Comores : un directeur de banque condamné à 7 ans de prison pour le viol d’une adolescente

Un ancien directeur de la banque de développement des Comores fait partie des condamnés pour avoir abusé d’une fille de 15 ans, enfant de l’une de ses nièces mais la cour l’a seulement condamné à 7 ans de prison ferme.

Les premières condamnations ont commencé à tomber à l’issue de la première journée des audiences de la cour d’assises ouvertes hier au tribunal de Moroni. Une affaire concernait un viol impliquant l’ancien responsable de la banque de développement des Comores (BDC). Mohamed Moussa Moudjahidi, puisqu’il s’agit de lui, était inculpé depuis avril 2024. Il vient d’être reconnu coupable pour viol commis sur une fille de 15 ans. La cour l’a condamné à une peine de 7 ans de prison ferme et une amende de 5.000 euros. Il faut savoir que le procureur général avait requis 10 ans contre l’accusé. L’avocat de la défense s’est réjoui d’avoir réussi à obtenir la réduction de la peine réclamée, pendant le réquisitoire.  Devant le président de la cour, l’accusé proche de la victime (c’est la fille de sa nièce) a nié en bloc les faits qui lui étaient reprochés. Si la petite et sa maman n’étaient pas présentes, hier, le magistrat qui présidait l’audience, a relaté la version de la petite. Tout se serait déroulé au mois de février 2024, au bureau de Mr Moudjahidi à qui il lui arrivait de garder sa petite fille quand cette dernière avait cours l’après-midi. Le jour où le viol c’est produite, la victime a quitté l’école car elle était souffrante. Mais une fois qu’elle s’est retrouvée devant son agresseur, celui-ci aurait commencé à la toucher d’abord l’épaule, ensuite les seins, avant la pénétration vaginale.

Achat de la fourniture scolaire

Malgré la description faite par la victime, qui affirmait se trouver sur le canapé le jour où elle a subi cet acte, l’accusé lui a tout nié. Il a en revanche reconnu l’existence d’une affinité familiale avec la mère ainsi que sa fille. « J’aide de temps la mère qui est une nièce à moi. Quand je fais les courses pour mes propres enfants, ou j’achète leurs fournitures scolaires, j’inclus toujours cet enfant qui pour moi fait partie de la famille. D’ailleurs elle passe souvent une partie de ses vacances chez moi ”, a indiqué Mohamed Moussa Moudjahidi. L’affaire a éclaté après que la victime a lancé devant sa maman que son oncle lui a ôté sa virginité. Ce soir-là, la fille serait rentrée tard à la maison, quand sa mère la grondait, elle en a profité pour accuser son oncle. Selon l’analyse de l’avocat de la défense, Maitre Djamal Edine-bacar, la fille voulait se servir de cette histoire pour faire taire les critiques de sa mère, convaincue que cette dernière garderait l’information pour elle.  » Il arrivait à mon client de ramener la fille chez elle. En fait, les occasions n’ont jamais manqué si réellement il était mal intentionné. Mais il ne s’est jamais rien passé. Moudjahidi est une personnalité qui avait les moyens de s’offrir de femmes autant qu’il pouvait. Il ne viendrait pas abuser de la fille de sa nièce. Je me demande pourquoi il n’y a jamais eu de confrontations entre mon client et la victime.

Un accusé acquitté

La journée d’hier a aussi vu comparaître près de 5 personnes, accusées d’agression sexuelles. Mais un seul prévenu n’a pas répondu présent. Ce dénommé, « Achakacha », qui avait obtenu une autorisation de se rendre à l’hôpital et en a profité pour s’enfuir à Mayotte. Il a écopé de 15 ans de prison ferme. On a ordonné le lancement d’un mandat d’arrêt à son encontre. Né en 1970, ce Monsieur avait touché la poitrine et les fesses d’une fillette de 11 ans de son quartier à Moroni. Il lui a d’abord remis 500 francs pour échanger en pièces. A son retour il en a profité pour la faire rentrer de force dans sa cabane et a commencé à l’embrasser avant de s’adonner à des attouchements. Le seul prévenu qui a échappé à une condamnation de la cour d’assises ce mardi est un jeune de Bangoi Kuni, localité située au nord de la Grande Comore. Il était accusé d’agressions sexuelles sur une mineure de 7 ans, d’avoir introduit son doigt dans l’anus de l’enfant, le 5 juillet 2022, il a finalement été acquitté.

Journaliste presse écrite basé aux #Comores. Travaille chez @alwatwancomore
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