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DOSSIER : A la découverte de Diego Suarez

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Sur les réseaux sociaux ou dans la rue, formellement ou spontanément, les initiatives se multiplient pour répondre à la délinquance qui flambe à nouveau sur l’île aux parfums. Au risque, parfois, de voir l’exaspération prendre le pas sur la loi. 

Mayotte : une naissance dont ils se souviendront

Une naissance dans la rue, ce n’est pas si courant. C’est pourtant ce qu’ont vécu Jonathan et Mouna, lundi 18 mai, date à laquelle Sarah, leur petite fille, a décidé d’arriver. Un évènement auquel ont participé quelques passants, sur les lieux par hasard. Et quand s’improvise une chaîne de soutien, cela donne une belle histoire. Récit. 

À Mayotte, “le confinement a révélé la capacité perverse de certains à faire du mal aux autres sans qu’ils ne s’en rendent compte”

Deux mois de confinement peuvent en dire long sur un individu, mais ils peuvent également dévoiler les pires et les meilleurs aspects d’une société. La crise sanitaire a mis en évidence les failles de la société mahoraise, partagée entre la conscience de certains et l’irresponsabilité des autres. Le sociologue Combo Abdallah Combo nous explique pourquoi il est urgent de tirer les leçons de ce confinement et essayer de changer la donne. 

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L’affaire du rapt en Petite-Terre qui suscite l’émoi dans l’ensemble du Département est révélatrice de nombre de maux dont souffre la société mahoraise au sein de laquelle nombre de personnes semblent valider l’idée que l’on puisse se faire justice soi-même à défaut d’une carence supposée de l’État. Le procureur de la République, Camille Miansoni, revient ici sur ces éléments. C’est aussi l’occasion pour lui de rappeler le rôle qu’il occupe et la vision qui l’anime alors que les critiques pleuvent sur sa personne.

Un peu d’Histoire….

 

Au fil des rues de Diego Suarez

{xtypo_dropcap}D{/xtypo_dropcap}u nom des navigateurs Diego Dias et Fernan Soares qui la découvrirent, la ville de Diego Suarez, Antsiranana en malgache, passe aux mains des militaires français par le traité du 17 décembre 1885, par lequel la reine de Madagascar autorise la France à occuper et aménager la ville, permettant l’arrivée d’une garnison de 1.100 hommes. Aujourd’hui encore, on distingue facilement la coupure entre la partie nord de la ville, qui était le quartier militaire, essentiellement aménagé par le maréchal Joffre, et la partie sud qui était l’emplacement du « village indigène ».

A la pointe nord, surplombant le port, la statue du maréchal Joffre, détenteur du pouvoir civil et militaire de 1900 à 1905, années pendant lesquels il aménagea la ville. Depuis 1920, une petite ville située un peu au sud de Diego, point de départ des visites du parc de la montagne d’Ambre et aujourd’hui ville (quasi-)fantôme, porte le nom de Joffreville. Le maréchal n’est pas le seul à avoir laissé son nom dans la région. En longeant la plus belle baie du monde – la plus grande après celle de Rio de Janeiro – on arrive au square Clémenceau avec son joli kiosque, avant de traverser des quartiers fantomatiques, témoignages d’un passé déchu. Si certains bâtiments, dont l’hôtel de la Marine (voir encadré) sont inutilisables, d’autres fonctionnent encore, comme le tribunal.

Au bout de la rue du maréchal Joffre, la place Kabary, où l’on rendait la justice, donnait des discours et les festivités nationales. C’est le plus ancien quartier de la ville. Le passé colonial ne vous quittera pas en descendant vers le sud de la ville, puisqu’il vous faudra emprunter le boulevard Bazeilles, la rue Colbert ou la rue de la Marne… Au fil des rues, aérées, on croise ça et là de nombreux bâtiments de pierre construits sur le modèle créole par des colons venus de la Réunion.

 

Au sud, la partie vivante

 

Prenez le temps de flâner dans ces rues pour repérer tous les détails architecturaux de ces belles bâtisses, délabrées et surtout préservées ou bien restaurées. Assurément la plus vivante, la rue Colbert est celle où vous trouverez de nombreux hôtels, petits restaurants où vous régaler de produits locaux, des bars et boîtes de nuit, de même que les opérateurs touristiques.

Au bout de la rue Colbert, partant de l’immense place administrative, les deux avenues qui en partent vous mèneront au grand marché du sud de la ville. Enla rue Boyer, vous trouverez une succession de petites boutiques d’artisanat qui proposent travaux du bois comme du cuir. Vous voilà dans une partie de la ville totalement différente de celle du nord, silencieuse et fantomatique. Plus on s’approche du marché, plus les rues sont vivantes et les voitures nombreuses. Au niveau du marché, un dernier reste des colons : le cimetière militaire français et britannique, avant de quitter la ville. prenant

 

Hélène Ferkatadji

 


 

Libertalia, histoire ou mythe ?

Une des plus célèbre légende de pirates de l’océan Indien est l’histoire de la république utopique de Libertalia, fondée dans la baie de Diego Suarez par le capitaine Misson, capitaine de La Victoire, redoutable navire de guerre de 30 canons, ex-officier de la marine française, mais pirate de son état, et son acolyte Caraccioli, prêtre défroqué italien.

Le récit de ces pirates et de leur société avant-gardiste démocratique ne figure que dans le traité d’un certain Charles Johnson, aujourd’hui pratiquement identifié comme étant le romancier Daniel Defoe, « The general history of the pyrates », il est donc impossible d’en vérifier l’authenticité.

Libertalia aurait existé pendant environ vingt-cinq ans à la fin du XVIIe siècle, sans que l’on sache vraiment s’il s’agit d’une légende. La devise de ces hommes, organisés en république, était « Pour Dieu et la liberté ». À ce jour, aucune preuve historique n’atteste qu’un tel endroit ait jamais existé ou même que ses deux fondateurs, le capitaine Misson et le moine Carracioli, aient jamais vécu. En revanche, le troisième protagoniste cité, le capitaine Thomas Tew, est lui bel et bien mentionné en tant que tel dans les livres de la marine britannique.

D’après Johnson, ou Defoe, Libertalia fut fondée sous Louis XIV. Les deux fondateurs, après avoir jeté l’ancre, convainquirent l’équipage de fonder la société idéale. Selon certains auteurs, cette colonie aurait été bien plus qu’un simple asile pour pirates et flibustiers : c’était une véritable utopie politique, sociale et philosophique, l’équivalent moderne de l’Atlantide ou de l’Eldorado, et le précurseur des phalanstères du XIXe siècle.

 

 


 

L’hôtel de la Marine

Au nord-ouest de la ville, en direction de la place Joffre face à la baie immense, le bâtiment ne manquera pas d’attirer votre attention. Cette immense bâtisse, envahie par la végétation et de gigantesques palmiers qui dépassent depuis longtemps le toit disparu, témoigne d’un passé grandiose mais lointain, un des nombreux fantômes de la période coloniale.

Construit par l’aventurier découvreur de mines d’or Alphonse Mortages sous le nom d’hôtel des Mines, il fut longtemps le plus bel hôtel de Diego Suarez, jusqu’à la ruine de son propriétaire, qui dut le vendre en 1925 à la Banque de Madagascar et des Comores, dont le bâtiment (lui aussi délabré) se situe à quelques mètres.

Récupéré par la marine française, il prit le nom d’hôtel de la Marine, puis fut cédé à la marine malgache en 1975. En partie détruit par le cyclone Kamisy en 1984, il accueillait encore à l’époque des familles et des voyageurs.

 



Les sorties autour de Diego Suarez

Ramena et la mer d’émeraude : Un lagon aux eaux cristallines, accessible via un petit tour en pirogue ou barque de pêcheur, une journée sur les plages de sable blanc à déguster des produits frais de la mer. (Voir article)

Le parc national de la montagne d’Ambre : Cascades, lacs, lémuriens et caméléons vous y attendent. (Voir article)

La montagne des Français : Au sud de la ville, une petite randonnée entre les baobabs pour atteindre le sommet qui offre un magnifique panorama sur la baie et son emblématique « pain de sucre ».

La côte des baies : Une balade splendide au fil des plages désertes de sable blanc et de petites criques.

Les tsingy rouges : A deux heures de routes de la ville, en direction de Nosy Bé, un paysage unique et inimaginable, forgé par le vent, le sable et la terre rouge qui a donné son surnom à la Grande île. Sortes de fantômes ocres et rouges, les tsingy vous laisseront un souvenir impérissable.

La réserve de l’Ankarana : Sur la même route, un parc qui offre des balades jusqu’à deux jours de marche, avec la découverte des tsingy de pierre, moins impressionnants que ceux de Morondava, mais tout de même… Lémuriens, caméléons et chauves-souris seront au rendez-vous.

Réserve marine de Nosy Hara : Archipel peu connu, côté ouest de la pointe, dans le canal de Mozambique, il présente un paysage marin incroyable de tsingy plantés dans l’eau, et de fonds marins magnifiques. On peut y faire de petites croisières pour observer les tortues et les dauphins.

 

{mospagebreak title=Un paradis Cristalin}

DOSSIER : Diego Suarez

La mer d’Emeraude, un paradis cristallin

 

{xtypo_dropcap}P{/xtypo_dropcap}our les croyants, le paradis n’existe pas sur Terre. Pourtant, dans les environs d’Antsiranana (Diego-Suarez) au nord de Madagascar, il existe un lieu qui pourrait s’y apparenter. Des plages tranquilles, une eau turquoise, des poissons multicolores et des activités nautiques diverses et variées vous attendent à la mer d’Emeraude. Mais comme tout paradis, il faut le mériter pour y accéder.

 

Qui n’a jamais rêvé de plages aux eaux très claires, avec du sable fin et un soleil ardent pour pouvoir y lézarder tranquillement ? Ou s’adonner aux joies de la découverte de la faune aquatique avec des palmes, un masque et un tuba dans un environnement plus que favorable ? A quelques kilomètres d’Antsiranana se trouve la mer d’Emeraude, sûrement qualifiée ainsi par les premiers navigateurs européens qui tombèrent sous son charme, pour la couleur bleu turquoise virant au vert lors de journées très ensoleillées.

La première étape consiste à se rendre d’Antsiranana au village de pêcheurs de Ramena (prononcer Ramen). Pour cela on peut s’adresser aux nombreux taxis jaunes en négociant bien le prix avant le départ ou encore à des opérateurs touristiques qui se chargeront du transport par la route, mais aussi de l’excursion en boutre par la suite. On vous conseille de partir très tôt le matin pour pouvoir profiter de la journée, mais surtout pour traverser la passe pour sortir de l’immense baie de Diégo, l’une des plus grandes du monde.

Après une demi-heure de route, et un panorama sur le pain de sucre (bien moins élevé que celui de la baie de Rio de Janeiro), Ramena, un petit village de pêcheurs, s’offre à vous. Pour les moins courageux, on peut s’adresser aux propriétaires de nombreuses embarcations colorées pour faire un tour autour du village, dans la baie. Pour les plus aventuriers, l’escapade prend la direction de la mer d’Emeraude. En saison des alizés, il est conseillé en cas de gros vent de ne pas embarquer et dans tous les cas de le faire avec des marins expérimentés. Capitaine Bleu en est un, et même si dans un premier temps le roulis de son boutre a pu en effrayer plusieurs d’entre nous.

 

La tranquillité se trouve à Nosy Diego et Nosy Suarez

 

Mais avec calme, celui-ci choisit une trajectoire permettant de garder la stabilité de l’embarcation, tout en nous conseillant de tous se mettre à tribord pour mieux l’équilibrer. Après une vingtaine de minutes de navigation, le Capitaine Bleu nous a fait traverser du sud vers le nord la baie d’Andovobazaha pour nous retrouver dans la passe de Diego Suarez. La marée est basse et nous devons descendre du bateau pour marcher sur le platier.

“Attention aux trous, veuillez me suivre s’il vous-plaît”, nous prévient notre guide. Savates au pied, la marche est quelque peu ralentie, mais pieds nus il faut éviter de s’accrocher sur les cailloux et les coraux, bien qu’un tapis vert d’algues soit le bienvenu pour soulager les plantes de pieds fragiles. Arrivés à proximité du cap Miné, une falaise rouge nous fait face. Un chemin de terre nous permet de la contourner et nous retrouver à l’extérieur des baies de Diégo.

Quelques bangas en raphia dominent une plage où la mangrove règne en maîtresse. En remontant au nord sur quelques centaines de mètres, apparaît la mer d’Emeraude. Une vaste étendue turquoise qui, combinée au sable blanc de la plage et à un soleil radieux, ressemble à un tableau paradisiaque.

Pour rechercher une tranquillité totale, le Capitaine Bleu décide de nous réembarquer vers les îlots Diego et Suarez : Nosy Diego et Nosy Suarez, du nom des deux marins portugais Diego Dias et Fernan Soares qui ont découvert la baie vers l’an 1500. Le vent souffle de plus en plus fort, et les claquements de la voile du boutre indiquent que notre bateau volera littéralement sur les flots.

 

Crabes en sauce et poissons grillés au menu

 

Après un quart d’heure à toute allure, le Capitaine Bleu ralentit et nous dépose sur Nosy Diego. Une plage de sable fin s’étend à perte de vue et quelques arbres permettent de se protéger des rayons ardents du soleil. Des cabanes de raphias et de feuilles de cocotiers aménagées de bancs et de tables permettent aux visiteurs de se reposer à l’ombre. Mais c’est aussi là que l’on peut déjeuner et apprécier le repas local préparé par nos guides.

Au menu : salade de papaye précédée d’un apéritif (punch à boire avec modération), poissons grillés, crabes en sauce, le tout accompagné de riz et de patates douces et pour finir banane grillée au chocolat. Rien de tel pour mettre en éveil les papilles !

Pour tous ceux qui souhaitent avoir une activité aquatique, nous vous conseillons néanmoins de le faire avant de prendre part à ce festin, sous peine de couler une fois à l’eau… Certains d’entre nous en ont d’ailleurs profité pour admirer les fonds marins et notamment les coraux et les poissons. Mais avec les forts alizés, il n’y a pas eu grand-chose à se mettre sous la dent, ou plutôt sous les yeux, alors qu’en saison des pluies de nombreux poissons multicolores se baladent tranquillement devant vous.

Pour les adeptes du farniente et du bronzage, rien de tel qu’une bonne sieste au soleil (prévoir tout de même la crème solaire pour les peaux fragiles) et sous le vent (attention aux fins grains de sable qui peuvent finir au fond de vos yeux !).

Pour les autres, impossible de résister à l’appel de la mer pour effectuer quelques longueurs et se rafraîchir. Mais comme toutes les bonnes choses ont une fin, après plus de trois heures sur Nosy Diego le Capitaine Bleu nous fait signe qu’il faut rejoindre Ramena. La mer commence à se faire plus agitée. D’ailleurs, l’équipage du bateau nous recommande de revêtir des cirés ou de s’abriter sous une bâche…

 

Les alizés déchaînent la mer

 

Sous un soleil de plomb, nous ne comprenons pas trop cette nécessité, mais c’est fait après avoir essuyé à plusieurs reprises des lourdes trombes d’eau en plein visage, suite aux montées et aux plongées de notre navire balloté par une mer démontée. D’ailleurs, la traversée vers Ramena commence au moteur pendant près de 10 minutes. Après, la voile reprend ses droits, mais le roulis se fait de plus en plus sévère.

L’équipage nous propose des tranches de citron pour combattre le mal de mer qui gagne certains d’entre nous. Pour certains le remède marche, mais pour d’autres, rien à faire, la mer est trop forte. Le calme de l’équipage rassure et lorsque le phare du cap Miné et la passe de Diego se rapprochent, on se dit que le plus dur est passé.

En effet, une fois rentrés dans l’immense baie de Diego, le vent se fait moins sentir. La marée est haute et le platier semble bien loin sous nos pieds, alors que nous l’avions parcouru quelques heures auparavant. Après presqu’une heure de navigation, Ramena, presque submergée par la marée, se profile.

Les badauds se promènent au bord de la plage pour profiter une dernière fois des rayons du soleil. Le Capitaine Bleu nous laisse descendre pour nous remettre de nos émotions. A la fin de la journée, on se prend à regretter de ne pas avoir pu rester plus longtemps sur ce paradis aquatique qu’est la mer d’Emeraude. Mais comme le dit malheureusement le dicton populaire, les bonnes choses ont une fin. Ce sera pour une prochaine fois peut-être, Inch’Allah.

 

 

 

Faïd Souhaïli


Pour s’y rendre

De nombreux opérateurs touristiques sont présents à Antsiranana et organisent les excursions vers Ramena et la mer d’Emeraude. Ceux-ci organisent le transport d’Antsiranana vers Ramena en voiture, la traversée en bateau et le repas sur Nosy Diego.

Afin que les organisateurs puissent préparer ce dernier, il vaut mieux de s’y prendre quelques jours à l’avance pour vos réservations. La journée revient environ à 70.000 ariary par personne, soit 28 €.

{mospagebreak title=la fraîcheur de la forêt à portée de main}

DOSSIER : Diego Suarez

 

Montagne d’Ambre, la fraîcheur à portée de main

 

{xtypo_dropcap}S{/xtypo_dropcap}i les activités balnéaires et nautiques ne sont pas votre dada, la région d’Antsiranana (Diego Suarez) a bien d’autres atouts pour vous permettre de rester au contact de la nature. A une quarantaine de kilomètres de la capitale de la région Diana, se trouve le parc national de la montagne d’Ambre. Cette forêt humide est un véritable sanctuaire de la nature, un havre de paix et un lieu idéal pour les randonnées pédestres.

 

Ville portuaire par excellence, Diego Suarez a aussi la chance de bénéficier d’environs divers et variés. Pour s’extraire momentanément de l’activité de la ville, on peut prendre le chemin de Joffreville (Ambohitra). Située à moins d’une heure de route de Diego, la petite bourgade se situe à 700 mètres d’altitude, à proximité de champs de litchis. Créée au début du XXe siècle par le maréchal Joffre, Joffreville a eu pour vocation d’être une ville de garnison et de villégiature. Outre les champs, la végétation se fait plus dense.

C’est qu’à quelques kilomètres plus haut, après avoir monté une route en terre plus qu’accidentée (il vaut mieux avoir un véhicule tout-terrain, sinon la montée se fait à pieds) que se trouve l’entrée du Parc de la Montagne d’Ambre. Une forêt humide et dense nous attend dans ce sanctuaire de la nature, un lieu protégé ou fady (tabou). En effet, la forêt et surtout ses cascades et ses lacs sont sacrés pour les Antakarana, habitants de la région. Certains viennent demander les bonnes faveurs des ancêtres en faisant des offrandes de riz blanc, de miel ou de pièces de monnaie.

A l’entrée du parc, une petite cabane vous informe des différents circuits possibles pour exécuter une randonnée. Cela va du plat, avec une distance faible (circuit Ampijoroagna, 3,1km et 1h30 de marche facile) aux pentes raides et aux logues distances (circuit sommet, 19,35 km et 3 jours de marche). Quoiqu’il en soit, que vous soyez petit ou grand marcheur, il y a de quoi voir dans tous les cas et les guides sauront vous mener vers les merveilles de la nature qui sont présentes dans le parc. Les cascades sont admirables et impressionnantes.

Côté flore, une grande partie des 10.000 espèces de plantes recensées à Madagascar sont observables dans le parc. Côté faune, la variété est aussi présente. Les lémuriens (makis), bien sûr (7 espèces, la plupart nocturnes), mais aussi les reptiles (49 espèces dont le plus petit caméléon du monde) et d’autres bêtes plus nuisibles comme les moustiques ou les sangsues. Pour ces derniers, il vaudrait mieux vous équiper de vêtements longs et de produits répulsifs. Et au vu de l’altitude (entre 700 et 1.475 m) et de l’humidité, des vêtements contre la pluie ne sont pas de trop dans votre sac à dos, surtout en saison humide, sans oublier un pull presqu’indispensable. Mais rien de tel qu’un bol d’air frais, fût-il humide, avant de se replonger dans l’ambiance citadine d’Antsiranana.

 

Faïd Souhaïli

 


 

 

Tarifs du parc

Droits d’entrée

1j / 25 000 Ar (? 10€)

2j / 37 000 Ar

3j / 40 000 Ar

4j / 50 000 Ar

 

Tarifs circuits guide

Unique : 15 000 Ar

Combinés : 20 000 à 30 000 Ar

Aire de camping : 1 000 Ar /N/T

Gîtes d’étapes : 6 000 Ar/P/N

Cuisine : 4 000 Ar à 12 000 Ar

{mospagebreak title=Le marché de Diego}

DOSSIER : Diego Suarez

Un labyrinthe au milieu de la ville

 

{xtypo_dropcap}I{/xtypo_dropcap}l est ouvert tous les jours et accueille plusieurs milliers d’habitants chaque semaine. A le voir du haut des hôtels qu’ils l’entourent, on pourrait le confondre avec une mini gare ferroviaire, sans train ni TGV, mais le marché de Diego Suarez, quasi entièrement recouvert de tôles, demeure un vrai trésor autant pour les simples marchands que pour les touristes et commerçants de la région.

 

Matinaux, les vendeurs de prêt-à-porter et les businessmen de la place. Ils sont prêts très tôt dans la journée à vouloir ramasser le maximum d’ariary, la monnaie malgache (10.000 Ar.=4€ environ), autrefois c’était le franc malgache, le FMG, encore utilisé par certains commerçants, sur certaines étiquettes, ou par les plus anciens.

La plupart des commerçants viennent en famille, beaucoup besognent en solitaire. Dans un coin du marché, une fillette, pas plus de trois ans, balaye l’espace réservé à ses parents tandis que ceux-ci déballent leurs marchandises. Ils viennent d’arriver et pour s’installer – et vendre plus rapidement – chacun y met du sien. Avant huit heures du matin, on peut encore s’y retrouver en plein cœur du marché, identifier certains emplacements, voir le bout d’un long couloir, se dire « tel tournant mène à tel endroit », ou « cette déviation conduit à la sortie ». Car tous les commerçants ne sont pas encore apparus.

Dépassée cette heure, les choses se compliquent. Les vêtements débordant de chaque côté des stands, ajouté aux affaires posées sur des tapis au sol et les très longs tissus, les nappes et autres saris pendus sur des fils, et descendant parfois à un mètre du béton, transforment le marché de Diego Suarez en un véritable labyrinthe. A se demander combien de fois on est repassé au même endroit, et comment diable éviter d’y revenir… La marchandise déborde jusqu’à l’extérieur où le contour du marché est dédié aux chaussures, aux savates, aux lunettes ou encore à certains appareils électriques et électroniques.

Au marché de Diego, on trouve tout, ou presque. Et évidemment, à des prix cadeaux… Les jeunes et moins jeunes y trouvent leur bonheur, ceux qui en ont déjà profité peuvent le garantir ! A 70.000 francs malgaches par exemple, soit 14 000 ariary ou environ 5 euros, il est facile de se procurer un sari d’excellente qualité ou un T.shirt de marque internationale (Levi’s, Adidas, Nike…), mais une contrefaçon qu’il vous sera interdit de ramener en territoire français ou européen… Pour comparer, un petit tour au marché de Mamoudzou s’imposait.

 

Se faire plaisir à moindre coût

 

Un sari équivalent, à Mayotte, coûte en moyenne 25 euros. Un T.shirt de marque se vend à pas moins de 30 euros. Les prix sont à peu près les mêmes dans chaque stand. Ce qui fait en ariary, 61.500 pour le sari, 75.000 pour le T.shirt. Multiplié par 5 et ça donne en FMG, 306.500  et 350.000 ! Les comptes sont vite faits et bien faits. Tout ça, sans même avoir négocié leurs prix…

Les voyageurs et les personnes sur place, à Madagascar, s’accordent à dire que ces commerçants ne sont pas difficiles. « Ils ont besoin de l’argent pour vivre, ils finissent en général par céder », révèle Abdou, un Grand comorien qui habite la ville, qui s’y est installé et y a monté un restaurant tout près du marché. Mais tout compte fait, pourquoi négocier lorsqu’on sait que la différence entre le prix initial et le dernier prix équivaut bien souvent à quelques centimes d’euro…

Quoi qu’il en soit, les commerçants extérieurs à l’île comme les touristes se frottent les mains, économisent c’est sûr et se font plaisir au marché de Diego. Des dizaines de mètres plus loin, d’autres marchands, ambulants, marchandent de la nourriture : les fruits, les légumes, les poissons et les crustacés. Là aussi les ventes se font à des prix records. Pour exemple, ce que l’on retrouve en saison des litchis à 10 euros les 2 kilos sur les routes et dans les grandes surfaces de Mayotte s’achète à même pas un euro le kilo aux alentours du marché ! Plus mûrs, plus savoureux que les exportés bien entendu.

Il y a des dizaines de marchés dans la ville, mais le grand marché de Diego Suarez attire. Plusieurs milliers de personnes s’y rendent chaque semaine, et particulièrement le week-end où les voitures ont beaucoup de mal à se frayer un chemin. Les raisons qui poussent les locaux comme les gens de passage à se précipiter dans ce labyrinthe au milieu de la ville sont complètement justifiées.

 

Ichirac Mahafidhou

{mospagebreak title=Des maquettes de bateaux magnifiques}

DOSSIER : Diego Suarez

Artisanat d’art au Village

 

{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}es magasins de vêtements et de souvenirs ne manquent pas sur la rue Colbert, c’est d’ailleurs sur cette rue très animée que l’atelier « Le Village » a ouvert sa troisième boutique de maquettes de bateaux hauts de gamme. Un passage est indispensable pour les amoureux de bateaux, mais aussi ceux du travail bien fait. De nombreux modèles sont exposés et si les maquettes ne sont pas à la portée de toutes les bourses, un détour s’impose, ne serait-ce que pour le plaisir des yeux.

 

Créé en 1992 à Antananarivo, l’atelier compte 38 personnes dont le savoir-faire et la minutie sont tout à fait remarquables : ébénisterie, sculpture, broderie…

Le créateur du Village, Hervé Scrive, est tombé amoureux de ces objets de collection il y a déjà plusieurs années en rachetant des parts dans une société de maquettes fabriquées à Maurice, alors considéré comme le haut lieu mondial de ces créations. Au fil du temps, il constate que la qualité du travail baisse et décide de créer sa propre société et vient à Madagascar sur les conseils d’un ami. Il s’installe à Antananarivo avec son épouse et crée Le Village à Ambohibao. Le pari est ambitieux puisqu’ils forment des artisans qui n’ont pour la plupart jamais vu de bateaux de leur vie et à force de persévérance il crée une deuxième famille avec ses employés et compte aujourd’hui 50 « petites mains ».

« Nous utilisons en très petite quantité du bois d’ébène, de palissandre et de natto, tous issus de Madagascar. Nous n’importons rien et toutes nos maquettes sont fabriquées à l’atelier sans aucune sous-traitance : fabrication des poulies et canons, teinture des voiles au thé… », explique Hervé Scrive, créateur de l’atelier. Ce dernier est d’ailleurs venu à Mayotte il y a un mois pour exposer quelques modèles dans le hall du CDTM.

Licencié exclusif du Pen Duick et de l’Hermione

 

La galerie d’exposition de Diego Suarez est la deuxième dans le Nord de l’île Rouge, après celle située à Hellville, sur l’île de Nosy-Bé. On y trouve un large choix de maquettes de prestige, allant du simple voilier en coupe jusqu’au vaisseau de 104 canons « Le soleil royal », mesurant plus d’un mètre de long.

Les prix pratiqués en boutique sont les mêmes qu’à l’atelier d’Antananarivo, et sont tout à fait abordables au vu de la qualité des maquettes – comptez 3 à 4€ par heure de travail. Il faut également savoir que tout est réalisé à l’échelle, à partir des plans du Musée de la Marine ou de magazines spécialisés. Ainsi, un vaisseau d’exception comme « Le Soleil Royal » (photo) qui compte 104 canons, a nécessité plus de 1.000 heures de travail.

Le Village est le seul à détenir les licences pour les reproductions des Pen Duick – célèbre voilier du navigateur Eric Tabarly – et de l’Hermione – frégate à voile ayant conduit le Marquis de La Fayette depuis la France jusqu’aux Etats-Unis en 1780.

En une dizaine d’années d’existence, Le Village a acquis une jolie réputation qui dépasse largement les frontières de l’île Rouge, avec un catalogue qui compte plus de 110 références. En effet, parmi les célèbres clients, on note le président François Mitterrand, le prince Albert II de Monaco ou encore le Roi d’Espagne, de même que plusieurs musées spécialisés. Les maquettes du Village ont également été offertes par la France comme cadeaux diplomatiques à des chefs d’Etats étrangers.

 

Des objets de collection pour passionnés

 

La boutique de la rue Colbert propose également en dépôt-vente les cartes et mappemondes en marqueterie de la société malgache Woodtech créée en 1995 et installée depuis un an à Maurice. Le travail est là aussi impressionnant puisqu’aucune teinture n’est utilisée, seuls les bois différents permettent les nuances de couleurs. Les cartes montées et gravées sur bois sont fabriquées à partir d’une technique ultramoderne de découpage et gravure du bois au laser, puis les ouvriers prennent le relais pour l’assemblage qui se fait à la main. Là aussi les échelles sont respectées et le résultat bluffant.

Si l’envie prend au client de repartir avec une maquette, Le Village assure la livraison à domicile partout dans le monde, dans des caisses en contreplaqué avec protection en mousse et anti-poussière correspondant à chaque modèle. Une fois installée, la maquette nécessite évidemment un entretien régulier. Le responsable de la boutique précise : « à l’aide d’un pinceau et d’un sèche-cheveux il faut régulièrement enlever la poussière et de temps en temps passer de la cire ou de l’huile de lin sur le bois. Il ne faut pas oublier que ce sont des pièces de collection. Si un client achète une maquette pour la poser dans un coin et ne plus s’en occuper, ce n’est pas la peine. Ces objets ont besoin d’être admirés et bichonnés ! ».

 

Le site du Village : www.maquettesdebateaux.com

Marion Châteauneuf

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1087

Le journal des jeunes

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