Accueil Blog Page 443

Découvrez “Binti la Bavarde” jusqu’au 18 novembre

-
decouvrez-binti-la-bavarde-jusquau-18-novembre

Mardi dernier avait lieu la première journée de spectacle de lecture contée et dessinée au pôle culturel de Chirongui. Un événement animé par Véronique Massenot et Sébastien Chebret, respectivement auteure et illustrateur de l’album jeunesse “Binti la Bavarde” qui doit se reproduire jusqu’au 18 novembre. Écrit et illustré sur le territoire, cet ouvrage a vu le jour grâce à l’agence régionale du livre et de la lecture de Mayotte (ARLL).

Marre de Petit Ours Brun et de l’Âne Trotro ? Ras-le-bol des histoires venues de métropole ? Alors “Binti la Bavarde” saura vous charmer. Ce personnage né sur l’île aux parfums et qui adore, comme son nom l’indique parler, a su attirer l’attention des petits mahorais présents au pôle culturel de Chirongui ce mardi. “Binti suscite un réel engouement auprès des enfants même s’ils ne connaissent pas le personnage”, se réjouit Corinne Vigneaux, chargée de projet éducatif artistique et culturel à l’agence régionale du livre et de la lecture de Mayotte. Jusqu’au 18 novembre, les auteurs de l’ouvrage sillonneront le territoire à la rencontre des petits et grands lecteurs au détour de spectacles de lecture contée et dessinée afin de promouvoir le cinquième art dans le 101ème département.

Une première réussie

Lorsque l’on demande à Corinne Vigneaux ce qu’elle a pensé de cette première demi-journée de spectacle, la chargée de projet éducatif artistique et culturel à l’ARLL ne tarit pas d’éloges. “J’adore l’univers de Véronique Massenot, sa douceur, sa générosité dans la lecture. Elle a transmis un réel message aux élèves des écoles primaires de Chirongui présents aujourd’hui [mardi 2 novembre]”, s’extasie-t-elle. Quant à l’illustrateur… “Il est talentueux et perfectionniste et lui aussi généreux dans sa prestation”, souligne-t-elle. Un événement sans fausse note donc, qui a passionné les enfants tout sourire lors des ateliers de dessin.

Des rencontres humaines et culturelles

Quoi de mieux pour comprendre une histoire que de se la faire raconter par son auteur ? Véronique Massenot, auteure d’une cinquantaine de livres, traduits en de nombreuses langues, assurera avec passion la lecture de son dernier album sur l’île aux parfums. Son objectif ? “Que mes histoires passent les frontières et touchent de jeunes lecteurs “d’ailleurs” me procure une très grande joie, car le voyage, et les rencontres qu’il permet de faire, est certainement l’une de mes passions les plus anciennes et les plus vivaces !”, évoque-t-telle. À ses côtés, Sébastien Chebret, illustrateur touche-à-tout témoigne de sa passion : “dessiner en voyageant”. Dans l’illustration, il aime varier les techniques, mais aussi les supports. Aquarelle, gouache, acrylique, dessin numérique, livres, jeux, affiches et applications, rien ne lui résiste. Et avec Binti, il a découvert Mayotte. Des rencontres humaines et culturelles à consommer sans modération en ce début de mois de novembre.

Binti, d’où viens-tu ?

Fruit de la rencontre entre les auteurs-illustrateurs jeunesse Véronique Massenot, Sébastien Chebret et le territoire mahorais, Binti est née d’une résidence littérature jeunesse sur l’île aux parfums en 2020. Désireux de poursuivre le projet et œuvrer pour une littérature jeunesse adaptée à son territoire, l’ARLL, les établissements scolaires, ainsi que les structures culturelles de Mayotte proposent à travers diverses activités de découvrir l’ouvrage et les auteurs.

Madora fête ses vingt ans à Mayotte : “Nous avons fait le pari très tôt de nous reposer sur la jeunesse”

-
madora-fete-vingt-ans-mayotte-pari-jeunesse

L’entreprise spécialisée dans les parfums et les cosmétiques, qui a ouvert en 2019 la plus grande parfumerie de l’océan Indien, souffle ses vingt bougies cette année. Son crédo ? L’apprentissage, avec près de 50% de ses effectifs issus de ces parcours de formation professionnalisant pour les jeunes. Une aventure portée depuis 2014 par Marcel Rinaldy, le président du Groupe 3M (Madora, Celio, Adopt’, Jennyfer, Maya Lingerie, Case For You, Mzuri Sana, le salon de coiffure Ebena et le duty free de l’aéroport Dzaoudzi). Entretien.

Flash Infos : Madora fête ses vingt ans, comment est née l’entreprise et comment a-t-elle grandi au fil des années ?

Marcel Rinaldy : À la base Madora, c’est Mado Mayotte, la fille de Mado Réunion, une société qui est née en 1978, soit il y a plus quarante ans. Quand le centre commercial Jumbo s’est monté à Mayotte il y a exactement vingt ans, il a semblé naturel pour Mado Réunion, qui était un partenaire, de s’installer sur le territoire en même temps. Depuis, Mado Mayotte est devenue une société indépendante détachée de sa société mère il y a maintenant sept ans, pour devenir Madora. L’idée était alors de l’implanter dans le paysage mahorais avec un nom propre, qui la rapproche de notre territoire. C’est à ce moment que je suis arrivé à Mayotte, en 2014, pour impulser ces changements. Aujourd’hui, Madora Mayotte compte trois parfumeries, ainsi que le duty free de l’aéroport et emploie une trentaine de collaborateurs. Et avec notre point de vente à Jumbo, nous proposons la plus grande parfumerie de l’océan Indien, et la plus moderne avec un choix de taille en termes de produits.

FI : Quels produits proposez-vous ? La stratégie a-t-elle évolué ces dernières années ?

M. R. : Comme dans n’importe quelle parfumerie haut de gamme ! Nous travaillons directement avec les marques, Chanel, Dior, Yves-Saint-Laurent ou autre, nous ne passons pas par des centrales d’achat. Malgré tout, nous avons toujours essayé de garder une tarification alignée sur les prix de la métropole, de manière à offrir une certaine cohérence. Et ce, malgré les difficultés que l’on connaît. Quand on voit le prix du fret, les problèmes de logistique… nous aurions de bonnes raisons de vendre plus cher ! Mais nous considérons que nos clients voyagent, et qu’ils doivent pouvoir acheter un Chanel au même prix à La Réunion, en métropole, et à Mayotte. Bien sûr, cette stratégie n’est pas toujours facile à tenir. Il faut constamment optimiser chaque dépense, et faire des efforts sur les marges pour que tout le monde y trouve son compte : le client, le collaborateur et Madora !

FI : Vous évoquiez à l’instant le point de vente de Jumbo. À l’époque, il était en effet présenté comme la seconde plus grande parfumerie de l’océan Indien. Vous aviez fait travailler des entreprises et des artisans mahorais pour la conception de ce point de vente. Pourquoi était-ce important pour vous ?

M. R. : Je vous confirme que c’est la première ! L’autre a réduit sa surface entre-temps, et nous avons, pour être précis, 299 mètres carrés en surface de vente. C’est donc bien la plus grande parfumerie des environs. Et vous avez raison de le mentionner, nous avions à l’époque aidé quelques entrepreneurs à se lancer : des plaquistes, des électriciens, des peintres… Des gens en début de carrière en qui nous avions confiance et qui sont devenus membres de la grande famille. Ils ont participé à tous les magasins. Car au-delà de la parfumerie, Mado est aussi à l’origine d’autres sociétés comme Celio, Jennyfer, Mzuri Sana… Nous avons créé un GIE, un groupement d’intérêt économique, le groupe 3M, qui totalise 15 sociétés et 120 collaborateurs uniquement sur Mayotte.

FI : Madora n’est en effet pas votre seule activité sur le département, vous êtes aussi le président du collectif du monde économique de Mayotte (CMEM). Au vu de ces différentes casquettes, comment a évolué, selon vous, le paysage économique de Mayotte en 20 ans ?

M. R. : Je dirais que ce qui a évolué, c’est notamment le pouvoir d’achat. Notre clientèle devient plus exigeante. Elle est aussi de plus en plus informée, et veut trouver à Mayotte les mêmes choses qu’on peut trouver au national ou à l’international, qui plus est au même prix. Il ne faut pas faire semblant de s’occuper des clients, il faut avoir les mêmes codes que partout, et cela passe par la façon d’accueillir, par des enseignes présentables, jolies… Nous avons atteint une certaine maturité du marché.

FI : Le revers de la médaille, face à cette exigence nouvelle, ce sont les compétences, qui ne sont pas toujours au rendez-vous dans le 101ème département, avec, on le sait, beaucoup de jeunes peu ou pas formés, voire au chômage…

M. R. : Nous, dans le groupe, nous avons fait le pari très tôt de nous reposer sur cette jeunesse, qui est le socle de l’entreprise, j’en suis persuadé. Aujourd’hui 45% voire 50% des effectifs de nos magasins sont issus de l’apprentissage. C’est notre façon de faire : nous prenons des jeunes quel que soit le niveau de qualification, nous les formons en interne pour les amener à des postes qualifiés. Pour vous donner un exemple, la plus grosse parfumerie Madora à Jumbo est aujourd’hui dirigée par notre première apprentie, entrée chez nous en 2014 ! Et son parcours s’est tracé comme ça. C’est un moyen, je pense, d’aider la jeunesse à s’accaparer un outil de travail. Nous fonctionnons sur la promotion interne quand les postes s’ouvrent, ce qui permet alors de recruter à nouveau par la base. Et pas que chez Madora d’ailleurs ! Nous devons aujourd’hui avoir une trentaine d’apprentis sur les 120 collaborateurs du groupe.

FI : Comment avez-vous prévu de marquer le coup pour souffler ces vingt bougies ?

M. R. : Nous organisons une grande soirée, où nous avons invité nos collaborateurs, nos 150 meilleurs clients, et les officiels qui ont participé à l’aventure de Madora. Tout ce beau monde, réuni dans un lieu tenu secret ! Même les invités ignorent encore ce qu’on leur réserve. Par ailleurs, nous avons lancé une communication en magasin depuis le 1er octobre et qui court jusqu’à la fin de l’année avec un très gros cadeau à gagner en décembre. Mais là encore, je ne peux pas en dire plus… Ce sera la surprise !

L’économie sociale et solidaire et l’entrepreneuriat au féminin au coeur du mois de novembre

-
economie-sociale-solidaire-entrepreneuriat-feminin-mois-novembre

La chambre régionale de l’économie sociale et solidaire de Mayotte organise sa cinquième édition du « mois de l’ESS » en novembre. Plusieurs manifestations auront lieu dans différentes communes du territoire pour permettre au public d’assimiler ce concept. La Cress devra également composer avec la 4ème édition du salon de l’entrepreneuriat au féminin qui se tiendra ce mercredi 3 novembre à Coconi et qui a pour objectif d’inciter les femmes à devenir des cheffes d’entreprise au même titre que les hommes.

Un mois pour parler de l’économie sociale et solidaire, vulgariser le concept et le rendre plus accessible. C’est le challenge que se lance la chambre régionale de l’économie sociale et solidaire de Mayotte depuis sa création il y a maintenant cinq ans. Ce mardi 2 novembre se tenait le premier évènement du « mois de l’ESS » à la place de la République à Mamoudzou. Une trentaine de structures, entreprises et associations ont participé à la matinée et ont pris part à la table ronde avec des professionnels de tout horizon.

economie-sociale-solidaire-entrepreneuriat-feminin-mois-novembre

Les questions fusent, pourtant l’économie sociale et solidaire n’est pas inconnue dans le 101ème département. Elle existe dans la tradition mahoraise sous différentes formes. « L’ESS est déjà dans l’ADN des Mahorais. À titre d’exemple à Mayotte, nous avons le principe de la musada. Quand quelqu’un a un projet, tout son entourage se mobilise pour intervenir financièrement et faire aboutir le projet. Il y a aussi le chicoa, ailleurs c’est appelé la finance solidaire et les réglementations sont strictes, ici c’est nous qui faisons les réglementations », indique Kamal Youssouf, directeur de la CRESS Mayotte. La musada et le chicoa se font encore sur l’île, mais pour des occasions personnelles telles que les mariages ou la construction d’une maison. Le directeur de la Cress Mayotte aimerait que les Mahorais se servent de l’économie sociale solidaire à des fins professionnelles. « Tous les projets peuvent être accompagnés. C’est une économie du quotidien, qui répond aux problématiques de la population et qui est adaptée à toutes les activités humaines. »

Ce « mois de l’ESS » est également organisé pour donner la parole aux acteurs qui ont adopté l’économie sociale et solidaire. La Cress va récolter leurs témoignages afin qu’ils soient entendus au niveau national lors du congrès de l’économie sociale et solidaire qui aura lieu le 10 décembre prochain. « Nous avons programmé des débats sur la thématique de la résilience économique à la suite de la crise sanitaire. Nous allons sonder les structures ESS de Mayotte pour connaître leur réalité afin de mieux porter leurs voix. Lors de ce congrès en métropole, il y a aura un débat avec les candidats officiels à l’élection présidentielle », annonce le directeur de la Cress de l’île.

Encourager les femmes à devenir des cheffes d’entreprise

La Cress s’engage également dans l’entrepreneuriat au féminin en partenariat avec le BGE Mayotte, la direction régionale aux droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes et la communauté de communes du Centre-Ouest. En ce sens, la quatrième édition du salon de l’entrepreneuriat au féminin se tient ce mercredi 3 novembre à Coconi. « Il s’agit de l’édition de l’émancipation. La femme est sujette à certains freins lorsqu’elle se lance dans l’entrepreneuriat, nous voulons donc proposer des méthodes, des aides qui permettront de lever ces freins et rendre les femmes totalement autonomes », précise Sonia Anli, la directrice de BGE Mayotte. Cette journée permettra de présenter l’écosystème en mesure d’accompagner celles qui veulent franchir le pas. La couveuse d’entreprises Oudjérébou, l’Adie, Créa’pépite, Pôle emploi, la Cress… Tous seront présents pour répondre aux questions du public !

economie-sociale-solidaire-entrepreneuriat-feminin-mois-novembre

Et comme il n’y a pas d’âge pour se lancer dans l’entrepreneuriat, les étudiants de deux classes de BTS du lycée des Lumières et de celui de Sada seront les invités spéciaux de cet événement. Ils seront sensibilisés à l’écosystème entrepreneuriale et à l’ensemble des dispositifs. « La promotion de la femme doit permettre de susciter l’envie d’entreprendre, peu importe le genre, les études ou l’appartenance sociale », soutient Sonia Anli. Un travail grandement nécessaire puisque les chiffres sur les femmes créatrices d’entreprises sont à la baisse dans l’île, alors que Mayotte figurait parmi les bons élèves il y a quelques temps. Les femmes accompagnées par le BGE en 2021 représentent 24% des entrepreneures contre 41% en 2019 et en 2020. « De moins en moins de femmes qui viennent nous voir… À travers le salon de l’entrepreneuriat au féminin, nous voulons comprendre ces chiffres, définir les freins et trouver des solutions », annonce la directrice du BGE du département. Parmi ses propositions ? Le coaching consacré à la gente féminine. Cet accompagnement pourrait redonner confiance aux femmes qui sont parfois en proie aux doutes en raison du contexte social et traditionnel.

À Dembéni, la première laverie solidaire de la Cadema sort de terre

-
dembeni-premiere-laverie-solidaire-cadema

Ce mardi 2 novembre avait lieu l’inauguration officielle de la première laverie solidaire de la communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou. Une première pierre à l’édifice pour un projet de dix laveries de ce genre à l’horizon 2023.

Laissez passer, laissez passer. Nous voulons laver notre linge !” Dès le cordon tricolore coupé et la laverie solidaire inaugurée sur la place de la Rose à Dembéni, les habitants du quartier se ruent pour étrenner les nouveaux appareils. Dans le local, des machines flambant neuves de 8 à 14 kg permettront à tous ceux qui le souhaitent de bénéficier d’un service de lavage écologique et économique. “L’objectif de ce projet est avant tout de permettre à la population vivant dans une situation de précarité de laver et sécher son linge dans des conditions optimales”, déroule le maire de la commune, Saïdi Moudjibou, très enthousiaste à l’idée d’offrir ce service innovant à ses administrés.

Un projet aux multiples enjeux

80 centimes pour une machine de 8 kg, 1.30 euros pour 14 kg et 10 centimes les 10 minutes de séchage… Le tout avec une lessive écologique !”, se félicite le président de la communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou, Rachadi Saindou. Des tarifs très attractifs destinés à attirer un large public et à endiguer le lavage en rivière. Liza Mahamoudou, la vice-présidente de la Cadema, en charge de l’eau, l’assainissement et la gestion des milieux aquatiques, évoque un projet “écologique, social et sociétal”. “Souvent, ces familles n’ont pas accès au réseau d’eau potable. La laverie solidaire est une avancée considérable pour le territoire et répond parfaitement aux problématiques causées par les lessives en rivière qui sont un désastre sanitaire et écologique.” Comme celle-ci, quatre autres laveries verront le jour en 2022 à Hajangua, Mtsapéré, Cavani et Kawéni. Des lieux de vie et d’échange où les élus espèrent voir les habitants nombreux.

La laverie en quelques chiffres

Du lundi au samedi, de 7h à 12h, les riverains pourront venir laver leur linge dans les tambours de la laverie solidaire. Pour les accueillir, un agent du centre communal d’action sociale de Dembéni se chargera de la mise en marche des machines tandis que les clients régleront les frais de lavage dans une borne automatique. Un investissement unitaire de 175.000 euros, simple et innovant, financé par l’agence régionale de santé, l’État et la Cadema. Reste à espérer que le projet continue à tourner rond.

Rapport “Sécurité à Mayotte” : le sénateur Thani défend son bilan annuel

-
rapport-securite-mayotte-senateur-thani-defend-bilan-annuel

Comme chaque année, le parlementaire a tenu à faire un compte rendu de son activité annuelle au Sénat. Avec une actualité : les retours de la mission de la commission des lois sur la situation sécuritaire extrêmement tendue de l’île aux parfums. Si toutes les propositions ne passeront pas forcément les étapes du processus législatif, Thani Mohamed Soilihi veut convaincre de son implication dans la défense des intérêts du département.

Encore un ! Avec son nouveau rapport, “Sécurité à Mayotte”, présenté la semaine dernière en commission, la mission sénatoriale menée par les sénateurs François-Noël Buffet, Thani Mohamed Soilihi, Stéphane Le Rudulier et Alain Marc a remis une pièce dans la machine. “Notre rapport a occupé une partie de l’actualité nationale et c’est peut-être ça le plus important”, défend le sénateur de Mayotte, Thani Mohamed Soilihi, à l’occasion d’une conférence de presse ce mardi pour faire le bilan de son activité parlementaire sur l’année écoulée.

rapport-securite-mayotte-senateur-thani-defend-bilan-annuel

Le Figaro d’abord, suivi rapidement des médias d’extrême droite comme Valeurs Actuelles, ou le site Fdesouche.com, mais aussi Le Monde ou La Croix ont en effet repris les conclusions “chocs” de ce rapport, dont certaines donnent pourtant parfois l’impression d’un disque rayé de ce côté du globe. Coups et blessures en hausse de 153,5% en onze ans, vols violents de 263,8%, ou encore un taux d’homicide par habitant, cinq fois supérieur à celui de la métropole…

“Un message au gouvernement”

Oui, la violence explose à Mayotte et ces statistiques ne sortent pas du chapeau. “Je n’avais pas besoin de ce rapport pour savoir ce qui se passe ici”, explique le parlementaire. “Mais les autres 346 membres du Sénat, oui (soit 348 sénateurs, moins les deux élus mahorais, ndlr). Ce rapport, c’est un message, une demande envoyée au gouvernement.” Et l’avocat mahorais d’exhumer, en guise de démonstration par l’exemple, un premier rapport en date de 1975, lequel avait déjà formulé des préconisations… pas toujours suivies d’effet. “C’est pourtant après la publication de ce rapport qu’il a été décidé du vote île par île”, rappelle le sénateur.

rapport-securite-mayotte-senateur-thani-defend-bilan-annuel

Parmi les 16 propositions phares du document, l’élu de Mayotte souligne “la nécessité d’une cour d’appel de plein exercice, c’est la première fois qu’un rapport parlementaire le constate”, mais aussi la création de nouveaux établissements pour faire face à la délinquance principalement juvénile, comme le centre éducatif fermé ou un deuxième centre pénitentiaire.

Droit du sol : une dérogation insuffisante ?

Étonnamment, le sénateur se montre moins enthousiaste au sujet de l’extension de son propre amendement, dans la loi Asile et Immigration, qui avait créé en 2018 une dérogation au droit du sol en ajoutant l’obligation d’un séjour régulier de trois mois de l’un au moins des parents avant la naissance. Ses raisons ? L’absence de campagne de sensibilisation à destination des candidats au départ, qui aurait déjà dû donner du poids à sa proposition initiale. Depuis l’entrée en application de la loi, les kwassas-kwassas n’ont pas arrêté d’affluer – au contraire, les traversées ont même augmenté de 30% entre septembre 2019 et août 2020. Par ailleurs, cette limitation du droit du sol ne peut être “efficace qu’à condition de lutter contre les reconnaissances frauduleuses”. Dernier obstacle : le conseil d’État, qui avait déjà émis des réserves en 2018, et accepté cette dérogation notamment en considérant qu’elle fixait “un délai de résidence régulière assez bref”. “Je souhaite bien du courage au gouvernement (qui a aussi fait cette proposition lors de la venue du ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu en août, ndlr) pour persuader le conseil d’État d’augmenter de sept mois supplémentaires la proposition initiale”, avance le sénateur.

147 pages d’interventions

Si toutes les conclusions de la mission sénatoriale n’auront pas forcément de traduction immédiate pour la population mahoraise, “le Sénat profitera du moindre véhicule législatif pour les faire passer”, assure Thani Mohamed Soilihi. “En commission, à chaque fois que c’est possible, j’en profite pour évoquer la situation particulière de Mayotte.” Un travail parlementaire qui lui a notamment permis de contribuer à la loi sur la justice pénale des mineurs, entrée en vigueur en septembre, ou encore le projet de loi sur “la différenciation, la décentralisation, la déconcentration et la simplification” (3DS, ex 4D), issu du grand débat national après les gilets jaunes.

Au total, le bilan 2020/2021 de Thani Mohamed Soilihi pour son activité au Sénat compte 147 pages d’interventions en séance publique, en commission, ou de questions et courriers au gouvernement. Avec un œil vigilant sur les problématiques d’insécurité ou d’immigration clandestine. “Il faut tordre le cou à l’idée que les élus, sur ces sujets, ne parlent pas d’une même voix”, martèle-t-il.

Le président du Medef France en visite à Mayotte : “Il faut un taux de chômage beaucoup plus bas avant de commencer à remonter les salaires”

-

Geoffroy Roux de Bézieux a posé quelques jours ses bagages sur l’île aux parfums, dans le but de s’imprégner des réalités du territoire. Mais aussi de communiquer sur les opportunités des Outre-mer pour la France. Pour le Medef Mayotte, c’était aussi l’occasion de rappeler certaines de ses revendications, comme les moyens à mettre sur la table pour envisager sereinement la convergence sociale.

Après un passage de trois jours à La Réunion, le président du Medef France, Geoffroy Roux de Bézieux, a fait son premier déplacement à Mayotte, accompagné d’une délégation nationale. L’occasion de rencontrer les différents acteurs institutionnels et économiques à l’assemblée générale du Medef Mayotte, vendredi, après deux années de pandémie qui ont durement frappé l’économie mondiale et les territoires ultramarins, lesquels n’ont pas été épargnés par la crise.

president-medef-france-visite-mayotte-taux-chomage-beaucoup-plus-bas-avant-remonter-salaires

J’ai voulu me rendre compte par moi-même des problèmes, mais aussi des opportunités de ce territoire”, a expliqué le patron des patrons, à l’issue de cette journée où les sujets spécifiques au 101ème département ont été largement évoqués par les entrepreneurs et les institutionnels présents. Gestion de l’eau, accès à l’éducation, à la santé, au logement… “Et évidemment, il y a le défi de l’insécurité. Je partage les constats faits tout à l’heure, le rapport du Sénat est lucide sur la réalité de la situation, et une grande partie des propositions sont issues des entretiens avec mes services”, a ainsi rappelé le préfet Thierry Suquet, en référence aux conclusions de la mission sénatoriale “Sécurité à Mayotte”.

“Les Outre-mer sont une richesse pour la France”

Face à ces nombreux enjeux, le président du Medef avait plusieurs messages à faire passer. “Le premier, c’est que nous sortons de la crise au niveau national beaucoup plus vite que prévu à part quelques secteurs. Mais il y a quand même des inquiétudes à l’horizon”, a-t-il évoqué. Si Mayotte semble pour l’instant épargnée par une nouvelle vague du Covid-19, elle a en tout cas déjà fait les frais des tensions sur les approvisionnements, liés à la rapide reprise économique mondiale qui pousse aujourd’hui les prix à la hausse. “Le deuxième point, c’est que oui, c’est une île, et un département d’Outre-mer, avec des contraintes très fortes. Mais il faut aussi y voir des opportunités : les Outre-mer sont une richesse pour la France, c’est le deuxième domaine maritime mondial. Malheureusement, ce n’est pas assez connu des Français”, a développé Geoffroy Roux de Bézieux.

president-medef-france-visite-mayotte-taux-chomage-beaucoup-plus-bas-avant-remonter-salaires

Une convergence sociale à surveiller de près

Cette journée était aussi l’occasion de donner un écho aux combats propres au Medef Mayotte. Comme l’alignement des droits sociaux avant la date initialement prévue de 2036. “S’il faut accélérer, il faut mettre les moyens sur l’accompagnement de l’État, nous le répéterons, le CICE et la Lodeom renforcée pour avoir plus d’exonération de charges. Et des études d’impact”, a rappelé Carla Baltus, la présidente de l’organisation patronale à Mayotte. “Est-ce qu’on est prêt à être au niveau du SMIC national ?”, a-t-elle aussi mis en garde en référence à l’application du code du travail en 2018, faite “sans prendre le temps d’en mesurer les impacts”. Un argument auquel ne s’oppose visiblement pas le chef du mouvement national. “Avec 30% de chômage, il faudrait être à un taux beaucoup plus bas pour commencer à remonter les salaires de tout le monde… Il faut d’abord employer plus”, a acquiescé le chef d’entreprise.

La défense des petites entreprises

En termes d’opportunités, le président du Medef a reconnu le fort potentiel de croissance de Mayotte, “département le plus dynamique”, notamment en termes de créations d’entreprises. Un nouveau record de 1.353 entreprises créées a en effet été atteint en 2020, soit 33% de plus qu’en 2019. Reste que la plupart de ces créations concernent des petites, voire très petites entreprises qui peinent parfois à se faire une place face aux grands groupes. “Cela fait partie de nos objectifs de défendre toutes les tailles d’entreprise. Nous conseillons aux collectivités et à l’État de réserver des parts à ces petites entreprises mahoraises”, a souligné Carla Baltus. “Quand Colas gagne un marché, ils créent de l’emploi, donc du point de vue prospérité de l’île, c’est positif”, a complété Geoffroy Roux de Bézieux. Quant à la démographie galopante de l’île, “un territoire qui perd de la démographie, c’est un territoire qui va s’enfoncer à la longue dans la décroissance”, a-t-il mentionné, même si cela “pose aussi des risques”. “Il faut que les moyens suivent.

En octobre, vois la vie en rose

-
octobre-vie-en-rose

Vendredi 29 octobre, les élèves en 2ème année de BTS services et prestations du secteur de la santé et du social (SP3S) au lycée de Tsararano ont réalisé des actions de sensibilisation et de prévention contre le cancer du sein. Une matinée de mobilisation à but pédagogique en collaboration avec l’association mahoraise de lutte contre le cancer à Mayotte (AMALCA) et le réseau de dépistage organisé des cancers (REDECA).

Défilé de flamants roses ? Costume de Barbie ? Cosplay de Barbapapa ? Et bien non ! Les jeunes du lycée de Dembéni ont revêtu leur plus belle tenue pour la bonne cause : l’octobre rose et la lutte contre le cancer du sein. En effet, le cancer à la fois le plus fréquent et le plus meurtrier chez la femme n’épargne pas les Mahoraises. “Sur 217 cas de cancers traités par chimiothérapie au CHM en 2020, 74 étaient des femmes atteintes de cancer du sein”, s’attriste Nadjlat Attoumani, ancienne malade et présidente de l’association mahoraise de lutte contre le cancer à Mayotte. Des chiffres inquiétants qui rappellent l’importance du dépistage et de l’autopalpation qui permettent de déceler cette pathologie.

Afin de sensibiliser la population dès son plus jeune âge, les douze étudiants en deuxième année de BTS SP3S (services et prestations du secteur de la santé et du social) au lycée de Tsararano ont réservé à leurs camarades une matinée d’information sur cette thématique. Tout de rose vêtu, les jeunes animateurs incarnent la nouvelle génération en action. “Cet événement permet d’instaurer un espace de dialogue entre les lycéens et les représentants des associations AMALCA et REDECA”, affirme Hamza Charfia, l’une des étudiantes organisatrices. Une démarche saluée par le chef d’établissement, Michel Toumoulin, qui se dit très fier “de ce travail fédérateur autour de la santé”.

Des interrogations pertinentes

Après l’intervention des associations et la vidéo de démonstration de l’autopalpation en français et en shimaoré, les rires font place au silence et les questions fusent. “Les hommes peuvent-ils être touchés par le cancer du sein ?”, “Les femmes subissent-elles encore des mastectomies ?”, “Le cancer est-il contagieux ?”, “Comment peut-on s’en protéger ?” Autant d’interrogations pertinentes lancées par l’assemblée d’élèves aux intervenants d’AMALCA et de REDECA. Accompagnée de son équipe, la présidente de l’association mahoraise de lutte contre le cancer à Mayotte, qui effectue au sein de sa structure de la sensibilisation, de la prévention et un accompagnement des malades, prend son rôle très à cœur. Touchée par la maladie alors qu’elle n’avait pas atteint la quarantaine, elle met un point d’honneur à informer la population le plus tôt possible afin de prévenir des formes incurables de cancer.

À ses côtés, les médiatrices du réseau de dépistage organisé des cancers mettent en avant le dépistage des cancers du col de l’utérus et du sein. Chaque semaine, elles sillonnent l’île à la rencontre des femmes afin de leur apporter des informations et leur permettre d’accéder à un examen effectué par des sages-femmes. Toute la matinée, les élèves du lycée ont pu également venir s’informer dans l’un des stands monté spécialement pour l’occasion. Un événement plein de sens pour un avenir plus rose à Mayotte.

Une nouvelle agence pour ne « laisser personne sur le carreau »

-
nouvelle-agence-ne-laisser-personne-sur-le-carreau

Vendredi dernier, le Département officialisait la création de la nouvelle agence régionale de formation professionnelle, dont le but est de repérer, d’informer et d’orienter les jeunes vers les dispositifs d’insertion et de formation professionnelle. Et ainsi de leur offrir un avenir meilleur et de les insérer qualitativement dans le monde économique.

« Je voulais tellement l’applaudir avant de finir ! » Un clin d’œil adressé par Daoud Saindou Malide, le 6ème vice-président du Département en charge de la formation professionnelle, à sa prédécesseure, Mariame Said, au moment d’officialiser, vendredi dernier, la création de la nouvelle agence régionale de formation professionnelle, actée par trois délibérations, en date du 25 novembre 2020. « [Elle] n’a eu de cesse de défendre ce projet jusqu’à sa mise en œuvre par l’assemblée départementale, six mois avant la fin de son mandat. […] Le conseil départemental continuera donc à exercer sa compétence formation professionnelle sur le volet stratégique tout en gardant une tutelle sur l’agence. »

Concrètement, l’établissement public local à caractère administratif « a vocation à mettre au centre de ses préoccupations l’intérêt des publics bénéficiaires ». C’est en soi tout l’esprit de la loi n°2018-771 du 5 2018 « pour la liberté de choisir son avenir professionnel ». Sa gouvernance sous forme de conseil d’administration est assurée par six administrateurs – cinq élus de la collectivité et le président de l’association des maires. Car oui, « le véritable enjeu se trouve dans l’ouverture au territoire ». Et plus particulièrement auprès des communes. « Qui mieux qu’un maire connaît les personnes en difficulté dans sa commune ? Qui mieux qu’un maire connaît les jeunes qui posent des problèmes d’insécurité ? », s’interroge ainsi Daoud Saindou Malide, qui voit en cette agence « un outil pragmatique et efficace ».

« Il faut que nos jeunes soient accompagnés »

Ce partenariat doit permettre de nouer avec les centres communaux d’action sociale (CCAS) un nouveau pacte pour le repérage, l’information et l’orientation des jeunes vers les dispositifs d’insertion et de formation professionnelle. Mais aussi d’endiguer les problèmes de mobilité et de contribuer aux autres dispositifs de droit commun contre l’errance et les incivilités. « J’espère que cela va nous permettre de répondre aux ambitions de la nouvelle majorité », poursuit le nouvellement nommé président de la structure, convaincu que le manque de qualifications est un frein majeur à l’insertion dans le monde économique. « Il faut que nos jeunes soient accompagnés. La Mayotte de demain doit se développer en tenant compte de tout le monde. Nous ne voulons laisser personne sur le carreau, personne ! » Un discours ambitieux dont l’efficacité repose sur l’engagement et le dévouement de toutes les bonnes volontés. « Inshallah », comme dirait Daoud Saindou Malide, en guise de conclusion…

Six missions pour la nouvelle agence régionale de formation professionnelle

Par délégation du conseil départemental, l’agence va exercer les missions suivantes : la mise en œuvre des actions relevant de la politique départementale d’apprentissage, de formation professionnelle des jeunes et des adultes à la recherche d’un emploi ou d’une nouvelle orientation professionnelle ; l’organisation et la gestion du réseau des centres et points d’information et de conseil sur la validation des acquis de l’expérience (VAE) ; la conduite directe ou indirecte, des activités de recherche, d’étude, d’évaluation, de prospective et d’ingénierie des formateurs au bénéfice de tous les opérateurs de la formation professionnelle ; la coordination des actions afférentes à la formation professionnelle, l’insertion et l’orientation portées par les acteurs privés et publics présents sur le territoire départemental ; l’animation opérationnelle des réseaux d’acteurs du service public départemental de la formation professionnelle, de l’insertion et de l’orientation ; le développement d’outils d’observation et de recensement destinés aux professionnels de la formation professionnelle, de l’insertion et de l’orientation.

27 minutes et 4 secondes, le nouveau record de l’Escape Bandrélé

-
27-minutes-4-secondes-nouveau-record-escape-bandrele

Dimanche avait lieu la seconde édition de la course en eau libre Escape Bandrélé organisée par le club de natation Phil Ô Libre. Un tracé de deux kilomètres à parcourir à la nage, avec ou sans palmes. Sous l’œil attentif des membres du club de kayak de Mamoudzou et de Jet Lattitude qui en assuraient la sécurité.

Pour Halloween, pas de déguisement de sorcière ou de citrouille à l’horizon sur la plage de Sakouli. Mais plutôt une horde de 189 nageurs armés de leurs bonnets, lunettes, palmes, masques et tubas, prêts à parcourir ce dimanche matin les deux kilomètres qui relient l’îlot Bandrélé au sable noir situé juste en face.

8h. Les concurrents arrivent. Frais comme des gardons, ils récupèrent leurs numéros de dossards et un bracelet électronique, qui leur permettra d’obtenir leur temps final. Parmi eux, l’équipe des Sadathlètes se met en place. Maillot, ok. Lunettes, ok. Bonnet, ok. Nico, l’un des membres du groupe, est fin prêt pour la course. “Cela fait plusieurs semaines que l’on s’entraîne tous les mercredis. On ne vise pas une victoire, mais on espère pouvoir réaliser un bon score”, se réjouit le professeur de sciences de la vie de la terre. La troupe vient avant tout pour participer et s’amuser. “C’est le défi qui nous a motivés« , explique Antoine, lui aussi enseignant. Comme eux, pas loin de 200 personnes ont décidé de se lever de bonne heure et de bonne humeur pour se jeter à l’eau.

Six minutes d’avance sur le dauphin

10h45. L’ensemble des nageurs touchent le sable chaud de l’îlot. Massés à l’ombre des quelques arbres, ils attendent impatiemment le top départ. Place aux derniers préparatifs et bientôt ils seront comme des poissons dans l’eau. “Prêts ? Partez !” À 11h, les nageurs en maillot s’élancent dans la mêlée. Chacun tente de se frayer un passage pour regagner le plus rapidement la plage. Un quart d’heure plus tard, ce sont aux nageurs en palmes, masque et tuba de plonger dans le lagon. Ne reste plus qu’à déterminer le grand vainqueur de ce nouveau défi aquatique.

27 minutes et 4 secondes plus tard, Romain Bernard devient le grand champion de cette épreuve. Avec ses palmes, il arrive 6 minutes avant son dauphin ! Un record pour cette nouvelle édition. Aux alentours de 13h, la remise des prix débute. Chaque participant se voit remettre une médaille et des prix spéciaux sont attribués aux meilleurs d’entre eux. Les Sadathlètes ne font pas partie des premiers arrivés, mais décrochent tout de même le prix en équipe mixte. “On a ramené la coupe à la maison”, s’amuse Nico, ravi de rentrer à Sada avec son trophée sous le bras. Cette fois encore, l’Escape Bandrélé aura rassemblé nageurs novices et confirmés dans une épreuve conviviale sous le soleil mahorais.

Mineurs isolés : « Nous montons petit à petit des marches, mais nous n’avons pas encore vu le bout du tunnel »

-
mineurs-isoles-marches-pas-encore-bout-du-tunnel

En novembre 2020, la convention nationale des associations de protection de l’enfant a publié un état des lieux de la protection de l’enfance dans les territoires ultramarins. Dans sa continuité, un deuxième publié le 21 octobre dernier met en valeur les actions et dispositifs innovants mis en œuvre par les associations membres de la fédération et leurs partenaires. Éclairage avec Dahalani M’Houmadi, délégué régional de la CNAPE et directeur de Mlézi Maoré.

Flash Infos : Votre élection à la CNAPE remonte au mois d’avril dernier. Avez-vous eu le temps de prendre part à ce rapport sur la protection de l’enfance en Outre-mer ?

Dahalani M’Houmadi : Tout à fait, j’ai été l’un des acteurs de l’élaboration de la constitution de ce rapport. Le siège de la convention nationale des associations de protection de l’enfant a interpellé ses différents adhérents dans les territoires ultramarins pour échanger sur les pratiques innovantes. C’était la volonté de la fédération de mettre en lumière les Outre-mer et la thématique de la protection de l’enfance au sein de ces départements pour montrer que nous sommes en capacité de nous inscrire dans le droit commun et de remonter des pistes face aux réalités du terrain.

FI : Pourquoi un tel rapport sur les Outre-mer, est-ce que ces territoires présentent des similitudes en la matière ? Pourquoi selon vous ?

D. M. : Nous sommes régulièrement amenés à nous rencontrer, que ce soit en face-à-face ou par visioconférence, pour échanger sur nos pratiques et nos spécificités et ainsi imaginer comment nous pouvons trouver des solutions communes ! À titre d’exemple, les besoins alimentaires des enfants en Martinique se posent aussi à Mayotte. Idem par rapport aux populations et à la scolarisation en Guyane. Cela fait partie de notre base commune de travailler sur ces sujets et chacun le fait en fonction des opportunités, des alliances et des partenariats sur son territoire.

La Réunion développe une ferme pédagogique, la Martinique expérimente une formation des jeunes dans la restauration… Toutes ces portes d’entrées sont des supports. C’est typiquement le genre d’outils qui pourrait se développer à Mayotte. À travers cette approche, nous travaillons avec les produits du terroir et les espèces locales. En ce sens-là, nous avons des pratiques innovantes et des expérimentations au service de notre jeunesse. Et c’est tout le but : trouver un point d’accroche et d’accompagnement pour la protéger !

FI : Dans son premier rapport en date de novembre 2020, la CNAPE avait souligné la situation particulièrement critique de la Guyane et de Mayotte. Qu’est-ce qui a évolué depuis ?

D. M. : Il y a forcément eu des évolutions car les pouvoirs publics sont encore plus fortement engagés dans ces sujets-là. Mais attention, il faut bien saisir que ces thématiques – les populations isolées en Guyane et les mineurs isolés à Mayotte – sont toujours d’actualité. Nous montons petit à petit des marches, mais nous n’avons pas encore vu le bout du tunnel. Les efforts doivent être permanents, plus intenses et plus concertés.

Ce rapport permet de valoriser les réalisations dans les Outre-mer et de regarder les problématiques sur ces territoires. Mais aussi et surtout de savoir comment nous y répondons ! Tout cela a une ampleur qui mérite toute l’attention de la France métropolitaine.

FI : Pouvons-nous nous inspirer de pratiques innovantes d’associations ultramarines pour apporter des solutions aux problématiques de la protection de l’enfance à Mayotte ?

D. M. : Bien sûr ! Voir qu’autre chose, tout aussi pertinent, se développe ailleurs, c’est stimulant pour les acteurs mahorais. Cela fait la démonstration que si nous y arrivons dans d’autres territoires, nous pouvons aussi mener des actions qui vont sortir de l’ordinaire et du droit commun et ainsi sortir des sentiers battus. Ces outils montrent que l’ordre du possible est important et que l’innovation ne s’arrête pas à la frontière de ce que nous réalisons déjà. Cela nous donne envie de pousser encore davantage de portes. Et c’est la même chose pour les autres. À Mayotte, nous avons les indicateurs les plus précaires et les plus rouges. Or, quand nous montrons tout le travail réalisé autour de la scolarisation et de la promotion de la santé, cela prouve aux autres qu’un jeune département comme Mayotte est capable d’être à la table de ceux qui innovent et qui ne se lamentent pas sur leur sort pour parvenir au résultat escompté.

FI : Le rapport évoque la situation des mineurs non accompagnés confiés à des adultes “apparentés ou non”, une pratique qui serait de plus en plus courante. Comment l’expliquez-vous ?

D. M. : Cela s’explique par l’histoire de Mayotte et la richesse du territoire. Nous avons l’héritage des solidarités communautaires. Aujourd’hui, il est difficile de laisser un aîné ou un enfant pleinement isolé mais aussi un adulte dans la rue sans domicile. Il y aura toujours un voisin ou un adulte référent qui aura le souci d’apporter le minimum d’attention. Ce n’est pas le choix des autorités mahoraises ou des associations de voir ces enfants-là pris en charge par le voisinage, mais c’est un état de fait ! À Mayotte, ces enfants bénéficient d’un regard bienveillant de la communauté. Cela ne doit pas dédouaner d’une responsabilité. Mais en même temps, il faut aussi se satisfaire de cette solidarité existante.

FI : Quels sont les freins rencontrés pour officialiser la prise en charge de ces enfants par une délégation de l’autorité parentale à ces tiers ?

D. M. : La loi prévoit des possibilités pour réaliser une délégation d’autorité parentale ; Pour ceux en situation régulière, cela ne pose pas plus de problème. Il existe des solutions législatives, même si cela n’empêche pas d’apporter un soutien à cette famille accueillante.

Par contre, pour ceux en situation irrégulière, c’est beaucoup plus complexe, car il faut jongler avec une politique de lutte contre l’immigration clandestine qui consiste à dire que cette personne ne doit pas rester sur le territoire, même si elle joue ce rôle de solidarité vis-à-vis d’enfants isolés. Dans ce cas-là, c’est plus difficile ! Nous essayons de faire avec et nous ne pouvons pas régulariser une situation illégale… Toutefois, cela mérite réflexion dans l’intérêt supérieur de l’enfant, pour lui apporter la protection dont il a droit dans un pays comme la France, indépendamment des adultes autour de lui.

FI : Y-a-t-il beaucoup d’enfants qui peuvent être envoyés aux Comores via la réunification familiale ?

D. M. : Le nombre ciblé s’élève à 50. Aujourd’hui, nous partons du principe que la place d’un enfant est auprès de son parent. Si celui-ci se trouve aux Comores, il faut travailler sur cette réunification. Mais de manière intelligente, avec les administrations locales et étrangères, en lien avec les familles, sur la base du volontariat… Nous faisons le pari que des enfants souhaitent être proches de leurs parents et inversement. À Mlézi Maoré, nous jouons un rôle de facilitateur dans le but de satisfaire les intérêts de chacun, dans le respect des législations des pays respectifs.

La course de Laka signe sa septième édition ce dimanche

-
course-laka-septieme-edition-dimanche

Ce dimanche 31 octobre aura lieu de 8h30 à 17h sur la plage de Bambo Ouest, dans la commune de Bouéni, la traditionnelle course de Laka. Un parcours de trois kilomètres attend les piroguiers, armés de la seule force de leurs bras pour gagner. Cette septième édition s’annonce une nouvelle fois passionnante et déroutante.

À vos marques… Prêts ? Ramez ! Sur le sable fin de Bambo Ouest, cela risque d’être la cohue ce dimanche 31 octobre. Chauffés à bloc, environ 200 concurrents doivent prendre le départ en binôme de la traditionnelle course de Laka. À bord de l’une des pirogues mises à disposition par l’association, tous s’apprêtent à réaliser le parcours de trois kilomètres en un minimum de temps.

Parmi les participants de ce week-end, deux métropolitains novices et téméraires, Pauline et Simon, se préparent à braver les vagues avec force et détermination. « C’est un défi que nous nous sommes lancé entre copains », s’amuse la jeune femme. « Nous n’avons jamais fait de pirogue et je suis curieuse de tester cet outil que nous croisons souvent sur les plages mahoraises. Ce sont de beaux objets en bois sculptés, j’ai hâte de voir comment nous allons nous en sortir », salive d’avance la Sadoise, à quelques heures de donner ses premiers coups de pagaies.

Un patrimoine culturel à préserver

Organisé par le parc naturel marin de Mayotte, l’association Laka et la commune de Bouéni, l’événement souffle cette année sa septième bougie. Une manifestation sportive dont l’objectif est de mettre à l’honneur le patrimoine culturel de Mayotte. Répartis en trois catégories – enfants ; adultes ; entreprises et associations – les coureurs devront donner le meilleur d’eux même pour espérer inscrire leurs noms au palmarès.

Le record à battre ? 24 minutes et 42 secondes ! Un temps détenu par Abdou Salam Ahmed et Manick Alexandre et obtenu lors de l’édition de novembre 2015. Pour donner à tous une chance de gagner cette course, Kolo Mcolo Boinaidi, le président de l’association Laka, propose depuis deux semaines des séances d’initiation à l’art de la navigation en pirogue. « Les élèves apprennent à monter à bord, à tourner, à s’arrêter ou encore à naviguer », détaille ce grand défenseur de « voilier ». « Mon rêve serait d’intégrer la pirogue dans les programmes de l’Éducation nationale. Actuellement, j’encadre avec des professeurs d’EPS des jeunes du collège de Bouéni dans le cadre de leurs cours de sport. » Un autre bon moyen de faire perdurer la tradition !

Crédits photos : Fanny Cautain et Julie Molinier / Office français de la biodiversité

Une journée riche dédiée à la pirogue et à l’environnement

À 9h, départ de la course des jeunes. Puis, à 10h30, ce sera aux adultes de s’élancer, avant que les entreprises et les associations prennent à leur tour le départ à 12h. Enfin, à 14h, aura lieu la course finale avant la remise des prix qui viendra clôturer l’événement aux alentours de 16h. En parallèle, tout au long de la journée petits et grands pourront également participer à des ateliers thématiques. Associations, piroguiers professionnels, artisans mais aussi conteur mettront à l’honneur la culture maritime de Mayotte. Des animations sur la préservation de l’environnement et le tri des déchets viendront également rythmer la manifestation. Un événement convivial qui espère attirer les sportifs et les curieux dans ce cadre idyllique du Sud de l’île.

Droit du sol : les sénateurs favorables à la proposition de Lecornu pour allonger la durée de présence régulière sur le territoire

-
droit-sol-senateurs-favorables-proposition-lecornu-allonger-duree-presence-reguliere-territoire

Dans un rapport attendu après une visite de trois jours en septembre, la mission d’information “Sécurité à Mayotte” a présenté mercredi un rapport avec 16 propositions pour “conjurer le sentiment d’abandon des Mahorais”. Plusieurs mesures déjà évoquées par le passé, comme la prolongation de l’amendement Thani, ou le centre éducatif fermé sont sur la table. Elles ont ainsi de bonnes chances de figurer dans le projet de loi Mayotte, qui doit être présenté en conseil des ministres en janvier.

C’est une idée qui commence décidément à faire son trou. Après un séjour express à Mayotte en septembre, les sénateurs de la Commission des lois ont proposé dans un rapport d’augmenter d’un cran supplémentaire la limitation du droit du sol à Mayotte. Une durée rallongée “permettrait de mieux encadrer le phénomène des allers et retours, souvent risqués, de certaines femmes comoriennes vers Mayotte afin de pouvoir faire bénéficier leur enfant de l’octroi de la nationalité française”, juge le Sénat.

Alors que la loi Asile et Immigration avait déjà imposé la présence régulière d’un au moins des parents pendant trois mois ininterrompus à la date de la naissance, la mission sénatoriale souhaite ainsi porter cette obligation à un an, comme l’avait déjà proposé le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu lors de sa visite fin août. Il s’agit ici de renouer avec “l’esprit de la loi”. La première limitation n’a pas suffi à dissuader les mères de faire naître leurs enfants à Mayotte, selon le rapport. La commission évoque même une hausse de 30% des arrivées de kwassas entre septembre 2019 et août 2020, d’après les données fournies par la préfecture.

16 propositions plus ou moins novatrices

Mais ce n’est pas la seule proposition que formulent les sénateurs François-Noël Buffet, Thani Mohamed Soilihi, Stéphane Le Rudulier et Alain Marc, à la suite de leur visite de trois jours sur l’île aux parfums. En tout, ce sont 16 propositions qui sont exposées dans ce rapport d’une soixantaine de pages censé adresser la “situation sécuritaire spécifique et particulièrement préoccupante” de Mayotte. Des idées qui doivent “nourrir la réflexion autour d’un futur projet de loi dit “Mayotte”.

Parmi ces suggestions, nombreuses sont connues, et parfois même déjà lancées, comme l’amélioration de la prise en charge des mineurs par le Département, ou encore l’approfondissement de la coopération diplomatique avec l’Union des Comores – l’accord-cadre a été signé en juillet 2019. Les sénateurs proposent à ce sujet d’envisager un meilleur ciblage de l’aide au développement sur l’île d’Anjouan. Autre mesure, déjà partiellement mise en place : l’idée d’accompagner les communes dans l’équipement de vidéosurveillance et l’éclairage public. Le ministre des Outre-mer avait pour sa part déjà annoncé une enveloppe d’un million d’euros chaque année dans ce même but.

Vers une meilleure justice

L’apport novateur de ce rapport concerne davantage la justice, dont les rapporteurs ont constaté sur le terrain le manque de moyens, alors que la délinquance est en hausse constante depuis 2008 (le nombre annuel de coups et blessures volontaires sur personne de 15 ans ou plus a crû de 153,5%, selon le rapport). Face à cette violence chronique, les juges n’ont pas chômé et les condamnations ont augmenté, de 15,7% entre le premier semestre 2019 et le premier semestre 2021. Mais cela ne suffit pas, et “en amont du prononcé de la peine, les moyens dont dispose la juridiction doivent être accrus sur le plan humain, par le renforcement des équipes du parquet et la création de cabinets de juge des enfants et de juge d’instruction supplémentaires, comme sur le plan matériel, par la relocalisation du tribunal judiciaire en centre-ville de Mamoudzou, dans un bâtiment conçu pour les besoins d’une juridiction”. Les parlementaires évoquent aussi l’idée de créer une cour d’appel de plein exercice, ou encore un centre éducatif fermé, demandes maintes fois formulées par le passé. Plus inédit, la création d’un centre de détention au sud de Grande Terre et la transformation de la prison de Majicavo en maison d’arrêt.

Sur le plan sécuritaire, la délégation propose aussi quelques nouveautés comme la création d’un PSIG (pelotons de surveillance et d’intervention de la gendarmerie) au sud de la Grande Terre. Dans les tuyaux également, un état des lieux des moyens faisant encore défaut aux forces de l’ordre. Une proposition qui recouvre notamment la possibilité de créer un deuxième commissariat à Koungou, elle aussi très attendue par une partie de la population. Autant de mesures nouvelles qui doivent encore se frayer un chemin jusqu’au projet de loi, avant de, peut-être, porter leurs fruits d’ici quelques années… Comme le souligne François-Noël Buffet, « la réponse des pouvoirs publics à l’insécurité à Mayotte doit être à la hauteur de la dégradation de la situation, liée à une délinquance très violente essentiellement juvénile. Elle doit se traduire par des renforcements des moyens à court terme, mais aussi par une vision à long terme, qui fait encore défaut ».

La lutte contre les ravageurs des cultures fait mouche à Mayotte

-
lutte-contre-ravageurs-cultures-mouche-mayotte

Les 26, 27 et 28 octobre au pôle d’excellence rural de Coconi, le réseau d’innovation et de transfert agricole (RITA) de Mayotte organisait un séminaire de restitution de ses projets 2015-2021. L’occasion pour les différents partenaires de présenter le résultat de leurs recherches et projets innovants. Parmi eux Philippe Ryckewaert et Pierre Baby exposaient leurs travaux sur les ravageurs des cultures à Mayotte.

Mouches, papillons, coccinelles… Autant de petites bêtes qui peuvent paraître inoffensives, et pourtant ! Chaque année, les cultures mahoraises sont ravagées par les larves, les cochenilles ou encore les champignons. Que faire pour lutter contre ces fléaux ? Bien souvent, les agriculteurs ont recours aux produits phytosanitaires. Mais à en croire Philippe Ryckewaert, ce n’est pas la bonne démarche à suivre.

En utilisant des pesticides de manière non raisonnée, nous tuons les ravageurs, mais aussi les auxiliaires : des insectes qui ont un impact positif sur les cultures et qui peuvent repousser les espèces ravageuses”, détaille le chercheur au centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad). En effet, l’utilisation de la “lutte biologique” semble porter ses fruits dans le 101ème département. Après avoir inventorié les espèces d’insectes présentes sur les cultures et favorisé les ennemis naturels des ravageurs, les résultats sont là : les pertes lors des récoltes sont considérablement réduites et les cultures s’épanouissent.

Un travail en réseau

Pour mener à bien ses recherches dans le cadre du réseau d’innovation et de transfert agricole (RITA), le Cirad a travaillé en partenariat avec le lycée agricole de Coconi, la chambre de l’agriculture de la pêche et de l’aquaculture de Mayotte, la direction des ressources terrestres et maritimes de Mayotte et la coopérative des agriculteurs du centre de Mayotte. Ensemble, ils ont créé un réseau d’épidémio-surveillance. “Notre objectif avec ce projet se résume en quatre points : observer, comprendre, agir et transmettre”, détaille Pierre Baby, chargé de mission ecophyto au sein du lycée de Coconi. “Chaque mois, nous publions un bulletin de santé du végétal pour encourager les acteurs à observer les cultures, accompagner les observateurs et communiquer sur les enjeux de l’agroécologie”, explique l’ingénieur.

Le travail en équipe au sein du RITA a notamment offert aux différents acteurs une visibilité, un accompagnement et une coordination. Preuve que l’union fait la force, aujourd’hui les méthodes agroécologiques expérimentées au sein de ce projet depuis 2019 fleurissent et les projets innovants bourgeonnent dans la tête des chercheurs. Après les filets à insectes et les études sur les ravageurs, ces innovateurs projettent de développer la production d’agrumes de qualité sur l’île aux parfums avec un suivi et des expérimentations au champ à partir de 2022. Des projets que l’on espère vivaces sur le territoire.

Le RITA qu’est-ce que c’est ?

Mis en place dans les départements d’Outre-mer français en 2011, les réseaux d’innovation et de transfert agricole (RITA) visent à accompagner le développement local des productions de diversification animale et végétale dans les DOM. Ils regroupent l’ensemble des acteurs du dispositif “recherche-formation-développement” des départements ultramarins. Leur objectif ? Réaliser des recherches et du développement, des expérimentations, des démonstrations et des transferts afin de répondre aux besoins locaux des professionnels agricoles.

“1 repas pour chaque enfant” : Proman offre un chèque de 10.000 euros au Village d’Eva pour distribuer 42.000 repas

-
1-repas-enfant-proman-offre-cheque-10000-euros-village-eva-distribuer-42000-repas

L’entreprise spécialisée dans l’intérim et présente à Mayotte depuis 2018 a choisi de s’engager aux côtés de l’association humanitaire, Le Village d’Eva, pour fournir une aide alimentaire aux quelque 350 enfants en grande précarité qu’elle accompagne dans quatre communes de l’île.

Ils ont dit qu’ils venaient pour les samossas !”, lance la directrice du Village d’Eva Anne Le Guern, avec un sourire attendri pour ses protégés, réunis dans le petit local de l’association, à Pamandzi. Et c’est presque ça ! Ce mercredi, les enfants accompagnés par l’association humanitaire accueillaient un visiteur spécial, en la personne de Roland Gomez, le directeur général de Proman. Fraîchement arrivé à Mayotte le même jour, le pro de l’intérim dont l’entreprise familiale occupe la quatrième place du podium européen sur le marché du travail temporaire, a pris le temps de faire un crochet par l’association pour son premier séjour sur l’île aux parfums.

1-repas-enfant-proman-offre-cheque-10000-euros-village-eva-distribuer-42000-repasLa raison ? Un chèque de 10.000 euros gracieusement offert par la toute jeune Fondation Proman, dans le cadre de l’opération “1 repas pour chaque enfant”. En tout, ce sont 42.000 repas équilibrés (déjeuner et goûter/collation) préparés à partir de produits frais qui vont être distribués gratuitement tous les jours à 350 enfants en situation de grande précarité. Les heureux bénéficiaires de cette initiative solidaire vivent à Pamandzi, M’Tsapéré, Combani et Koungou, quatre villes dans lesquelles l’association Le Village d’Eva, qui vient en aide aux enfants et aux familles en situation de vulnérabilité ou de précarité, et plaide pour l’accès de tous les enfants à l’école, l’apprentissage des savoirs fondamentaux et l’éducation à la santé, s’est implantée progressivement.

“Rendre une partie de cette réussite”

Créée en juillet 2021, la Fondation Proman œuvre en faveur de la jeunesse vulnérable et de la préservation de l’environnement. “Nous trouvons du travail à des personnes qui en ont besoin. Nous avons eu la chance de réussir et nous pensons que c’est important de rendre une partie de cette réussite à ceux qui en ont le plus besoin”, explique Roland Gomez. “Nous avons ramené des sacs de vêtements pour les enfants en plus de ce financement avec la Fondation. Car nous pensons qu’une entreprise a un rôle à jouer qui n’est pas qu’économique, qui est aussi social”, poursuit le chef d’entreprise, dans l’atmosphère intimiste de la courette de l’association.

“Les invendus sont jetés”

D’après nos calculs, cela représente un semestre d’alimentation, c’est la moitié de notre budget annuel en nourriture, c’est énorme !”, renchérit avec sollicitude Anne Le Guern. Une action d’autant plus utile que sa structure peine en temps normal à obtenir les financements pour subvenir aux besoins essentiels des enfants en grande précarité. “Nous avons cette particularité à Mayotte, c’est qu’il n’y a pas les Restos du Coeur. Les invendus sont jetés”, déplore-t-elle. “J’ai une action nutrition, donc j’ai déjà demandé à l’ARS de l’aide pour financer ces collations. Mais on m’a répondu que cela s’apparentait à de la cantine et que ce n’était pas possible. J’ai quelques partenaires, mais les acteurs publics ne font pas l’alimentation”, développe-t-elle.

Grâce à ce partenariat avec Proman, l’association espère bien inspirer d’autres acteurs privés à prendre part à cette initiative. Une opération séduction qui sera peut-être facilitée par l’inauguration de la nouvelle agence Proman à Petite-Terre, le 10 novembre prochain, pour laquelle Le Village d’Eva a aussi reçu une invitation.

Accident mortel au port de Longoni : MCG et deux autres prévenus condamnés pour travail dissimulé

-
accident-mortel-port-longoni-mcg-deux-prevenus-condamnes-travail-dissimule

Un chauffeur de poids lourd qui avait fait un malaise était tombé à bord de son camion dans la mer, en 2017. Quatre prévenus devaient comparaître devant le tribunal, dont l’entreprise délégataire du port présidée par Ida Nel. Ils étaient poursuivis non pas pour des faits d’homicide involontaire, mais pour travail dissimulé.

Bah oui, c’est un peu magnégné tout ça, Madame !” L’expression pourrait faire sourire si les faits n’étaient pas aussi graves. En 2017, un chauffeur de poids-lourd qui transporte un container au port de Longoni fait un malaise derrière le volant, et perd le contrôle du véhicule, qui finit dans le lagon. Les secours n’arrivent pas assez vite pour empêcher le décès de la victime par noyade… Une mort accidentelle, donc. Le problème, que les enquêteurs dépêchés sur place ne tarderont pas à découvrir : le chauffeur n’était pas vraiment employé dans les règles.

En contrat chez l’un, embauché le jour même chez un tiers, qui lui-même rendait service à son frère, mais éditait ses factures directement au port… Bref, une belle pagaille qui illustre les pratiques négligentes, voire parfois irrégulières au port de Longoni. Et un fastidieux dossier qui a donc abouti à la comparution ce mercredi 27 octobre de quatre prévenus, dont trois sociétés opérant au port : la SARL Routiers Transporteurs de Mayotte (RTM), la société Transporteurs Aziz et fils et la SAS Mayotte Channel Gateway, entreprise délégataire du port dont la présidente n’est autre qu’Ida Nel. On leur reproche des faits de travail dissimulé. L’audience du jour visait à comprendre les implications des uns et des autres.

Pas de visite médicale depuis 2012

Officiellement, la victime possédait bien un contrat de travail, à durée déterminée de neuf mois, chez l’une de ces trois sociétés, RTM. En poste depuis six mois en tant que chauffeur poids lourd, Monsieur B. a déjà fait quelques malaises par le passé. Auditionné par la direction des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi le 26 juillet 2017, soit quelques jours après le décès de son salarié, l’employeur explique lui avoir proposé un avenant à son contrat, pour le faire passer à un poste de manutentionnaire, moins dangereux. Il soupçonne de l’épilepsie. Mais le principal intéressé refuse de signer. Pour autant, le dossier ne fait état d’aucune visite médicale auprès de la médecine du travail, en ce qui concerne RTM. Par le passé, le chauffeur de camion a toutefois déjà été jugé inapte, ce qui avait d’ailleurs entraîné son licenciement de la société Colas. Sa dernière fiche d’aptitude remonte à 2012. C’est ce qui vaudra à RTM d’être poursuivie pour exécution d’un travail dissimulé et embauche d’un salarié sans déclaration préalable conforme au service de santé au travail.

L’affaire aurait pu s’arrêter là. Mais il y a un hic. Le camion que conduit la victime le jour du drame, appartient en réalité à un tiers, Monsieur F. Lui travaille souvent au port, mais ne dispose pas d’une immatriculation au registre du commerce et des sociétés. Et ce jour-là, c’est en réalité son frère, qui gère pour sa part la société Aziz et fils, qui lui a proposé de récupérer une partie du boulot. Un arrangement à l’amiable auquel les deux auraient régulièrement recours quand le besoin de bras se fait sentir… mais qui pourrait aussi s’apparenter à de la sous-traitance !

Partie de ping-pong entre les prévenus

Comme si cela ne suffisait pas, MCG avait bien payé des factures, directement à Monsieur F, sans lui demander un extrait de Kbis ou une attestation de la sécurité sociale. Son intervention aurait concerné pas moins de 26 bateaux sur les cinq derniers mois ! “C’est la fille d’Aziz qui gère ces choses pour eux… Mon service n’a peut-être pas été assez vigilant”, explique Ida Nel.

Difficile de démêler les responsabilités des uns et des autres, tant chacun s’évertue à noyer le poisson, ou à se renvoyer la balle. Au point d’exaspérer quelques robes noires. “Ce n’est pas vous Madame Nel, c’est votre société MCG qui est poursuivie. Et en France, tous les employeurs sont censés respecter les règles”, grince l’un des assesseurs. “C’est un débat fastidieux dans ce que je considère comme être de la résistance de la part des prévenus, à des questions simples”, souligne quant à lui le ministère public. Lequel a requis entre 1.500 et 10.000 euros d’amende, et même six mois d’emprisonnement avec sursis pour Monsieur F. Des réquisitions âprement contestées par les avocats présents, l’un plaidant notamment l’absence de sous-traitance entre la société Aziz et fils et Monsieur F., l’autre la méconnaissance par MCG du travail dissimulé. Seul le premier sera parvenu à obtenir la relaxe pour son client. Les autres prévenus écopent d’amendes allant de 1.500 euros pour MCG, à 4.000 euros, dont 2.800 avec sursis, pour Monsieur F., et 2.000 euros pour la RTM.

38 jeunes volontaires stagiaires du RSMA hissent les couleurs de la République

-
38-jeunes-volontaires-stagiaires-rsma-couleurs-republique

Mercredi 27 octobre, sur la place de la police municipale à Dembéni avait lieu la présentation au drapeau des volontaires stagiaires du régiment du service militaire adapté de Mayotte (RSMA). Au total, 38 jeunes recrues du contingent d’octobre 2021 ayant terminé avec succès leur formation militaire initiale ont été présentés au drapeau du régiment.

Garde à vous !” Fait pour le moins inhabituel ce mercredi matin, les treillis kaki et les bérets bleu marines envahissent le parvis de la police municipale de Dembéni. Le calme, l’ordre et la discipline sont de mises… Loin de l’agitation de la route voisine, les militaires restent impassibles. À l’ordre du jour ? La présentation au drapeau de 38 volontaires stagiaires du contingent d’octobre 2021. Après un mois de vie militaire destiné à leur inculquer “les rudiments du savoir-être, la valeur du travail d’équipe et le goût de l’effort”, les jeunes recrues rejoignent officiellement leur cursus de formation professionnelle au sein du régiment du service militaire adapté de Mayotte pour une durée compris entre six et dix mois.

Le RSMA porte ouverte sur l’avenir

Au milieu des rangs serrés, le major de la promotion K. Said Ali, droit comme un i dans ses bottes militaires, revient sur ses premiers pas dans l’armée française. “Je me sens différent depuis que j’ai commencé cette formation. J’aime ce métier, je m’y sens bien. J’apprécie le partage et le vivre ensemble. Dès à présent, je vais me spécialiser dans une formation de technicien au sein du RSMA. Je suis heureux d’avoir acquis ces bases militaires”, assure le Mahorais de 23 ans. Une joie partagée par le maire de Dembéni, Moudjibou Saïdi, très enthousiaste d’accueillir cette cérémonie au sein de la ville universitaire de l’île aux parfums. L’élu rappelle également son soutien pour le travail et l’engagement quotidien du RSMA pour la jeunesse mahoraise et les efforts des jeunes recrues. « Saisissez cette chance ! C’est une opportunité pour construire votre avenir”, s’exclame l’édile.

Une institution en pleine expansion

Depuis 1988, le RSMA accueille des jeunes volontaires stagiaires. L’organisme d’insertion socio-professionnelle a offert au cours de l’année 600 places au sein de ses 19 filières de formations. Un chiffre qui devrait s’accroître. En raison de la forte demande, le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, a décidé la création d’une compagnie supplémentaire en 2022, montant à 670 le nombre de places sur l’année à venir. “83% des jeunes sortis du RSMA en 2020 ont trouvé un emploi ou repris leurs études. Notre établissement recrute, forme et insère les jeunes mahorais qui lui ont fait confiance”, affirme le lieutenant-colonel Pierre-Louis Dubois, le chef de corps du RSMA à Mayotte. Très fier par la même occasion de décorer quatre autres volontaires du régiment, engagés entre 2017 et 2020, de la médaille de la défense nationale attribuée au nom de la ministre des Armées.

Une présentation officielle également très émouvante pour les familles des jeunes volontaires stagiaires rassemblés à Dembéni. Car oui, cette cérémonie marque la pleine entrée des recrues dans leur cycle de formation au RSMA. Mais aussi le début d’une nouvelle aventure !

Philippe Ramon : nouveau DGS de la mairie de Mamoudzou, nouvelles méthodes, nouvelles ambitions

-
philippe-ramon-nouveau-dgs-mairie-mamoudzou-nouvelles-methodes-nouvelles-ambitions

Depuis ce lundi 25 octobre, la mairie de Mamoudzou tient son nouveau directeur général des services en la personne de Philippe Ramon. Doté d’une solide expérience dans la fonction publique, il devrait apporter un souffle nouveau auprès des équipes en place et une méthode de travail différente. Missions principales, ressources humaines, politiques publiques, il raconte.

Flash Infos : Votre parcours professionnel est long comme le bras : officier dans l’armée de l’air, sous-préfet, conseiller pour l’aménagement du territoire au cabinet de Bruno Le Maire, directeur général des services au sein de l’agglomération de Béziers, DRH du département des Bouches-du-Rhône, directeur de projet pour la revitalisation du département de la Creuse… Qu’est-ce qui vous a poussé à rejoindre la commune de Mamoudzou ?

Philippe Ramon : J’ai candidaté sur divers postes, et en particulier sur celui de Mamoudzou. C’était un poste avec un enjeu fort, avec une population en pleine explosion démographique, le contraire de la Creuse qui perdait des habitants. Ici, nous en gagnons de façon exponentielle tous les ans. Derrière, il faut que les services suivent, mais ce n’est pas évident. La départementalisation en 2011 nous a fait passer dans un registre très normé. Il faut accompagner cette normalisation du département qui est une gageure. J’ai été séduit par le projet extrêmement ambitieux et structuré de la nouvelle équipe municipale, qui formalise l’objectif très stratégique. La ligne et l’ambition sont clairement affichées. Après, il faut arriver à le mettre en œuvre, ce qui n’est pas simple, avec une équipe qui est toujours en train de courir après de nouveaux effectifs.

FI : Quel type de DGS êtes-vous ?

P. R. : Je suis vraiment dans le registre de celui qui favorise l’expérimentation. Il y a un permis de se tromper ! Je n’ai aucun état d’âme là-dessus. Par contre, je suis très attentif à l’implication coordonnée et transversale des équipes. Je suis très souple sur la forme, mais très exigeant sur le fond ! Le poste de directeur général des services exige du management. Il faut structurer la boutique, l’organiser, la contrôler et nous assurer que tous les services soient portés par les objectifs du maire. Tout le monde à la mairie de Mamoudzou doit être intéressé par tous les sujets. Personne ne doit considérer que cela ne le concerne pas.

FI : S’il fallait résumer, quelles sont vos deux ou trois missions principales ?

P. R. : Tel que je conçois mon boulot, je dirais qu’il y a trois types de mission. La première est d’avoir de la stratégie, de la coordination, de la transversalité : il faut travailler sur la mise en cohérence entre ce que fait le service de l’état civil et celui du nettoyage ou de l’attractivité… Toutes les équipes travaillent de concert pour que Mamoudzou sorte gagnante dans une période qui n’est pas simple… Le deuxième sujet est probablement la gestion de crise. Tous les jours, il y a un problème. Et le DGS se charge d’éteindre ces incendies quotidiens. Le troisième volet est l’écoute et la connaissance des gens et du terrain. Je vais vraisemblablement consacrer un tiers de mon temps à me déplacer pour ressentir les besoins de la population, des partenaires et de nos agents dans le but de m’assurer qu’il y ait bien une relation entre l’ambition stratégique et la réalité du quotidien !

FI : De part votre expérience dans les ressources humaines, quelle nouvelle dynamique allez-vous impulser auprès de vos services pour qu’ils réussissent à suivre l’explosion démographique à laquelle ils sont confrontés ?

P. R. : J’ai tout d’abord trouvé une équipe motivée et compétente, même si elle peut être insuffisamment étoffée sur certains aspects. Comme toujours, il y a un peu de tiraillement entre certains services. Encore une fois, la clé repose sur la transversalité et la méthode de coordination de l’action.
Le télétravail peut être à titre d’exemple une bonne solution pour améliorer la productivité de certains agents, qui sont sur les routes dès 4h du matin, qui arrivent fatigués et repartent épuisés… C’est un retour d’expérience relativement positif du Covid. Bien sûr, il faut maintenir une dynamique d’équipe, mais il est possible de l’envisager de temps en temps si cela permet d’être plus efficace et d’obtenir de meilleurs résultats.

FI : Mamoudzou concentre le poumon économique de l’île et se trouve en perpétuelle transformation. Toutefois, elle accumule également un retard structurant dans de nombreux secteurs tels que le transport, la gestion des déchets, le scolaire… Indépendamment de l’ambition politique, comment faire pour que la stratégie de la municipalité se ressente dans le quotidien des habitants ?

P. R. : C’est difficile ! En permanence, il faut jongler entre les projets du quotidien qui doivent avancer et être résolus, même s’ils sont parfois secondaires, et ceux du moyen et du long terme, qui demandent beaucoup d’énergie. Il faut réussir à avancer sur ces deux aspects de façon cohérente !
Pas plus tard qu’hier [mardi 26 octobre], nous parlions du front de mer de Mamoudzou, un projet extrêmement ambitieux qui sera la vitrine de Mayotte. C’est formidable et absolument nécessaire si nous voulons développer le tourisme ou autres, mais il ne faut pas se leurrer, ce n’est pas demain que nous verrons le remblai se combler. C’est un travail qui demande énormément de réflexion et d’analyses. Alors oui, il faut bûcher sur ces sujets dits de long terme, sans omettre de plancher sur des actions quotidiennes, telles que la structuration des vendeurs de rue. Idem pour les transports : il faut trouver des solutions palliatives rapidement, avant la fin du mandat, pour éviter cet engorgement et améliorer la circulation.

FI : Depuis votre arrivée sur le territoire, qu’est-ce qui vous a le plus marqué à la mairie de Mamoudzou ?

P. R. : J’ai déjà constaté que nos recettes fiscales étaient trop faibles ! Dès la semaine prochaine, j’aurai une vision globale de toutes nos recettes, pour savoir si tout est bien optimisé… Sans augmenter les taux, il apparaît envisageable d’avoir des ressources significativement supérieures. Et c’est nécessaire car aujourd’hui, les équipes n’arrivent pas à suivre tellement les demandes du maire et des usagers sont importantes. Sauf que pour recruter des agents, il faut être en mesure de les rémunérer.
Les dotations de l’État sont peut-être un peu inadaptées par rapport aux besoins, mais le ministère des Outre-mer est informé et sensible à cet enjeu. De l’argent disponible, il y en a ! Encore faut-il savoir mobiliser des fonds d’investissement…

FI : Parmi tous les projets portés par l’équipe municipale en place, lequel vous parle tout particulièrement ?

P. R. : Le numérique est l’un des sujets qui me plaît dans le projet du maire. À la différence des autres collectivités en métropole qui sont passées par différents stades, nous pouvons franchir le pas d’un seul coup et devenir une smart city. Ce sera alors très intéressant pour les questions de sécurité, de transport, d’optimisation des moyens. C’est peut-être un aspect sur lequel les Mahorais n’ont pas encore saisi totalement l’enjeu, et pourtant il s’agit d’une clé face aux problématiques exposées à Mayotte.

Centre hospitalier de Mayotte : Deux personnels de la direction des ressources humaines visés par des tags nazis

-
centre-hospitalier-mayotte-deux-personnels-direction-ressources-humaines-vises-tags-nazis

Ce mardi matin, deux personnels de la direction des ressources humaines du centre hospitalier de Mayotte ont été visés par des tags nazis dans deux ascenseurs de l’établissement. Une découverte lugubre qui a fait bondir les principaux intéressés ainsi que le directeur par intérim, Christophe Blanchard. Des plaintes ont été déposées au commissariat de Mamoudzou dans l’espoir de retrouver le ou les individus à l’origine de ces actes ignobles.

« J’ai l’impression d’avoir été humilié publiquement. » À l’autre bout du fil, Matthieu Guyot, le directeur des ressources humaines et de la formation se dit encore sous le choc après la découverte ce mardi vers 7h de son nom assimilé à une croix gammée dans l’un des ascenseurs du centre hospitalier de Mayotte. « C’est inacceptable ! », rebondit Christophe Blanchard, le directeur par intérim, particulièrement remonté face à l’absurdité de ces « guignols pas très instruits ». D’autant plus qu’un second tag du même type vise en parallèle un autre collègue, Steve Gardavoir, en charge du développement des ressources humaines au sein de l’établissement.

centre-hospitalier-mayotte-deux-personnels-direction-ressources-humaines-vises-tags-nazisUn incident qui s’ajoute à ceux vécus ces derniers mois par Matthieu Guyot, qui évoque des tracts diffamatoires, des séquestrations, des insultes et des menaces, sur son profil Twitter. « J’ai souhaité le diffuser pour mettre un coup de projecteur sur ces attaques répétées à l’encontre de tous les membres du système hospitalier, et pas seulement à Mayotte. Beaucoup d’entre nous se font agresser, physiquement et verbalement, à l’image du directeur des hôpitaux de Marseille lors d’une manifestation devant son logement ! » À travers ce partage, l’homme de 29 ans souhaite surtout afficher sa solidarité et crier son ras-le-bol. « Le poste de DRH est le plus exposé car il touche au salaire et à la carrière des agents », souligne Christophe Blanchard, avant de « condamner fermement » ces actes répugnants, qui ont fait l’objet d’un dépôt de plainte dès l’après-midi au commissariat de Mamoudzou par les deux principaux concernés. « J’irai me présenter également pour faire de même au nom de l’hôpital. Nous n’allons pas laisser passer ça ! », prévient le directeur par intérim.

Un mouvement d’humeur ?

Pour l’heure, les rumeurs vont bon train sur le ou les individus à l’origine de ces insultes. « Nous n’avons pas encore d’idée arrêtée… Cela peut être un agent non reconduit, un anti-vax ou un syndicaliste. » Plusieurs hypothèses qui restent encore à approfondir par la section d’enquête de la police nationale en charge de l’affaire. « Honnêtement, je ne pense pas que ce soit l’œuvre d’une section syndicale, ce n’est trop le style de la maison de faire des choses aussi basses », tempère Matthieu Guyot, qui penche davantage sur « un mouvement d’humeur ». « Quelqu’un doit m’en vouloir pour une raison x ou y… »

centre-hospitalier-mayotte-deux-personnels-direction-ressources-humaines-vises-tags-nazisCet épisode vient compléter « une fin d’année compliquée » selon Christophe Blanchard, entre les différents droits de retrait (sage-femmes, direction des plans et des travaux, service des déchets…). « Le risque est de dégoûter ces jeunes qui souhaitent nous rejoindre alors que nous sommes déjà très peu attractifs », poursuit-il. Et de rappeler que le poste de DRH est resté vacant pendant deux longues années avant l’arrivée en mars 2020 de l’actuel directeur. « Si jamais il s’en va, ce serait le chaos ! » Mais qu’il se rassure, Matthieu Guyot ne compte pas rendre les armes de sitôt. « Ma motivation reste pleine et entière. Certes, ça ne fait pas plaisir, mais je ne vais tout arrêter à cause de quelques tags. Il faut tenir le cap, Mayotte en a besoin. Partir maintenant, ce serait nuire à l’établissement et au département… » Ses détracteurs sont prévenus !

Avec Maore Tour, Nadjmou Boina donne un coup de boost au tourisme à Mayotte

-
maore-tour-nadjmou-boina-boost-tourisme-mayotte

Originaire de M’Tsapéré, ce diplômé en informatique en tant qu’expert sécurité a décidé de lancer une plateforme pour faciliter les réservations sur l’île au lagon. Un nouvel outil bien pratique pour les prestataires et la clientèle… et qui pourrait bien séduire au-delà de la barrière de corail.

Que fait-on samedi ? Sortie jet ski ? Safari dauphins ? Ou plutôt une visite de plantation, les pieds sur terre à Ouangani ? Avec Maore Tour, réserver une sortie est désormais un jeu d’enfant. Et l’évasion est “à portée de clic” à en croire le slogan de cette toute nouvelle plateforme, sortie officiellement l’été dernier.

À l’initiative de ce projet, il y a un entrepreneur, originaire de M’Tsapéré : Nadjmou Boina. Pour ce diplômé en informatique, développer un site Internet de réservation pour Mayotte est rapidement devenu une évidence. “J’ai eu l’occasion de voyager aux États-Unis pour un roadtrip et dans les Caraïbes, des expériences inédites ! Et à chaque fois, je pouvais faire des activités très facilement avec un outil numérique, à savoir mon téléphone”, retrace ce passionné de voyages. “À mon retour à Mayotte, je déplorais le manque de moyens pour réserver facilement des activités”, se souvient-il.

Comme beaucoup d’entre nous, le trentenaire s’y prend souvent au dernier moment pour appeler les prestataires. Et il faut en plus les joindre un à un au téléphone… sans toujours réussir à avoir quelqu’un au bout du fil ! “Comme mon métier, c’est l’informatique et que je suis un peu sportif, l’idée m’est venu de créer une plateforme pour rendre accessibles ces activités, sans perdre de temps”, développe cet amateur de Crossfit qui vit aujourd’hui entre Mayotte et La Réunion.

I Love Mayotte, ou le début de l’aventure

Mais avant de se lancer dans l’aventure, l’entrepreneur commence par créer une page sur Facebook, I Love Mayotte. “L’idée c’était de stimuler un peu le désir, de rendre attractif le projet, avec des images de Mayotte. De créer un média social en somme, pour parler en bien du territoire”, explique-t-il. Bingo ! Créée en 2016, la page totalise aujourd’hui près de 5.000 abonnés. Une base solide sur laquelle le geek va pouvoir faire une première étude de marché, et sonder ses followers pour identifier les besoins sur l’île au lagon.

Sans surprise, la plupart des amateurs de sortie tombent d’accord avec ses propres conclusions : les réservations par téléphone, sans outil centralisé, compliquent un peu le processus. “Ce sont donc ces problématiques que j’ai souhaité adresser avec Maore Tour”. Un périple qui aura duré plus de trois ans ! En 2017, il sort en effet une première version du site web, non publique, pour faire tester son outil à quelques prestataires triés sur le volet.

Le Covid-19 freine la sortie du projet

Manque de bol, la pandémie du Covid-19 passe par là… repoussant à plus tard la sortie officielle de la plateforme. “Le projet s’est mis en pause et a très mal démarré car le tourisme était à l’arrêt”, soupire-t-il. Mais l’informaticien chevronné ne baisse pas les bras pour autant, et en 2021, le projet est à nouveau sur les rails, pour un lancement officiel dès juillet.

Une dizaine de prestataires déjà sur le site

Aujourd’hui, la plateforme est fonctionnelle et recense une dizaine de prestataires, avec qui Maore Tour joue le rôle d’un apporteur d’affaires. En échange d’une petite commission, le site autorise la réservation et le paiement sécurisé, avec un peu de publicité en prime, via Facebook ou Google avec Adsense. Pour les clients, l’offre est alléchante, puisque les prix proposés sont légèrement inférieurs à ceux pratiqués en temps normal. “Cette baisse de prix est compensée pour les prestataires par la sécurisation du paiement et la protection contre les clients qui se désengagent à la dernière minute”, précise Nadjmou Boina. Sans acompte, il n’est en effet pas rare que les candidats ne se présentent pas à une sortie. Un vrai manque à gagner pour les prestataires. “Imaginez, une activité à 90 euros, si cinq personnes ne viennent pas, c’est 450 euros de perdu ! Sans compter les repas qu’il faut préparer à l’avance”, calcule le pro de la programmation.

Bien sûr, Nadjmou Boina n’entend pas s’arrêter là, et espère bien travailler avec davantage d’entreprises sur l’île, et élargir l’offre aux restaurants et aux logements. “L’idée c’est aussi de redynamiser le tourisme”, assure-t-il. Et ainsi attirer une clientèle variée, issue des autres coins de l’océan Indien, notamment de La Réunion, “des gens qui viennent beaucoup à Mayotte en vacances et qui consomment des activités sur l’île”. Et pourquoi pas du reste du monde ?

Voir le site Maoré Tour

Les études sur les araignées se tissent à Mayotte

-
etudes-araignees-mayotte

Pendant un mois, des chercheurs du musée royal d’Afrique Centrale de Tervuren en Belgique arpentent les paysages mahorais à la recherche de nouvelles espèces d’araignées. L’objectif ? Réaliser une mise à niveau de l’état des connaissances sur les arachnides à Mayotte, à la demande de la direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DEAL).

Filet, tubes à essai et appareil photo à la main, la petite équipe est fin prête pour partir à la chasse aux araignées. Leur terrain de jeu du jour ? La mangrove de Miréréni ! À marée basse, les chercheurs espèrent observer une espèce de mygale qui n’a pour l’instant été aperçue que sur Petite-Terre, dans la zone des Badamiers. “Nous n’avons que très peu de données sur les araignées à Mayotte. L’objectif de notre mission est de prendre en photo des spécimens sur le terrain puis de les collecter afin de pouvoir les analyser en laboratoire et identifier les espèces”, déroule en bon professeur Didier Van den Spiegel, responsable des collections au musée royal d’Afrique Centrale de Tervuren.

Le spécialiste en taxonomie c’est-à-dire la science qui découvre, décrit et nomme des espèces, est accompagné de deux de ses collègues du musée, Arnaud Henrard, chercheur arachnologue et docteur en sciences biologiques, et Aurore Mathys, scientifique en charge de la numérisation des collections. Tous trois sillonnent l’île aux parfums depuis plusieurs semaines à la recherche de nouvelles données afin de réaliser avec la direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement, un fascicule sur les araignées de Mayotte, vivant principalement dans les zones humides que sont les mangroves et les rivières.

Toutes les attirer dans sa toile

De jour comme de nuit, les scientifiques évoluent sur le terrain pour rassembler un maximum d’informations sur ces arthropodes. “Collecter, observer et permettre une identification précise, voilà le travail que nous réalisons ici”, détaille Arnaud Henrard. Ce passionné fouille sans relâche chaque centimètre carré de mangrove afin de trouver ses amies à huit pattes. “Grâce à cette mission, nous pourrons voir quelle est la richesse de l’île en matière d’araignées et déterminer s’il y a des espèces endémiques sur ce territoire.” Mais la tâche n’est pas aisée.

Pour capturer ces insectes, le docteur en sciences biologiques utilise différentes techniques. À l’aide d’un filet, d’une paille, d’un aspirateur ou encore en secouant les branches au-dessus d’un bac de récupération, tous les moyens sont bons pour dénicher les arachnides ! Avant de trôner fièrement dans des collections, les animaux seront d’abord observés, photographiés, attrapés, puis analysés sous toutes les coutures. “Aujourd’hui, avec la disparition des milieux naturels, si nous n’avons pas de collections dans des musées, les animaux qui peuplent ces milieux risquent de partir avec eux sans que nous ayons pu les identifier ou les observer”, explique Didier Van den Spiegel, avant d’ajouter que “le travail sur le terrain incite à préserver l’environnement et valorise la biodiversité. Si on montre que certaines espèces sont indicatrices d’un bon environnement, la population voudra davantage protéger ces écosystèmes fragiles”.

Les spécimens collectés à Mayotte serviront alors à alimenter les collections de l’université de Dembéni, du musée royal d’Afrique Centrale de Tervuren mais aussi du muséum national d’histoire naturelle de Paris, qui ne possède qu’un échantillon très restreint d’espèces venues du 101ème département français. Par ailleurs, la numérisation des collections réalisées par Aurore Mathys permet également aux scientifiques du monde entier d’obtenir des données précises sur les espèces découvertes dans leur habitat naturel. Un travail de fourmis pour ces passionnés de biologie qui, après avoir collectés plus de 200 spécimens, n’ont pas fini de faire parler de leurs travaux.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes