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Avec ses skateboards artisanaux, Tom a trouvé son équilibre

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De sa passion des sports de glisse, Tom a créé une activité professionnelle : shaper de skateboards « made in Mayotte ». Dans son atelier, il fabrique des planches artisanales uniques, qu’il commercialise sur son site internet, espérant développer la pratique du skate sur l’île.

« Dans une planche on a sept plis d’érable, disposés dans un ordre bien précis », explique Tom en reconstituant l’assemblage de feuilles de bois nécessaires à la fabrication d’un skateboard. Collage, pressage, dessin du shape, découpage… Dans son atelier en périphérie de Mamoudzou, Tom nous détaille scrupuleusement chacune des étapes de son processus de fabrication artisanale de planches de skate, bien rodé grâce à de nombreuses recherches et expérimentations. Chaque outil, choisi minutieusement, remplit une fonction précise. Les matériaux sont sélectionnés avec soin. « Je bosse avec du placage en érable nord-américain, c’est le top », renseigne-t-il. On le sent tout de suite à ses côtés : le jeune homme a, certes, le sens du détail, mais surtout une passion dévorante. « J’ai envie d’innover, dans le sens noble du terme… de concevoir des beaux produits dont je peux être fier ». Derrière lui, sur une étagère murale, s’empilent quelques-unes de ses créations. « Chanfi », « Duja », « Shark », chaque planche a son nom. Toutes sont uniques ; forme et design diffèrent pour donner à chaque board un caractère bien particulier.

Créer des planches à l’équilibre parfait ne s’improvise pas. Tom s’initie au shape en fabriquant d’abord une planche de surf, en autodidacte. « Je me suis formé tout seul en faisant des recherches sur internet. Dans un premier temps, personne ne m’a rien appris. Au début, je n’en étais pas vraiment satisfait, mais aujourd’hui je l’aime beaucoup ! », se réjouit-il, évaluant du regard la planche rouge écarlate de 6,6 pieds de haut. La toxicité du travail de la résine des planches de surf l’oriente plutôt vers la fabrication de planches de skateboard, également moins onéreuse. « La mentalité du skate est aussi beaucoup plus sympa ! Les artisans que j’ai contactés pour prendre des infos étaient tous très avenants, prêts à m’aider dans ma démarche », raconte-t-il. En 2021, Tom professionnalise sa pratique : il suit une formation de shaper auprès de ROAROCKIT, une entreprise spécialisée dans la fabrication de skateboard. En fin d’année dernière, il ouvre son site internet – merlinskateboards.com – et commence à commercialiser ses planches made-in Mayotte.

« Vendre des skates à Mayotte, c’est comme vendre des doudounes ! »

« On m’a dit que vendre des skates à Mayotte, c’est comme vendre des doudounes ! », raconte Tom en riant. « C’est peut-être vrai ; l’avenir nous le dira… Mais quand je vois la jeunesse – plutôt sportive – de Mayotte, je me dis qu’il y a un vrai potentiel ! Et comment développer un sport si on ne met pas la matériel à disposition ? », interroge-t-il. Pour cela – le jeune artisan l’admet – l’enjeu sera de « réussir à développer des planches moins chères en réduisant les coûts de production ». « Je ne veux pas oublier que la moitié de la population vit avec moins de 3000 euros par an et ne peut pas forcément se permettre l’achat d’une planche. J’aimerais développer ça de manière accessible au plus grand nombre », avance-t-il, désireux de « mettre en place des choses avec les établissements scolaires, en montant des projets skate avec les professeurs d’EPS, par exemple ! »

Sur l’île, la pratique du skateboard reste, pour l’heure, confidentielle. « Trop de gens disent qu’il est impossible de skater à Mayotte. C’est faux. On a pas forcément besoin de grandes routes toutes neuves », plaide Tom, qui estime que l’esprit du skate réside davantage dans la capacité à s’adapter à l’environnement existant, et prévoit de recenser et promouvoir « tous les spots ‘skatables’ de l’île » sur sa page Instagram (@merlin_skateboards).

Diplômé de droit pénal, mais « sollicité toute son enfance par [son] père pour des travaux manuels », Tom trouve dans la pratique du shape un bon compromis entre l’intellect et le concret. « Une planche c’est un vrai mélange d’artisanat, de caractéristiques physiques précises et maîtrisées, et de design », analyse-t-il. « C’est très stimulant ! J’aime utiliser mes mains car, aujourd’hui, dans notre société, il y a cette idée selon laquelle tout doit être intellectualisé… Pour autant, il faut savoir utiliser ses mains de manière intelligente ! ». Sur une planche, comme dans la tête… tout est dans l’équilibre !

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