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« Les îles aux parfums », la web-série qui tient en haleine les Comores

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Sur les réseaux sociaux ou dans la rue, formellement ou spontanément, les initiatives se multiplient pour répondre à la délinquance qui flambe à nouveau sur l’île aux parfums. Au risque, parfois, de voir l’exaspération prendre le pas sur la loi. 

Mayotte : une naissance dont ils se souviendront

Une naissance dans la rue, ce n’est pas si courant. C’est pourtant ce qu’ont vécu Jonathan et Mouna, lundi 18 mai, date à laquelle Sarah, leur petite fille, a décidé d’arriver. Un évènement auquel ont participé quelques passants, sur les lieux par hasard. Et quand s’improvise une chaîne de soutien, cela donne une belle histoire. Récit. 

À Mayotte, “le confinement a révélé la capacité perverse de certains à faire du mal aux autres sans qu’ils ne s’en rendent compte”

Deux mois de confinement peuvent en dire long sur un individu, mais ils peuvent également dévoiler les pires et les meilleurs aspects d’une société. La crise sanitaire a mis en évidence les failles de la société mahoraise, partagée entre la conscience de certains et l’irresponsabilité des autres. Le sociologue Combo Abdallah Combo nous explique pourquoi il est urgent de tirer les leçons de ce confinement et essayer de changer la donne. 

Camille Miansoni, procureur de Mayotte : “Mon rôle est de protéger la société avant tout”

L’affaire du rapt en Petite-Terre qui suscite l’émoi dans l’ensemble du Département est révélatrice de nombre de maux dont souffre la société mahoraise au sein de laquelle nombre de personnes semblent valider l’idée que l’on puisse se faire justice soi-même à défaut d’une carence supposée de l’État. Le procureur de la République, Camille Miansoni, revient ici sur ces éléments. C’est aussi l’occasion pour lui de rappeler le rôle qu’il occupe et la vision qui l’anime alors que les critiques pleuvent sur sa personne.

Tounda : Pour commencer, quel est votre parcours et comment en êtes-vous arrivé à la production audiovisuelle ?
Moundji Ahmed : j’ai 24 ans je suis né à Toulouse, mais je suis issu d’une famille anjouanaise. J’ai fait des études de commerce et je n’ai pas forcément de spécialisation en audiovisuel. Tout a commencé à l’âge de 15 ans, je montais des petits clips de rap de mes potes et moi-même. Mais c’est à l’âge de 20 ans que je me suis lancé dans « la web série ». Mon petit frère et ses amis ont créé un groupe qui s’appelait Les 1provistes. J’ai fi ni par reprendre le groupe et filmer, réaliser et monter cette web-série que nous produisons dans mon quartier de La Reynerie.

Tounda : D’où vous est venue l’idée de la série et quel a été le processus de création ?
Moundji Ahmed : Cette idée n’est pas récente, car j’ai déjà une vingtaine de courts métrages à mon actif. J’ai toujours voulu montrer la beauté de mon pays et particulièrement celle de mon île, l’enthousiasme et l’harmonie de la population. Car l’image véhiculée par les médias est toujours celle de l’anjouanais clandestin. Par amour pour mes racines, j’ai choisi de réaliser cette série.
Le processus n’a pas vraiment été long et plutôt simple. J’ai créé une page Facebook en mars 2014 (Les îles aux parfums) afin de mobiliser les gens, par la suite j’ai écrit le scénario et j’ai passé des annonces pour trouver quelques comédiens.

Tounda : Beaucoup de ceux que l’on surnomme les « je viens de » et d’habitants des Comores et de Mayotte se retrouveront dans les scènes, tant des situations sont réelles. Vous êtes-vous inspiré de votre propre vécu ou d’anecdotes qui vous ont été rapportées ?
Moundji Ahmed : Je me suis plus inspiré d’anecdotes et histoires que j’ai entendues que de mon vécu.

« Cette série est dédiée à tous les Comoriens »

Tounda : Comment s’est passé le tournage ? Comment avez-vous trouvé tous les comédiens ?
Moundji Ahmed : Le tournage a été selon moi la chose la plus difficile, car en comparaison avec mes expériences en réalisation en France les personnes qui m’ont accompagné sur ce tournage ne savaient pas du tout comment se tourne une web-série et tout le mécanisme qu’il y a derrière, donc pour les motiver ça a été très difficile ! A l’origine, mon rôle était d’être derrière la caméra, mais vu le manque de disponibilité et d’assiduité de certaines personnes j’avais déjà anticipé et je me suis autoproclamé acteur principal, et j’ai eu raison d’ailleurs, car arrivé au pays, certains n’ont pas pris la série au sérieux et ont préféré profiter de leurs vacances, ça se comprend !
Du coup, la plupart des comédiens sont des cousins à moi, comme Nabil et Ounaïs, la seule personne que j’ai prise via Facebook est Nazedia, qui joue le rôle d’Amira.

Tounda : Depuis combien de temps pilotez-vous ce projet ? Et combien de temps vous a pris la postproduction ?
Moundji Ahmed : Comme je vous l’ai dit plus tôt, je pilote ce projet depuis mars, et concernant la postproduction, c’est-à-dire le montage, je fonctionne au coup par coup, épisode après épisode. Car j’ai une vie à côté et je ne peux pas tout enchaîner sachant que j’ai mis en ligne le premier épisode à peine un mois après la fin du tournage.

Tounda : Pourquoi avoir choisi de faire une web-série, accessible à tous, et ne pas avoir essayé de vendre votre concept à une chaîne locale ?
Moundji Ahmed : Justement comme vous l’avez dit, en passant par une chaîne locale, la série n’aurait pas forcément été accessible et la qualité de l’image n’aurait pas été à la hauteur.
Étant la première personne à avoir lancé un concept de ce genre aux Comores, dans ma tête cela aurait été terriblement dommage que beaucoup de Comoriens ne puissent pas y avoir accès.
Cette série, ce n’est pas la mienne, elle est dédiée à tous les Comoriens. Mais qui sait, pour l’avenir on cherchera peut-être à la diffuser sur une chaîne TV…

Tounda : Le premier épisode mis en ligne le 3 octobre dernier a déjà plus de 13.000 vues, était-ce votre ambition ou est-ce une surprise ?
Moundji Ahmed : Je voulais que l’épisode 1 atteigne entre 10 000 et 15 000 vues donc on peut dire que l’objectif est atteint.

Tounda : À travers les situations, souvent comiques, dans lesquelles vous placez votre personnage, on sent beaucoup de tendresse et d’amour pour Anjouan et sa culture. Etait-ce ce que vous vouliez faire transparaître ? Quel message voulez-vous faire passer dans cette fiction ?
Moundji Ahmed : Le but de cette série était de faire la promotion des Comores, mais en particulier d’Anjouan. Et oui, mon vrai coup de foudre est pour Anjouan et non pour Amira (rires).
À travers cette web-série j’ai essayé de montrer les coutumes et la culture de mon île, mais aussi son paysage et ces lieux mystérieux et mythiques, il reste encore beaucoup à voir dans les prochains épisodes !

« Pourquoi une romance ? Parce que toutes les mamans sont fans des Feux de l’amour ! »

Tounda : Pourquoi avoir choisi de mettre en scène une romance et non les simples aventures du personnage principal ?
Moundji Ahmed : Pourquoi une romance ? Eh bien, parce que toutes les mamans comoriennes regardent les feux de l’amour, Marina et Frijolito ! Ainsi pour encore plus leur donner envie de regarder il fallait faire apparaître une histoire d’amour pour se rapprocher des télénovelas sud-américaines. Mais la romance est un prétexte pour mettre en avant mon île, vous le verrez par la suite.

Tounda : Vous en êtes au 4ème épisode, jusqu’où comptez-vous aller ?
Moundji Ahmed : Je n’ai pas encore défini exactement le nombre d’épisodes, car il y a des changements de dernière minute.

Tounda : Quel est l’avenir de la série, aimeriez-vous qu’elle soit diffusée à la télévision ?
Moundji Ahmed : Pour l’instant je me consacre à la diffusion sur la toile, mais c’est sûr que par la suite une diffusion dans la boite à image ce ne serait pas mal ! Mais ce qui m’importe c’est que les Comoriens y aient accès facilement avant de passer à un éventuel format de série télévisé.

Tounda : Si l’audiovisuel n’est pas votre métier premier, cette première série vous donne-t-elle envie de poursuivre dans cette voie ?
Moundji Ahmed : Vous savez, j’aime le travail d’équipe et cette série à mobiliser pas moins d’une cinquantaine de personnes – entre les comédiens et les techniciens – et ce genre d’aventure me plait bien. Mais il faut avouer qu’il y a eu aussi beaucoup de moments de découragement, heureusement que l’on s’est serré les coudes et que l’on s’est motivé pour avancer. Suivant là où me mène la web série, pourquoi pas recommencer une nouvelle aventure ? Mais j’ai besoin d’un break avant de me replonger dans un tel travail !

Retrouvez les aventures de Moundji lors de ses vacances à Anjouan sur la chaîne Youtube et la page Facebook « Les îles aux parfums ». Un nouvel épisode sort tous les vendredis.

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