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Crise de l’eau : le rythme des tours d’eau reste inchangé jusqu’au 15 octobre

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Le nouveau calendrier des tours d’eau, en vigueur du 2 au 15 octobre à Mayotte, n’inclut pas de modifications. Grande-Terre (exceptée la zone industrielle de Kawéni) connaîtra toujours des interruptions d’alimentation pendant 48 heures. Les communes de Dzaoudzi-Labattoir, Pamandzi et la ZI de Kawéni seront soumises de nouveau à des coupures nocturnes la semaine et une autre de 36 heures durant le week-end.

« La résilience des Mahorais », si souvent louée par le ministre délégué aux Outre-mer Philippe Vigier, va continuer à être mise à rude épreuve dans les semaines à venir. La pénurie d’eau, liée à la sécheresse exceptionnelle et au manque d’investissements ces dernières années, fait que le principe des coupures d’eau de 48 heures ou nocturnes en Petite-Terre va être maintenu au moins deux semaines de plus.

Depuis le lundi 4 septembre maintenant, une large partie de Grande-Terre alterne, vers 16h, les plages horaires de 48 heures sans eau et de 24 heures avec. En Petite-Terre et dans la zone industrielle de Kawéni, les habitants sont désormais habitués aux coupures nocturnes de 16h à 8h, ainsi qu’à une autre de 36 heures le week-end (à Dzaoudzi-Labattoir par exemple, c’est dès le vendredi, à 16h, jusqu’au dimanche, à 8h). Pour Mamoudzou village, Kawéni village, Koungou village et Passamaïnty, après avoir été un temps sur le même rythme que Petite-Terre, ce sont les coupures de 48 heures qui prévalent depuis le lundi 18 septembre.

Trente heures d’eau par semaine ensuite ?

Lors du comité de suivi, ce mercredi, il a été rappelé que les deux retenues collinaires du territoire, à Dzoumogné (pleine à 7,5% de ses capacités) et Combani (16%), seront totalement vides à « la fin octobre ». Afin de continuer à alimenter le réseau, l’État, le syndicat des Eaux de Mayotte et la Société mahoraise des eaux (SMAE) tentent d’augmenter les capacités de production en partant à la chasse aux fuites (15.500 m3 sont perdus chaque jour), capter davantage l’eau des rivières, réaliser des nouveaux forages et mener à bien les travaux de l’usine de dessalement de Pamandzi (4.700 m3 par jour espérés « fin novembre »).

La préfecture de Mayotte espère arriver à une production de « 20.000 m3 par jour en novembre », sachant que l’île consomme 27.000 m3 d’eau quotidiennement en dépit des coupures. La saison des pluies ayant été annoncée au mois de novembre, il n’est pas exclu qu’un nouveau rythme de tours d’eau plus drastique soit mis en place. Il a été évoqué une réduction à trente heures par semaine (contre soixante heures actuellement) à la réunion du comité, tandis que le recteur de Mayotte, Jacques Mikulovic, a parlé de « deux fois douze heures » au cours d’une réunion, le vendredi 22 septembre.

Les Mahorais ne sont donc pas à l’abri d’un nouveau tour de vis. Et ce n’est pas un maintien des prix à 4,14 euros le pack de six bouteilles d’eau d’1,5 litre (pour le moins cher) qui va apaiser leur colère (voir ci-dessous).

Les prix restent gelés au même point

Depuis le 18 juillet, il y a un gel du prix de vente de l’eau embouteillée à Mayotte. Les grossistes et les grandes ou moyennes surfaces ne peuvent pas descendre en-dessous de ceux pratiqués le 3 juillet 2023. Interrogé sur des tarifs qui restent très élevés par rapport à la métropole ou à La Réunion, mercredi, le ministre Philippe Vigier a à chaque fois botté en touche en parlant de lutte contre la spéculation (la préfecture de Mayotte invite dorénavant les commerçants à afficher leurs prix sur les devantures) ou des mesures à destination de l’économie locale. « Mayotte a des difficultés, comme d’autres territoires ont des difficultés », a même sorti le ministre, oubliant peut-être que c’est l’accès à l’eau potable la principale difficulté du territoire.

Les prix d’un pack de six bouteilles d’eau d’1,5 litre restent donc fixés à 4,14 ou 4,20 euros pour le pack le moins cher et à 6,60 euros pour le plus cher des marques ciblées par le dispositif. Un nouvel arrêté daté du mercredi 27 septembre vise simplement « à mieux préciser l’application du décret pour les commerces de proximité indépendants non rattachés à un groupe de la grande distribution ». Des prix plafonds de 0,75 euros pour les bouteilles de 0,5 litre (4,5 euros le pack de six) et de 1,40 euros pour les bouteilles de 1,5 litre (8,4 euros le pack de six) ont été fixés dans ces magasins. La préfecture de Mayotte rappelle que « le non-respect des dispositions du décret et de l’arrêté est sanctionné par une contravention de cinquième classe » et que des signalements par l’application Signalconso sont possibles.

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