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« Elle n’a jamais accepté que son seul fils épouse une Mahoraise »

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Le matin du 3 juin 2016, à Labattoir, une dame de 60 ans a porté trois coups de machette à la tête d’une septuagénaire. Le motif de la tentative d’assassinat, au cœur du procès d’assises qui a commencé ce jeudi, serait le mariage entre les enfants respectifs qui n’a jamais été accepté, tandis que l’acte aurait été perpétré sur fond de croyances locales.

« Tu as envoyé des foundis pour me tuer. Je vais te tuer avant que tu me tues », sont les mots dont se souviennent les témoins de la scène du 3 juin 2016. Ce jour-là, vers 10h, sur le perron d’une maison de Labattoir, ils ont assisté, stupéfaits, aux trois coups de mpanga portés sur une femme de 72 ans alors en pleins préparatifs de mariage d’une voisine. « J’ai senti des coups sur ma tête, le sang qui commençaient à couler. Je me suis protégée avec mes mains et j’ai eu les doigts en partie coupés », avait raconté la septuagénaire aux gendarmes. Une plaie profonde du cuir chevelu a entraîné une hémorrhagie importante. Huit jours d’ITT (Interruption temporaire de travail) ont été donnés, tandis que la coco a dû passer deux semaines à Saint-Pierre (La Réunion) pour se soigner. Âgée de 80 ans maintenant, celle qui dirige une école coranique en Petite-Terre n’assiste pas au procès qui a commencé ce jeudi matin et se terminera, ce vendredi.

Sans rancœur aujourd’hui, elle n’assiste pas à cette affaire qui a marqué la famille. Car les deux femmes se connaissent bien, leurs enfants se sont mariés en 1993. Depuis ce temps-là, l’accusée a développé des griefs vis-à-vis de sa belle-fille. « Elle est Anjouanaise. Elle n’a jamais accepté que son seul fils épouse une Mahoraise, alors que j’ai un père anjouanais », estime cette dernière, à la barre du tribunal judiciaire de Mamoudzou, ce jeudi matin. « Dès le début, elle n’a pas aimé notre relation et me l’a dit à plusieurs reprises. » Prenant sur elle, elle a préféré laisser son mari en dehors de ça. « C’est sa mère, je ne voulais pas me mettre entre lui et elle », poursuit-elle. Son époux n’était pas dupe. Il ne pouvait cependant pas arrêter de rendre visite à sa génitrice. « Depuis mes 14 ans, au moment où mon oncle a été licencié, je m’occupe d’elle et de ma petite sœur », raconte le pompier. Un compromis a été trouvé. Quand il se rendait chez sa mère, son épouse ne quittait pas la voiture. Les cinq enfants du couple n’ont pas plus l’occasion de voir leur grand-mère. « Elle n’a jamais demandé à les voir », assure la belle-fille. Quand les coups ont été donnés, le matin du 3 juin 2016, cela faisait sept ans que les deux mères ne s’étaient pas vues.

« C’était destiné par Dieu » 

Qu’est-ce qui a donc motivé ce geste ? Difficile à dire, ce jeudi matin, face à la cour d’assises, l’accusée indique « ne plus se souvenir » et qu’elle n’était plus elle-même. « C’est un accident », « ça s’est passé, je ne le referai plus », « ce qui est fait était destiné par Dieu », se contente-elle de dire encore aujourd’hui, alors qu’elle avait avoué à l’époque être allée la voir « pour lui faire du mal ». D’ailleurs, les croyances ne sont pas étrangères à l’affaire. La vieille dame a souvent l’habitude de se fier aux foundis « guérisseurs » locaux, un peu trop aux yeux de son fils. « Elle est vraiment accro, encore aujourd’hui. Elle se fait manipuler par des gens qui se prétendent des foundis. Il suffit d’aller en voir un et dire qu’on a mal à un doigt pour qu’il nous dise qu’on a un cancer et qu’on revienne le voir », juge celui qui s’en méfie, tout comme sa belle-famille. Maître Mariane Hermand, qui défend l’accusée, rebondit sur le sujet en demandant au fils si ma mère était manipulée. « Oui », répond-il, citant en exemple le fait qu’il ne donne plus d’argent à sa mère pour qu’elle achète de la nourriture. En effet, elle s’en sert davantage pour ne plus qu’elle voit de foundis « guérisseurs ». C’est un cousin en qui elle a confiance qui lui apporte les courses.

Un autre élément a été déterminant et a été avancé pour expliquer l’agression. La sexagénaire a développé des problèmes de dos. La maladie aurait été « transmise » par la famille de sa belle-famille, pense-t-elle alors. « C’est le problème. Elle croit qu’on fait des choses avec ma mère », rappelle la belle fille, indiquant comme son mari qu’elle ne croit pas aux « grigris ». Le verdict dans cette affaire est attendu, ce vendredi.

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