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Jeunes agriculteurs : « On s’est battu pour que l’état de calamité agricole soit décrété »

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Djaouade Adam est le nouveau coordinateur mahorais du syndicat des Jeunes agriculteurs. Titulaire d’un DUT puis d’un diplôme de comptabilité et de gestion, il a pris ses fonctions en novembre 2023 et succède à Martin Khuu. A tout juste un mois des élections du conseil d’administration du syndicat, il revient pour Flash Infos sur les principaux chantiers qui l’attendent en 2024.

Flash Infos : En quoi consiste votre activité de coordinateur ?

Djaouade Adam : Selon moi, ce poste consiste à gérer l’ensemble des affaires du syndicat et à faire le lien entre les élus et les instances en lien avec l’agriculture. Au-delà de l’administratif, je dois être en relation avec les adhérents. Je les oriente quand ils ont des questions. L’objectif est de faire vivre le syndicat au quotidien, sachant que les élus sont souvent des agriculteurs qui ont une activité personnelle et dégagent du temps pour le syndicat. En tant que coordinateur, c’est mon activité à plein temps. Je dois aussi faire des propositions aux élus. Par exemple, on a mené plusieurs actions qui ont permis de dédommager des agriculteurs. Très récemment, le syndicat s’est battu pour que l’état de calamité agricole soit décrété à Mayotte. De ce fait, on a pu solliciter une aide dite « fruits et légumes » de 240 euros par hectare et par agriculteur. Dans ce cadre, on a aidé les agriculteurs à faire les démarches nécessaires.

F.I. : Cette aide a été accordée à l’ensemble des agriculteurs ?

D.A. :  Elle était disponible pour tous les agriculteurs mahorais. On a fait les démarches pour tous les adhérents du syndicat des Jeunes Agriculteurs et aussi pour ceux qui souhaitaient y prétendre. Il y avait quand même un certain nombre de conditions à remplir. Il fallait notamment avoir un numéro de Siret et être affilié à la MSA [Mutualité sociale agricole]. La Daaf [direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt] s’est occupée des versements, qui ont eu lieu en décembre.

F.I. : Plus généralement, pour les agriculteurs, l’adhésion à un syndicat permet-elle réellement de rompre avec l’isolement, qu’il soit administratif ou personnel ?

D.A. :  Tout d’abord, il est important de rappeler que lorsqu’on adhère à un syndicat, c’est vraiment car le syndicat œuvre pour le secteur dans son ensemble. L’intérêt est de participer à tous les combats que le syndicat pourrait mener. L’enjeu est aussi de soutenir l’agriculture mahoraise et d’avoir une source d’information fiable. On fait de la veille, en essayant d’informer au maximum nos adhérents. On met aussi en place des rassemblements pour justement casser l’isolement. C’est pour cela qu’on a créé des groupes sur les réseaux sociaux au sein desquels les adhérents échangent. On propose aussi des services d’accompagnement dans la constitution de dossiers de demandes de subvention par exemple.

F.I. : Comment favoriser l’activité des agriculteurs et donner plus de place aux circuits-courts au sein de la société mahoraise ?

D.A. :  On a mis en place un marché virtuel qui s’appelle la « La Ruche qui dit Oui ». On met en vente les produits des agriculteurs sur internet. Chaque semaine, les commandes qui sont passées avant le mardi [les commandes sont ouvertes du vendredi au mardi] sont distribuées le jeudi au lycée agricole de Coconi. Les agriculteurs nous fournissent simplement les quantités de produits qu’ils souhaitent vendre.

F.I. : On a entendu les principales doléances du monde agricole lors de la rencontre organisée avec la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet en mairie de Bandrélé [le vendredi 12 janvier]. Demande a été faite de créer une cellule de gendarmerie consacrée aux agriculteurs, qui subissent des vols réguliers d’après la chambre d’agriculture. Quels seront vos chantiers prioritaires en 2024 ?

D.A. : Concrètement, sur Mayotte, il y a de grands axes qui méritent d’être approfondis. Il y a l’accès au foncier, très compliqué sur l’ile, mais aussi l’insécurité. En fait, généralement, tous les problèmes sont liés. Nous, ce qu’on souhaite, c’est de permettre aux agriculteurs de vivre sur leurs exploitations.

F.I. : Les syndicats agricoles parviennent à se faire entendre d’une seule et même voix ?

D.A. : Le syndicat des Jeunes agriculteurs et la FDSEA [La Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles] sont partenaires sur plusieurs combats. Ce sont des problèmes qui touchent tous les agriculteurs. Nous, on défend principalement les agriculteurs qui ont moins de 40 ans, mais nos combats sont bénéfiques pour tous les agriculteurs. La FDSEA est un syndicat au même titre. On arrive très souvent à travailler ensemble. Les élections à venir pour la chambre d’agriculture le montrent.

F.I. : Le président de la chambre d’agriculture disait vendredi dernier qu’il faut « augmenter les prestations sociales » afin de permettre aux agriculteurs en âge de partir à la retraite de faire valoir leurs droits et laisser la place à « la relève ». Le marché de l’emploi dans le secteur agricole est verrouillé à ce point ?

D.A. : Actuellement, plus de deux tiers des agriculteurs ont plus de 60 ans. Dans dix ans, on considèrera qu’ils sont à la retraite ou alors peu actifs. Aujourd’hui, la plupart de ces personnes n’ont pas entamé de démarches pour transmettre leur terrain. Un des problèmes de l’agriculture mahoraise, c’est que les agriculteurs sont très attachés à leurs terres. Louer son terrain n’est pas dans la culture mahoraise, c’est plutôt une transmission familiale. Beaucoup de nos adhérents cherchent des terrains. Le deuxième point, c’est que beaucoup d’agriculteurs ne déclarent pas leurs activités et ne cotisent donc pas pour la retraite. S’ils arrêtent leurs activités, ils n’ont plus de revenus. Leur donner accès à la retraite, c’est leur permettre de relâcher la pression sur leur terrain.

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