L'ACTUALITÉ DE MAYOTTE 100 % NUMÉRIQUE

Les infos de Mayotte depuis plus de 20 ans !

Edito. Ce que j’en pense… Regarder à nouveau l’avenir sereinement…

À lire également

Ce que j’en pense… Non, les Mahorais ne sont pas racistes !

Les Mahorais, pour des raisons historiques, géographiques, politiques ou autres, sont constitués d'un mélange d'Arabes arrivés de la péninsule arabique, ayant apporté notamment la...

Edito. Ce que j’en pense… La vie, l’amour, l’amitié…

Avoir conscience de son ignorance est par ailleurs une forme d’intelligence. Il est parfois plus facile de comprendre, que de comprendre que l’on n’a...

Edito. Ce que j’en pense … Embouteillages, un problème de plus à résoudre

Les embouteillages débordent désormais aux premières heures du jour, obligeant beaucoup à se lever avant le soleil. En soirée aussi, les voitures se suivent,...

Édito : Insécurité. Prendre le mal à la racine !

  Le problème de la délinquance, de la violence, qui est apparu tout récemment dans l'île, mérite à mon avis un tel traitement, si on...

 

Certains politiciens cyniques et leurs experts en communication en jouent très bien pour nous maintenir dans cet état de choc, dans cet état d’urgence. Les morts de faim et de soif quotidiens, les morts du sida ou de cataclysmes, les morts de la guerre ou d’un arrêt cardiaque soudain, les morts du cancer ou des pesticides s’alignent chaque jour par milliers.

Il n’y a pas de drapeau brandi, de religion indexée ou de collecte organisée pour chacun. Il s’agit de morts et c’est terrible. Mais passer son temps, ses journées à ressasser ces terribles réalités ne les arrange pas. Et l’Homme se met là dans un état d’esprit mortifère, la morosité s’insinue partout et gagne la société comme un corps malade. On peut aussi essayer de regarder l’avenir plus sereinement, avec de l’espoir et travailler à le construire.

De plus en plus d’individus sur la planète y sont à l’œuvre : des chercheurs, des scientifiques, des entrepreneurs rêvent l’avenir, et le préparent. Il ne s’agit pas de faire l’autruche, de cacher les problèmes ou de fuir des responsabilités, au contraire.

Il s’agit de déterminer les causes, dresser un constat souvent déjà bien connu, pour ensuite et surtout envisager des solutions, des pistes pour sortir du bourbier dans lequel s’enlise l’humanité en général et Mayotte en particulier.

Il s’agit d’agir concrètement, tous les jours, chacun de nous à son niveau, pour avancer. Les citoyens, seuls ou à travers des entreprises, des associations, comme de petites fourmis, peuvent mener leurs actions, leurs opérations sur le terrain.

Ils peuvent apporter leurs petites pierres. Ils organisent des manifestations, des concerts, des fêtes, des nettoyages, des opérations de sensibilisation, sur l’alimentation, la santé, l’éducation, l’environnement… Mais seuls, sans le soutien des pouvoirs publics, au moins moral, agissant en facilitateurs d’actions, les citoyens sont souvent bien dépourvus.

C’est qui manque ici aussi. Pendant un temps l’État se chargeait de presque tout, puis il a progressivement décentralisé vers les régions, les départements. Ceux-ci ont délégué aux communes, qui se sont parfois déchargées sur les citoyens… Il est temps de remettre les choses à leur place.

Les citoyens sont ponctionnés de centaines de milliards d’euros chaque année en France par exemple, par l’Etat et les collectivités locales qui doivent assurer leurs fonctions. Éducation, santé, sécurité, protection des frontières, développement économique, cohésion sociale, recherche, financement des infrastructures, mise en place de services publics de transport… La liste est longue.

Nos dirigeants politiques ont une partie des clés en main. Ils sont à même de savoir, et de décider, avec l’appui de leurs équipes compétentes. Ils peuvent orienter, réorienter, trancher quand il le faut dans les budgets. Mais il faut qu’ils agissent, qu’ils ne se limitent pas à payer des salaires à des fonctionnaires, sans résultat en face.

Ces dirigeants ont, ou se créent parfois, de nombreuses barrières, des limites, ou manquent de courage en pensant seulement à leur réélection ou à ne pas faire de vagues, pas provoquer de trop importantes manifestations… Mais s’ils se trouvent à ce poste de responsabilité, c’est d’abord qu’ils l’ont bien voulu, qu’ils l’ont cherché, et que nous, citoyens, l’avons bien voulu. Ils ont donc la légitimité pour agir, voire même le devoir, quand on les a élus sur un projet, sur un programme. Alors qu’ils agissent !

Qu’ils soutiennent les initiatives heureuses, les projets ambitieux, les recherches révolutionnaires ! Qu’ils s’appuient sur ces citoyens qui rêvent d’avenir, plutôt que sur ceux qui ressassent le passé. Qu’ils jouent leur rôle de facilitateurs, d’encadrement, de dynamisation.

Qu’ils encouragent ces jeunes qui créent les services et les transports de demain, plutôt que ceux qui revendiquent des acquis du passé… Le mirage de la croissance, sur une terre aux ressources finies, est un mythe à oublier.

La société a besoin de bouger, de recycler, de moins dépenser, de moins gaspiller. Des millions de tonnes de nourriture sont jetées chaque année… Des milliards de dollars sont “joués” sur les bourses à chaque instant… Les banques doivent financer l’économie réelle, c’est leur rôle initial, comme les bourses, et pas spéculer avec notre argent, faire gonfler des bulles et les comptes de traders fous. Nos dirigeants doivent, agir, efficacement, courageusement.

Les services publics doivent être plus “légers”, plus efficaces, plus réactifs et se mettre au service des citoyens, en France métropolitaine, comme à Mayotte. Car pendant ce temps, à Mayotte, on regarde la délinquance monter comme des lapins immobiles, pris dans les phares d’une voiture.

On regarde le lagon être pillé, détruit, irrémédiablement. On regarde ces milliers de jeunes grandir sans espoir. Pendant que le monde bouge, à Mayotte on maintient les rotations scolaires, on entasse les enfants dans des collèges étroits… On met dix ans pour rénover un stade… On ne prend pas part au développement de la région, alors que l’on a des moyens, des compétences, des expériences déjà qui pourraient servir nos voisins.

Alors que l’aquaculture explose à travers le monde, à Mayotte rien ne se passe… Alors que les énergies solaire, éolienne, houlomotrice pourraient faire de Mayotte une “île solaire”, comme on l’avait titré il y a quelques années, avec de l’énergie 100 % renouvelable… et uniquement des véhicules électriques, on s’étouffe dans des embouteillages, sans transport en commun.

Il faut redresser Mayotte, car le monde bouge, les enfants grandissent, et l’île continue d’accumuler des retards, au lieu de les résorber. Mais sans l’État, le département, les mairies, actifs, concrètement, efficacement, ensemble, ce sera bien difficile. Les compétences ne manquent plus, il suffit de les utiliser à bon escient. Des centaines d’amis, mahorais et m’zungus, compétents, pourtant motivés, ont quitté l’île ces dernières années, seuls ou en famille, pour la Réunion ou la Métropole, le cœur en berne.

Beaucoup sont prêts à revenir si l’île se remet sur pied. Et beaucoup sont restés ici et aimeraient pouvoir être plus utiles. Il faut arrêter de faire tourner en boucle les faits divers, régler les problèmes, et travailler avec les gens qui veulent avancer, les valoriser, les encourager, leur faciliter le travail, et (re)partir de l’avant ! Il y a tant à faire sur cette île, et Mayotte le vaut bien… On ne peut plus tergiverser, trainer ou manquer de courage ! Il faut pouvoir regarder à nouveau l’avenir sereinement…

Laurent Canavate

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1086

Le journal des jeunes

À la Une

Un recensement a commencé aux abords du stade de Cavani

Alors que cela fait un mois qu’au moins 200 personnes dorment à même le sol du boulevard longeant le stade de Cavani, à Mamoudzou,...

Caribus : Mahamoud Aziary s’est lancé dans une guerre contre la Cadema

Il n'en démord pas depuis plusieurs jours. Mahamoud Aziary est vent debout contre l’attribution du marché du Caribus à la société sœur de Matis,...

Campus connecté : « C’est bien plus qu’un simple lieu d’apprentissage à distance »

La deuxième phase de travaux terminée, la Cadema (Communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou) a pu inaugurer son campus connecté d’Hajangoua, ce mercredi matin. Le lieu accueillera...

A Ouangani, l’offre médicale passe dans une autre dimension

Samedi dernier, la Maison de santé Moinecha Ali Combo a été inaugurée à Ouangani après quatre années de travaux. L’aboutissement d’un long cheminement pour...

Tribune libre : Anchya Bamana : « Mayotte continue de brûler »

Intitulée « Cri d’alarme », la tribune envoyée ce mercredi par Anchya Bamana s’adresse directement à Gérald Darmanin. L’ancienne maire de Sada et présidente de Maore...