Crise de l’eau : Une distribution d’eau potable aléatoire en Petite-Terre

De l’eau potable qui coule au robinet en dehors du planning annoncé et qui se raréfie de façon imprévue ensuite. Les usagers de Petite-Terre ont connu un week-end compliqué en raison du niveau très bas du réservoir de Pamandzi. La Société mahoraise des eaux (SMAE) n’a pas souhaité répondre à nos questions.

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Le 8 décembre 2023, la direction de la SMAE expliquait à Élisabeth Borne, l’ex-Première ministre, que tous les quartiers de la Petite-Terre avaient désormais accès à l’eau potable.

Des usagers de la Société mahoraise des eaux (SMAE) en Petite-Terre haussent le ton et dénoncent le rythme de la distribution d’eau potable dans les communes de Dzaoudzi-Labattoir et Pamandzi. Ils disent ne rien comprendre au régime qui leur est affligé actuellement, sans qu’aucune communication leur soit préalablement destinée. « C’est vraiment du n’importe quoi ! Ces gens-là (les responsables de la Mahoraise des Eaux) méritent vraiment une cascade de plaintes au tribunal », dégaine Jean-Jacques, un habitant de Petite-Terre joint au téléphone aux premières heures de cette matinée de lundi. Objet de son courroux, l’interruption soudaine de la distribution d’eau à 7 heures, alors qu’elle coulait encore deux heures plutôt, à 5 heures, au moment où il allait démarrer son jogging matinal. Pas une seule goutte du précieux liquide alors qu’il doit se doucher pour aller au travail.

Ces jours-ci, des usagers de la SMAE en colère comme Jean-Jacques se comptent par centaines pour ne pas dire des milliers. Et pour cause, « il y a à peine quelques semaines, la Première Ministre Élisabeth Borne nous disait que tout allait s’arranger, que la situation allait revenir à la normale et que l’usine de dessalement de Pamandzi refonctionnait à plein régime. Mais en fait, c’est encore pire ».

Toujours des problèmes de pression

L’incompréhension de ces usagers est d’autant plus grande qu’il pleut sans arrêt depuis des semaines, que l’usine de dessalement tourne (officiellement en tous les cas) au maximum de ses capacités, que les tours d’eau sont censés être ramenés maintenant à un jour sur deux. Sauf qu’à en croire ces usagers en colère, « entre les annonces officielles et la réalité des choses, le compte n’y est pas du tout ». Dans les faits, l’eau coule bien du robinet mais de manière complètement aléatoire. Elle arrive souvent à l’improviste, avec plusieurs heures de retard sur le planning annoncé, voire quelques fois en avance à l’insu de tous. La coupe est pleine, surtout pour les quartiers où la pression a souvent fait des siennes. A Labattoir par exemple, la SMAE a indiqué samedi par communiqué que « les points hauts du secteur surpressé en souffrance depuis cette nuit seront alimentés une fois que le réservoir de Pamandzi aura atteint un niveau correct ».

Or, il a été expliqué à la Première ministre, le 8 décembre, que le problème de pression à l’origine de la privation en eau de certains quartiers en relief comme Dziani et La Vigie ne se posait plus. Pour l’heure, le téléphone de la SMAE sonne dans le vide. Le directeur d’exploitation que nous avons réussi à joindre cet après-midi est hors territoire et dans l’incapacité de fournir quelques explications sur ce dysfonctionnement constaté dans le rythme de distribution de l’eau en Petite-Terre. Ses collègues en charge du réseau de Petite-Terre, dont les coordonnées ont pu être obtenues via le système D, n’ont pas répondu non plus malgré plusieurs tentatives, ce lundi.

Comme quoi, la parole aussi se tarit.

Les retenues collinaires à 30% et 65% de leurs capacités

Les pluies de ces dernières semaines ont augmenté de manière significative le niveau des retenues collinaires mahoraises. Ce vendredi, celle de Dzoumogné était à 65% de ses capacités, contre 30% pour Combani. Le captage dans les rivières, à Bouyouni par exemple, a permis de les remplir davantage.

Le remplissage des deux bassins ne signifie pas l’arrêt des coupures d’eau. Aujourd’hui, le rythme est une distribution d’eau potable un jour sur deux, de 16h à 18h, à l’interruption le lendemain, entre 14h et 16h. Cependant, l’enjeu est de consommer l’eau produite sans avoir à faire des prélèvements dans les retenues, ces dernières ayant davantage d’utilité pendant la saison sèche.

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