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Édito : La frénésie des campagnes électorales…

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Quand la population mahoraise prépare la riposte

Sur les réseaux sociaux ou dans la rue, formellement ou spontanément, les initiatives se multiplient pour répondre à la délinquance qui flambe à nouveau sur l’île aux parfums. Au risque, parfois, de voir l’exaspération prendre le pas sur la loi. 

Mayotte : une naissance dont ils se souviendront

Une naissance dans la rue, ce n’est pas si courant. C’est pourtant ce qu’ont vécu Jonathan et Mouna, lundi 18 mai, date à laquelle Sarah, leur petite fille, a décidé d’arriver. Un évènement auquel ont participé quelques passants, sur les lieux par hasard. Et quand s’improvise une chaîne de soutien, cela donne une belle histoire. Récit. 

À Mayotte, “le confinement a révélé la capacité perverse de certains à faire du mal aux autres sans qu’ils ne s’en rendent compte”

Deux mois de confinement peuvent en dire long sur un individu, mais ils peuvent également dévoiler les pires et les meilleurs aspects d’une société. La crise sanitaire a mis en évidence les failles de la société mahoraise, partagée entre la conscience de certains et l’irresponsabilité des autres. Le sociologue Combo Abdallah Combo nous explique pourquoi il est urgent de tirer les leçons de ce confinement et essayer de changer la donne. 

Camille Miansoni, procureur de Mayotte : “Mon rôle est de protéger la société avant tout”

L’affaire du rapt en Petite-Terre qui suscite l’émoi dans l’ensemble du Département est révélatrice de nombre de maux dont souffre la société mahoraise au sein de laquelle nombre de personnes semblent valider l’idée que l’on puisse se faire justice soi-même à défaut d’une carence supposée de l’État. Le procureur de la République, Camille Miansoni, revient ici sur ces éléments. C’est aussi l’occasion pour lui de rappeler le rôle qu’il occupe et la vision qui l’anime alors que les critiques pleuvent sur sa personne.

 

La campagne pour les élections cantonales est clairement lancée ! Certains ont même commencé à déserter leur poste de travail pour cette mission de toute première importance. Longtemps beaucoup étaient restés « en attente » face aux tergiversations sur la date de l’élection : 2013, 2014, 2015, puis mars, décembre, et à nouveau mars 2014. La carte électorale a aussi été fortement remaniée avec des cantons rapprochés, mixés, des villages sortis de leurs communes. Il a fallu réfléchir stratégie, tactique. Et les inquiétudes ont un temps subsisté avec le mode de scrutin retenu, finalement avec des listes de deux personnes, mixtes.

Des cantons remaniés – à part les 3 de Mamoudzou et les 2 de Petite Terre -, des « équipes » constituées d’un homme – une femme, en ordre de marche pour mars 2014. Voilà le programme des prochains mois.

La frénésie commence donc à gagner beaucoup de nos élus, et les candidats potentiels : les anciens qui tenteraient leur retour, très peu nombreux; les actuels qui veulent s’accrocher à leur mandat, à son prestige, ses billets d’avion et voyages au-devant de la « classe bétaillère », comme l’avait élégamment indiqué un élu. Sans oublier, pour quelques uns, trop rares, leurs missions assurées efficacement pour le compte du territoire et de sa population.

Beaucoup des candidats à leur renouvellement ont goûté au pouvoir, ont aimé et ne veulent plus le lâcher. Le morceau est trop bon… Avantages de toutes sortes, rémunérations et casquettes multiples, cocktails, voyages, découverte du monde pour certains, réceptions officielles, invitations, restaurants, reconnaissance par tous, pouvoir de séduction fortement accru, frais de missions… Les intérêts sont, semble-t-il, très nombreux.

Et il y a aussi les nouveaux venus, les jeunes loups, qui surveillaient le troupeau tapis dans l’ombre, prêts à bondir. Eux aussi veulent manger, c’est leur tour, clament-ils comme slogan. Ils ont trop attendu, ils commencent à prendre de l’âge. Il ne faut pas rater le coche.

Alors tous les coups sont permis, de parts et d’autres. Retournements de vestes, changements de parti, de majorité, alliances contre-nature, fraternisations avec l’ennemi d’hier, demandes de soutiens, promesses en tous genres, recherches de sponsors, de financements…

Il y en pour qui ce sera l’élection de la dernière chance, le baroud d’honneur, d’autres pour qui ce pourrait être enfin l’heure. Il y en qui se préparent depuis des années, tracent leur sillon, repèrent le terrain, prennent des contacts, se renseignent, observent attentivement le bal des élus pour pouvoir y prendre part.

D’autres vont se retrouver en binôme sans savoir pourquoi ou avec qui, de quel parti. La frénésie des campagnes électorales commence à monter dans les quartiers, dans les villages. Pour certains il faut tirer le premier, pour d’autres le parti tranchera… mais les dissidences émergeront, déjà prêtes à s’afficher si les décisions ne sont pas dans le « bon » sens…

Il y aura très certainement des partis forts, des alliances de circonstance, des « rassemblements macédoines », des « tous contre… » qui fonctionnent bien aussi. Chacun sa technique, sa stratégie, mais tous commencent à se lancer dans le grand bain. Des ambitions vont apparaître, des candidats surprises, des binômes de choc, des personnalités fortes.

Mais il y a un élément qu’il ne faudra pas perdre de vue. Mayotte est département. Mayotte devient une région de l’Europe, une région très en retard de développement et bénéficiera de fonds conséquents pour remédier à cela. Les enjeux pour l’île et son département-région, les chantiers à ouvrir, les projets à mener sont gigantesques. Cette institution, que nos 26 élus auront à diriger, est le principal moteur de l’île.

Des dizaines, des centaines de milliers de personnes vont compter sur eux pour construire notre avenir. Les responsabilités seront énormes, les missions conséquentes, les moyens plus limités, plus contrôlés qu’avant. Les bailleurs de fonds, nationaux et européens, vont surveiller attentivement leurs gestions, leurs actions concrètes, leurs décisions, la justice aussi, tout comme les médias, mais surtout, au final, la population.

Les futurs élus, donc les candidats d’aujourd’hui, devront faire preuve de gestion rigoureuse, d’ambition importante à la hauteur des enjeux, de capacité de management des équipes, des projets, de capacité de mobilisation des partenaires publics et privés, ici, dans la région, à Paris ou Bruxelles. Ils devront travailler ardemment avec une ouverture sur le monde qui nous entoure et évolue vite, bien comprendre les limites, les possibilités, les opportunités pour Mayotte.

La frénésie des campagnes va aller croissante d’ici mars 2015. Les candidats ne doivent pas penser à ce qu’ils vont pouvoir prendre, mais devraient plus penser à ce qu’ils sont prêts à sacrifier pour Mayotte, ce qu’ils sont prêts à faire pour l’île; leurs compétences, l’énergie qu’ils sont prêts à y consacrer pour la durée d’un mandat… ou plus si les résultats concrets sont là et si les électeurs le décident.

Laurent Canavate

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