Faute de pluies suffisantes, les deux tours d’eau par semaine sont maintenus

Le comité de suivi de la ressource en eau à Mayotte (Météo-France, le syndicat Les eaux de Mayotte, SMAE, DEALM, ARS, préfecture de Mayotte) a décidé que les tours d’eau hebdomadaire vont perdurer. L’an dernier, à la mi-février, l’île était passée à un tour d’eau par semaine. Un malheur n’arrivant jamais seul, les fortes pluies d’hier entraînent une coupure imprévue sur une bonne partie de Mamoudzou, ce samedi 18 février (voir encadré).

« La ressource en eau à Mayotte est très faible. Les pluies tombées jusqu’à ce jour sont insuffisantes. Il a plu 40 % de moins qu’une année normale à la fin du mois de janvier à Dzoumogné et à Combani, là où se trouvent les retenues d’eau », s’alarme la préfecture de Mayotte, dans un communiqué transmis ce vendredi 17 février. Selon les relevés, il n’y a pas eu un tel déficit pluviométrique depuis 1997, entre les mois d’octobre et février. La situation est pire qu’en 2017, année pourtant compliquée en termes de ressource. Les habitants de Mayotte ne connaîtront pas un passage à un tour d’eau par semaine, comme cela a été le cas à la mi-février 2022 (en 2021, il n’y avait plus de coupure dès la mi-janvier). Quelques semaines plus tard, les robinets avaient pu être réouverts totalement. Cette fois-ci, le comité de suivi de la ressource en eau, composé de Météo-France, le syndicat Les eaux de Mayotte, la SMAE, la DEALM, l’ARS et la préfecture de Mayotte, a préféré maintenir « unanimement » les deux tours hebdomadaires.

Des retenues entre 25% et 30% remplies

La saison des pluies n’est pas encore terminée, mais le communiqué rappelle que les niveaux des deux retenues collinaires, à Combani et Dzoumogné, sont bas.  La première était remplie entre 25 et 30 % seulement à la mi-février, contre presque 75 % à la même période en 2022. Celle de Dzoumogné est à 25% en ce moment, c’était 45% en 2022.

Le cumul des précipitations à Dzoumogné et Combani montre un important déficit de pluies en ce début d’année 2023.

Pour ce qui est de la troisième source principale d’eau potable de l’île, l’usine de dessalement d’eau de mer de Petite-Terre, elle ne produit pas toujours pas au rendement prévu (4.700 m3). La SMAE, filiale de Vinci et délégataire du syndicat Les eaux de Mayotte, a d’ailleurs jusqu’à la fin de cette année 2023 pour remédier à ce problème.

Les pluies fortes entraînent une coupure à Mamoudzou

C’est le paradoxe. Il n’y a pas assez d’eau pour remplir les retenues et quand il pleut, les usines de potabilisation ne peuvent pas fonctionner correctement. Dans le village de Mamoudzou et à Cavani, une coupure d’eau est en cours depuis 10h30 et jusqu’à 18h, ce samedi 18 février. Celle-ci a été étendue à M’tsapéré, Ambassadeur, Mandzarsoa, Passamaïnty, Doujani et Labattoir (la coupure y est prolongée par le tour d’eau habituel jusqu’à 5h, demain matin). Un communiqué envoyé, ce matin, par la Société mahoraise des eaux (SMAE), indique que la coupure doit permettre de remplir les réservoirs. « La production de l’usine de Mamoudzou est perturbée par la mauvaise qualité d’eau brute (forte turbidité) provoquée par les pluies d’hier. Pour information, la production de cette usine dépend fortement de la qualité d’eau des rivières qui l’alimentent et qui se trouvent trop chargées de sédiments provenant de ruissellements », décrit la SMAE.

 

Romain Guille est un journaliste avec plus de 10 ans d'expérience dans le domaine, ayant travaillé pour plusieurs publications en France métropolitaine et à Mayotte comme L'Observateur, Mayotte Hebdo et Flash Infos, où il a acquis une expertise dans la production de contenu engageant et informatif pour une variété de publics.

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