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Chronique judiciaire : « C’est comme un père, je lui devais au moins ça »

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On l’appelait Stam. Et l’actualité que connaissent les États-Unis comme la métropole quant aux violences policières faites aux noirs ne peut que faire écho à son histoire. Celle d’un jeune père de famille de Mayotte, tué par balle de la main d’un policier le 23 février à Kawéni. 

Relation sexuelle à 14 ans : une mineure de plus victime des failles de la justice mahoraise

Une simple affaire d’atteinte sexuelle sur une mineure de moins de quinze ans a fini par prendre de l’ampleur au tribunal correctionnel mercredi dernier. Rappelant que le débat sur le consentement, en particulier des mineurs, est toujours cruellement d’actualité, deux ans après l'adoption de la loi sur les violences sexistes et sexuelles. 

Protection animale à Mayotte : « Quand on s’en prend comme ça à des chiens, c’est qu’on n’a plus de limites »

La thématique de la délinquance a mis en lumière, ces dernières semaines, le rapport de jeunes bandes avec les chiens. Torturé par sadisme, utilisé comme arme et objet de rivalités, le « meilleur ami de l’homme » a la vie dure sur le territoire où associations et forces de l’ordre tente tant bien que mal d’endiguer le phénomène.

Rapt de Petite-Terre : après l’appel devant la chambre de l’instruction, case prison et « tournure politique »

Rendue ce jeudi en appel devant la chambre d’instruction de La Réunion, la décision de placer les quatre hommes mis en cause dans l’affaire du rapt de Petite-Terre n’est pas sans soulever de questions selon leur avocat. Me Nadjim Ahamada dénonce notamment une violation des droits de la défense et une motivation politique à l’endroit des divers collectifs contre l’insécurité qui affichent un soutien farouche à ses clients.

Un jeune homme de 26 ans a été reconnu coupable ce mercredi 12 janvier 2022 d’aide à l’entrée d’un étranger en France, mais dispensé de peine par le tribunal correctionnel de Mamoudzou. Le 24 décembre 2020, il a été arrêté alors qu’il transportait celui qu’il considère comme son père pour qu’il puisse être soigné à Mayotte.

En contrôlant l’embarcation au large de Pamandzi, le 24 décembre 2020, les gendarmes sont tombés sur un équipage atypique. Seuls deux hommes, des Comoriens, tentaient d’accéder à Mayotte. L’un des deux, le plus âgé, présentait une paralysie des jambes et de la main droite. Âgé de 26 ans, le plus jeune était à la barre du bateau qu’il emprunte régulièrement pour pêcher.

Ce dernier habite sur l’île depuis longtemps et compte à son actif deux arrestations à bord de kwassas en 2014 alors qu’il tentait la traversée depuis les Comores. Intégré depuis, il est marié, a deux enfants et travaille par intermittence en fonction des contrats. S’il ne dit mot de son géniteur, il raconte à la barre ce mercredi que l’homme qui l’accompagnait ce jour-là fait figure de paternel « depuis mes trois ans ». Toujours en lien avec lui, il lui envoie régulièrement de l’argent, notamment pour le soigner. « Je ne pouvais plus l’entendre geindre », admet-il. « C’est comme un père, je lui devais au moins ça. »

C’est donc en décembre 2020 qu’il se décide à aller le retrouver. Expliquant ne pas pouvoir le soigner sur place, il a ramené « son père » à Mayotte pour le conduire au centre hospitalier. Ce qu’ont finalement fait les gendarmes.

« C’est un écran de fumée »

Représentant du ministère public, Tarik Belamiri ne veut pas croire à cette histoire de bon samaritain et demande de la prison avec sursis et une interdiction de territoire français. « C’est un écran de fumée », s’exclame-t-il au sujet de la version du jeune homme, rappelant la présence de 957 euros dans ses poches. Celui-ci répond, sans pouvoir rentrer dans les détails, que c’était pour trouver des soins aux Comores.

Quelques minutes plus tard, son avocat argue que son client a répondu à « une contrainte morale » en faisant l’aller-retour jusqu’aux Comores ce jour-là. Le jeune homme a également pour sa défense un titre de séjour, certes périmé depuis trois jours, mais qui était en phase de renouvellement au moment de l’interpellation.

N’ayant pu entendre la version de l’homme emmené à l’hôpital, la présidente du tribunal, Chantal Combeau, admet : « La preuve que votre explication serait fausse n’est pas avérée. » Le jeune homme est donc reconnu coupable, mais le tribunal le dispense de peine.

 

Du sursis pour un vol avec effraction dans une épicerie

Malgré un t-shirt noir sur lequel est écrit « Non au tabac », c’est bien pour un vol de cigarettes, d’alcool et d’argent liquide qu’un jeune Comorien de 21 ans a été condamné à six mois de prison avec sursis, ce mercredi, par le tribunal correctionnel de Mamoudzou. Le 4 novembre 2018, il s’était introduit par la fenêtre d’une épicerie grâce à un pied de biche et à un coupe-boulon, alors que le propriétaire dormait pourtant sur les lieux. « J’avais besoin de boire de l’alcool », justifie-t-il au tribunal.

Si son identification a mis un certain moment à être établie, c’est que le jeune homme arrivé à Mayotte à 13 ans a la bougeotte ces derniers temps. Des vols dans plusieurs endroits de l’île lui sont imputés depuis son interpellation en 2019. Aujourd’hui détenu à Majicavo, il a été condamné pour plusieurs vols avec violence, dont un en bande organisée qui lui a valu six ans de prison. Pour l’affaire concernant l’épicerie, ce sont ses empreintes digitales et le sang laissé sur place qui ont finalement mené à sa nouvelle condamnation.

Au tribunal pour des attouchements sur sa voisine de 14 ans

Sans avocat, un homme de 30 ans s’est présenté à l’audience de ce mercredi pour des faits datant du 27 janvier 2021 à Bouéni. Ce jour-là, vers 11h, la victime âgée de 14 ans rentre du collège quand le voisin de 30 ans qu’elle connaît bien l’aborde et l’attrape par le bras. La guidant chez ses parents, il l’emmène dans sa chambre. Après lui avoir caressé les seins et mis la main à l’intérieur de son soutien-gorge, il glisse sa main sur sa cuisse puis sur sa culotte.

Présent dans la maison au même instant, le petit frère de 7 ans part avertir la famille de la victime de ce qui se trame chez lui. C’est donc furieuse que la mère est venue chercher sa fille avant de l’aider à porter plainte. Nerveux, le trentenaire originaire de Bouéni triture le micro et peine à regarder la présidente quand elle lui pose des questions. « Est-ce que vous pensez qu’elle avait envie d’être touchée ? », demande à plusieurs reprises Chantal Combeau. À chaque fois, le silence et la gêne s’installent.

L’expertise psychiatrique n’ayant pu être faite, les débats n’ont pas pu continuer ce mercredi et le renvoi a été prononcé pour une nouvelle audience en avril. Le contrôle judiciaire, interdisant de quitter le territoire et de se rendre chez la victime, a été maintenu en attendant.

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