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Édito. Ce que j’en pense : Des bases solides pour Mayotte

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Quand la population mahoraise prépare la riposte

Sur les réseaux sociaux ou dans la rue, formellement ou spontanément, les initiatives se multiplient pour répondre à la délinquance qui flambe à nouveau sur l’île aux parfums. Au risque, parfois, de voir l’exaspération prendre le pas sur la loi. 

Mayotte : une naissance dont ils se souviendront

Une naissance dans la rue, ce n’est pas si courant. C’est pourtant ce qu’ont vécu Jonathan et Mouna, lundi 18 mai, date à laquelle Sarah, leur petite fille, a décidé d’arriver. Un évènement auquel ont participé quelques passants, sur les lieux par hasard. Et quand s’improvise une chaîne de soutien, cela donne une belle histoire. Récit. 

À Mayotte, “le confinement a révélé la capacité perverse de certains à faire du mal aux autres sans qu’ils ne s’en rendent compte”

Deux mois de confinement peuvent en dire long sur un individu, mais ils peuvent également dévoiler les pires et les meilleurs aspects d’une société. La crise sanitaire a mis en évidence les failles de la société mahoraise, partagée entre la conscience de certains et l’irresponsabilité des autres. Le sociologue Combo Abdallah Combo nous explique pourquoi il est urgent de tirer les leçons de ce confinement et essayer de changer la donne. 

Camille Miansoni, procureur de Mayotte : “Mon rôle est de protéger la société avant tout”

L’affaire du rapt en Petite-Terre qui suscite l’émoi dans l’ensemble du Département est révélatrice de nombre de maux dont souffre la société mahoraise au sein de laquelle nombre de personnes semblent valider l’idée que l’on puisse se faire justice soi-même à défaut d’une carence supposée de l’État. Le procureur de la République, Camille Miansoni, revient ici sur ces éléments. C’est aussi l’occasion pour lui de rappeler le rôle qu’il occupe et la vision qui l’anime alors que les critiques pleuvent sur sa personne.

Il y a désormais, depuis sa signature à Mayotte par le premier ministre il y a 15 jours, un document stratégique de 24 pages, “Mayotte 2025”, qui dresse une liste de 6 priorités sur lesquelles il conviendra de faire converger les moyens de l’Europe et de la France.

Il y a enfin le Contrat de plan État région (CPER) 2015-2020 qui, avec les fonds européens, dirige vers Mayotte d’ici 2020 près de 728 M€, soit 145 M€ par an…

Mayotte pourrait, pourra disposer alors de bases (plus) solides. Car il est maintenant question d’utiliser ces fonds. Il s’agit que les responsables politiques locaux, les mairies et le conseil départemental en grande partie, mais aussi les syndicats intercommunaux, les associations, les entreprises, proposent des projets solides, bien ficelés. Ils disposent pour cela de leurs équipes en interne, mais aussi de la cellule Europe du conseil départemental, des services du Sgar et de bureaux d’études et de conseils qui sont à même de les aider.

Les besoins de Mayotte sont considérables. Avec un revenu par habitant 4,5 fois inférieur à celui de nos concitoyens de Métropole, on peut vraiment considérer Mayotte comme un territoire pauvre, le plus pauvre d’Europe. En Seine Saint-Denis, le taux de pauvreté concerne 24,8% de la population, il atteint 42% à la Réunion… On n’ose imaginer ce qu’il représente ici… Pourtant notre île a connu une croissance de son PIB de 65% entre 2005 et 2011.

Mayotte est en effet partie de loin, de très loin. Et le retard n’est pas encore rattrapé. L’explosion démographique en cours génère d’énormes soucis en termes de gestion des enfants dans les établissements scolaires. Le lycée de Mamoudzou accueille 2 400 élèves, le collège de M’gombani 1.500, quand les collèges en Métropole prévoient 600 à 800 élèves pour les plus imposants. À cause d’une montée de la délinquance et d’une faible attractivité de l’île, notamment depuis septembre et octobre 2011, les enseignants titulaires manquent cruellement, les médecins aussi. Les écoles du primaire surchargées voient le niveau scolaire chuter dramatiquement. Les évaluations nationales sont pitoyables pour Mayotte, mais reflètent la triste réalité.

Des moyens conséquents peuvent arriver à Mayotte. Il convient en urgence de les orienter vers le scolaire, la base de tout développement, de tout espoir dans l’avenir, la raison première du choix de Mayotte de rester française. Je le répète, mais la République n’a pas le droit de faire des économies sur l’École.

Aujourd’hui les parents sont inquiets pour l’éducation de leurs enfants, et pour leur sécurité, deux chantiers à lancer en grande urgence. Sinon il faudra consacrer tous les fonds, présents et à venir, à la formation de milliers de jeunes exclus du système scolaire sans aucune formation, et à des policiers et gendarmes supplémentaires. Il faut d’urgence s’attaquer à la racine de ces deux problèmes graves et ne pas s’arrêter à leurs conséquences, sinon les fondations de Mayotte vont s’effriter, lentement mais sûrement. Il faut des fondations solides sur lesquelles construire l’avenir de Mayotte, sinon nous aurons un puits sans fond qui engloutira les fonds européens et du Contrat de plan, sans que la situation s’améliore. Il faut très vite (r)ouvrir les MJC sur toute l’île pour accueillir les enfants qui ne demandent que ça. Il faut les confier à des associations, ou à des privés, avec des cahiers des charges à respecter, qui se bougeront pour que des activités soient mises en place. Des contrats d’objectifs de trois ans, renouvelables en cas de succès, doivent être préparés et proposés rapidement. Des projets pourraient émerger et (re)créer de la vie dans ces bâtiments et dans les quartiers.

Des moyens sont proposés à Mayotte, à l’île et tous ses acteurs de s’en saisir, de les utiliser à bon escient afin de relancer l’activité, le développement du territoire.

Deux visiteurs importants cette semaine, les présidents de la Fédom (Fédération des entreprises des Dom) et du Crefom (Conseil représentatif des Français de l’Outremer), sont venus nous présenter la suite qui se prépare dès aujourd’hui… Après la Lodeom (Loi pour le développement économique des Outremers) votée en 2009 et instituant notamment pour les Dom des exonérations de charges fiscales et sociales jusqu’au 31 décembre 2017, les discussions sont en cours pour préparer la Lodeom II, où Mayotte devrait enfin trouver toute sa place.

Les contributions de Mayotte sont attendues d’ici 4 à 5 mois par la Fédom, présidée par Jean-Pierre Philibert, qui pourra centraliser les propositions. “Il faut passer du rafistolage au rattrapage, et du rattrapage au développement”, a-t-il déclaré lundi à Dembéni, devant une centaine d’élus et chefs d’entreprises. La mise en place d’une zone franche globale sur l’ensemble du territoire de Mayotte permettrait de (re)donner de l’attractivité économique à l’île et permettrait d’aider à faire face à l’afflux de 5 à 7 000 jeunes sur le marché du travail chaque année. C’est un défi colossal qu’il faudra relever.

Pour le Crefom, il s’agit de la loi pour l’égalité économique qui se prépare. Il s’agit là de faire converger les indicateurs économiques et sociaux de chaque territoire de l’Outremer vers la moyenne nationale. Un chantier qui pourra “s’étaler sur une génération”, prévient Patrick Karam, mais qui nécessite une véritable prise de conscience en Métropole et donc une mobilisation de l’ensemble des élus et forces vives de l’Outremer. C’est là aussi que se dessine Mayotte de demain.

Il conviendra, pour mener à bien les chantiers en cours et à venir, de disposer de compétences accrues à Mayotte, dans les administrations notamment. C’est l’un des trois chantiers lancé par le président du conseil départemental. Il s’agit aussi, pour Soibahadine Ibrahim Ramadani comme pour le préfet, de restaurer l’image et l’attractivité du territoire pour (re)donner confiance à tous les acteurs, notamment économiques, et relancer la machine actuellement en panne. Il faut sortir du cercle vicieux dans lequel s’est enfoncé Mayotte. Cela passera par une lutte contre l’insécurité, en aval et en amont, et des moyens conséquents pour l’Éducation nationale qui est dramatiquement débordée.

Le tout jeune département-région sera alors (re)lancé sur des bases solides, pourra utiliser les fonds mis à la disposition de sa population et l’espoir reviendra à Mayotte, avec la joie d’y vivre.

 

Laurent Canavate

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