Grève chez Total : les stations-services approvisionnées dans la journée de mardi

Une grève illimitée a été lancée, ce lundi 24 juillet, par des employés de Total Mayotte. Ils reprochent à leur direction le licenciement d’un des leurs, qui a accepté un virement via MoneyGram de la part d’un client sans lui demander sa carte d’identité (voir encadré). Leur mouvement a entraîné une pénurie de carburant dans les stations-services de l’île, dimanche soir et lundi. Cependant, celles-ci devraient être réapprovisionnées progressivement ce mardi.

Dès le dimanche, les stations-service de l’île ont été prises d’assaut par les automobilistes informés que la grève se préparait, ce qui a provoqué les premières pénuries. Dans la soirée, les pompes de Kawéni et Passamaïnty se sont ainsi retrouvées vides de carburants. La raison ? Un mouvement de colère des salariés de Totalénergies Mayotte dû au licenciement de l’un des leurs (voir encadré). Ils estiment la sanction « sévère » et demandent sa réintégration. Ce lundi, le syndicat majoritaire, FO Total Mayotte, indiquait ne pas avoir encore rencontré la direction à ce sujet. Le conflit perdure ainsi, ce mardi*. Abedi Abdallah, représentant syndical de FO, est catégorique : « Si la sanction est levée, on reprend le travail ».

Des gendarmes à Longoni

Le mouvement social a comme conséquence le blocage des livraisons, car les chauffeurs-livreurs se sont associés à la cause du pompiste, au moins pour la journée de lundi. « Nous vous informons que suite à un mouvement social, toutes les stations sont ouvertes, excepté Dzoumogné. Par ailleurs, seuls les distributeurs automatiques de Majicavo et Longoni fonctionnent », annonçait Totalénergies Mayotte, lundi midi. Faute de réapprovisionnement, les prises de carburant étaient toutefois « exceptionnellement limitées à vingt euros ». Dans l’après-midi, seuls deux chauffeurs intérimaires ont pu approvisionner les stations de Chirongui et Kawéni, la sortie du dépôt de Longoni se faisant même sous la supervision des gendarmes.

Ce mardi matin, les militaires sont à nouveau sur site, ce mardi matin, tout comme une dizaine de grévistes. Mais la situation est calme, nous assure-t-on, et devrait permettre à plusieurs camions de rejoindre les stations-services de l’île. Celles-ci étant à sec, le réapprovisionnement se fera de manière progressive aux cours de la journée et avec toujours une limitation de 20 euros par prise de carburant.

*Joint par téléphone, Totalénergies Mayotte n’a pas souhaité nous répondre.

Le syndicat FO Total Mayotte demande la réintégration du salarié licencié comme condition pour mettre fin à la grève.

 « Un coup de pouce » selon les employés, une faute pour la direction

« La semaine dernière, un collègue a été licencié pour avoir rendu service », regrette Abedi Abdallah, représentant Force ouvrière de Total Mayotte. A Kawéni, le pompiste aurait permis à un client qu’il connaissait de faire son plein sans qu’il n’ait à présenter sa pièce d’identité, un document obligatoire en cas de virement de fonds via la plateforme « MoneyGram ». « C’est normalement le responsable de site qui s’en charge », poursuit le syndicaliste. A cause de ce « coup de pouce », selon les employés, l’homme qui fait ce métier depuis une quinzaine d’années a reçu en mains propres une lettre de licenciement de la part du directeur commercial. Une sanction que ses collègues jugent « sévère » et dont ils demandent l’annulation.

Romain Guille est un journaliste avec plus de 10 ans d'expérience dans le domaine, ayant travaillé pour plusieurs publications en France métropolitaine et à Mayotte comme L'Observateur, Mayotte Hebdo et Flash Infos, où il a acquis une expertise dans la production de contenu engageant et informatif pour une variété de publics.

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