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Comores : « Hama Tsimegneha », cette chanson qui enflamme l’opinion

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Sur toutes les plateformes, notamment TikTok, le tube cartonne et il est repris sans cesse dans des challenges. Toutefois, ce succès, n’a pas épargné la chanson des controverses, au point d’être accusée à tort ou à raison par certains conservateurs de faire la promotion de la débauche.

Km Bo’yz et Leg Arzam. Ces deux noms ne vous disent certainement rien. Pourtant, le duo de ces jeunes artistes comoriens pour une chanson sortie le 10 février, tient l’archipel en haleine sur toute la toile comorienne. Le titre du tube est « Hama Tsimegneha » qui peut signifier littéralement « je suis gâté ou pété ». En cinq jours, le son cumule 147.000 vues sur la plateforme YouTube. Un succès indéniable pour cette chanson dont personne ne prédisait une telle prouesse.

Dans les rues, les transports, il n’y a que ce duo qui tourne en boucle. En gros, c’est devenu sans conteste le tube du moment, très bien accueilli par les jeunes et les adultes. Sur TikTok, surtout, les challenges comme avec « Hama Tsimegneha », sont nombreux. Mais ce n’est pas de son audience que la chanson fait parler ces derniers jours. Loin de là. La controverse tourne autour du contenu et des images de la vidéo. D’aucuns accusent les jeunes rappeurs de faire la promotion de l’alcool et de la dépravation. Dans le clip, des figurants tiennent des bouteilles d’alcool. On y voit également des verres en plastique remplis de boisson.

Les gestes en revanche, tout comme les paroles de certains couplets, sonnent comme un appel à l’aide. Comme quand Km Bo’yz, sort un « Baby attends moi pour me tenir la main car mes yeux peinent à s’ouvrir…je ne sais même pas où je vais ». « On était en pleine préparation de notre futur projet, nous avons enregistré un son et d’un coup, on s’est dit qu’il manquait une chanson de délire grâce à laquelle tout le monde peut s’ambiancer. Ainsi, notre son a vu le jour », nous a confié Km Bo’yz, qui jure qu’ils n’ont jamais « tisé » (bu d’alcool, N.D.L.R), ni fumé de leur vie. Le jeune artiste dont le premier single, « Huni Hamu » (tu me manques) est sorti en 2020, a expliqué l’objectif du tube. « De base, nous voulions dénoncer les effets de l’alcool sur les personnes qui en consomment et en même temps se moquer de manière subtile des effets et conséquences de celui-ci », a-t-il élucidé.

« Leur but est d’envoyer un message à un public cible »

Mais les auditeurs ne l’ont pas interprété de cette façon, même si certains font preuve de tolérance. « Il n’a pas dit que l’alcool rend heureux ou intelligent », écrit un internaute. « L’alcool est hallalisé aux Comores, pourtant vous ne dites rien », enchaîne un autre pour dénoncer ces critiques qui tiennent leur origine dans le caractère religieux de l’archipel, majoritairement musulman.

Le rappeur Jetcn, lui aussi prend la défense de Km Bo’yz et de Leg Arzam. « Certes, en termes d’écriture, ils n’ont pas été profonds, mais c’est exprès car leur but est d’envoyer un message à un public cible, de s’adresser particulièrement aux jeunes et adultes. On devrait se poser des questions. Comment les jeunes sont arrivés jusque là et quelles sont les solutions, car ce que décrivent ces artistes n’est autre que la réalité », a insisté, Jetcn, qui affirme comprendre ce choix, lui qui a déjà réalisé un son dénommé « Asga », qui racontait la vie nocturne dans un quartier chaud de la capitale, connu pour son ambiance un peu plus particulière.

« Je pense que la chanson est dans l’air du temps »

« Il faut aussi noter que dans beaucoup des chansons traditionnelles, les auteurs emploient de mots plus violents et des choses bien plus graves. A la différence, ils soignent bien leurs textes de façon rhétorique et métamorphique », a souligné, Jetcn. « Je pense que la chanson est dans l’air du temps, qu’elle est l’œuvre d’artistes doués qui s’inspirent de leur quotidien. Et ceux qui s’indignent ne sont que des hypocrites car la consommation d’alcool est une question politique et de santé publique », a taclé, Biheri Saïd Soilihi, féministe comorienne très active sur les réseaux sociaux. Elle poursuit : « Pour moi il faut accompagner les jeunes artistes et répondre aux considérations portées par leurs titres plutôt que de juger et de nier une qualité largement établie pas seulement chez les jeunes. »

L’archipel est certes musulman, mais sa société conservatrice n’est pas épargnée par les différents fléaux qui touchent presque tous les pays : la délinquance. « Avant les gens se cachaient pour boire. Cependant, maintenant, des jeunes se pavanent dans les rues avec des bouteilles de tise (alcool, N.D.L.R), personne ne peut le nier, et ça depuis belle lurette avant que notre chanson ne sorte », a renchéri, Km Bo’yz. A propos du succès que rencontre « Hama Tsimegneha », le rappeur ne s’y attendait pas. « Personne ne peut deviner l’envergure ou bien le succès d’un son à sa sortie, même les plus grands artistes du monde entier le savent. D’ailleurs les tubes les plus adulés ne sont pas forcément les préférés des artistes eux-mêmes », a dit Km Bo’yz.

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