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Lycéen poignardé en Petite-Terre : les élèves crient leur colère devant les grilles

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Les lycéens et une partie des enseignants de l’établissement scolaire de Pamandzi ont à leur tour manifesté leur ras-le-bol vendredi, après l’agression, grave mais non fatale fort heureusement, d’un camarade de classe jeudi dernier, à la sortie des cours. Empêchés de sortir dans les rues de la commune, les élèves ont fait part de leur mécontentement devant les grilles.

Libérez, les élèves ! Libérez, les élèves !” Il est près de 10h ce vendredi en Petite-Terre et une foule se presse des deux côtés des grilles du lycée de Pamandzi. À l’intérieur, le gros des troupes patiente les bras croisés, l’air un peu las. Mais côté rue, les lycéens venus prêter mains fortes à leurs camarades entonnent des slogans au son du reconnaissable tamtam frappé sur le couvercle d’une poubelle. “Ils ne veulent pas les laisser sortir, alors que nous, on voulait aller manifester à la mairie de Labattoir et de Pamandzi”, explique Nazlie, une élève de seconde.

La raison de cette mobilisation, à la veille des vacances ? L’attaque, la veille, d’un des leurs, poignardé au thorax alors qu’il sortait de cours, jeudi vers 16h. “On en a marre, ce n’est pas la première fois… Leur discours, c’est juste de nous dire d’aller en cours et de trouver nous-mêmes des solutions. Mais quand on sort, on se fait tuer !”, déverse l’adolescente en colère, aussitôt approuvée par les hochements de tête énergiques de ses camarades.

 

Attendu à la sortie des cours

 

D’après la petite troupe, “Gaga”, élève en Terminale au lycée de Petite-Terre sortait tout juste de l’établissement quand il a été poursuivi par ses agresseurs. Lesquels l’attendaient visiblement à la sortie des cours. D’après le proviseur Didier Piolat, l’attaque s’est déroulée à une centaine de mètres du lycée. Lundi, le même jeune homme avait déjà reçu un coup de couteau, plus superficiel, dans le dos. Ce jeudi, il finira sa course au bloc, où il sera opéré en urgence. Son état était stable vendredi, d’après nos informations.

Reste que l’attaque a fait l’effet d’une goutte d’eau pour le lycée de Petite-Terre, après les décès de deux lycéens, Miki et Momix, à une semaine d’intervalle, les 9 et 15 avril dernier. “Ils viennent et ils attendent à la sortie du lycée. C’est ce qu’ils font tous les jours. On veut du changement !”, tambourine Maïssa, une élève de première. Dans son viseur : les forces de l’ordre, présentes “là, pour nous empêcher de sortir et faire semblant de faire la sécurité”, mais “jamais quand il y a des bagarres”.

 

Souvenir d’un weekend macabre

 

Sur ce petit morceau du département, ces agressions successives ont aussi ravivé le souvenir encore brûlant des violents affrontements entre La Vigie et Cetam, qui avaient provoqué la mort de trois personnes en janvier. “C’est pas que les gars qui sont dans des bandes qui se font tuer”, souligne Nazlie. “Quand il y a de la violence, soyez avec nous ! On a fait une minute de silence quand le jeune a été décapité”, renchérit avec une pointe d’amertume Maïssa, en référence au meurtre de Steven, tué d’un cou de couteau sur la gorge, lors de ce week-end sanglant.

 

Les enseignants débrayent, les élèves suivent le mouvement

 

Ce vendredi, “Bassi Ivo” était donc une fois de plus le maître mot, pour la quatrième fois au moins, en l’espace d’un petit mois. À l’origine, c’est un petit débrayage des enseignants, de 45 minutes, qui a donné le go de cette nouvelle matinée de mobilisation, à 7h. Une initiative suivie par une cinquantaine d’enseignants, confirme le proviseur Didier Piolat. “Moi, personnellement, en tant qu’enseignante, j’ai été choquée par cette agression, donc j’ai refusé de prendre mes élèves. En dix ans, c’est la première année où je ressens une telle tension”, explique une enseignante entre deux barreaux de fer.

Par la suite, des élèves, menés par leurs délégués, ont organisé un sit-in dans l’enceinte de l’établissement. “Certains se sont alors un peu agités, et ils ont fait pression pour sortir”, explique une autre professeure. C’est à ce moment-là que le principal a pris la décision de fermer les grilles. En tout, environ 400 élèves ont donc attendu patiemment la fin officielle des cours, à 11h05 pour s’échapper dans la nature. “En tant que responsable, je me dois d’assurer la sécurité des élèves, donc nous n’avions pas l’intention de les laisser sortir”, justifie le responsable, qui a proposé d’organiser une réunion avec les élèves, les parents, les enseignants et la gendarmerie, le mardi de la rentrée, à 16h.

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