Parc naturel marin : « les ambassadeurs sont des sentinelles »

Le Parc naturel marin de Mayotte vient de clore les appels à projets « les Ambassadeurs du lagon ». Le projet permet au Parc Marin d’intensifier la protection du lagon et de faire participer les citoyens dans cette démarche. Il ne cesse d’augmenter en nombre de participants, de projets et de budget à chaque édition.

A l’heure où le Parc naturel marin de Mayotte clôture sa quatrième édition de l’appel à projet « Ambassadeurs du lagon », il espère trouver ces citoyens mahorais qui l’aideront à protéger l’un des plus beaux lagons du monde. « On les appelle les ambassadeurs parce qu’ils font de la sensibilisation au plus près des habitants », déclare Apolline Abauzit, chargée de mission mobilisation citoyenne et appui aux acteurs du Parc. Voie-clé pour la protection de l’écosystème mahorais, les ambassadeurs ont cette proximité avec les populations, là où l’institution possède une vraie force de frappe en termes de communication. « Ils ont un canal de communication fin auprès des habitants puisqu’ils vivent avec », admet la chargée de mission. « Les ambassadeurs sont des sentinelles. Les espèces sentinelles sont les espèces du lagon qui nous donne une idée de l’état de santé du lagon et ses écosystèmes », poursuit-elle, comptant sur eux pour « mettre en œuvre des actions adaptées ».

L’objectif de ses ambassadeurs est aussi de démultiplier les actions. « Les équipes du Parc naturel marin de Mayotte sont d’un nombre fini, mais nous avons une si grande surface à couvrir que nous ne pouvons pas tout gérer. On a besoin de ces projets complémentaires venus d’associations et de collectivités », fait observer Apolline. Ils permettent de diversifier les actions et donnent une dimension plus citoyenne à la protection du lagon.

Ils auront dorénavant une nouvelle mission en créant un réseau, car le Parc naturel marin de Mayotte encourage les partenariats entre les structures de l’île. « Nous voyons des idées super dans les appels à projets, mais pas diffusées au large public. On veut donc faire un réseau avec ses ambassadeurs, qu’ils puissent échanger et intégrer les idées des autres dans leurs démarches pour mener une action plus complète. »

Sélection et lauréats

Les critères de sélection s‘affinent à chaque édition. Ceux de bases sont de proposer une idée de mise en œuvre de sensibilisation, d’une évolution pratique pour quelque chose qui heurte la biodiversité, ou d’évolution de connaissances. Le comité de sélection des projets privilégie les démarches de mobilisation citoyenne. Si les citoyens ne sont pas impliqués, la proposition n’a presque aucune chance d’être financé. Le Parc favorise désormais les projets de réduction des menaces au lieu de ceux qui la compensent. « Nous voulons protéger ce qui est existant au lieu de remplacer la biodiversité abîmée », prévient la chargée de mission du Parc. Et trouver ces ambassadeurs n’est pas mission impossible. Seize lauréats ont été nommés au cours de ses quatre éditions dont deux structures qui ont été deux fois lauréates. Signe de bon augure, le nombre d’idées dans l’appel à projets ne cesse d’augmenter au fil des éditions.

« Entre 2019 et 2021, le nombre de projets a plus que doublé », assure Apolline Abauzit.

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