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« Ils ont oublié Zéna Mdéré et son héritage idéologique »

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Alain Kamal Martial ne décolère pas contre les responsables politiques mahorais qui ont oublié la date anniversaire du décès de l’icône du combat pour « Mayotte française », la vénérable Zéna Mdéré. Il fustige ceux qui utilisent son effigie et se revendiquent de son héritage juste le temps d’une campagne électorale, mais ne font jamais rien pour honorer sa mémoire et perpétuer son message auprès des jeunes générations.

Le jeune auteur (et historien) mahorais a décidé de pousser « un coup de gueule » en cette fin de semaine. Vendredi matin, il faisait le constat amer qu’aucune autorité ou institution locale n’avait organisé la veille, jeudi 27 octobre 2022, une quelconque manifestation pour célébrer la date anniversaire de Zéna Mdéré dont le combat a abouti à la départementalisation de Mayotte. « L’histoire d’un territoire est en soi le canal des références et des valeurs qui constituent la table des biens selon Munch, nos références indiscutables qui, à la fois, nous unissent et que nous défendons ensemble. Pour nous les Mahorais, il y a la figure de Zéna Mdéré, laquelle symbolise l’histoire française et francophile de Mayotte, le Mouvement Populaire Mahorais et tout ce qu’elle laisse en héritage plus qu’une autre soroda, chatouilleuse ou femme leader ». A Alain Kamal Martial de rappeler que la grande dame reste avant toute chose et aux yeux de tous dans le département la porteuse de trois slogans, les plus rependus dans notre mémoire collective : « Karivéndzé » (nous n’en voulons pas), « Rahachiri » (nous sommes vigilants) et « nous voulons rester Français pour être libres ». Il souligne que ces slogans qui ont un sens profond et constituent selon lui l’héritage de Zéna Mdéré (pour les Mahoraises et les Mahorais) et interroge en même temps, sont-ils utilisés actuellement à bon escient ? Par qui ? Pourquoi ? Et d’ajouter, avec certitude, qu’il n’y a pas plus grand héritage léguée par cette icône que la date anniversaire de sa mort. Puisque c’est cet événement là qui la sacralise aux yeux de la population et qui fait d’elle une « héroïne, dame du peuple, guide et mère d’un peuple ». A l’auteur de demander des comptes aux dirigeants du territoire « qu’avons-nous transmis hier 27 octobre 2022 à nos enfants, aux écoliers ? Avons-nous mentionné cette date sur nos calendriers, dans nos agendas ? Avons-nous modifié nos habitudes quotidiennes, consacré un peu de notre temps aux jeunes envers lesquels nous avons une mémoire à perpétuer ? » Il porte un jugement sévère sur ce qu’il considère être un tort collectif, un manque de considération à l’égard d’une personne qui a consacré son énergie à nous défendre. Selon lui nous (les Mahorais) avons mal compris notre histoire et le sens des trois slogans qui ne sont plus utilisés que durant les campagnes électorales, et seulement pour se valoriser soi-même …

Faire du 27 octobre un jour férié à Mayotte

Alain Kamal Martial fustige tous ceux qui se font élire avec le turban aux couleurs de la grande dame, de ses slogans, et de la petite lumière, ceux qui ne font rien une fois élus pour entretenir sa mémoire et vulgariser son héritage auprès des générations nouvelles. Dans son propos, comprendre le slogan « Rahachiri », c’est s’astreindre à une vigilance de tous les jours, de tous les instants, car la table des biens des Mahorais représente le « mal » chez leurs voisins (Comoriens). Outre le refus d’une politique qui aurait orienté Mayotte vers certaines valeurs qu’elle ne partage pas, la décision de Zéna Mdéré d’assoir la « matri cité » (mère et ville) sur le territoire est à traduire par un espace de citoyenneté à travers les valeurs d’une bonne éducation, une santé essentielle et un bien vivre économique dans un projet de développement de l’humain impossible à avoir dans un sous-développement chronique, une instabilité politique et une pauvreté de masse caractéristiques de l’État comorien actuel. « Penser à Zéna Mdéré, c’est penser tout le temps à la population mahoraise et la servir dans sa globalité, pour le bien collectif et non dans l’individualité », estime l’auteur, qui n’hésite pas à critiquer les femmes qu’il accuse de vouloir s’approprier la philosophie de l’icône alors qu’elle est ouverte à tous, n’a jamais été un combat de sexes ou de genres. Il milite pour la création d’une société (nouvelle) autour de l’image de Zéna Mdéré qui s’engagerait à servir les Mahorais. Des nouveaux serviteurs du peuple qui peuvent « porter des pantalons ou des salouvas, être égaux en tout, être plus méritants et s’investir d’avantage que d’autres dans la perpétuation de son œuvre ». L’homme de lettres revendique 30 ans de militantisme, d’un travail conséquent prenant appui sur la matri cité, la femme, un projet. Ce travail a abouti en 2020 sur un opéra-shengué (une pièce de théâtre), intitulée « Zakia Madi, la Chatouilleuse », une manière de mettre en scène les idées de Zéna Mdéré au travers de l’histoire d’une jeune femme assassinée pour avoir défendu les valeurs qu’elle porte. Il explique que cette réalisation vise à faire comprendre l’héritage idéologique et philosophique de cette dernière pour fédérer autour de son combat malmené au gré du temps, par l’argent, les divisions et les intérêts personnels ; dont les effets éloignent les Mahorais de cet héritage collectif. Il estime que cet héritage doit se traduire par une politique culturelle volontariste, un enseignement aux enfants dans les écoles de la République mais aussi dans l’école de la rue, y compris aux enfants clandestins, plutôt que de laisser les ennemis de Mayotte leur inculquer des valeurs contraires aux intérêts du territoire. « Il n’y a que de cette façon qu’ils pourront respecter l’idéal de Zéna Mdéré et Mayotte, qu’ils pourront, à terme, s’approprier l’identité mahoraise ».

Pour finir, Alain Kamal Martial annonce qu’il va s’engager dans une action visant à imposer Zéna Mdéré, qui n’était pas politicienne, dans l’histoire de notre territoire et à la faire intégrer dans la longue liste des grandes figures de l’histoire de France, aux côtés de Victor Schœlcher, Aimé Césaire et d’autres, qui sont enseignées aux écoliers français. Il souhaite que la date du 27 octobre soit déclarée jour férié à Mayotte avec une large diffusion des photos de l’icône de Mayotte française auprès des jeunes générations.

Une histoire toujours célébrée aujourd’hui

Le collectif des citoyens de 2018 a été créé dans le village de Hagnoundrou (commune de Bouéni) dans le but de rassembler les anciens capables de rappeler à tous l’esprit de Zéna Mdéré, en dehors de toute logique partisane, de partis politiques ou d’associations loi 1901. Cette création a été suivie de la rédaction d’un mémorandum à Dembéni, un travail collectif destiné à préserver l’héritage philosophique de la Chatouilleuse des intérêts individuels et visées personnelles, avec pour unique option que d’apprendre à connaître cette personnalité et sa philosophie dans un espace de dialogue entre Français de Mayotte et d’ailleurs, autour de l’histoire de France et de Mayotte, de sorte que personne ne puisse et ne doit chercher à remplacer Zéna Mdéré dans l’histoire future de l’île. Elle doit être célébrée, commémorée par toute la population assise sur le trône de l’histoire contemporaine de Mayotte, avec des disciples, des adeptes et adhérents.

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