La SMAE – Mahoraise des Eaux informe les usagers de Sada qu’à la remise en eau ce lundi soir, une fuite d’eau importante a été découverte nécessitant l’arrêt du service de distribution d’eau. Cette fuite est le résultat d’une casse accidentelle dans le cadre de travaux non signalé à la SMAE. La réparation sera réalisée mardi dans la journée. La remise en eau du secteur interviendra une fois la réparation effectué.
Les élèves du collège de Labattoir présentent une comédie musicale mercredi
Ce mercredi à 16 h, les élèves du Collège Bouéni M’Titi de Labattoir présenteront au public une comédie musicale inédite contre la violence, en présence des élèves, parents d’élèves et élus. Ce spectacle engagé est le fruit d’un travail collectif à partir de textes, contes et chansons écrits par Malo De Framond, et d’une adaptation scénique signée Sitti Kaambi, professeure au collège. Cette représentation artistique mettra en lumière le regard des jeunes sur la société mahoraise, porteur d’espoir, de réflexion et d’émotion. L’entrée est libre. Venez nombreux soutenir cette belle initiative éducative et citoyenne.
Un trafic de stupéfiants démantelé à Chirongui et Kahani
Le groupe d’investigations spécialisées du commissariat de Mamoudzou a procédé à plusieurs interpellations début juin 2025 dans le cadre d’un réseau de vente de produits stupéfiants sur le territoire de Mayotte, portant notamment sur de la cocaïne et de la résine de cannabis. Les interpellations ont eu lieu sur les communes de Chirongui et Kahani, les perquisitions ont permi de découvrir des stupéfiants “dont plusieurs centaines de grammes de cannabis, des capsules de cocaïne, un pistolet de type gomme-cogne, une carabine avec lunette de précision, du numéraire, ainsi que le matériel nécessaire à la préparation des produits destinés à la vente”, indique dans un communiqué le procureur de la République. Les auditions ont permis de mettre à jour l’existence d’un d’un “trafic de stupéfiants multi matière sur le territoire, à savoir la mise en place d’un réseau implanté depuis de nombreuses années, structuré et lucratif, livrant à la demande des consommateurs de manière rapide et mobile en plusieurs points de l’île.” Au final quatre individus ont été mis en examen des chefs de transport, détention, acquisition, offre et cession, et usage de produit stupéfiant. “Sur leurs personnalités, ces derniers étaient sans emploi, de nationalité française et comorienne. Parmi ceux-ci, deux mis en examen étaient défavorablement connus de la justice pour des faits de nature criminelle.“ De nombreux consommateurs (personnes sans emploi, chef de restauration, professeurs, vendeur, conducteur de travaux, formateur) qui se sont fournis auprès de ce réseau en 2024 ont également été entendus . Ils ont fait récemment l’objet d’amendes, d’emprisonnement assortis du sursis simple, ainsi que la confiscation des téléphones portables ayant servi à entrer en contact avec les vendeurs.
Six tortues vertes retrouvées mutilées sur la plage de Papani
Sur la plage de Papani, six tortues vertes ont été retrouvées mutilées par le Collectif citoyen anti-braconnage en ce début de mois. L’association appelle à la préservation de cette espèce protégée.
Le Collectif citoyen anti-braconnage, récemment constitué en association mais actif depuis deux ans, alerte sur un nouvel épisode de braconnage à Mayotte. Durant le week-end de l’Aïd, six carcasses de tortues vertes ont été découvertes sur la plage de Papani, dans la commune de Dzaoudzi-Labattoir. Selon le collectif, les animaux ont été découpés vivants, sans avoir été préalablement abattus, dans des conditions particulièrement violentes. “Les images que nous avons recueillies sont insoutenables”, commente l’association.
Le collectif dénonce une situation connue de longue date et appelle les autorités locales à renforcer les contrôles, en particulier dans les zones isolées où les tortues viennent pondre, régulièrement ciblées par les braconniers. “La protection des tortues marines ne peut pas reposer uniquement sur la bonne volonté d’associations sous-financées et d’initiatives citoyennes”, soutient l’association. De son côté, elle entend poursuivre ses missions de terrain, entre patrouilles et sensibilisation, et appelle les personnes volontaires à rejoindre ses rangs de bénévoles.
À la découverte du passé de Mjini Chirongui

À l’occasion des Journées européennes de l’archéologie, une restitution de recherche archéologique a été organisée ce samedi 14 juin au centre culturel de Chirongui. Porté par la mairie, avec la participation de la Direction des affaires culturelles (DAC) de Mayotte, cet événement a permis de partager les premiers résultats d’une enquête menée sur l’ancien village de Mjini Chirongui, mêlant mémoire orale, patrimoine historique et fouilles de terrain.
C’est l’objet de la restitution d’une recherche archéologique présentée lors des Journées européennes de l’archéologie, ce samedi 14 juin au pôle culturel de Chirongui. « C’est une initiative de la mairie de Chirongui, qui a engagé une politique culturelle en lançant un inventaire pour mieux connaître son patrimoine. Il en est ressorti plusieurs sites d’intérêt : Mjini Chirongui, l’ancienne mosquée d’Antana Bé et l’ancienne usine sucrière de Miréréni », explique Nadia Boinaidi, chargée du patrimoine à la mairie de Chirongui et co-conférencière du jour.
Depuis 2015, la commune a mené des enquêtes auprès de la population, en particulier auprès des personnes âgées, dont les témoignages ont été enregistrés et filmés. Par la suite, la Direction des affaires culturelles (DAC) de la préfecture de Mayotte a accompagné la commune dans ses recherches.
Des recherches à partir de la tradition orale
« Quand on fait de la recherche archéologique à Mayotte, on prend en compte la tradition orale comme une source à part entière, équivalente aux sources écrites. Elle nous permet de formuler des hypothèses et de les confirmer ou les enrichir », précise Michael Tournade, ingénieur des services culturels et du patrimoine à la Dac.
Selon les récits recueillis, un certain Moussa Tchangalana serait l’un des fondateurs du village. Il serait originaire de Madagascar. Il se serait d’abord installé à Acoua, où il aurait rencontré sa femme. Puis, il aurait migré vers Bambo-Ouest, dans la commune de Bouéni, avant de se disputer avec l’un de ses amis et de rejoindre les côtes de Chirongui. Résidant initialement près de la mangrove, il aurait finalement choisi de se réfugier dans les hauteurs pour fuir les razzias malgaches. Là, il aurait eu cinq enfants, qui seraient les ancêtres des habitants actuels du village.
Une autre version raconte que Moussa Tchangalana serait venu directement demander protection à l’ancien chef du village, pour fuir les razzias malgaches de l’époque.
Une chronologie encore incertaine
L’un des objectifs de la recherche est de vérifier cette chronologie du site et de confirmer l’histoire énoncée par la tradition orale. « On observe des éléments qui remontent entre le XVe et le XVIIIe siècle, mais on a encore des doutes sur la période précise des razzias malgaches. On essaie de mieux situer les grandes phases de développement du site », précise Nadia Boinaidi.
Les fouilles, entamées en septembre 2024, ont été temporairement interrompues par le passage du cyclone Chido. « Notre objectif était de faire une prospection complète du site, de prélever des échantillons de vestiges pour les dater et ainsi mieux circonscrire l’occupation dans l’espace et dans le temps », explique Michael Tournade,
Sur le terrain, les deux investigateurs ont trouvé d’innombrables pièces de poterie, qui indiqueraient un ancien lieu de peuplement dont la date reste à confirmer. Enfin, il existerait aussi une mosquée qu’il resterait encore à investiguer. Derrière, un lieu de sépulture qui fait face à la réticence des habitants selon la croyance, les âmes des ancêtres y résideraient toujours.
Ces recherches en cours permettront peut-être, à terme, de faire toute la lumière sur les origines de Mjini Chirongui. Mais selon Michael Tournade, « La réponse à ces questions sont les interrogations de toutes une vie. »
À Mayotte, la vie toujours plus chère que dans l’Hexagone en 2024
L’Insee a publié une nouvelle étude ce vendredi sur les prix à la consommation en 2024 à Mayotte. Sur l’archipel, le coût de la vie augmente davantage que celui dans l’Hexagone.
En 2024, les Mahorais doivent faire face à une inflation plus marquée qu’au niveau national : une hausse de 2,6 % contre 2 % au niveau national, selon le dernier rapport de l’Institut national de la statistique et des études économiques. Cette hausse touche l’ensemble des secteurs.
Une hausse de 10,2 % du coût des produits frais
Les services, qui représentent 38 % du budget des ménages mahorais, sont le principal moteur de cette inflation. Mais c’est surtout l’alimentation qui pèse, avec 23 % du budget à Mayotte, contre 15 % au niveau national. Les prix des produits alimentaires ont augmenté de 3,2 % sur un an, soit plus du double de l’inflation nationale dans ce secteur (1,4 %). Les produits frais ont beaucoup pesé dans la balance en 2024, avec une hausse de 10,2 % des prix liée entre autres aux barrages routiers, à la deuxième opération Wuambushu ou encore au cyclone Chido en fin d’année, ces événements ayant désorganisé l’approvisionnement. Les produits manufacturés eux, qui restent stables au niveau national, ont vu leur prix augmenter de 1% à Mayotte.
L’énergie enregistre de son côté une hausse de 6,2 % des prix, nettement au-dessus de la moyenne française à 2,3 %. Si les carburants ont légèrement baissé, la forte hausse du prix de l’électricité explique cette hausse globale du prix de l’énergie.
Comores, les agents licenciés à l’aéroport toujours pas indemnisés
Après l’accord de cession signé avec Terminals holding, la société émiratie, qui a repris la gestion l’aéroport de Moroni, le gouvernement comorien s’était engagé à indemniser les employés congédiés. Mais deux mois plus tard, aucun argent ne leur été versé.
C’est à travers des déclarations différentes que deux groupes d’agents licenciés à l’aéroport ont lancé leur cri d’alarme. Hier, lundi, les employés de la société Comair Assistance et ceux de l’aéroport de Moroni prince Said ibrahim (Ampsi), ont appelé le gouvernement à respecter ses engagements en versant leurs indemnités de licenciement. Jusqu’ici, les agents n’ont pas entamé des démarches radicales en dépit des promesses non respectées. » Vous avez annoncé devant les médias que les fonds de nos dédommagements étaient disponibles. Le troisième jour, on nous a appelés pour récupérer les préavis, puis les courriers de licenciement. Personne ne s’est révolté. On a tous accepté les décisions car un engagement a été pris. A noter que certains parmi nous ici ont passé 20 ans à l’aéroport. Nous vous appelons à respecter vos paroles. On ne veut plus qu’on nous mente encore« , a harangué, une ex-employée de l’aéroport de Moroni, devant ses collègues. Ces mots elle disait les adresser au secrétaire général du gouvernement de l’Union des Comores, Nour El Fath Azali. Pendant une conférence presse qu’il a tenue, le 26 avril, ce dernier a annoncé des licenciements économiques à l’aéroport international. Le fils aîné d’Azali a avancé le chiffre de 500 agents qui allaient devoir plier bagages. Cette annonce faisait partie des corollaires de l’accord signé entre le gouvernement comorien et la société émiratie, Terminals Holding, à qui on a cédé la gestion des infrastructures aéroportuaires pour une durée de 30 ans.
Des échéances non respectées
Toujours à cette occasion, le secrétaire général du gouvernement a indiqué que les autorités n’ont pas voulu enclencher le processus des congédiements avant d’avoir mobilisé localisés les fonds des indemnisations. Il avait avancé le chiffre de 4 milliards de francs, (plus de 8 millions d’euros) comme la somme estimative qui permettrait de payer les droits des salariés. Aujourd’hui, les concernés n’ont toujours pas vu la couleur de cet argent. C’est pour cette raison que les anciens employés de Comair Assistance, ont tenu une conférence de presse pour réclamer le versement de tous leurs droits étant donné que des officiels assuraient que l’argent était disponible. » Si d’ici 72h, nos indemnisations ne nous sommes pas versées, ils doivent dans ce cas nous laisser reprendre le travail. Car les échéances fixées jusqu’à lors n’ont pas été respectées« , ont exigé les conférenciers. Ces derniers soulignent également des violations de leurs droits. » On a été congédiés sans chèque forfaitaire alors que nous étions là durant ces 20 dernières années à construire cette entreprise jusqu’à être confiée à une société étrangère. Pendant le coronavirus, on a accepté de sacrifier nos salaires pour permettre l’achat d’équipements« , a illustré une ex-agent de Comair. Flash Infos a essayé d’avoir une réaction auprès du gouvernement, sans succès.
« Comment peuvent-ils vivre ? »
Seulement, hier, devant les médias, les salariés de l’aéroport ont rapporté que le secrétaire général du gouvernement leur a promis que dès ce mois de juin, on commencerait à leur payer les dédommagements. On dit aussi que les premiers calculs sur les indemnisations avaient faussé ce qui a nécessité la reprise de nouveaux travaux, qui expliquerait les retards observés au cours de ces deux derniers mois. » Mais nos dirigeants doivent savoir que notre patience a ses limites. A noter que depuis l’annonce de nos licenciements, aucune autorité ne peut se plaindre d’un quelconque dérangement de notre part. Pas le moindre trouble n’a été causé par un des nôtre. Chacun est resté sagement chez soit en attendant ses droits« , a souligné ibrahim. Devant la presse, les anciens agents de Comair ont exprimé leur peine par à la situation de leurs collègues originaires des autres îles à savoir Anjouan et Moheli qui résident à la Grande Comore. » Comment peuvent-ils vivre, nourrir leurs familles, payer l’écolage de leurs enfants si après avoir été licenciés, on ne leur verse rien », s’interrogent les conférenciers. Depuis l’annonce ces vagues de licenciements, de nombreuses voies s’étaient élevées pour dénoncer cette mesure radicale, se demandant comment 500 familles allaient pouvoir vivre dans un contexte économique aussi tendu que celui-ci. De son coté, le gouvernement avait justifié cela par l’obligation de repartir sur des nouvelles bases avec le nouveau repreneur , Terminals Holding, qui a promis de moderniser les infrastructures de l’aéroport de Moroni sous la houlette d’une co-entreprise formée par l’Etat comorien et les émiratis et qui porte le nom de Terminals Airport Moroni Management. Il est dirigé depuis le 1 juin par le mauricien, Heman Koomar Lollbeharree. Quant aux aéroports secondaires, ils restent sous la supervision de l’Etat comorien.
Un scootériste décède suite à un accident de la route à Kawéni
Ce vendredi 13 juin, vers midi, un accident de la route mortel survenait sur la RN1 à Kawéni, en face d’EDM, entre un scooter et un véhicule. Une enquête est actuellement menée par le commissariat de Mamoudzou.
Les premières investigations ont mis en évidence que le conducteur du scooter, salarié et père de deux enfants, a perdu le contrôle de son véhicule en voulant doubler un camion et, dans cette manœuvre, a chevauché un terre-plein central avant de se faire percuter par une voiture se trouvant dans le sens normal de la circulation. Malgré les soins prodigués par les pompiers, il est décédé des suites de ses blessures. L’éthylotest de la victime s’est avéré négatif. L’enquête se poursuit pour confirmer ces hypothèses.
Modification des horaires de collecte des déchets dans les secteurs Nord et Centre de Mayotte
La Communauté d’agglomération de Dembéni Mamoudzou informe les habitants que, à compter de ce lundi 16 juin 2025, les horaires de collecte des déchets ménagers dans les secteurs Nord et Centre, de Kawéni à Vahibé, seront exceptionnellement modifiés. Le démarrage de la collecte se fera désormais à partir de 14h, en raison des contraintes d’organisation et d’accessibilité consécutives au passage du cyclone Chido. La Cadema remercie les habitants pour leur compréhension et les invite à sortir leurs déchets en tenant compte de ces nouveaux horaires
A Mayotte le chikungunya circule désormais sur l’ensemble du territoire avec “une intensité élevée”
Mayotte reste en phase épidémique de chikungunya depuis le 27 mai 2025, confirmant une circulation virale active et étendue sur l’ensemble du territoire. Dans son bulletin hebdomadaire publié le 13 juin, l’Agence régionale de Santé (ARS) comptabilise 913 cas, soit près de 170 de plus que la semaine dernière. Depuis le mois de janvier, il y’a eu 23 hospitalisations et 0 décès. La circulation du chikungunya demeure active sur l’ensemble du territoire, avec une intensité élevée notamment dans plusieurs communes en dehors des principaux foyers épidémiques de Mamoudzou, Pamandzi et Dzaoudzi, jusque-là moins touchées. Santé publique France note “une sous-estimation possible de la situation épidémiologique liée à l’absence de recours systématique aux tests de confirmation biologique en médecine de ville et aux urgences, ainsi qu’à un recours limité aux soins pour une partie de la population.”
A Mayotte, Chido et Dikeledi ont créé un contexte favorable à la circulation de la leptospirose
début de l’année, en 2024, 128 cas avaient été décomptés. “À Mayotte, des cas de leptospirose sont rapportés toute l’année mais une recrudescence est observée en fin de saison des pluies entre février et mai”, indique Santé publique France dans son bulletin épidémiologique. Localement, le principal réservoir de la bactérie identifié est le rat. Le passage sur Mayotte du cyclone Chido en décembre 2024 et de la tempête tropicale Dikeledi en janvier 2025 ont créé un contexte particulièrement favorable à la circulation de la maladie : inondations, engorgement des cours d’eaux et présence élevée de déchets pouvant attirer les rongeurs vecteurs de cette maladie à proximité des habitations. Depuis le début de la circulation du chikungunya dans le département, un protocole de surveillance renforcée des syndromes dengue-like (SDL) a été mis en place pour détecter une infection au chikungunya. L’ensemble des prélèvements réalisés et analysés au CHM intègre la recherche systématique des quatre infections suivantes : chikungunya, dengue, fièvre de la vallée du Rift et leptospirose. “Il est donc possible que les cas de leptospirose aient été mieux diagnostiqués en 2025 ”, souligne Santé publique France. “En conclusion, bien qu’on enregistre en 2025 un nombre historique de cas confirmés de leptospirose depuis la mise en place de la surveillance de la leptospirose en 2008, le taux d’incidence reste dans les moyennes hautes observées sur la période. Le nombre de cas élevé par rapport aux années précédentes peut refléter une plus grande exposition aux leptospires du fait des conséquences de Chido et Dikeledi mais résulte sûrement également d’un meilleur diagnostic de la leptospirose par rapport aux années précédentes du fait de la circulation active du chikungunya”, observe les épidémiologistes.
Reconstruction : six mois après Chido, les Mahorais toujours debout, malgré tout
Toitures bâchées, maisons abîmées, entreprises à l’arrêt, familles sans réponse. Six mois après le cyclone Chido, la vie est loin d’avoir repris normalement pour beaucoup. Les Mahorais attendent encore les aides, les assurances, ou simplement un coup de main pour rebâtir. Malgré les situations compliquées, la solidarité continue. Mais la population s’impatiente : Mayotte a besoin qu’on l’écoute et qu’on l’aide.
À Doujani, Halima vit depuis six mois dans une maison à moitié détruite. « On a rempli les papiers, on a attendu l’expert… mais depuis, plus rien », raconte-t-elle. Sa famille dort dans une seule pièce, protégée par une bâche en plastique. L’assurance a accusé réception du dossier, mais aucune somme n’a encore été versée. « Sans argent, on ne peut rien réparer. On vit comme on peut », dit-elle.

Cette situation est loin d’être isolée. Partout sur l’île, des familles attendent encore la visite d’un expert, la validation d’un devis ou simplement une réponse à leur dossier. Chez certains, c’est l’incertitude qui domine : les documents sont-ils complets ? Le contrat couvre-t-il vraiment les dégâts ? Dans l’urgence, beaucoup ont signé des contrats d’assurance sans bien en comprendre les conditions.
« Il y a un vrai manque d’accompagnement », regrette Djibril, un travailleur social au sein du Centre communal d’action sociale (CCAS) de Koungou. « Les démarches sont compliquées, souvent numériques, alors que beaucoup de sinistrés n’ont pas accès à internet ou ne savent pas comment constituer un dossier solide. »
« Certains experts n’ont pas pu se déplacer »
Du côté des assureurs, on reconnaît la complexité de la situation. À la GMF de Mamoudzou, un conseiller, qui préfère rester anonyme, confirme : « La catastrophe a touché énormément d’assurés en même temps. On a été submergés de déclarations, souvent incomplètes ou avec des justificatifs difficiles à obtenir localement. Certains experts n’ont pas pu se déplacer dans les temps à cause des routes coupées. Et parfois, les clients ne savaient pas qu’ils n’étaient pas couverts pour certains types de dommages. »
Les artisans, eux aussi, subissent les conséquences de cette lenteur. Toiture, plomberie, maçonnerie… les demandes de travaux sont nombreuses, mais les paiements tardent. « Les clients n’ont pas l’argent, alors les chantiers ne démarrent pas », explique Youssouf, un artisan de Mamoudzou. « Et nous, on ne peut pas avancer les frais. »
À ces blocages s’ajoute la difficulté à obtenir des matériaux, acheminés avec retard ou devenus plus chers depuis la catastrophe. Le manque de coordination entre les compagnies d’assurance, les services de l’État et les collectivités ralentit davantage le processus.
Six mois après Chido, la nature de Mayotte fait face à plusieurs dangers
Six mois après le passage du cyclone Chido, la végétation mahoraise donne des signes de reprise. Mais cette renaissance reste inégale et menacée par les espèces exotiques envahissantes (EEE) et l’appropriation illégale des terres.
« Il y a eu de la repousse », constate Michel Charpentier, président de l’association Les Naturalistes. Mais cette renaissance de la végétation mahoraise six mois après le passage de Chido est assombrie par différentes problématiques. Les premières observations montrent en effet des repousses, mais surtout une prolifération d’espèces exotiques envahissantes (EEE), comme le Lantana camara, la liane avocat marron ou encore le tabac boeuf. Ces espèces pionnières prolifèrent vite et leur expansion met en danger les plantes endémiques de l’archipel.
Du côté du Groupe d’étude et de protection des oiseaux de Mayotte (Gepomay), on s’est dores et déjà attaqué au tabac boeuf par exemple, présent aux abords du Lac Karihani, à Tsingoni. Son directeur, Émilien Dautrey, détaille une stratégie en deux temps : « On arrache ce qui peut l’être, et on aide les repousses naturelles à s’implanter. L’idée, c’est de sauver les espèces endémiques. » Mais il s’agit d’un travail colossal qui ne peut être répété à grande échelle sur l’ensemble de l’île dans l’immédiat. Le Gepomay recherche d’ailleurs des bénévoles pour l’aider dans ses missions de terrain.
Espèces et occupations envahissantes
L’urgence ne concerne pas que les espèces envahissantes : des enjeux humains et fonciers pèsent sur les zones forestières dégagées par le cyclone. « Le déboisement a libéré des terrains convoités par des agriculteurs, souvent illégaux », alerte Michel Charpentier. Le manque de moyens humains complique les contrôles et pour l’heure, le président des Naturalistes confie que le gouvernement n’a pas apporté de réponses satisfaisantes jusque là. Et l’absence de l’environnement dans le texte du projet de loi de refondation pour Mayotte lui fait craindre que ces questions ne seront pas prises au sérieux.
Selon lui, trois options s’offrent à l’île : « Soit on ne fait rien et on observe l’évolution naturelle. Soit on lutte contre les EEE déjà bien implantées. Soit, dans certains cas, on replantera, mais ce n’est pas l’option prioritaire. » En effet, dans certains cas, l’arrachage d’EEE à ce stade pourrait porter préjudice aux espèces endémiques en pleine repousse. Par exemple, certaines lianes crééent de l’ombrage, nécessaire depuis la chute des arbres.
Un diagnostic approfondi est en cours et doit être fait pour chaque zone, afin de trouver la réponse adaptée. Une attente nécessaire d’autant plus que la saison sèche sera décisive pour connaître ce qui a repoussé durablement ou non.
Parcoursup: le soulagement ou la désillusion pour les élèves de terminale du lycée des Lumières
Les premiers résultats de Parcousup sont tombés le 2 juin dernier et les élèves sur liste d’attente patientent dans l’angoisse, les résultats arrivant au compte-goutte. Au lycée des Lumières, certains élèves sont soulagés, quand d’autres attendent encore…Tous ont en tout cas le désir de quitter Mayotte au moins le temps de leurs études afin de « découvrir le monde ».
« Je suis contente du résultat de parcoursup : j’ai été acceptée dans une double licence maths/physique-chimie à l’université Gustave Eiffel en région parisienne », raconte Sonia, élève de terminale au lycée des Lumières. Une excellente nouvelle pour la jeune fille dont c’était le premier vœu sur Parcoursup, mais qui était 58ème sur la liste d’attente. Un peu timide, mais loquace une fois lancée, elle nous a évoqué son enthousiasme à l’idée de se rendre dans l’Hexagone pour ses études car elle n’avait jamais eu l’occasion de quitter Mayotte jusqu’à présent. « J’ai besoin de découvrir d’autres endroits, mais mon rêve est de revenir ensuite travailler à Mayotte en tant qu’ingénieure dans le génie civil », détaille-t-elle. Tous les élèves de terminale interrogés nous ont d’ailleurs fait part de leur envie de voyager, pas seulement dans l’Hexagone, mais « autour du monde ». Si plusieurs filières d’études supérieures ont été ouvertes ces dernières années à Mayotte, la plupart des jeunes ont envie de « découvrir de nouveaux horizons », quitte à revenir sur leur île une fois leurs études terminées.

Pour Isaac, les résultats de Parcoursup se sont révélés très satisfaisants également : tous ses vœux ont été acceptés ! Le jeune homme a toutefois changé d’avis entre-temps. « J’avais demandé des BTS, mais finalement j’ai envie d’aller en licence d’informatique à Angers. Je vais donc formuler ce vœu lors de la phase complémentaire », explique-t-il. Isaac et Sonia ont de la famille dans les régions de l’Hexagone choisies, ce qui facilitera leur adaptation. C’est en effet souvent l’isolement qui, ajoutée au changement radical de climat et de mode de vie, explique en partie l’échec d’un grand nombre d’étudiants mahorais en première année d’études supérieures.
Les mitigés…et les désillusionnés de Parcoursup
Tous les élèves n’ont malheureusement pas la chance de voir leur premier vœu accepté par la plateforme d’inscription en ligne. Nilam, par exemple, a été acceptée en licence de psychologie et en licence Accès Santé à Toulouse, mais elle est déçue. « Ce n’est pas ce que je voulais », confie-t-elle. Souhaitant devenir chirurgienne orthopédique, la jeune fille souhaitait intégrer une licence « PASS », mais n’a eu que des licences « LAS ». « Aujourd’hui il y a deux voies pour faire des études de médecines, ce sont chacune des doubles licences, mais la licence PASS met l’accent sur les études de santé tandis que la LAS met l’accent sur l’autre domaine choisi. On a donc plus de chances de réussir le concours pour entrer en médecine en intégrant une licence PASS », explique Nilam. Pour l’instant, elle attend donc les résultats de ses autres vœux. « La psycho, j’aime bien, mais pour moi c’est plus « un plan B » en cas d’échec au concours de médecine, par exemple », affirme-t-elle. Soundoussia est, elle aussi, en attente de réponse pour les licences PASS, mais elle a accepté pour le moment de faire un IUT santé à La Réunion. « Je voulais m’assurer au moins une filière dans la santé », raconte-t-elle. « Et ça me permettra d’apprendre à mieux m’organiser pour retenter d’obtenir une place en licence PASS l’année prochaine », développe celle qui rêve de devenir médecin sans frontières.
Enfin, il y a les « désespérés » de Parcoursup. « Pour moi, c’est une désillusion totale », se lamente Ikram. « J’ai eu 18 vœux refusés et 18 vœux en attente. Je ne m’attendais vraiment pas à ça », se plaint-il en déclarant qu’il se lève chaque matin avec l’espoir de voir enfin l’inscription « admis » mentionnée sur la plateforme. Le jeune homme explique ces nombreux refus par le fait d’avoir des résultats moyens dans les matières autres que ses spécialités SVT et physique. Souhaitant devenir ingénieur en génie civil, il avait demandé principalement des bachelors universitaires de technologie (BUT) et des brevets de technicien supérieur (BTS), mais aussi des licences en SVT, en guise de « plan B ». N’ayant toujours rien pour le moment, il se sent perdu. « Si je n’ai toujours rien à la fin, le RSMA sera peut-être mon dernier recours », lance-t-il sans grand enthousiasme.
La phase complémentaire de Parcoursup s’est ouverte ce mercredi 11 juin et court jusqu’au 9 septembre. Étant réservée prioritairement à ceux n’ayant pas encore trouvé de formation post-bac, les élèves comme Ikram ont encore une chance de décrocher une formation qui leur convienne.
Circulation de SMS frauduleux se faisant passer pour l’Assurance Maladie à Mayotte
La Caisse de Sécurité Sociale de Mayotte (CSSM) signale la diffusion de SMS frauduleux usurpant l’identité de l’Assurance Maladie. Ces messages incitent les destinataires à cliquer sur un lien menant vers un site externe afin de recueillir des informations personnelles, voire bancaires. La CSSM rappelle que l’Assurance Maladie ne contacte jamais les usagers par SMS ni via les réseaux sociaux pour ce type de démarche. Il est recommandé de ne pas répondre à ces messages, de ne pas cliquer sur les liens, et de signaler tout contenu suspect. Pour toute information fiable, les usagers sont invités à consulter uniquement les canaux officiels : le site www.ameli.fr, le portail www.cssm.fr, ainsi que les guichets et numéros habituels de la CSSM.
Découverte de l’archéologie à Chirongui
La commune de Chirongui, à travers son service patrimoine, organise en collaboration avec la Direction des Affaires Culturelles une matinée de découverte de l’archéologie de Mayotte, ce samedi 14 juin au Pôle culturel de Chirongui. Au programme : initiation à la poterie mahoraise avec l’association Fahizagna Atsika de Sohoa, atelier archéologie animé par les médiateurs du musée de Mayotte, et conférence de restitution des recherches menées sur le site de M’jini Chirongui.
Un homme agressé à coups de couteaux devant chez lui à Cavani
L’organisateur de “voulés” sur les îlots communément appelé “La piraterie by SB Nadj”, a été sauvagement agressé par trois individus cagoulés devant chez lui à Cavani M’tsapéré hier jeudi vers 5h00 du matin alors qu’il s’apprêtait rejoindre son lieu de travail. Alertés par les cris, les voisins se sont précipités à son domicile et ont réussi à faire fuir les agresseurs. Gravement blessé à la tête, il a été pris en charge par les sapeurs-pompiers et admis au CHM. Il a eu une vingtaine de points de sutures. Une plainte a été déposée au commissariat de Mamoudzou.
En commission, les députés se sont mis d’accord pour mettre fin au titre de séjour territorialisé
Après son adoption par le Sénat le 27 mai, la loi de programmation pour la refondation de Mayotte a été examinée en commission à l’Assemblée , l’étape qui précède le vote des députés. Au terme de trois jours de débat, la commission des Lois a adopté le texte ce jeudi. Il prévoit notamment l’abrogation du titre de séjour territorialisé au 1er janvier 2030. Reste à savoir si les députés vont conserver cette mesure lors du vote, le gouvernement y est notamment opposé et en particulier le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau. Estelle Youssouffa est l’une des rapporteure du projet de loi.
« Juin Vert » : les associations de Mayotte sensibiliseront les petits-terriens ce samedi
« Juin vert », l’opération nationale de sensibilisation au dépistage du cancer du col de l’utérus et à la vaccination contre le papillomavirus, a été lancée la semaine dernière à Mayotte. Ce samedi 14 juin, les associations mahoraises de lutte contre le cancer profiteront de l’opération « Petite-Terre en modes doux » pour sensibiliser les Petits-terriens à cette problématique qui concerne aussi bien les femmes que les hommes.
Après « Octobre rose » pour le cancer du sein et « Mars bleu » pour le cancer colorectal, place à « Juin vert » ! Cette opération nationale de lutte contre le cancer du col de l’utérus a été lancée à Mayotte le mercredi 4 juin dernier à la MJC de Kaweni. « Malheureusement, c’était aussi le jour de la grève des taxis, nous avons donc eu moins de monde que ce que nous espérions », explique Elanrif Boinadi, le coordinateur de l’Association Mahoraise de Lutte contre le Cancer (Amalca). « Une centaine de personnes étaient néanmoins présentes et les membres de l’association se sont joints aux professionnels de la CRDC (Centre Régional de Dépistage des Cancers) pour sensibiliser des passantes dans les rues autour de la MJC. Soit des mamans amenant leurs enfants à l’école, soit des collégiennes et des lycéennes qui se rendaient dans leurs établissements », ajoute-il.
Depuis, les opérations de sensibilisation se poursuivent sur le territoire. Ce samedi 14 juin, l’Amalca mènera une opération de sensibilisation en parallèle de « Petite-Terre en modes doux », l’évènement organisé par la Communauté de Communes de Petite-Terre pour promouvoir les modes de transports alternatifs aux véhicules motorisés engendrant pollution et sédentarité.
Pas encore de chiffres à Mayotte
Le cancer du col de l’utérus est le quatrième cancer féminin le plus fréquent en France, avec environ 3.100 cas diagnostiqués chaque année et plus de 1.000 décès. À Mayotte, les données précises font encore défaut. «C’est l’Arlésienne », glisse avec amertume Elanrif Boinali. « Nous espérions obtenir enfin ces chiffres lors de la conférence de vendredi dernier organisée par le CHM, mais on nous répond toujours que les données statistiques ne sont pas encore disponibles sur le territoire ». Il nous a néanmoins affirmé que, d’après ce qu’il a entendu dire de la part des médecins du CHM, le taux d’incidence de ce cancer à Mayotte serait proche de celui des pays pauvres de la région où la sensibilisation et la vaccination restent peu développées. «Il ne faut pas oublier que le CHM est, dans les faits, un hôpital régional et beaucoup de Comoriennes y arrivent avec des cancers à un stade déjà très avancé », explique-t-il.
Afin de préserver la population contre ce cancer, le responsable associatif insiste donc sur l’importance pour les femmes de se faire dépister tous les 3 ans via un frottis, à partir de l’âge de 25 ans. Les jeunes, filles et garçons, peuvent quant à eux se faire vacciner contre le papillomavirus, responsable de ce cancer, dès l’âge de 11 ans. Car, si ce sont les femmes qui développent à terme des cancers du col de l’utérus à cause de ce virus, les hommes sont quant à eux des « porteurs sains ». Ils peuvent donc le transmettre via leurs relations sexuelles, d’où l’importance pour eux aussi de se faire vacciner et dépister.
La Conférence des Nations Unis pour l’Océan a permis de “faire connaître le lagon exceptionnel de Mayotte”

Ben Issa Ousséni et Bibi Chanfi, respectivement le président et la 2 ème vice-présidente du Conseil départemental ont participé à la Conférence des Nations Unies sur l’Océan qui se tient jusqu’à aujourd’hui à Nice. Bibi Chanfi revient pour Flash Infos sur les thèmes portés par les élus au cours de ce sommet.
Flash Infos : Quel est l’intitulé de cette réunion internationale en métropole à laquelle participent des élus du département ?
Bibi Chanfi : Le président Ben Issa Ousséni et moi-même avons participé à un événement international qui s’intitule « Conférence des Nations Unies sur l’Océan » qui s’est tenu du 2 au 13 juin à Nice. À l’intérieur de ce grand événement, le président Ben Issa Ousseni et moi-même avons notamment pris part à deux événements de grande importance : Ocean rise et le Forum mondial des îles. Ces derniers ont réuni une soixantaine de chefs d’Etat et de représentants de territoires.

Flash Infos : Quel intérêt pour Mayotte de prendre part à ces travaux ? Y a-t-il un enjeu particulier pour notre département ?
B.C : Être à la Conférence des Nations Unies sur l’Océan, c’est dire au monde que Mayotte agit concrètement, propose des solutions locales, et veut coopérer avec les autres îles et territoires côtiers. C’est aussi rendre visible ce qui se fait de bien à Mayotte malgré les contraintes structurelles. Nos réussites doivent être connues, partagées et soutenues, comme la stratégie que nous avons mise en place sur l’économie bleue.
Nous sommes là également pour parler de notre lagon exceptionnel, pour le faire connaître et dire la nécessité de veiller à sa préservation. Comme l’a souligné le président Ben Issa Ousseni lors de sa prise de parole ici, Mayotte est en première ligne face aux effets du changement climatique, avec une montée du niveau de la mer, un recul rapide du littoral et un affaissement lié au volcan Fani Maoré. Les écosystèmes côtiers, comme les récifs coralliens et les mangroves, sont essentiels pour protéger les habitations des tempêtes, comme l’a montré le cyclone Chido. Mais ces milieux sont fragilisés par la pollution et une mauvaise gestion des déchets. Une action urgente, ambitieuse et collective est nécessaire pour préserver l’environnement et éviter des dommages irréversibles. L’avenir du lagon dépend de nous tous. Institutions, citoyens, jeunes : chacun peut devenir un gardien de la mer. Protéger le lagon, c’est aussi créer des perspectives nouvelles pour notre jeunesse, autour des métiers de la mer, de l’éducation, de la recherche et du tourisme durable.
Flash Infos : Avez-vous le sentiment que la voix de Mayotte a été entendue à l’occasion de ce forum ?
B.C : Oui, elle a été entendue. En tant qu’élus, nous avons engagé de nombreux échanges avec le ministère des Outre-mer et le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, et avec d’autres territoires comme la Polynésie française, en marge des événements auxquels nous avons participé et des prises de parole publiques. Nous avons également déployé une équipe d’experts en biologie marine, en coopération régionale et en communication pour venir en appui technique des discussions entamées. La démarche que nous avons entreprise ensemble a permis d’aboutir à une annonce officielle de la candidature de la double barrière de corail de Mayotte au Patrimoine mondial naturel de l’Unesco par le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Il s’agit d’une belle avancée pour notre territoire, en particulier depuis le passage du cyclone Chido.
Flash Infos : Pensez-vous qu’il soit possible pour Mayotte d’obtenir une déclinaison spécifique de cette économie bleue au cours des prochaines années ?
B.C : Cette déclinaison existe déjà, à travers la stratégie de l’économie bleue que nous avons mise en place à Mayotte, avec nos partenaires depuis 2021, fruit d’une concertation impliquant plus de 180 acteurs. Cette stratégie a même inspiré les services de l’État, car elle est alignée avec les grandes orientations nationales et européennes. La déclinaison de l’économie bleue continue de se concrétiser et de se développer également à travers la signature, ce 10 juin, de la feuille de route pour une économie bleue durable ultramarine à l’horizon 2030, par Olivier Jacob, Directeur général des Outre-mer, et Éric Banel, Directeur général des affaires maritimes, de la pêche et de l’aquaculture, devant l’ensemble des territoires ultramarins. Comme les autres territoires ultramarins, Mayotte figure dans la feuille de route annoncée, qui prévoit, entre autres, la protection du patrimoine naturel, la pêche durable et le développement de l’aquaculture, le tourisme bleu à travers la plaisance, le nautisme et les croisières et l’adaptation aux changements climatiques par la recherche et l’innovation.
Flash Infos : Par où peut-on démarrer ?
B.C : Comme je le disais, la mise en œuvre de la stratégie de l’économie bleue à Mayotte est déjà engagée depuis plusieurs années. Sur le volet environnemental, des actions concrètes sont menées pour limiter la pression anthropique sur les écosystèmes marins : réglementation de la pêche au poulpe, préservation de la mangrove portée par des acteurs de la société civile et le Parc naturel marin. Par ailleurs, la relance de l’aquaculture, qui représente un fort potentiel économique local, est un axe stratégique en cours de développement. Enfin, l’inscription du lagon de Mayotte au patrimoine mondial de l’Unesco est une priorité forte pour les années à venir, tant pour la valorisation que pour la protection de ce joyau naturel unique.