Les projets pour une vanille française fleurissent à Paris

En marge du salon international de l’agriculture, les acteurs de la vanille française se sont réunis pour penser ensemble l’avenir de leur filière. Une idée ? Se fédérer et porter leur voix au niveau national, en créant une fédération des vanilles françaises.

Mayotte, Tahiti, La Réunion, la Guadeloupe, la Guyane… Autant de territoires français producteurs de vanille. En 2020, l’association Saveurs et Senteurs de Mayotte avait été conviée à la première conférence des vanilles françaises organisée au ministère des Outre-mer. Réunis par Fausto Bouchereau, grand passionné de l’or noir et créateur du site de vente en ligne de vanille, Mohea, les vaniliculteurs ont pu se retrouver pour une nouvelle édition en 2022. “Nous étions tous ravis de nous rencontrer en 2020, mais nous étions frustrés de ne pas pouvoir collaborer davantage”, affirme Julie Moutet, coordinatrice de l’association Saveurs et Senteurs de Mayotte. Pour continuer à faire germer ensemble des projets d’envergure, les professionnels du secteur ont alors décidé de s’associer et de créer la fédération des vanilles françaises.

Un secteur concurrentiel

Si Madagascar assure environ 80% de la production mondiale de vanille, les millésimes français n’ont rien à envier à leur concurrente. Arômes complexes, terroir et savoir-faire, les vanilles ultramarines constituent un patrimoine riche qui mérite d’être valorisé. “Nous avons décidé de laisser de côté la compétition entre nos vanilles et de promouvoir la vanille française en acceptant leurs différences mais aussi leur complémentarité”, se réjouit Julie Moutet. Sous le signe de l’entraide, la fédération des vanilles françaises devrait permettre aux petits et grands producteurs de partager leurs problématiques et de porter leur voix au niveau national.

Des projets communs

Disséminées aux quatre coins du globe, les structures souhaitent organiser chaque année des rencontres au sein des départements et territoires ultramarins qui produisent la précieuse épice. “Nous avons émis une volonté de travailler ensemble dans un secteur où la coopération est trop souvent délaissée au profit d’enjeux financiers”, explique l’ingénieure agronome. Soutenus par Marjorie Duroi, chargée de mission au bureau des politiques agricoles, rurales et maritimes au ministère des Outre-mer, les vaniliculteurs espèrent pouvoir valoriser leur travail et pourquoi pas labelliser les vanilles françaises. “Nous souhaitons intégrer tous les DOMs et les TOMs. L’objectif est d’avoir une voix par territoire et une présidence tournante chaque année”, détaille la coordinatrice. Soucieux de créer un espace de discussion accessible et ouvert à tous les Ultramarins, les acteurs de la vanille veulent voir naître leur prochaine association au cours de l’année 2022. Un premier trimestre riche en saveurs et en projets pour la vanille donc et une fierté pour l’équipe mahoraise toujours sur son petit nuage à la suite de sa récompense au concours général agricole.

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