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Mouhoutar Salim, écrivain et conférencier

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Retrouvez l’intégralité du classement des trente personnalités les plus influentes de Mayotte dans le Mayotte Hebdo n°1026, à paraître ce vendredi 13 janvier. Aujourd’hui, à la vingt-huitième place, Mouhoutar Salim, écrivain et conférencier.

Mouhoutar Salim est le directeur général adjoint de l’Agence régionale de santé (ARS) de Mayotte. L’essentiel de sa fonction se caractérise par la prévention. Il monte régulièrement au créneau pour prévenir la population des différentes maladies qu’elle encourt si les modes de vie ne changent pas.

Il est très engagé dans le monde de la santé, mais celui qu’on appelle affectueusement « Booba » à Mayotte, est avant tout un écrivain et conférencier, également observateur de la société. Il sort son premier livre en 2011, intitulé « Mayotte, une appartenance double ». Son deuxième ouvrage « Au-delà de la vie chère » est publié deux ans plus tard en 2013. Dedans, il parle de la transition de la société traditionnelle mahoraise à celle importée de l’occidentalisation. Il s’agit d’un des sujets de prédilection de Mouhoutar Salim. Il n’a de cesse de rappeler que tout n’est pas bon à jeter dans les coutumes mahoraises et qu’il faudrait au contraire parfois y revenir pour que la société actuelle se porte mieux. De ce fait, dans sa fonction de directeur général adjoint de l’ARS de Mayotte, il concilie la tradition, la médecine traditionnelle aux méthodes plus conventionnelles.

Très engagé dans la lutte contre l’insécurité, il est le président de l’Observatoire des violences créé à la fin de l’année 2020 entre l’ARS, le rectorat et le parquet de Mamoudzou, pour comprendre l’origine des violences et y remédier. L’écrivain traite tous les sujets, qu’il s’agisse de délinquance, de jeunesse, de personnes âgées, d’économie, d’environnement, de justice… Il porte un regard, parfois critique et à juste titre, sur le fonctionnement de notre société actuelle.

Comores : Les athlètes des jeux du CJSOI toujours pas indemnisés

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Les primes de la délégation y compris les trente athlètes estimées à 19 millions de francs comoriens, soit 38.627 euros, ne sont toujours pas versées alors qu’ils ont pourtant brillé lors de ces jeux de la jeunesse en ramenant de Maurice 14 médailles dont deux en or. Un mois après, le ministère des Finances et celui des Sports se renvoient la balle.

La douzième édition des jeux de la Commission de la Jeunesse et des Sports de l’océan Indien (CJSOI) qui se tenait à l’île Maurice a pris fin le 11 décembre 2022. La délégation comorienne est rentrée au pays, deux jours après, la tête haute puisque les athlètes ont remporté lors de ce rendez-vous régional 14 médailles. Mais, malgré ces prouesses, saluées de toutes parts, les ambassadeurs comoriens n’ont jamais vu la couleur de leurs indemnités. Une situation qui passe mal notamment, chez l’opinion publique, laquelle ne digère pas le traitement réservé à ces braves jeunes sportifs qui ont défendu vaillamment leur pays. En effet, les Comores avaient été représentées dans huit disciplines sportives dont l’athlétisme, la natation et la pétanque. Sur les quatorze médailles décrochées, une première, les athlètes de l’Union en comptent deux en or en handisport (100 et 200 m auditive), une médaille en argent et onze de bronze. Malheureusement, le non-versement des primes de participation sonne comme un manque de reconnaissance à l’endroit de ces trente athlètes. Pour payer les ambassadeurs, les autorités ont besoin de la modique somme de 19 millions de francs comoriens, soit 38.627 euros.

Prime de 100 euros

La presse nationale a dénoncé ce silence des ministères concernés, en premier lieu celui des sports. Mais force est de constater que le gouvernement n’a toujours pas bougé le petit doigt et s’est mué au contraire dans le silence. Un mois après la fin de la compétition, les 82 membres de la délégation attendent le paiement des primes, dont pour certains ne dépassent pas les 100 euros. Jusqu’à présent, tous les yeux sont pointés vers le ministère des Sports qui avait présenté le 21 septembre en conseil des ministres un budget de plus de 70,5 millions de francs comoriens. Interrogé sur les raisons de ce blocage, l’institution se défend et renvoie la responsabilité au ministère des Finances. « A ce jour, malgré plusieurs relances du ministre Djaanfar Salim Allaoui auprès de son collègue des Finances, ce dernier n’a toujours pas donné son visa pour que le trésor public débloque le reliquat de 18.589 millions de francs comoriens restant sur les 70.564.500 », s’est justifié, Taoufik Ahmed, conseiller privé du ministre comorien des sports qui représentait le ministre à Maurice. A l’entendre, les primes et de la délégation n’ont pas été remises uniquement parce que le Trésor n’a pas eu l’autorisation de procéder au décaissement. Nous avons tenté d’avoir la version du ministère des Finances en contactant le directeur de cabinet, mais ce dernier n’a jamais donné réponse.

Sprinteurs disqualifiés

Notons qu’à cause de ces retards de déblocage des 19 millions de francs, qui normalement auraient être versés pendant la compétition, les sprinteurs des 100 et 200 m n’ont pas couru. Une partie de l’argent des primes était destinée à l’achat des équipements, notamment des pointes. « Dans la délégation, il y avait aussi des médecins, des conseillers et autres personnalités qui ont tout laissé pour leur amour du sport. Qu’ils ne soient pas payés un mois plus tard est choquant », a réagi, le journaliste d’Al-watwan, Elie-Dine Djouma, l’un des meilleurs chroniqueurs sportifs du pays. Ce qui est inhabituel. Dans l’histoire des jeux de la Commission de la Jeunesse et des Sports de l’océan Indien, a-t-il souligné, les athlètes comoriens ont toujours touché leurs indemnités à temps. On retiendra enfin que cette douzième édition a aussi été marquée par des factures impayées s’élevant à neuf millions de francs comoriens. Cet argent devait initialement payer les frais de déplacement et la restauration des athlètes originaires d’Anjouan et Moheli. Déçu, Ahamed Assoumani, coach en athlétisme handisport, dénonce la mauvaise organisation de la commission qui pourtant avait promis de prendre toutes les dispositions. Depuis leur retour, cet entraîneur se doit de remonter la morale des athlètes qui se demandent encore quand est-ce qu’ils vont enfin percevoir leurs dûs.

Mamoudzou, Labattoir, Bandrélé et Dembéni privées d’eau ce lundi

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La rentrée a été compliquée pour l’est de Mayotte. Ce lundi, l’alimentation en eau a été perturbée à Mamoudzou, dans les villages et quartiers de Cavani, M’tsapéré, Mandzarsoa, Ambassadeur, Doujani, PassamaïntyNgnambo-Titi, Convalescence, Cavani Sud, 100 Villas, Tamarin Bas et Haut, 10 Vat, Vétiver 1 et 2. Labattoir, Bandrélé et Dembéni ont aussi été privées d’eau, en milieu de matinée. D’après la société mahoraise des eaux (SMAE), ce problème est dû « aux multiples coupures d’électricité au niveau du réseau public, celles-ci affectent la production de l’usine de Bouyouni, ainsi que le fonctionnement des ouvrages desservant les réservoirs de tête ».

« Les niveaux d’eau étant très bas et insuffisant dans les réservoirs de tête, il est donc impératif de couper l’eau dans ses différents secteurs pour ranimer la distribution dès que possible », ajoute le délégataire du syndicat des Eaux de Mayotte (ex-Smeam). La remise en place du service est prévue pour ce mardi matin à 5h.

 

 

…et également le nord de Mayotte

La SMAE a dû interrompre, pour les mêmes raisons, l’alimentation en eau dans la commune de M’tsamboro et le village de M’tsangadoua (commune d’Acoua). Annoncée pour 18h, ce lundi soir, la coupure doit durer jusqu’à 5h, ce mardi matin. Elle doit permettre de remplir de nouveau le réservoir du col Handréma.

Le sol se dérobe sous les pieds des Pamandziens

A Pamandzi, une portion d’asphalte d’environ un mètre de diamètre a cédé au niveau du croisement entre la rue du Stade et la rue Baobab, dans le quartier de Bahoni, causant d’importants dégâts sur la chaussée. Selon les informations transmises par la mairie, la cause de l’effondrement serait une fuite de la canalisation d’eau qui a fragilisé le goudron. « On en a constaté plusieurs au cours des derniers mois », rapporte Mohamed Elamine, adjoint à la sécurité de la ville de Pamandzi. Le périmètre a été délimité par des barrières de sécurité pour empêcher tout incident.

Fonds européens : un atelier d’information relatif au plan de financement

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Un nouvel atelier d’information est organisé par l’équipe du GIP l’Europe à Mayotte. Cet atelier aura pour thème le montage de plan de financement FEDER et FEDER-CTE (Coopération Territoriale Européenne). Il aura lieu le vendredi 13 janvier, de 9h à 11h, dans les locaux du GIP l’Europe à Mayotte, à Tsingoni.

Cérémonie des vœux de la communauté de communes du sud

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La traditionnelle cérémonie des vœux de la Communauté de communes du sud, menée par son Président Ali Moussa Moussa Ben, aura lieu le vendredi 13 janvier 2023, de 17h à 19h. La cérémonie des vœux du Président et son équipe intercommunale pour l’année 2023 se déroulera à l’hôtel Sakouli.

Environnement : une consultation publique à l’échelle du canal du Mozambique

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Le conseil départemental de Mayotte est officiellement, depuis avril 2021, autorité de gestion du futur programme opérationnel FEDER-CTE. Celui-ci vise à établir une coopération entre Mayotte, la Réunion et cinq pays partenaires (les Seychelles, le Mozambique, Madagascar, les Comores et la Tanzanie). Il soutiendra des projets visant à promouvoir le développement économique, la lutte contre le changement climatique, la protection et promotion de l’environnement, la mise en œuvre d’un socle européen des droits sociaux, et la gouvernance Interreg. Le projet du futur programme opérationnel sera mis à disposition du public par voie électronique pendant une durée de trente jours minimums, à compter du 7 février 2023. Les documents relatifs à ce projet seront donc consultables au siège du conseil départemental de Mayotte, du 7 février au 7 mars 2023, de 8h à 16h et le site internet cd976.fr. Le conseil départemental invite le public et les associations à prendre connaissance du dossier de consultation.

Cette consultation porte sur l’analyse des incidences environnementales de la mise en œuvre du programme. Elle offre également l’opportunité à tous les acteurs sus-cités de partager leur avis sur les conséquences potentielles (positives ou négatives) identifiées sur le milieu naturel, la santé et le cadre de vie des habitants ; les mesures préconisées pour atténuer ces conséquences ; la prise en compte de l’environnement dans le projet du programme.

Mamoudzou, Labattoir, Bandrélé et Dembéni privées d’eau ce lundi

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La rentrée a été compliquée pour l’est de Mayotte. Ce lundi, l’alimentation en eau a été perturbée à Mamoudzou, dans les villages et quartiers de Cavani, M’tsapéré, Mandzarsoa, Ambassadeur, Doujani, PassamaïntyNgnambo-Titi, Convalescence, Cavani Sud, 100 Villas, Tamarin Bas et Haut, 10 Vat, Vétiver 1 et 2. Labattoir, Bandrélé et Dembéni ont aussi été privées d’eau, en milieu de matinée. D’après la société mahoraise des eaux (SMAE), ce problème est dû « aux multiples coupures d’électricité au niveau du réseau public, celles-ci affectent la production de l’usine de Bouyouni, ainsi que le fonctionnement des ouvrages desservant les réservoirs de tête ».

« Les niveaux d’eau étant très bas et insuffisant dans les réservoirs de tête, il est donc impératif de couper l’eau dans ses différents secteurs pour ranimer la distribution dès que possible », ajoute le délégataire du syndicat des Eaux de Mayotte (ex-Smeam). La remise en place du service est prévue pour ce mardi matin à 5h.

…et également le nord de Mayotte

La SMAE a dû interrompre, pour les mêmes raisons, l’alimentation en eau dans la commune de M’tsamboro et le village de M’tsangadoua (commune d’Acoua). Annoncée pour 18h, ce lundi soir, la coupure doit durer jusqu’à 5h, ce mardi matin. Elle doit permettre de remplir de nouveau le réservoir du col Handréma.

Le sol se dérobe sous les pieds des Pamandziens

A Pamandzi, une portion d’asphalte d’environ un mètre de diamètre a cédé au niveau du croisement entre la rue du Stade et la rue Baobab, dans le quartier de Bahoni, causant d’importants dégâts sur la chaussée. Selon les informations transmises par la mairie, la cause de l’effondrement serait une fuite de la canalisation d’eau qui a fragilisé le goudron. « On en a constaté plusieurs au cours des derniers mois », rapporte Mohamed Elamine, adjoint à la sécurité de la ville de Pamandzi. Le périmètre a été délimité par des barrières de sécurité pour empêcher tout incident.

Le cinéma Alpa Joe n’attend plus que le public Mahorais

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La salle de projection peut accueillir 276 spectateurs, dont huit personnes à mobilité réduite

Au cœur de Mamoudzou, le cinéma Alpa Joe rouvre ses portes, ce vendredi, après plusieurs années de travaux de rénovation. Sur place, ce lundi, les équipes de l’office culturel départemental apportent quelques touches finales pour ravir les premiers spectateurs. Visite guidée.

Toc, toc, toc… Une jeune femme frappe sur la grande porte vitrée qui donne sur le hall d’accueil fraîchement décoré du cinéma Alpa Joe. « C’est possible d’acheter des places pour vendredi ? », s’enquiert-elle. « Demain ! », répond le régisseur. « Revenez-ici, ou allez sur le site internet », préconise-t-il. « Les gens s’impatientent ! », remarque son collègue en souriant. Au cinéma Alpa Joe, l’équipe de l’office culturel départemental (OCD) s’active pour garantir aux spectateurs une expérience cinématographique de qualité lors de la réouverture de l’établissement, prévue ce vendredi à 11h30. En 2017, le cinéma a dû fermer ses portes en raison de l’usure du matériel de projection et de sonorisation ainsi que de l’insalubrité du bâtiment. Depuis, des travaux de rénovation ont été entrepris pour offrir aux spectateurs un lieu confortable et moderne. Si la lenteur des marché publics et la pandémie de Covid-19 ont retardé sa réouverture, le cinéma Alpa Joe est enfin prêt à accueillir le public avec une programmation diversifiée et des installations modernisées.

Les 268 fauteuils remplacés

« On a tout refait », raconte Faissoil Abdourahamane, le responsable de la cabine de projection, en nous faisant la visite. Les murs, les moquettes, la climatisation et les 268 fauteuils de la salle ont été remplacés, tandis que l’écran de projection a été changé. « Celui qui était là avait pris beaucoup de poussière. Il faut savoir qu’on ne peut ni laver ni nettoyer les toiles.» Le dispositif de sonorisation est lui aussi flambant neuf. « On n’est pas encore sur du Dolby Atmos, mais c’est dans les projets ! », assure le responsable. En régie, « plus aucun risque de retard de livraison des films ! », argue Faissoil Abdourahamane. « Les films ne sont plus envoyés par la poste sur des disques durs, mais directement par téléchargement », informe-t-il. Pour vendredi, rassurez-vous : les 300 gigaoctets d’« Avatar 2 : la voie de l’eau » (l’équivalent de cinq jours de téléchargement) sont déjà dans les serveurs du cinéma, et connectés au projecteur « complètement reconditionné ».   « Quatre à cinq films différents » pourront être à l’affiche sur une même semaine d’exploitation, assure Katty Abdou, l’adjointe de l’OCD chargée de la communication, à raison de trois séances quotidiennes.

Dans le hall d’accueil, tapissé de rouge façon « festival de Cannes », les équipes techniques fignolent la décoration. Dans quelques jours, les spectateurs pourront y acheter leurs billets – pour un tarif compris entre cinq et huit euros – et quelques friandises avant de pénétrer dans la salle de projection pour visionner le nouveau blockbuster signé James Cameron. Attention, « on aura sans doute tout vendu à  l’avance ! », prévient le régisseur.

 

Des portes ouvertes prévues en amont du film

A 9h30, ce vendredi, un café d’accueil et des portes ouvertes du cinéma auront lieu jusqu’à 10h45.

Au programme du reste de la semaine :

Vendredi 13 janvier

  • 11h00 : Avatar 2 : la voie de l’eau (3D)
  • 15h30 : Le Chat Potté 2 : la dernière quête
  • 19h00 : Avatar 2 : la voie de l’eau (3D)

Samedi 14 janvier

  • 10h00 : Le Chat Potté 2 : la dernière quête
  • 14h00 : Avatar 2 : la voie de l’eau (3D)
  • 19h00 : Avatar 2 : la voie de l’eau (3D)

Dimanche 15 janvier

  • 10h00 : Le Chat Potté 2 : la dernière quête
  • 14h00 : Avatar 2 : la voie de l’eau (3D)
  • 19h00 : Avatar 2 : la voie de l’eau (3D)

Billets à acheter sur place, ou sur internet (cinealpajoe.yt), à partir du 10 janvier.

 

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Jacques Mikulovic : « Il y a une réelle volonté d’essayer de bien faire »

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Agé de 54 ans, Jacques Mikulovic (à gauche) est devenu recteur de Mayotte en ce mois de janvier. Il remplace Gilles Halbout, devenu recteur de l’académie Orléans-Tours.

Gilles Halbout parti, Jacques Mikulovic est devenu le recteur de l’académie de Mayotte. Ce lundi 9 janvier, le haut fonctionnaire a fait sa première rentrée sur le territoire en visitant l’école élémentaire K17, à Kawéni. L’après-midi, il était au lycée de Chirongui.

Flash Infos : Les Mahorais ne vous connaissent pas encore. Pouvez-vous nous dire quel a été votre parcours ?

Jacques Mikulovic : Je suis professeur des universités. J’ai un parcours varié. J’ai dirigé une université dans le nord de la France. J’ai travaillé en collectivité territoriale, j’ai dirigé l’Inspé (Institut national supérieur du professorat et de l’éducation) de l’académie de Bordeaux et plus récemment l’INSHEA (Institut national supérieur de formation et de recherche pour l’éducation des jeunes handicapés et les enseignements adaptés). Mon métier de base reste enseignant chercheur. Je travaille sur les problématiques d’éducation inclusive. Auparavant, j’ai été un prof d’éducation physique et sportive qui a suivi un cursus doctoral dans la recherche sur les problématiques éducatives.

F.I. : Connaissiez-vous le territoire avant votre prise de fonctions ?

J.M. : C’est prétentieux de dire que je le connaissais. Depuis six mois, je suis en échanges réguliers avec un certain nombre d’interlocuteurs mahorais. C’est vraiment un grand intérêt de voir cette hétérogénéité. Je pense que ce territoire mérite qu’on parle en bien de lui. Il a tous les atouts pour cela.

F.I. : Le rectorat a son importance à Mayotte au vu du nombre d’élèves et des besoins en écoles. Est-ce que vous avez conscience de l’ampleur de la tâche ?

J.M. : Oui, ce volume d’élèves doit être considéré comme un atout pour Mayotte. Cependant, ça sera un atout qui prendra des plis, si vous connaissez le tarot, si nous réussissons justement à prendre en charge tous ces jeunes par la formation, par l’éducation. Et si l’activité du rectorat est importante, elle doit se combiner avec d’autres acteurs. Le temps éducatif n’est pas exclusif à l’Éducation nationale. On doit davantage travailler de concert avec les collectivités territoriales, les parents, les associations. J’ai pu constater, sur le peu de temps que je suis ici, les nombreuses initiatives qui sont prises. Il y a une véritable volonté de tous les acteurs d’essayer de bien faire. C’est vrai que le volume rend les choses plus difficiles. Mais en même temps, c’est un défi intéressant à relever, qui doit pouvoir faire du modèle éducatif mahorais un modèle pour la métropole, justement dans cette articulation avec l’ensemble des acteurs.

F.I. : A quoi ressemblent les premières semaines d’un recteur ?

J.M. : Pour l’instant, c’est une première semaine. Je ne sais pas si c’est une semaine type. J’ai pu aller sur le terrain chaque jour. La semaine dernière, j’ai pu voir des écoles qui faisaient de l’école ouverte. Ça montre l’énergie et la volonté des équipes éducatives, d’où qu’elles viennent, associations, enseignants, chefs d’établissement. Ces innovations pédagogiques vont aider à répondre à tous ces enjeux. Le but est maintenant de savoir comment toutes ces petits activités, souvent très hétérogènes, ont en fait un tout au service d’un maximum de jeunes.

F.I. : Mayotte connaît un nouveau record de naissances (10.795). Accueillir à l’école tous ces enfants sera donc l’un de vos prochains défis à relever.

J.M. : Bien sûr. C’est vrai que ce sont des volumes importants. L’avenir de chacun de nous dépend de notre jeunesse. Cela veut dire qu’avec beaucoup de jeunesse, c’est un grand avenir qui doit se dessiner et c’est à nous de le construire.

Face à l’insécurité, ils ont décidé de fermer

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Les portes de l’établissement « L’Effet Mer » sont closes.

Les affrontements entre bandes rivales sont courants sur l’île aux parfums. Ce fléau touche presque tous les villages de Mayotte et peut impacter le bon fonctionnement de certains établissements, à l’image de l’Effet Mer, ce restaurant situé dans les hauteurs du village de Passamaïnty. Depuis quelques jours, les portes sont closes et ne réouvriront pas. Contactée par téléphone, la co-gérante nous raconte les problèmes auxquelles elle a été confrontée.

Les gérants de cet établissement, qui l’ont repris en 2020, avaient l’habitude d’organiser des événements et de proposer des menus variés, inspirés en tout ou partie des traditions culinaires mahoraises. Réceptions pour des mariages, des anniversaires, organisation de fêtes, il n’en ait plus rien depuis la fin d’année. Force est de constater que l’insécurité et les affrontements ont pris le dessus sur l’activité, conduisant à une réduction des réservations et des clients de moins en moins présents.

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La vue depuis les hauteurs de la colline, où est installé l’établissement.

Une augmentation des violences marquée

Depuis plusieurs mois, les affrontements se sont multipliés dans cette zone de Passamaïnty, et qui a amené une atmosphère générale devenue irrespirable. C’est en juillet 2022, que le phénomène s’est amplifié. « C’est devenu une zone de non-droit », constate Faïma Zidini, la co-gérante. Un contexte de vie qui s’est dégradé au fur et à mesure avec des émeutes qui pouvaient avoir lieu à tout moment du jour et de la nuit. Le restaurant est installé en hauteur sur la colline, l’accès en était devenu compliqué dû à la présence de jeunes qui « s’amusaient, se lançaient des défis entre eux ». Dans les pires jours, les gérants ont pu recevoir des bombes lacrymogènes dans la cour du restaurant. Quotidiennement, « on pouvait les apercevoir créer leurs cailloux », confie la responsable.

Faire le choix de tout arrêter

Face à cette augmentation de l’insécurité et des confrontations, les dirigeants ont donc pris la décision d’arrêter leur activité et de quitter les lieux. Cette volonté, après plus de deux ans d’ouverture, conduit à une perte de tout leur investissement, représentant 130.000 euros, ainsi qu’à un remerciement des salariés. Malgré cet épisode malheureux, ils partent « enrichis de cette expérience, qui a tout de même été très positive ». Cet établissement était leur premier restaurant. « Nos clients nous rendaient bien notre investissement avec des retours positifs. Malheureusement, nous n’avons pas pu dire au revoir de la façon dont on le souhaitait, faute au climat ambiant du quartier », regrette Faïma Zidini. Pour les gérants, c’était réellement un chapitre « Effet Mer ».

Douze Mahorais tissent des liens avec leurs voisins tanzaniens

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Les jeunes Mahorais et Tanzaniens réunis tous ensemble.

Le 20 décembre, douze jeunes Mahorais du programme Mobilité et Échange solidaires Inter-villageois de Mayotte (Mesim) se sont envolé en Tanzanie dans le cadre du Fonjep (Fonds de coopération de la jeunesse et de l’éducation populaire) Solidarité internationale. Ce voyage culturel et éducatif a pour but de nouer des liens avec les Tanzaniens.

De l’autre côté du canal de Mozambique, il existe des cultures proches de Mayotte et qui peuvent nourrir de nouvelles opportunités. C’est le cas avec Mesim, un dispositif consistant à réunir plusieurs jeunes de différents villages de Mayotte pour qu’ils apprennent à mieux se connaître et découvrir un environnement extérieur à ce qu’ils connaissent. Cette ouverture passe par une mobilité́ à l’échelle nationale et Internationale. Selon Zabourada Madi, chargée de mission au sein de Mayotte Entraide Étudiants, ce projet existe depuis l’année 2021, mais « il s’agit de la première fois qu’ils partent à l’international ». En plus d’avoir organisé de nombreux échanges inter-villageois sur le département, l’association a souhaité « les faire rencontrer avec d’autres jeunes de Tanzanie pour cultiver leur sens de solidarité́ et engagement à l’international », explique-t-elle. Elle désire par ailleurs poursuivre son action autour d’autres pays et régions près du plus jeune département français, notamment à Madagascar, Mozambique, Kenya.

« Nous avons appris à aider les personnes dans le besoin »

La Tanzanie, la toute première destination choisie, possède d’énormes points communs avec leur territoire, particulièrement sur le plan gastronomique et linguistique. Au cours de leur séjour, tous ensemble, les jeunes ont réalisé́ de multitudes activités. En allant à la découverte du pays de leurs hôtes, de certaines villes, de son histoire et de son évolution. Ils ont également effectué une visite culturelle aux musées de Makumbusho et de Dar Es Salam. Et afin de vivre le quotidien et découvrir le mode de vie des Tanzaniens, ils ont passé un week-end chez des familles tanzaniennes pour vivre leur quotidien et découvrir leur mode de vie. Par ailleurs, ils ont eu à vivre un engagement citoyen en allant dans un orphelinat à Chanika. « Ce fut un moment d’émotions », rajoute la chargée de mission. « Nous avons appris collectivement à aider les personnes dans le besoin, l’esprit de travail d’équipe entre nous les jeunes, la solidarité entre nos communautés et la vie quotidienne en Tanzanie », explique Aboubakar, un jeune de Tanzanie faisant partie de la délégation. Non seulement, durant leur voyage, les aventuriers ont effectué des activités culturelles, mais ils ont aussi eu la chance de s’aventurer dans le milieu éducatif en se rendant au sein de la plus grande université

du pays, celle de Dar Es Salam. Cela a permis de nouer un partenariat et l’université est prête à accueillir des Mahorais, que ce soit dans le cadre d’un semestre ou stage. Après avoir échangé avec le responsable des affaires de l’établissement, d’après Zabourada Madi, « trois de nos jeunes étudiants présents ont vu qu’ils avaient la possibilité́ de continuer leur cursus dans le pays. Ils vont étudie cette possibilité́ en lien avec nous ». Grâce ce voyage, les voyageurs mahorais ne partiront pas les mains vides. Celui-ci leur a permis « d’augmenter leurs compétences et leurs connaissances qu’ils peuvent utiliser comme une opportunité lorsqu’ils rentrent chez eux », estime Jessica Romain, une autre membre du groupe qui est originaire de la Tanzanie.

Un échange qui ne s’arrête pas là

Un voyage très enrichissant pour l’ensemble de ces jeunes à l’exemple de Binti, originaire du village de M’tsahara, dans le nord de Mayotte. « Cela m’a permis personnellement de pratiquer et améliorer mon anglais, nous avons su cohabiter avec des personnes avec lesquelles on n’a pas forcément la même culture, les mêmes religion ou habitudes », résume-t-elle. Tous voudraient continuer à entretenir ce lien qu’ils ont tissé en développant ces échanges et en communiquant davantage. « Cette année, ils sont venus chez nous. Puis l’année prochaine, nous souhaitons venir à Mayotte », rajoute Jessica Romain.

Le lien a d’ailleurs peu de chances de se couper. Tanzaniens et Mahorais communiquent depuis plusieurs mois via le réseau social WhatsApp, avant même le

Une enveloppe de 35.000 euros pour ce projet

Pour réaliser ce voyage, plus de 35.000 euros ont été mis à disposition pour financer et couvrir l’ensemble des frais, tel l’hébergement, la restauration, les déplacements, etc. Cette action n’aurait pas vu le jour sans le soutien de ces divers partenaires, à savoir le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères au travers du Fonjep Solidarité Internationale, la Drajes (délégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports) de Mayotte, le service politique de la ville de Koungou et celui de Bandraboua, le Medef (Mouvement des entreprises de France) de Mayotte et l’atelier-ATU.

Safina Soula, présidente du collectif des citoyens de Mayotte 2018

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Retrouvez l’intégralité du classement des trente personnalités les plus influentes de Mayotte dans le Mayotte Hebdo n°1026, à paraître ce vendredi 13 janvier. Aujourd’hui, à la trentième place, Safina Soula, la présidente du collectif des citoyens de Mayotte 2018.

Elle est l’une des figures emblématiques de la mobilisation qui a paralysé Mayotte en 2018. Safina Soula est la présidente du collectif des citoyens de Mayotte 2018, un groupe qui dénonce depuis bientôt cinq ans les failles du 101ème département de France. Immigration, insécurité, éducation, vie chère… Il faut désormais composer avec Safina Soula lorsque les institutions abordent tous ces sujets. Cette femme leader a porté la voix des Mahorais et Mahoraises et a su se faire entendre. Les membres de son collectif et elle-même sont d’ailleurs souvent présents autour des tables de négociations avec les élus et les représentants du gouvernement. Dernier exemple en date, elle a été reçue par le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, lors de sa dernière visite à Mayotte, en ce début d’année. L’occasion pour cette représentante de la société civile mahoraise de rappeler les conditions de vie de la population de l’île, rythmée par la peur de se faire agresser et une vie de plus en plus chère.

Safina Soula ne craint pas d’aller au front, quitte à sacrifier sa vie privée car selon elle, la cause mahoraise est plus importante. Elle est parfois pointée du doigt par des associations humanitaires pour ses prises de position jugées dures, voire xénophobes pour certains. Mais elle se défend et estime porter seulement les intérêts de son île. Elle souhaite s’inscrire dans la lignée des femmes qui ont défendu Mayotte envers et contre tous, telles que Zena M’déré, Zakia Madi ou encore Boueni M’titi, pour ne citer qu’elles. Une chose est sûre, le combat ne fait que commencer pour Safina Soula, et elle le mènera quoi qu’il en coûte.

Un appel à l’organisation pour la 17ᵉ édition de la fête de la Nature

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Chaque année, à la quatrième semaine du mois de mai, partout en France, a lieu la fête de la Nature. La nouvelle édition aura lieu du 24 au 29 mai 2023. Pour cette dix-septième édition, un appel à l’organisation est lancé en métropole et notamment dans l’Outre-mer. Afin de prendre part à l’événement, les acteurs ultramarins ont jusqu’au 17 mai compris pour déposer leur candidature en proposant un projet en lien avec la nature et obtenir leur label national. Pour rappel, l’année dernière, 32 acteurs ont participé à cet événement pour partager « leurs connaissances sur la nature à travers 171 animations sur 54 lieux dans l’outre-mer ». Pour obtenir le label national de la « fête de la Nature », les participants doivent apporter plus de connaissances à la population concernant la nature et la protection de la biodiversité́. Le projet doit impérativement se dérouler en extérieur, au contact direct de la nature, ainsi que pendant la semaine de l’événement. Par ailleurs, il doit être gratuit, ouvert à tous et prendre l’aspect le plus convivial et festif possible. Les personnes désireuses doivent faire la demande de labellisation s’effectue en ligne sur fetedelanature.com

Kamel Zoubert remporte le 200m du meeting des Volcans

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kamel-zoubert-remporte-le-200m-du-meeting-des-volcansLa saison 2023 du sprinteur mahorais Kamel Zoubert démarre sur les chapeaux de roues. L’athlète de Koungou, entraîné par Sébastien Synave (Racing club de Mamoudzou), a pris la première place du 200 mètres au meeting d’Aubière (Puy-de-Dôme), ce samedi 7 janvier. Alors qu’il est peu habitué à courir en salle, surtout sur cette distance, il a signé un chrono de 21’’46, soit pour l’instant le meilleur chrono français chez les espoirs. De bonne augure à un mois des championnats de France en salle, les 11 et 12 février, à Miramas (Bouches-du-Rhône).

Sur 60m, il s’est illustré en terminant premier de sa série, puis à la troisième place en finale (6’’87) à un centième de seconde du deuxième. Il n’a pas amélioré son record en salle sur cette distance, puisqu’il avait réussi, l’an dernier, à Labattoir, un temps de 6’’6. Concernant les autres sprinteurs mahorais présents à Aubière, Soyifidine Saïd a également bien démarré sa saison en salle grâce au huitième chrono (22’’) du 200m.

Covid-19 : très peu de cas détectés sur l’île

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Après une importante montée du nombre de cas en décembre, le coronavirus a considérablement faibli à Mayotte. Le dernier bulletin d’information de l’Agence régionale de Santé, ce vendredi, fait état de neuf cas détectés au cours de la semaine du 26 décembre au 1 janvier 2023, soit un taux d’incidence de trois cas pour 100.000 habitants. Pour cette rentrée, l’ARS incite quand même à la vigilance, à la fois pour éviter une reprise du Covid-19, mais également en ce qui concerne « la grippe et de la bronchiolite qui circulent activement sur le territoire ».

« Il est donc essentiel de continuer à se laver les mains régulièrement à l’eau et au savon, porter un masque en présence de personnes vulnérables et se faire tester au moindre doute », rappelle l’agence.

Pour l’Insee, son estimation de 300.000 habitants à Mayotte est juste

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300.000 habitants à Mayotte au 1er janvier 2022. Dans un article de blog publié ce jeudi 5 janvier, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) défend son chiffre, remis en cause par certains, en explicitant sa démarche de recensement. Comme dans notre article du 24 novembre 2022, l’Insee La Réunion-Mayotte détaille ainsi sa méthode d’étude des importations de denrées alimentaires, et indique comment une hypothèse selon laquelle il y aurait – par exemple – 400.000 habitants à Mayotte entraînerait un scénario peu crédible de baisse constante de la consommation alimentaire individuelle à Mayotte depuis 2008.

L’institut réfute également la rumeur de la non-comptabilisation des personnes en situation irrégulière. « La confusion vient sans doute d’un problème de vocabulaire : il est vrai que, chaque fin d’année, l’institut publie la population légale. Mais ce terme n’a pas de rapport avec la situation des personnes recensées. Il signifie simplement qu’il s’agit des chiffres authentifiés par décret de la Première ministre, qui font foi pour l’application des textes législatifs et réglementaires », renseigne l’article, qui précise bien que l’enquête est exhaustive, et que « l’ensemble de la population résidente […] est dénombrée dans le cadre du recensement, quels que soient son statut ou sa nationalité ». L’article est consultable dans son intégralité via le lien suivant : blog.insee.fr/mayotte-recensement-adapte-a-population-hors-norme/

Un transformateur incendié sur fond de conflit social à Mayotte

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Le feu a détruit le transformateur, vers 0h30, entrainant une coupure dans tout le sud de Mayotte.

Alors que les actes de sabotage font figure de point de rupture entre la direction d’Électricité de Mayotte et les grévistes (voir encadré), un autre a été commis dans la nuit du vendredi 6 au samedi 7 janvier, à proximité de Tahiti plage, sur la commune de Sada. Un poste de distribution a été volontairement incendié, coupant le courant dans tout le sud de l’île.

« J’ai compris qu’il n’y avait plus d’électricité quand mon petit garçon est venu me dire : « Papa, j’ai peur du noir ». » Les riverains de Tahiti plage et des quartiers alentours sont dépités. Au milieu de la nuit de vendredi à samedi, vers 0h30, un transformateur d’Électricité de Mayotte a été incendié. Et pas n’importe lequel. En effet, situé à 200m du poste source, il est le premier sur le réseau électrique du sud de Mayotte. L’arrêt du courant sur l’installation a donc entraîné donc une panne sur tout le sud. Si les autres secteurs ont pu avoir le courant rétabli dans la nuit, les habitations et restaurants près de l’incendie ont été privés d’électricité une bonne partie de la journée de samedi. Une galère de plus dans ce quartier qui n’a jamais été relié au réseau d’eau (les habitants sont raccordés aux rivières voisines). « J’en ai entendu un grand boom », confirme une habitante. Entièrement calciné, l’équipement a été la cible d’une action volontaire. La serrure a été démontée, la trace d’une chaussure juste au-dessus montre que la personne a forcé pour l’arracher, et un objet en feu a été, semble-t-il, jeté à l’intérieur. En plein conflit social chez EDM, les suspicions se portent sur les grévistes. « Je comprends les revendications des salariés. Mais je ne comprends pas pourquoi ils détruisent leur outil de travail », constate un des riverains qui a bloqué quelques instants la route pour demander le retour de l’électricité. « On a vu cinq ou six voitures de gendarmerie pour dix personnes », raconte-il en rigolant.

Une réparation estimée à 112.000 euros

Sur le bord de la route, il suit avec les autres le chantier de la Sogea, samedi après-midi. Pour un retour rapide du courant, les câbles ont été coupés du transformateur et raccordés entre eux. Ainsi, le courant passe directement en attendant que le transformateur soit réparé plus tard. Ce qui ne devrait pas être pour la semaine prochaine. « On ne va pas réparer et risquer d’avoir de nouvelles dégradations », confirme le directeur Claude Hartmann, qui veille la nuit comme les cadres de la société sur les sites les plus sensibles. Pour lui, c’est clair, l’acte est intentionnel après des négociations toujours aussi houleuses (voir ci-dessous). Venu sur place, il constate de lui-même les dégâts. Selon lui, le remplacement du transformateur va coûter 112.000 euros à l’entreprise. Plus tôt dans la matinée, les gendarmes sont venus faire des constatations. Une énième intervention des forces de l’ordre que le directeur d’EDM espère voir aboutir enfin à quelque chose.

« Je n’ai aucune nouvelle de garde à vue. Ce n’est pas faute d’avoir fourni les heures, les dates de signalement, les preuves », déplore-t-il.

Les sanctions disciplinaires, le point bloquant

Le directeur d’EDM confirme que les négociations ont failli aboutir avec l’intersyndicale CGT-FO, ce vendredi. Après cinq heures de discussions, il ne restait qu’un seul point à aborder, l’abandon des suites disciplinaires après les dégradations de ces dernières semaines. Chez EDM, il s’agit d’un point qui figurait d’habitude dans chaque protocole de sortie. « Jamais de la vie », répond Claude Hartman qui estime que les sabotages ont été trop loin. « Cinq ou six plaintes, parfois groupées » ont été d’ailleurs déposées auprès de la gendarmerie ou au commissariat de police. Outre l’arrêt volontaire de la centrale de Longoni, le 30 décembre, des interrupteurs actionnés, la tentative d’incendie d’un transformateur à Dzoumogné et celui de Tahiti plage dans la nuit de vendredi à samedi, d’autres dégradations ont eu lieu sur l’installation électrique du siège de Kawéni. Ces dernières ont été faites à la vue de tous et en présence dans les locaux d’EDM d’un huissier. Cachés sous une bâche, une quinzaine de grévistes ont coupé l’alimentation, qui fonctionne depuis grâce à des groupes électrogènes. Clairement identifiée de fait, la bande pourrait faire l’objet de ces fameuses sanctions.

Natalité 2022 : c’est un nouveau record battu à Mayotte !

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La plus grande maternité de France a encore battu son record de nombre de naissances.

Le centre hospitalier de Mayotte (CHM) a enregistré 10.795 naissances dans ses services en 2022, un chiffre une nouvelle fois en progression puisque que le record l’année dernière était de 10.704.

L’année 2022 signe un nouveau record de naissances dans le département, puisque le centre hospitalier de Mayotte (CHM) a recensé 10.795 nouveau-nés dans ses services. C’est 91 de plus que l’année dernière – déjà inédite – et 1.650 de plus qu’en 2020, soit une augmentation de 18 % sur deux ans (voir graphique ci-contre). Avec cette moyenne de 29,6 naissances par jour, le CHM conforte son statut de première maternité d’Europe.

Notez bien que les chiffres avancés sont les naissances enregistrées par le CHM dans ses établissements de l’île. Ils diffèrent légèrement de ceux de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), qui lui recense annuellement « les naissances de bébés dont la mère est domiciliée à Mayotte ».

Entre 440.000 et 760.000 habitants d’ici 2050

La natalité alimente en grande partie l’explosion démographique observée sur l’île. L’Insee estime que 300.000 personnes résident aujourd’hui à Mayotte, mais table sur une population comprise entre 440.000 et 760.000 habitants pour 2050, selon les hypothèses sur les migrations. L’institut indique en effet que « les femmes natives de l’étranger résidant à Mayotte [ont] une fécondité bien plus élevée que les femmes natives de Mayotte ». Trois bébés sur quatre ont des parents étrangers, rapportait-on dans nos colonnes en novembre dernier.

Par ailleurs, cette année de naissances exceptionnelle mettra rapidement la pression sur le système éducatif : les bambins nés en 2022 entreront à l’école maternelle en 2025, puis à l’école élémentaire en 2028. Pour donner un ordre d’idée : 10.795 enfants représentent 439 classes de 25 élèves.

Petite-Terre : des denrées vendues un tiers du prix pour les plus démunis

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Dans un souci de respect et convivialité, les bénéficiaires sont accueillis chacun à leur tour, sur rendez-vous.

Depuis un mois, l’épicerie solidaire Le P’ti-Espoir à Labattoir vend des produits alimentaires et d’hygiène de première nécessité à prix réduits aux habitants les plus défavorisés de Petite-Terre. Comment cela fonctionne-t-il ? Qui peut y prétendre ? Nous nous sommes rendus sur place.

« 32 euros, s’il vous plaît ! » La cliente rassemble ses achats : un carton d’ailes de poulet, un sac de riz de vingt kilos, des briques de lait, de l’huile, des condiments… Dans n’importe quelle enseigne de l’île, la note aurait été bien plus salée ; mais à l’épicerie solidaire Le P’ti-Espoir de Labattoir, les articles sont vendus à un prix équivalent à 30% de la valeur réelle.

Dans le local d’une trentaine de mètres carrés planté en bordure de la route de Moya, les articles s’alignent sur les étagères. Denrées alimentaires, produits d’hygiène de première nécessité, fournitures scolaires… . « On reçoit en moyenne cinq personnes par jour, sur rendez-vous », renseigne Abasse Attoumani, le gestionnaire de l’épicerie. « Pour l’instant, on a 90 bénéficiaires, tous choisis par les assistants sociaux des centres communaux d’action sociale (CCAS), des unités territoriales d’action sociale (Utas), d’associations telles que Mlézi Maoré ou encore des établissements scolaires », indique-t-il, en précisant toutefois qu’il n’y a « pas de profil type. […] On accueille sans distinction des mères célibataires, des chômeurs, des retraités ou des étudiants. »

Chaque bénéficiaire est invité à l’épicerie une fois par mois. Panier moyen : 30 euros, ce qui représente 70 euros d’économie par rapport au tarif pratiqué dans les enseignes de grande distribution. L’accès à l’épicerie solidaire est fixé pour une durée de six mois, renouvelable après trois mois de carence et une ré-étude de la situation par l’organisme social compétent.

« Faire de l’épicerie un lieu de vie »

Ouverte il y a un mois suite à un appel à projets de l’Association nationale de développement des épiceries solidaires (Andes) et du conseil départemental, l’épicerie tire un premier bilan de son action. Ce jeudi matin, dans une petite pièce adjacente à la surface de vente, Cathy Champion, chargée de mission « stratégie pauvreté et aide alimentaire » à la direction de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (Deets), qui finance P’ti-Espoir à hauteur de 140.000 euros sur deux ans, s’entretient avec les équipes. Objectif : pérenniser l’action de l’épicerie.

« On veut faire de cette épicerie un lieu de vie », projette Faride Houmadi, chargé de mission bénévole au sein de l’association Petite-T’Espoir. Des ateliers sur la nutrition ou la gestion de budget sont organisés régulièrement. Le chargé de mission entrevoit même un élargissement de l’offre de services : soutien scolaire, cybercafé solidaire, vente de vêtements… Les projets sont nombreux ; la demande est là. « Soyez d’abord irréprochables sur ce pourquoi vous êtes financés », modère Cathy Champion, qui reconnaît qu’à la difficulté alimentaire s’en agrègent souvent d’autres : parentalité, accès au numérique, ou encore logement… « L’idée, c’est que les structures durent dans le temps. On a fragilisé beaucoup d’entre elles en leur donnant trop de choses à faire en même temps », explique-t-elle.

Quid du modèle économique ? « La différence avec la métropole, c’est que là-bas les stocks sont souvent issus de dons de la grande distribution. Ici, il ne faut pas trop compter dessus », explique Alain Andanson, consultant mandaté par le dispositif local d’accompagnement (DLA) pour suivre le projet P’ti-Espoir. En effet, les produits sont pour la plupart achetés en grande surface et revendus à perte. « On essaye de travailler au plus près des fournisseurs, mais on est en phase de démarrage », explique Faride Houmadi. « L’approvisionnement est le levier principal pour faire baisser les tarifs. Il faudrait peut-être adopter une démarche commune », préconise le consultant, en faisant référence aux quatre autres épiceries solidaires ayant vu le jour à Mayotte en 2022, dans le cadre du même appel à projets.

 

Comment bénéficier de l’épicerie solidaire ?

L’épicerie est ouverte aux personnes accompagnées par un travailleur social, aux chômeurs de longue durée, retraités, étudiants sans ressources surendettés, bénéficiaires des minimas sociaux ou personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté.

Il faut tout d’abord prendre contact avec l’assistant social de votre CCAS, de l’Utas ou de tout autre service social, qui évaluera votre situation.

Comores : deux journalistes français refoulés à la frontière

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Les deux reporters se présentant comme membres de la rédaction de France 2, avaient même obtenu un accord de principe pour interviewer le président, Azali Assoumani. Mais, sept heures après leur arrivée au port de Mutsamudu, ils ont été renvoyés à Mayotte pour n’avoir pas présenté des accréditations, des documents qu’ils auraient pourtant pu se procurer sur place.

Après des heures de tractations, les autorités comoriennes ont finalement décidé de ne pas laisser les journalistes de France 2 entrer sur le territoire. Arrivés au port de Mutsamudu, vers 15h, vendredi, Yvan Martinet et Olivier Gardette, ont été renvoyés par bateau à Mayotte le soir même sans qu’on leur notifie les motifs du refoulement. Les deux reporters étaient venus tourner des reportages sur l’ylang-ylang, très cultivé sur l’île d’Anjouan. Mais selon la version du gouvernement, l’équipe n’avait pas en sa possession des accréditations qui justifiaient l’objet de leur venue. C’est pour cette raison que le service d’immigration ne les a pas autorisés à sortir. Pourtant, les journalistes de la chaine France 2 avaient même eu l’aval pour interviewer le chef de l’État, Azali Assoumani. « C’est un accord de principe que nous donnons aux grands médias si le président est là », confirme-t-on du côté du service de communication de Beit-Salam. Aucune date de l’entretien en revanche n’avait été fixée. « Il fallait d’abord recevoir les sujets qui les intéressent », rappelle la présidence. Outre l’absence d’autorisations nécessaires, les reporters auraient menti sur les sujets de leurs reportages, à en croire le porte-parole du gouvernement, Houmedi Msaidie qui refuse l’usage du terme refoulement. « On leur a demandé de respecter le cadre légal », insiste-t-il, tout en reconnaissant que la raison de leur déplacement était camouflée.

Mensonge sur les reportages

On accuse Yvan Martinet et Olivier Gardette d’avoir caché leur intention de vouloir travailler aussi sur les traversées entre Anjouan et Mayotte. Ce qui a irrité les autorités comoriennes. Une version qui ne convainc pas du tout le guide local des journalistes. « Ils avaient un séjour de quatre jours et voulaient tourner sur lylang-ylang, en se plongeant sur toute la chaîne. Depuis les femmes qui collectent les fleurs jusquaux grands exportateurs, tout en montrant les déboisements et par ricochet les conséquences sur le climat. Moi, javais tout préparé et obtenu laccord de tous nos interlocuteurs même les distillateurs », assure Dhoul-Karnayne Abdouroihmane. Ce jeune travaille à la radio Domoni-Inter. C’est même le directeur général de cette station communautaire dont les employés comptaient profiter de la visite des confrères français pour bénéficier des formations sur les techniques de réalisation de reportage qui avait établi le contact avec les deux reporters de France 2. Selon nos informations, ces derniers envisageaient une fois sur place de traiter également un sujet un peu particulier, à savoir la vie des personnes transgenres dans un pays musulman comme les Comores. Mais aucun de ces reportages ne sera donc tourné puisqu’’ils ont été refoulés alors que le conseil national de la presse de l’audio-visuel (Cnpa), l’organe qui délivre les accréditations avait évoqué la possibilité de les régulariser le lendemain. Contactée, l’ambassade de France aux Comores a dit déplorer ce refoulement.

Accréditation du CNPA

La chancellerie a ajouté qu’elle avait recommandé préalablement aux journalistes français de se conformer aux exigences fixées par les autorités comoriennes. Selon l’article de 171 du code comorien de l’information en vigueur, seul le CNPA attribue au journaliste spécialement dépêché par son organe de presse pour effectuer un ou des reportages sur un événement une accréditation. « Quand on envoie un journaliste sur un terrain à l’étranger, le média demande laccréditation depuis le pays de départ. Elle peut être envoyée pour quil la présente à lentrée. Mais dans des circonstances particulières, on peut le lui remettre une fois sur place. Lorgane qui sen charge doit prévenir le journaliste pour éviter des problèmes. Car si par exemple les douanes ne sont pas informées, elles peuvent saisir le matériel du reporter. Ça na rien dextraordinaire », a expliqué un membre du CNPA. Autrement dit, rien n’interdit au reporter de solliciter l’autorisation sur place. Mais cette méthode ne passe pas aux Comores. En 2021, deux journalistes indépendants avaient été refoulés à l’aéroport, en novembre, alors qu’ils souhaitaient couvrir la manifestation du mouvement Mabedja. La police de l’air et des frontières (Paf) les ont expulsés et embarqués sur un vol d’Ethiopian Airlines, direction Addis-Abeba. Le motif est toujours le même : ils n’auraient pas présenté les documents du CNPA. Un argument qui peine à convaincre les hommes des médias.

 

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes