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Les études sur les araignées se tissent à Mayotte

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Pendant un mois, des chercheurs du musée royal d’Afrique Centrale de Tervuren en Belgique arpentent les paysages mahorais à la recherche de nouvelles espèces d’araignées. L’objectif ? Réaliser une mise à niveau de l’état des connaissances sur les arachnides à Mayotte, à la demande de la direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DEAL).

Filet, tubes à essai et appareil photo à la main, la petite équipe est fin prête pour partir à la chasse aux araignées. Leur terrain de jeu du jour ? La mangrove de Miréréni ! À marée basse, les chercheurs espèrent observer une espèce de mygale qui n’a pour l’instant été aperçue que sur Petite-Terre, dans la zone des Badamiers. “Nous n’avons que très peu de données sur les araignées à Mayotte. L’objectif de notre mission est de prendre en photo des spécimens sur le terrain puis de les collecter afin de pouvoir les analyser en laboratoire et identifier les espèces”, déroule en bon professeur Didier Van den Spiegel, responsable des collections au musée royal d’Afrique Centrale de Tervuren.

Le spécialiste en taxonomie c’est-à-dire la science qui découvre, décrit et nomme des espèces, est accompagné de deux de ses collègues du musée, Arnaud Henrard, chercheur arachnologue et docteur en sciences biologiques, et Aurore Mathys, scientifique en charge de la numérisation des collections. Tous trois sillonnent l’île aux parfums depuis plusieurs semaines à la recherche de nouvelles données afin de réaliser avec la direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement, un fascicule sur les araignées de Mayotte, vivant principalement dans les zones humides que sont les mangroves et les rivières.

Toutes les attirer dans sa toile

De jour comme de nuit, les scientifiques évoluent sur le terrain pour rassembler un maximum d’informations sur ces arthropodes. “Collecter, observer et permettre une identification précise, voilà le travail que nous réalisons ici”, détaille Arnaud Henrard. Ce passionné fouille sans relâche chaque centimètre carré de mangrove afin de trouver ses amies à huit pattes. “Grâce à cette mission, nous pourrons voir quelle est la richesse de l’île en matière d’araignées et déterminer s’il y a des espèces endémiques sur ce territoire.” Mais la tâche n’est pas aisée.

Pour capturer ces insectes, le docteur en sciences biologiques utilise différentes techniques. À l’aide d’un filet, d’une paille, d’un aspirateur ou encore en secouant les branches au-dessus d’un bac de récupération, tous les moyens sont bons pour dénicher les arachnides ! Avant de trôner fièrement dans des collections, les animaux seront d’abord observés, photographiés, attrapés, puis analysés sous toutes les coutures. “Aujourd’hui, avec la disparition des milieux naturels, si nous n’avons pas de collections dans des musées, les animaux qui peuplent ces milieux risquent de partir avec eux sans que nous ayons pu les identifier ou les observer”, explique Didier Van den Spiegel, avant d’ajouter que “le travail sur le terrain incite à préserver l’environnement et valorise la biodiversité. Si on montre que certaines espèces sont indicatrices d’un bon environnement, la population voudra davantage protéger ces écosystèmes fragiles”.

Les spécimens collectés à Mayotte serviront alors à alimenter les collections de l’université de Dembéni, du musée royal d’Afrique Centrale de Tervuren mais aussi du muséum national d’histoire naturelle de Paris, qui ne possède qu’un échantillon très restreint d’espèces venues du 101ème département français. Par ailleurs, la numérisation des collections réalisées par Aurore Mathys permet également aux scientifiques du monde entier d’obtenir des données précises sur les espèces découvertes dans leur habitat naturel. Un travail de fourmis pour ces passionnés de biologie qui, après avoir collectés plus de 200 spécimens, n’ont pas fini de faire parler de leurs travaux.

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