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Ramlati Ali : « J’ai donné le meilleur de moi-même au cours de mon mandat »

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C’est une idée on ne peut plus originale qui a émergé dans la tête d’un amoureux des danses traditionnelles locales. Mansour Ramia est à l’origine de Moovafrica, un programme de sport basé sur les danses de chez nous. Le concept est adopté à l’international par des centaines de milliers de personnes. Aujourd’hui, le fondateur a besoin de passer à l’étape supérieure, mais le parcours n’est pas de tout repos.

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Discorde à la mairie de Mamoudzou

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Julien Kerdoncuf, sous-préfet à Mayotte en charge de la lutte contre l’immigration clandestine : “Nous n’avons pas constaté d’arrivées de kwassas liés au Covid”

Alors que l’épidémie de Covid-19 continue sa propagation à Mayotte et que le flou règne sur la situation sanitaire en Union des Comores, la LIC se poursuit, d’ailleurs amplifiée pour limiter l’impact que pourrait avoir l’importation de nouveaux cas sur le territoire. Pour autant, après une baisse, les arrivées de kwassas tendent à reprendre depuis quelques jours, sans qu’elles ne soient a priori imputables au Covid-19. Le point avec Julien Kerdoncuf, sous-préfet délégué à la lutte contre l’immigration clandestine. 

Députée de la 1ère circonscription de Mayotte, Ramlati Ali a transmis à la presse son bilan de fin de mandat la semaine dernière. Profitant de son retour tout récent sur l’île aux parfums, nous l’avons invitée dans les locaux de la rédaction pour la faire réagir sur les principaux points. Si elle estime « avoir donné le meilleur d’elle-même », elle a évidemment fait avancer certains domaines plus que d’autres. Interview.

Flash Info : Dans quel secteur pensez-vous avoir fait avancer le plus de dossiers au cours de votre mandat ?

ramlati-ali-donne-meilleur-cours-mandatRamlati Ali : De par ma profession, j’ai beaucoup travaillé sur le secteur de la santé, un besoin fondamental à Mayotte qui se heurte à des difficultés d’ordre structurel. Je me suis battue pour la création de l’agence régionale de santé de plein exercice qui a finalement vu le jour en 2020 et je ne cesse de rappeler l’urgence de la construction du 2ème hôpital au centre de l’île. L’idéal serait que chaque personne ne se trouve pas à plus de 30 minutes d’un lieu de soin, ce qui n’est malheureusement pas le cas aujourd’hui même si la mise en place de l’hélicoptère du CHM a contribué à améliorer les choses.

En termes de moyens humains, j’ai milité pour le développement de la formation médicale afin de créer un vivier de professionnels de santé sur le territoire. J’ai ainsi contribué à la création au centre universitaire de formation et de recherche en 2020 du parcours Licence Accès Santé. Par ailleurs, j’ai également fait en sorte de mettre en place le parcours de soins coordonné à Mayotte avec désignation d’un médecin traitant. Les médecins installés à Mayotte ont ainsi désormais les mêmes avantages que sur le territoire national, ce qui contribue à augmenter l’attractivité de l’île. Beaucoup de médecins du CHM se sont lancés dans le privé grâce à ce nouveau système, ce qui contribue à un meilleur maillage du territoire. Afin de lutter contre le désert médical, j’ai déposé des amendements tout au long de mon mandat pour introduire des activités de santé à Mayotte dans le champ des zones franches d’activités nouvelles générations afin d’encourager l’attractivité médicale.

FI : Y a-t-il un domaine où vous auriez aimé faire plus ?

R.A. : Le secteur qui me laisse « un goût de trop peu » est celui de l’agriculture. J’ai investi ce domaine en faisant adopter un amendement pour que tout soit informatisé et pour que les agriculteurs bénéficient d’une mutuelle fonctionnelle. J’ai également œuvré pour revaloriser leurs retraites. Cependant, l’agriculture à Mayotte est un domaine complexe qui se heurte au gros problème du manque de foncier. Les conditions de travail sont très difficiles et l’accès à l’eau sur les terrains pose problème. J’ai fait ce que j’ai pu, mais j’aurais voulu en faire davantage car je suis très sensible au fait que les Mahorais puissent manger local et bio pour lutter contre le surpoids et tous les problèmes de santé que cela génère.

FI : Vous avez sollicité 800.000 euros de budget supplémentaire pour renforcer la surveillance des frontières par drones et vous avez déposé plusieurs amendements pour mieux encadrer le droit du sol. Pourtant, les kwassas en provenance des Comores continuent d’affluer à Mayotte. Quel est selon vous le point de blocage ?

R.A. : Le problème avec la lutte contre l’immigration clandestine est que nous n’avons pas toutes les billes en main. Nous dépendons de la bonne volonté des Comores. L’accord-cadre que nous avons signé avec ce pays en 2019 n’a malheureusement pas été entièrement respecté, mais nous avons pu constater que dès lors que les Comores acceptent de surveiller leurs côtés, les kwassas diminuent immédiatement. La solution réside donc dans la poursuite de la coopération régionale entre nos deux pays. Il faudrait aussi que les forces de l’ordre puissent aller plus loin dans l’océan afin d’arrêter les kwassas en amont sans que les guetteurs ne puissent se prévenir entre eux. Bref, le gouvernement continue de travailler sur la question. De mon côté, je n’ai eu de cesse de plaider pour une véritable insertion de Mayotte dans son bassin régional. J’œuvre également pour la reconnaissance internationale de Mayotte et appelle au soutien renforcé de l’État à réaffirmer la souveraineté française.

FI : Qu’avez-vous fait au cours de votre mandat concernant la question de la délinquance juvénile ?

R.A. : Je me suis mobilisée sur cette urgence sécuritaire de manière constante en alertant les autorités compétentes pour assurer le maintien de l’ordre public et en proposant des mesures complémentaires. Lors des Assises de la sécurité à Mayotte, j’ai notamment proposé l’accroissement de la capacité d’accueil en détention pour les mineurs à la prison de Majicavo et la création d’un établissement pénitentiaire pour mineurs. Je soutiens la proposition de déployer un plan Harpie à Mayotte à l’image de l’opération Harpie en Guyane contre l’orpaillage clandestin. La réponse de l’État doit être plus ferme pour endiguer ce fléau qui freine notre développement.

FI : La transformation du port de Longoni en grand port maritime est une question qui vous tient à cœur. Quelles avancées avez-vous obtenues dans ce domaine ?

R.A. : En effet, la question du port s’est imposée à moi dès le début de mon mandat avec la grève des dockers. J’ai aidé à calmer la crise en faisant intervenir Paris. J’ai permis de rendre applicable à Mayotte la convention collective nationale unifiée port et manutention (CCNU). Ainsi, les dockers mahorais peuvent désormais disposer des mêmes droits que leurs collègues ultramarins et hexagonaux. J’ai été interpelée par beaucoup de travailleurs qui m’ont fait part de nombreux dysfonctionnements au sein du port. Mayotte ne peut pas vivre sans importations et, en outre, le port de Longoni pourrait contribuer à développer le tourisme en accueillant des bateaux de croisière. Pour moi, il n’est donc pas bon qu’il soit tenu par un privé. J’ai alerté le gouvernement sur la nécessité de réformer son statut afin de le transformer en port d’État avec le statut de grand port maritime, à l’instar des autres départements d’Outre-mer.

F.I : Dans votre bilan, vous indiquez qu’une concertation est en cours avec Cédric O, secrétaire d’État en charge du numérique, pour installer le très haut débit à Mayotte. Le projet a-t-il avancé depuis ?

R.A. : Lors du projet de loi finance pour 2022, j’ai en effet plaidé et déposé un amendement pour que Mayotte s’inscrive pleinement dans le Plan France Très Haut Débit (THD) en demandant une enveloppe financière dédiée. À l’origine, quatre millions d’euros seulement étaient fléchés pour Mayotte, car le ministère n’était pas conscient du retard de l’île en la matière. Or, nous avons tout particulièrement besoin de ce très haut débit, notamment pour permettre le développement de la télémédecine. J’ai donc fait en sorte d’augmenter cette enveloppe à 22 millions d’euros et Cédric O a d’ores et déjà promis de nous l’octroyer.

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