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La lutte contre les ravageurs des cultures fait mouche à Mayotte

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Les 26, 27 et 28 octobre au pôle d’excellence rural de Coconi, le réseau d’innovation et de transfert agricole (RITA) de Mayotte organisait un séminaire de restitution de ses projets 2015-2021. L’occasion pour les différents partenaires de présenter le résultat de leurs recherches et projets innovants. Parmi eux Philippe Ryckewaert et Pierre Baby exposaient leurs travaux sur les ravageurs des cultures à Mayotte.

Mouches, papillons, coccinelles… Autant de petites bêtes qui peuvent paraître inoffensives, et pourtant ! Chaque année, les cultures mahoraises sont ravagées par les larves, les cochenilles ou encore les champignons. Que faire pour lutter contre ces fléaux ? Bien souvent, les agriculteurs ont recours aux produits phytosanitaires. Mais à en croire Philippe Ryckewaert, ce n’est pas la bonne démarche à suivre.

En utilisant des pesticides de manière non raisonnée, nous tuons les ravageurs, mais aussi les auxiliaires : des insectes qui ont un impact positif sur les cultures et qui peuvent repousser les espèces ravageuses”, détaille le chercheur au centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad). En effet, l’utilisation de la “lutte biologique” semble porter ses fruits dans le 101ème département. Après avoir inventorié les espèces d’insectes présentes sur les cultures et favorisé les ennemis naturels des ravageurs, les résultats sont là : les pertes lors des récoltes sont considérablement réduites et les cultures s’épanouissent.

Un travail en réseau

Pour mener à bien ses recherches dans le cadre du réseau d’innovation et de transfert agricole (RITA), le Cirad a travaillé en partenariat avec le lycée agricole de Coconi, la chambre de l’agriculture de la pêche et de l’aquaculture de Mayotte, la direction des ressources terrestres et maritimes de Mayotte et la coopérative des agriculteurs du centre de Mayotte. Ensemble, ils ont créé un réseau d’épidémio-surveillance. “Notre objectif avec ce projet se résume en quatre points : observer, comprendre, agir et transmettre”, détaille Pierre Baby, chargé de mission ecophyto au sein du lycée de Coconi. “Chaque mois, nous publions un bulletin de santé du végétal pour encourager les acteurs à observer les cultures, accompagner les observateurs et communiquer sur les enjeux de l’agroécologie”, explique l’ingénieur.

Le travail en équipe au sein du RITA a notamment offert aux différents acteurs une visibilité, un accompagnement et une coordination. Preuve que l’union fait la force, aujourd’hui les méthodes agroécologiques expérimentées au sein de ce projet depuis 2019 fleurissent et les projets innovants bourgeonnent dans la tête des chercheurs. Après les filets à insectes et les études sur les ravageurs, ces innovateurs projettent de développer la production d’agrumes de qualité sur l’île aux parfums avec un suivi et des expérimentations au champ à partir de 2022. Des projets que l’on espère vivaces sur le territoire.

Le RITA qu’est-ce que c’est ?

Mis en place dans les départements d’Outre-mer français en 2011, les réseaux d’innovation et de transfert agricole (RITA) visent à accompagner le développement local des productions de diversification animale et végétale dans les DOM. Ils regroupent l’ensemble des acteurs du dispositif “recherche-formation-développement” des départements ultramarins. Leur objectif ? Réaliser des recherches et du développement, des expérimentations, des démonstrations et des transferts afin de répondre aux besoins locaux des professionnels agricoles.

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