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Le ras-le-bol des usagers de la barge

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Ils sont des milliers à prendre la barge tous les jours. Des usagers qui n’ont pas d’autre choix pour relier la Grande-Terre à la Petite-Terre. Mais ils sont également nombreux à se plaindre du fonctionnement du Service de transport maritime. Les récentes pannes à répétition des barges ont particulièrement agacé les habitués. Ils crient au ras-le-bol et demandent du changement.

Abdouroihamane Bacar-Ahmed est un entrepreneur en colère. Il prend la barge au moins quatre fois dans la journée, pour ses activités professionnelles, mais la traversée est de plus en plus pénible pour lui. “ Cela fait des années que le STM fait n’importe quoi et on subit cela depuis toutes ces années. Ce n’est pas normal”, lance-t-il. La raison de son désarroi ? Le fonctionnement de la barge qu’il trouve de plus en plus désorganisé. Et les récentes pannes des navires ne font que renforcer sa colère. Entre les longues files d’attente, les retards et les barges surchargées, les usagers sont de plus en plus agacés, et ne s’en cachent pas. “Ça devient pesant et ça nous touche psychologiquement. Avant beaucoup étaient contre le pont entre la Grande Terre et la Petite-Terre, mais à cause de tout ça, on se dit qu’il vaut mieux en mettre un”, estime Abdouroihamane.

Son ras-le-bol est loin d’être un cas isolé. Les dysfonctionnements des barges ont un impact direct sur le quotidien de ceux qui l’utilisent régulièrement. A l’exemple de Guillaume. Il habite en Petite-Terre depuis deux ans, mais travaille à Mamoudzou. Il doit sans cesse anticiper un potentiel problème, afin d’être certain d’arriver à l’heure à ses rendez-vous. “C’est pénible parce que je dois partir de chez moi beaucoup plus tôt au cas où… Donc ça bloque beaucoup plus de temps”, explique-t-il. Il a vu son temps de trajet augmenter au fil des mois. “Avant, de chez moi jusqu’au bureau, je mettais 40 minutes maximum. Depuis les récentes pannes, je mets 30 minutes de plus”, assure-t-il. La situation est devenue insupportable à tel point qu’il songe à déménager. “Même si on est bien en Petite-Terre on se pose la question de partir parce que le temps c’est précieux.”

Un manque de communication

Les nombreux problèmes des barges est une chose, communiquer dessus en est une autre. Ce qui est très souvent pointé du doigt, est le manque de communication. “Quand il n’y a pas de barge et que l’on est bloqués, il n’y a personne pour nous informer, nous expliquer la raison. On doit se fier aux rumeurs”, raconte Guillaume. Et à Abdouroihamane d’ajouter “Les agents du STM sont tout simplement absents. Quand il y a un souci, nous sommes livrés à nous-mêmes.” Il existe une page Facebook qui est censée renseigner les passagers, mais il est vrai qu’elle ne le fait pas souvent en temps et en heure.

Le Service de transport maritime a annoncé des travaux sur les deux quais de Petite-Terre, une nouvelle qui inquiète particulièrement une partie de la population. “C’est un autre problème qui va se rajouter. Je me demande comment ils vont gérer ça”, souligne Olivier, un usager quotidien de la barge. Une inquiétude partagée par Guillaume. “Pendant plusieurs mois on va devoir se contenter d’un seul quai au lieu de deux et on sera toujours le même nombre de personnes à vouloir aller travailler en Grande Terre. Je ne sais pas comment ils vont faire pour assurer le service normalement…” Étant donné que les passagers et les véhicules augmentent de plus en plus, la population devra tout simplement prendre son mal en patience.

Quelles solutions ?

La colère d’Abdouroihamane Bacar-Ahmed ne date pas d’aujourd’hui. Il avait même créé une association appelée “la bargerie” afin de “de récolter les témoignages des usagers pour ensuite aller déposer une plainte collective”, précise-t-il. Cependant à l’arrivée du directeur d’exploitation du STM, Rémi Chatagnon (qui a démissionné récemment), ce dernier a installé un dialogue et Abdouroihamane a noté quelques avancées. “Certaines choses ont été faites, c’est mieux régulé, ils ont mis des pancartes, ils ont créé une page Facebook même si elle est mal gérée. Tout cela parce qu’il y avait une volonté commune de bien faire avec l’ancien directeur, mais depuis quelques semaines c’est devenu comme avant”, selon le chef d’entreprise. Ce dernier pense que privatiser le Service de transport maritime, actuellement géré par le conseil départemental, peut être une solution à une grande partie des problèmes. “Si le STM est semi privatisé, des entreprises pourraient s’installer ici et les concurrencer. Il faut qu’ils aient de la concurrence, peut-être qu’ils amélioreront leur service.”

Pour d’autres, comme Olivier, le problème se trouve ailleurs. “Ils manquent d’anticipation. Je pense que s’ils arrivaient à anticiper davantage, ils pourraient mieux gérer la situation.” Malgré tout cela, Olivier affirme avoir vu des changements positifs au fil des années. “Cela fait 10 ans que je prends la barge régulièrement et j’ai changé d’avis sur elle. Avant j’étais tout le temps énervé parce que rien n’allait, mais depuis l’arrivée des deux grandes, ça s’est bien fluidifié. Sur l’année, il n’y a pas autant de problèmes que ça”, relativise-t-il. Olivier est la preuve que certains sont encore très indulgents quant au fonctionnement de la barge.

Retrouvez l’intégralité du dossier consacré à la barge et aux dysfonctionnements du STM dans le numéro 1032 de Mayotte Hebdo, à retrouver gratuitement ici : https://www.mayottehebdo.com/mayotte_hebdo/

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