires, elles devraient consacrer chaque année une somme équivalant à plus du double de l’ensemble de leurs dépenses d’équipement aux seules constructions scolaires”. Entre 2019 et 2022, les communes ont consacré 21 % de leurs dépenses d’équipement à leurs constructions scolaires, soit une somme
moyenne de 403 € par élève et par an. “Ces sommes sont très inférieures à la moyenne
nationale, qui s’élève, en 2022, à 646 € par élève”, remarque le rapport. La construction est aussi confrontée à la problématique pour trouver du foncier sur le territoire et à la situation financière globalement fragile des communes. Elles peuvent connaître des déficits chroniques de trésorerie, ce qui rend impossible le paiement des factures et qui conduit à l’arrêt des chantiers. “Ainsi à Acoua, le défaut de paiement de la commune a conduit les entreprises qui réhabilitaient les deux écoles de Mtsangadoua à déserter le chantier pendant près de deux ans”, illustre le rapport. Face au défi colossal de la construction du nombre de classe, la Chambre invite les communes à “ étudier le recours à des solutions alternatives comme par exemple la mise en place de modulaires”.
* L’étude de la CRC porte sur les communes de Koungou, Mamoudzou, Dembéni, Dzaoudzi-Labattoir, Pamandzi, Acoua, M’tsangamouji, Tsingoni, Chiconi, Chirongui, Bouéni et Kani-Kéli, Bandraboua.
La commune de Bandrélé investit dans l’apprentissage de la natation avec son futur bassin flottant

Ce mardi 17 juin, la commune de Bandrélé a présenté officiellement son futur bassin sportif flottant, en cours de finalisation à Musicale Plage. Un équipement structurant pour le territoire, financé à 100 % par l’État, qui doit répondre à un objectif clair : apprendre à tous les jeunes de la commune à nager.
C’est un projet emblématique qui entre dans sa phase finale. À Musicale Plage, à bonne distance de l’océan pour des raisons de sécurité, le bassin flottant de Bandrélé doit ouvrir ses lignes d’eau d’ici la fin de l’été, “si aucun aléa ne survient”, selon François Delaroque, LE directeur général des services de la commune.
Avec ses 25 mètres de long, ses huit couloirs de nage et sa plateforme périphérique de 3,5 mètres, le bassin se veut à la fois fonctionnel et sécurisant. Il sera équipé d’un poste de surveillance et d’un poste de secours. “C’est un lieu de sécurité et de santé publique, avec un contrôle des eaux”, a rappelé le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville.
Un enjeu de santé publique
La commune de Bandrélé, forte de ses 10 000 habitants et d’un budget de 31 millions d’euros, entend faire de l’éducation un levier prioritaire pour sa jeunesse. “On a la chance d’avoir une population jeune, c’est pourquoi l’éducation est une priorité”, a insisté le maire Ali-Moussa Moussa Ben. Un message partagé par la nouvelle rectrice d’académie, Valérie Debuchy, présente lors de la présentation : “Vous pouvez compter sur mon engagement. Je suis sensible à l’ambition portée par ce projet.”
Le bassin permettra aux élèves des écoles primaires, du collège de Tsimkoura et de la Cité scolaire de Bandrélé de bénéficier de cours de natation dans un cadre structuré. L’enjeu est vital : “En trois ans, trois enfants d’école maternelle sont morts noyés. Il est impératif que tous les jeunes sachent nager”*, a rappelé François Delaroque.
Des usages partagés, une gestion à imaginer
En dehors du temps scolaire, le bassin sera mis à disposition des associations sportives locales, des clubs de natation et de water-polo, ainsi que des associations de secourisme. Une trentaine d’enseignants d’EPS doivent également être formés à l’utilisation de cette infrastructure. Ce projet, salué par tous les acteurs présents, de la préfecture au rectorat, illustre une volonté commune d’agir pour la jeunesse mahoraise. “Dans le sport collectif, on développe des valeurs, on apprend aussi le respect de l’adversaire”, a rappelé le préfet. Tous s’accordent à dire que “c’est un très bon projet”, à condition maintenant d’en assurer la gestion durable et l’accessibilité.
Une journée pour découvrir le futur Kawéni
La Ville de Mamoudzou invite la population à l’événement Kawéni Ya Léo Na Messo, une journée pour découvrir la transformation du village, ce 26 juin à partir de 8h30 au parc SPPM. Cet événement s’inscrit dans le cadre du volet ANRU+ du programme de renouvellement urbain (NPRU) mené à Kawéni. Depuis 2020, Mamoudzou déploie des projets en faveur de l’inclusion économique et sociale des habitants de Kawéni. Le programme de renouvellement urbain a pour but d’améliorer le cadre de vie avec des projets tels que l’aménagement du campus scolaire, d’équipements sportifs, d’une résidence pour jeunes actifs et d’un jardin pédagogique. La pose de la première pierre du futur stade municipal de Kawéni marquera le lancement officiel de la construction de ce nouvel équipement. Les visiteurs pourront également participer à un job dating, à des visites guidées des chantiers du NPRU et aller à la rencontre des partenaires présents dans le village des stands.