L'ACTUALITÉ DE MAYOTTE 100 % NUMÉRIQUE

Les infos de Mayotte depuis plus de 20 ans !

Une collecte au porte-à-porte pour sensibiliser au tri

Auteur:

Catégorie:

Face à la problématique des déchets sur l’île, Rachad El-Amyne a créé une entreprise de collecte sur le principe du porte-à-porte. Le but est de faciliter le geste de tri en récupérant les déchets recyclables directement auprès des ménages, qui nauraient plus à se rendre jusquaux bornes. Il ne manque plus qu’à financer et lancer lactivité.

Aller chercher les déchets recyclables directement chez l’habitant, c’est l’objectif que s’est donné Rachad El-Amyne à travers la création de son entreprise Codeprades (Collecte déchets propreté ramassage déchets et sensibilisation). « Une grande partie de la population à Mayotte na pas encore intégré le geste de tri ni le fait d’amener ses déchets aux points de collecte », explique-t-il pour justifier son projet. Pour lui, il est compliqué de prendre l’habitude d’amener ses emballages à 100, 200, 300 mètres et même souvent plus quand on n’a pas été sensibilisé à l’importance du tri, et que, dans beaucoup de cas, on n’a pas de véhicule.

L’entreprise déploiera son activité dans un premier temps à Mamoudzou, auprès des société et administrations, mais surtout auprès des particuliers. Rachad El-Amyne compte passer voir vingt familles par village et les inscrire sur une liste, si elles sont d’accord pour bénéficier du service. Une fois cette liste établie, le planning sera organisé pour qu’une collecte ait lieu au moins une fois par semaine auprès de cent familles, auxquelles l’entreprise aura distribué gratuitement des sacs pour ranger leurs déchets. « Puis, on augmentera le nombre de ménages au fur et à mesure, jusqu’à s’étendre à tout le territoire si on est soutenu », annonce l’entrepreneur, qui compte recruter un chauffeur, deux agents techniques et une secrétaire comptable pour lancer l’activité de son entreprise, créée officiellement en février 2024. Pour cela et pour se doter du camion nécessaire à ce type de collecte, Rachad El-Amyne aimerait lancer prochainement les demandes de subvention.

Jusque-là, son projet est accompagné par la Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire (Cress), avec laquelle il a signé une convention d’accompagnement jusqu’en 2025 qui lui a permis d’être aidé notamment sur l’élaboration du business plan de Codeprades.

« J’allais récupérer les déchets directement chez les gens »

En parallèle de la collecte, il souhaite également faire de la sensibilisation auprès des habitants. Un genre d’action auquel il n’est pas étranger. En 2018, il avait rejoint l’association Wusalama de Mandzarsoa, à M’tsapéré, Mamoudzou, pour laquelle il a été coordinateur bénévole. Une expérience au cours de laquelle il a déjà mené des projets d’installation de bornes de tri, comme près de la mosquée du quartier Mandzarsoa. Il a également suivi des formations dans le domaine, auprès d’associations comme Mayotte Nature Environnement. C’est pendant la pandémie de Covid-19 qu’il décide de quitter l’association pour se concentrer sur son projet d’entreprise. Lorsqu’il a constaté que l’installation de bacs de collecte ne suffisait pas réellement à convaincre la population de faire massivement le tri de ses déchets, il a voulu proposer une autre solution : le porte-à-porte.

Cet intérêt pour la préservation de l’environnement en collectant les déchets remonte à 2012, alors que Rachad El-Amyne, arrivé à Mayotte il y a onze ans, vivait encore aux Comores. « Jallais récupérer les déchets directement chez les gens en échange dune dizaine deuros par mois. À un moment, je moccupais dune vingtaine de ménages et je nettoyais aussi le quartier. Ça ma permis de me rendre compte de limpact de nos déchets », se souvient-il.

Collecter les déchets recyclables directement à l’entrée des maisons pourrait être une solution aux nombreux d’entre eux qui se retrouvent au centre d’enfouissement de Dzoumogné, normalement consacré aux ordures ménagères. En effet, 97% des emballages qui pourraient être recyclés finissent enfouis à Dzoumogné, ce qui réduit la durée de vie, normalement de trente ans, du centre construit en 2014.

Dans la même catégorie