L'ACTUALITÉ DE MAYOTTE 100 % NUMÉRIQUE

Les infos de Mayotte depuis plus de 20 ans !

Ils traversent l’Afrique à vélo en partant de Mayotte

À lire également

“C’est par l’éducation que la femme mahoraise peut s’émanciper

Cela fait à peine deux mois qu’elle a pris ses fonctions et pourtant Taslima Soulaimana, la nouvelle directrice régionale aux droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes a de grandes ambitions pour la femme mahoraise. Elle est cependant consciente que la tâche ne sera pas si facile. 

Le viol, une perversion cachée dans la société mahoraise

Le viol est un mal invisible, et à Mayotte on profite de cette invisibilité pour ne pas en parler. Dans une société où le sexe est tabou, les victimes d’agressions sexuelles sont trop souvent réduites au silence. Cependant, les langues commencent à se délier, et les victimes veulent désormais se faire entendre malgré les nombreuses barrières qu’elles doivent franchir.

Pauvreté : La dichotomie mahoraise

Le chiffre est l’un des plus parlants pour décrire la situation de Mayotte. Régulièrement employé, il va désormais changer. La part de la population vivant sous le seuil de pauvreté national passe en effet de 84% à 77%. Une baisse qui ne doit pas masquer une autre réalité : les inégalités de vie se sont creusées.

Mayotte : “On veut que l’État nous prenne en charge comme tous les demandeurs d’asile qui vivent en France”

C’est un ras-le-bol qui a poussé les demandeurs d’asile africains à manifester ce lundi 20 juillet devant la mairie de Mamoudzou. Ils réclament de meilleures conditions de vie et une meilleure prise en charge de la part des associations et de l’État, mais les moyens mis à disposition à Mayotte ne sont pas suffisants. 

Le mercredi 14 décembre, un jeune couple originaire de métropole, Pauline Kieffer, 26 ans et chargée de développement et communication à la Croix Rouge de Mayotte, et Matthieu Blanc, 29 ans, responsable projet de solidarité également dans le 101ᵉ département français, ont pris leurs vélos pour effectuer un trajet à travers le continent africain. Avec Mayotte comme point de départ, tous les deux ont pris l’initiative de rejoindre la France en passant par l’Afrique de l’Est. Entretien avec ce couple prêt à partager son expérience.

Flash infos : D’où est venue l’idée d’effectuer ce voyage ?

Matthieu Blanc : Avec Pauline, on s’est rencontré tous les deux à Mayotte, il y a deux ans. Elle était à la Croix Rouge, moi, j’ai commencé chez Soliha. Ensuite, j’ai travaillé chez Mlezi. On a déjà pas mal voyagé, notamment à vélo. Pauline a fait les Pyrénées, alors que j’ai fait la Garonne en kayak, le fleuve qui passe à Toulouse. Avec 3.000 kilomètres donc, on peut dire qu’on a déjà ce côté aventurier. Cette fois-ci, on va faire un voyage dont je rêve depuis quatre ans. Je voulais déjà vivre une aventure à vélo, mais je ne savais pas trop quel pays faire. On s’est entendu avec Pauline pour l’Afrique, en mettant aussi un côté solidaire derrière cette aventure en essayant de récolter des fonds. Ainsi, le but est de récolter un euro par kilomètre effectué. Au total, là, on part sur du 10.000 km à peu près. L’objectif, ce serait 10.000 euros pour une association qui est en Tanzanie et qui œuvre pour des enfants sur le terrain de l’éducation. Elle a des projets de construction d’une école pour accueillir 1.000 à 2.000 élèves.

ils-traversent-afrique-velo-en-partant-de-mayotte
Le couple traversera le continent africain du sud au nord.

F.I. : Quel est l’itinéraire prévu ?

Pauline Kieffer : On est actuellement à Cape Town en Afrique du Sud, le point de départ de notre voyage à vélo. On l’a rejoint directement depuis Mayotte. On va ensuite remonter vers la Namibie, puis aller vers l’est en passant par le Botswana. Il y aura après la Zambie, le Zimbabwe ou le Malawi directement en remontant le lac Malawi, la Tanzanie et le Kenya. On va devoir regarder un peu la situation des pays alentours puisqu’actuellement le passage en Éthiopie vers le Soudan peut être compliqué, c’est le seul pays qu’on puisse traverser pour aller vers le nord et rejoindre notre objectif final, Le Caire en Égypte. Voilà donc l’itinéraire, c’est vraiment de commencer au sud du continent africain et d’aller jusqu’au nord en traversant l’Afrique australe et la côte Est. C’est un itinéraire qui peut être amené à être modifié en fonction des contextes des différents pays et aussi de nos envies à nous. Cependant, on garde en tête de faire pas moins de 10.000 km de vélo.

F.I. : Y a-t-il un objectif derrière cette aventure ?

ils-traversent-afrique-velo-en-partant-de-mayotte
Les cyclo-aventuriers ont créé un logo pour illustrer leur traversée à vélo.

M.B. :  L’objectif principal, c’est d’aller à la rencontre des populations locales et de découvrir comment vivent les locaux. C’est de faire une aventure humaine, de voir les différences entre les cultures. Après, bien sûr, il y a le côté sportif en essayant de traverser une partie de l’Afrique de l’Est, donc sept, huit pays et de faire 10.000 km. C’est une aventure humaine que Pauline et moi partageons, donc ça aussi, c’est super. À cela, s’ajoutent la récolte des 10.000 euros pour l’association tanzanienne AADJT, la découverte d’un autre milieu associatif et de celle de projets d’innovation sociale qu’on sera heureux de partager avec des vidéos ou des photos.

F.I. : Est-ce qu’il y a un lien avec Mayotte ?

P.K. : Mayotte, c’est l’origine du projet et c’est là où on s’est rencontré avec Mathieu. C’est là où on a réfléchi à tout notre itinéraire, à tout ce qu’on voulait faire lors de ces six, sept mois à vélo. Pour nous, le territoire a une symbolique. On l’a beaucoup apprécié pendant ces deux ans. Il nous a permis justement d’avoir des idées pour monter ce projet-là.  Au départ, on a même voulu construire un projet qui soit en lien avec Mayotte. On avait contacté des associations locales et commencé des partenariats notamment avec des villes. Mais malheureusement, les circonstances ont fait que des événements ont été annulés et qu’on n’a pas pu trop amener à bien notre projet ici. Mayotte restera en tout cas le point de départ de cette aventure.

F.I. : De quelle façon financez-vous votre voyage ? 

M.B. : Alors pour les financements, c’est simple, on a un budget individuel. Chacun a mis de côté, notamment en travaillant durant deux ans à Mayotte. On a également lié un partenariat avec la fédération française de cyclotourisme qui offre chaque année la possibilité d’avoir une subvention si le projet qu’on présente est soutenu, ce qui était le cas pour nous. Ensuite, là, on va par ailleurs récolter des dons pour l’association AADJT en Tanzanie comme je l’ai dit.  D’ailleurs, on peut nous suivre sur notre page Facebook ou Instagram Cap2Caire. Il y a également un lien vers l’association.

FI : Comment allez-vous le relayer justement ?

Pauline Kieffer : Oui, effectivement, on aimerait bien inspirer d’autres personnes, comme on l’a été par d’autres. On a pris contact avec des cyclo-aventuriers, avec des personnes qui ont une expérience, qui ont déjà fait ce trajet-là. Elles nous ont donnés des conseils hyper précieux pour qu’on puisse monter notre projet, partir à l’aventure. On est vraiment hyper content d’avoir pu parler avec toutes ces personnes qui ont été bienveillantes avec nous et qui sont vraiment exceptionnelles. Du coup, on a un peu envie de faire ce passage de relais, de permettre aussi à nos proches et à toutes les personnes qui sont intéressées par cette aventure de nous suivre. C’est pour ça qu’on est sur les réseaux sociaux et qu’on décrira vraiment notre carnet de bord quotidiennement. On n’exclut pas non d’en faire à la fin un film ou un livre.

Vous pouvez suivre Matthieu et Pauline sur leur page Facebook ou Instagram Cap2Caire, ou soutenir le projet de l’association AADJT.

 

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1087

Le journal des jeunes

À la Une

Lutte contre l’immigration : « ne pas sous-estimer les bons résultats obtenus en mer »

La ministre déléguée chargée des Outre-mer a clôturé sa quatrième visite à Mayotte par un tour d’horizon des moyens en place pour lutter contre...

39 cas de choléra à Mayotte

Mayotte a désormais connu 39 cas de choléra depuis le 18 mars, d’après Santé publique France (dont 36 confirmés par test PCR, les trois...

Maternité, choléra, unions frauduleuses : les parlementaires face aux réalités de l’île avec Marie Guévenoux

La ministre déléguée aux Outre-mer, Marie Guévenoux, accompagnée de plusieurs députés, s’est rendue au Centre Hospitalier de Mayotte puis au service des titres de...

Caribus : les nouvelles lignes 3 et 4 inaugurées

Deux nouvelles lignes de navettes gratuites permettent depuis ce jeudi 2 mai de desservir Vahibé et les Hauts de Mamoudzou. Le service assuré de...

Comores : L’ex-ministre de l’Intérieur, Mohamed Daoudou emprisonné

Quelques heures avant de se rendre à la gendarmerie, l’ancien patron de la sécurité nationale, souvent associé à la répression qui s’abattait sur les...