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Ils campent devant la préfecture pour leur sécurité

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Le chiffre est l’un des plus parlants pour décrire la situation de Mayotte. Régulièrement employé, il va désormais changer. La part de la population vivant sous le seuil de pauvreté national passe en effet de 84% à 77%. Une baisse qui ne doit pas masquer une autre réalité : les inégalités de vie se sont creusées.

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Voulant dénoncer un sentiment d’insécurité croissant sur Mayotte, une quinzaine de personnes ont choisi de bivouaquer devant les grilles de la préfecture de Mayotte, à Mamoudzou. Après un premier essai, le samedi 5 février, ils ont remis ça vendredi soir.

“C’est le seul lieu où l’on peut rien risquer”, fait remarquer Mohamadi Attoumani, assistant social et formateur. Le jeune homme fait partie de la quinzaine de personnes présentes, le 5 février et vendredi soir, devant la préfecture de Grande-Terre. Une tente qui vole au vent, une table avec des biscuits apéritifs, ce rassemblement est un peu spécial pour une institution habituée davantage aux pancartes. Les protestataires avaient érigé leur campement dans un but bien précis : alerter sur le niveau de violence à Mayotte. ”C’est un ras-le-bol. À un moment donné, il faut réagir. On a souvent manifesté, bloqué des routes, parfois pendant des heures. Ça n’a servi à rien”, estime Chadhouli Youssouf, le quadragénaire à l’initiative de cette idée originale. Connu pour l’organisation du Challenge Mayotte Tour, il avait envie de faire à nouveau quelque chose de différent pour se faire entendre.

En effet, persuadé qu’un bâtiment comme celui de la préfecture est bien gardé, lui et son équipe ont investi les lieux jusqu’à trois heures du matin la première fois et de nouveau vendredi. ”Et ça a marché”, raconte Mohamadi Attoumani. ”Les policiers sont passés plusieurs fois pour voir si tout allait bien.” Amis, famille, tous ne restent pas pour la nuit, le bivouac étant un prétexte pour se retrouver tous ensemble. De toute façon, l’engouement n’est pas le but recherché par les organisateurs. “Ce n’est pas le nombre qui compte”, souligne d’ailleurs Mohamadi Attoumani.

“On ne reconnaît pas l’île sur laquelle on a grandi”

Parmi les copains de “Chad”, on trouve Ali, un ex-militaire de 43 ans. Après vingt ans en métropole, il est rentré sur sa terre natale. “On ne reconnaît pas l’île sur laquelle on a grandi”, dit-il, attristé.Citant les affrontements récurrents entre jeunes, l’ex-élève du collège de Doujani se souvient de rivalités qui se limitaient “à chambrer”. Alors quand il voit les générations devenir de plus en plus violentes, il met ça sur le compte d’un abandon de la part des familles. “Il faut responsabiliser les parents”, propose-t-il. “Ce n’est pas normal que ces jeunes traînent dehors.”

Chadhouli Youssouf poursuit en expliquant que le ras-le-bol de la population et des forces de l’ordre provient d’une jeune délinquance difficile à maîtriser. “[Les policiers] nous disent qu’ils arrêtent un jeune et que le soir-même ils le retrouvent ailleurs”, raconte-il. Pour lui, la solution serait de séparer ces jeunes afin d’éviter le phénomène de bandes. “Le problème, c’est qu’ici, même en famille d’accueil, ils n’ont besoin que de quelques heures pour se retrouver. Pourquoi nous n’en envoyons pas dans d’autres départements ?”, s’interroge-t-il.

Autour de la table, tous acquiescent et proposent leurs idées pour endiguer la violence. Tous ont été témoins ou ont connu une agression. Le fait de pouvoir se réunir en toute sécurité près de la préfecture est donc le meilleur moyen de se rassurer. Ils aiment tellement ça qu’ils ont déjà prévu de se retrouver dès samedi prochain, dans la journée cette fois.

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