L’Institut régional des travailleurs sociaux prend ses quartiers à Kawéni, une étape avant le plein exercice

Créée en 2016, l’antenne locale qui doit former les futurs travailleurs sociaux de Mayotte a enfin inauguré ses propres locaux. De quoi accueillir des effectifs toujours plus nombreux, alors que le territoire est confronté à de multiples problématiques dans ce domaine.

Une salle informatique bientôt équipée de 19 postes, un coin bibliothèque où les étagères presque vides attendent de recevoir pas moins de 70.000 euros d’ouvrages, et plusieurs salles réparties sur deux étages, pouvant accueillir chacune 30 apprenants. Voilà en gros pour le tableau d’ensemble. Le nouveau nid douillet pour l’antenne locale de l’Institut régional du travail social a été inauguré ce jeudi, devant les représentants institutionnels, la vice-présidente du Département en charge de l’éducation, la formation, de l’insertion professionnelle Mariame Saïd, le recteur Gilles Halbout, le directeur de la DEETS (ex-DJSCS) Patrick Bonfils ou encore le secrétaire général de la préfecture Claude Vo-Dinh.

Après cinq ans, l’existence de l’IRTS de Mayotte a pris corps et est devenue une réalité”, souligne Jacqueline Pajaniandy, la présidente de l’ARFIS – OI, l’association de recherche et de formation en intervention sociale – océan Indien, qui assistait à l’événement en visioconférence. Il aura fallu quelque 500.000 euros pour aménager ce bâtiment de 400 mètres carrés à Kawéni, destiné à former les futurs travailleurs sociaux de Mayotte. “Ça a pris le temps, mais on est content d’être enfin là, d’avoir nos propres locaux, plutôt que le centre d’affaires, où c’était toujours la croix et la bannière pour avoir des salles”, souffle une responsable de formation, la mine réjouie.

 

100% d’insertion sur le marché de l’emploi à Mayotte

 

Cette inauguration marque en effet une étape clé dans le développement de l’IRTS de Mayotte. “Nous avons ouvert la première filière avec 20 étudiants. En cinq ans, nous sommes passés à six filières”, félicite Mariame Saïd, avant de rappeler l’investissement du conseil départemental. “Chaque année, nous mettons plus d’un million d’euros pour former ces étudiants au travail social, car nous savons ce qui se passe à Mayotte : nous avons besoin de travailleurs sociaux pour lutter contre la délinquance”, souligne l’élue et candidate, décidément présente sur tous les fronts cette semaine. 56 étudiants ont déjà obtenu leurs diplômes, avec 100% d’insertion sur le marché de l’emploi à Mayotte. “On me dit souvent, élue à l’insertion, oui mais elle insère qui ? Eh bien, voilà ma mission ! C’est accompli !”, scande encore la vice-présidente. La plupart des diplômés sont venus gonfler les rangs de l’aide social à l’enfance, au Département, ou encore de Mlézi Maoré, Solidarité Mayotte, ou les Apprentis d’Auteuil.

 

Direction le plein exercice ?

 

En France, chaque région dispose d’un IRTS, censé délivrer des certificats d’études ou des diplômes d’Etat après des formations initiales, continues ou en apprentissage, dans le champ du social, du médico-social ou du sanitaire. Tous les publics peuvent s’inscrire à ces cursus, demandeurs d’emploi, salariés, étudiants, ou encore stagiaires de la formation professionnelle. Mais à Mayotte, pourtant confrontée à d’innombrables défis sociaux, l’antenne locale créée en 2016 dépend encore et toujours de l’Institut de La Réunion. “À quand le plein exercice ?”, n’a pas manqué de relever Gilles Halbout. “C’est en cours”, assure Mariame Saïd.

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