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Ce que j’en pense. Si le Gouvernement veut, ou pas, enterrer Mayotte…

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Mayotte a choisi, depuis son premier contact avec la France en 1841, de « rester française, pour être libre », pour fuir les sultans batailleurs avec leurs nobles familles descendantes d’arabes dans les villes-médinas et leurs esclaves dans les champs, pour que ses enfants puissent bénéficier de l’école de la République, de soins. Des hommes et des femmes se sont battus pour cette cause. Leur choix doit être respecté, comme le choix librement exprimé de tout peuple sur notre planète.

Aujourd’hui, Mayotte est un territoire français, européen, dans le Canal de Mozambique. Elle dispose de très nombreux atouts, avec sa population, ses compétences, qui pourront un jour profiter à la région en participant à former nos voisins dans de très nombreux domaines (éducation, santé, environnement, gestion des collectivités locales, des déchets, assainissement, électricité, économie, recherche, sciences, histoire…), avec des diplômes français, des reconnaissances internationales, tout proche, générant une activité importante pour loger, nourrir, divertir ces « touristes ». Les cultures et langues partagées avec nos voisins, en plus de la francophonie, seront des atouts jusque sur la côté est-africaine en plein développement.

Mayotte dispose de ressources naturelles avec son immense et magnifique lagon, pour l’énergie marémotrice (avec un très fort marnage et des turbines lentes dans les passes !), la recherche, le tourisme, mais surtout l’aquaculture.

Par ailleurs, son positionnement géographique, sa ligne directe avec Paris, ses infrastructures, ses compétences, ses systèmes éducatif et de santé moderne, ses commerces, ses loisirs pourront un jour proche rayonner dans la zone, être fortement valorisés, comme avec le gaz du Mozambique, ou le réveil de Madagascar.

Pour pouvoir un jour faire rayonner la France, la francophonie dans la région, pour pouvoir apporter sa contribution au développement de la région, notamment aux Comores, il faut que Mayotte puisse enfin décoller. L’arrivée des fonds structurels européens (350 M€), associés au Contrat de plan (400 M€) il y a deux ans devraient y contribuer fortement. Pour cela, il y a toutefois à mon avis quelques préalables à remplir, qui nécessitent l’action concertée des différents acteurs.

Mayotte doit faire face à une immigration clandestine massive, avec plus de 40% de sa population qui vit quasiment sans droit et sans devoir, dans des conditions dangereuses, indignes, abandonnée par son gouvernement comorien, livrée à elle-même, obligée de squatter des terrains pour se loger, de se débrouiller pour se nourrir chaque jour, et dont les dizaines de milliers d’enfants, parfois laissés à l’abandon, basculent pour certains dans la délinquance, la violence.

Cette situation fait fuir de très nombreux habitants, des fonctionnaires nécessaires dans l’éducation ou la santé, des salariés du privé, des chefs d’entreprises, mais aussi des Mahorais diplômés, des familles, terrorisés par des hordes violentes, le niveau scolaire qui baisse et le désert médical.

Faute de réaction rapide et sérieuse, Mayotte se vide et se videra lentement, inexorablement de ses forces vives, jusqu’à ce qu’il ne reste qu’un champs de ruines fumantes et des carcasses de tortues. Si le Gouvernement envisage cet avenir pour Mayotte et ses habitants, il suffit de laisser faire et attendre quelques mois, quelques années à peine.

Certains y pensent au Quai d’Orsay…

Pour inverser cette situation, le Gouvernement français doit engager sans tarder des discussions avec les autorités comoriennes. Un des cœurs du problème s’y trouve. Les populations de ces territoires ont tout à y gagner, à court et long termes, j’en suis persuadé.

Cela semble « embêter » sérieusement la France et ses gouvernements successifs, qui laissent trainer ce différend et cela semble arranger les dirigeants comoriens qui s’en servent comme raison de leur incurie, comme cause de leur infortune supposée. Chacun s’en satisfait ainsi depuis des décennies, mais s’ils ne s’y décident pas, les populations se parleront directement et beaucoup y perdront.

Des Anjouanais, des Comoriens, à Mayotte ou à Marseille, commencent à réclamer des droits sur leurs îles, une éducation, un système de santé, la fin de la corruption, la sortie de la misère pendant que leurs dirigeants, franco-comoriens, envoient leurs enfants à Mayotte, Paris ou ailleurs pour leurs études ou se faire soigner, investissant des millions d’euros dans de l’immobilier, à Paris, Dubaï ou ailleurs… Les réseaux sociaux bruissent et la censure ne peut plus les faire taire. Il leur faut agir, eux aussi, vite… Il serait temps de tourner la page et d’avancer.

En effet, une relation sereine entre ces îles voisines me parait possible, souhaitable, évidente. Cela permettra des échanges économiques, sportifs et culturels. Les visas facilités pour ces catégories de population, ainsi que pour les étudiants, les raisons familiales (mariages, décès…) avaient été envisagés dans le cadre des discussions du Groupe de travail de haut niveau (GTHN). Il faut le réactiver. Les dirigeants comoriens doivent arrêter de mentir à leur population en criant « Mayotte comorienne ! », et se préoccuper de leur population et du développement de leur territoire. Les populations de nos îles souffrent et méritent assurément que la situation s’arrange.

En parallèle à ce règlement diplomatique, la France, et surtout son Gouvernement, devra instaurer une Zone franche globale sur Mayotte, pour 10 ans au moins. Cela redonnera à Mayotte l’attractivité perdue au cours des dernières décennies durant lesquelles elle a été l’oubliée de la République, recevant des miettes. Cela coûtera 50 à 60 M€ par an, mais au vu des données économiques et sociales dramatiques, de la pauvreté, de l’habitat indigne, du niveau scolaire, du désert médical que l’on a atteint, révélés par toutes les missions sénatoriales, parlementaires, de la Cour des comptes ou autres, aucun autre territoire français ne pourra y prétendre, si c’est une inquiétude…

Et dans le même temps, les élus locaux doivent s’engager à consolider leurs équipes techniques et dirigeantes, à mettre leurs agents « inactifs » au travail ou en formation, à expliquer le rôle d’un agent public, et à sanctionner si nécessaire ! Il est temps ! Les fonctionnaires locaux, intégrés sans concours, indexés, doivent prendre conscience de leur rôle pour faire avancer l’île, de leurs responsabilités sur la situation, ou laisser leur place à des milliers de jeunes diplômés qui ne demandent que ça. A un moment donné on ne peut pas voir l’île sombrer et les agents dormir dans leurs bureaux ou partir incessamment en mission, avec l’argent public, sans rendre de compte !

Il faut ouvrir les 47 MJC pour occuper, encadrer les jeunes et éviter qu’ils sombrent dans la délinquance (beaucoup ne demandent que ça !), créer des zones d’activités artisanales ou commerciales, mettre en place les transports en commun en urgence ! C’est du travail ! Il faut aménager les plages, le front de mer de Mamoudzou, dynamiser le marché, accueillir, accompagner les entrepreneurs locaux qui se lancent, ceux qui veulent se développer, attirer des investisseurs, pour créer de l’emploi. Il faut lancer les appels d’offres pour la formation professionnelle chaque année, comme prévu, ouvrir la rocade par les hauteurs de Mamoudzou, donc en financer les études, pour le pont reliant la Petite terre et pour la piste longue aussi !

Aujourd’hui Mayotte est française, européenne, inscrite dans la Constitution. Mais il convient de continuer le combat des Anciens et passer à l’étape suivante. Il est temps de rattraper 10 à 20 ans de laisser-aller et d’économies sur le dos de ces citoyens (encore) de seconde zone. La République ne doit plus permettre cela. Les tergiversations, les promesses sans lendemain, la mise en place de commissions n’ont plus leur place. Mayotte brûle ! Quelques dizaines de policiers et gendarmes seront bienvenus, mais ils ne feront que retarder l’échéance. Pour régler les problèmes, il faut les prendre en amont. Des négociations doivent être entamées sans tarder avec les Comores et la Zone franche globale doit être instituée sans attendre le changement de Gouvernement. Si ces messages ne sont pas entendus, si nos élus, si discrets, si silencieux ces derniers temps, ne réagissent pas fermement, j’ai bien peur qu’on n’entende plus parler de nous, de Mayotte, que lors d’émeutes, de tragédies, de morts… On saura rapidement si le Gouvernement veut, ou pas, enterrer Mayotte…

Laurent Canavate – Mayotte Hebdo

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1086

Le journal des jeunes

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