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Mon Pouleti : une polémique qui prend des ailes

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Le nouvel abattoir Mon Pouleti a-t-il raté sa dernière campagne de publicité ? Ou au contraire, a-t-il fait un coup de maître ? Les avis sur la question sont très partagés. Leur affiche montrant une poule habillée en salouva ne passe pas auprès de certains Mahorais qui crient au scandale alors que d’autres la prennent au second degré. De son côté, la marque réfute toutes les accusations et affirme avoir voulu faire une pub décalée.

Une poule, un salouva et la polémique est lancée. Les panneaux 4 par 3 de l’abattoir de volailles AVM Mon Pouleti visibles partout dans l’île font jaser. Depuis quelques jours, on peut voir dans la rue des affiches mettant en scène une poule habillée en salouva. La version masculine montre un coq vêtu d’un débardeur et d’un chicoyi, une tenue traditionnelle mahoraise pour les hommes. Mais étonnamment, le coq ne fait pas autant parler de lui.

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Entre indignation et incompréhension, certains Mahorais estiment que cette pub est « un manque de respect » envers la femme mahoraise. Et les critiques négatives fusent sur les réseaux sociaux. « C’est déshonorant et honteux » ; « L’image me dépasse » ; « Quel message veulent-ils faire passer ? », peut-on lire sur Facebook. D’autres appellent carrément au boycott. « N’acceptons pas ce genre de pub, boycottons-les tous » ; « N’achetez pas cette marque tant que cette pub n’aura pas été retirée ! » Les critiques vont encore plus loin, puisque certains y voient une forme de discrimination raciale. « Ces racistes ont affiché tout haut ce qu’ils pensent tout bas », lance un internaute mécontent.

Mais parmi les critiques, tout n’est pas négatif. Certains en revanche ne comprennent pas la polémique. « C’est seulement une caricature, je ne vois pas pourquoi vous en faites tout un plat » ; « Nous avons tous une façon différente d’interpréter une image » ; « Moi je vois un poulet en salouva, pas une boueni en salouva » ; « Au lieu de soutenir une enseigne locale qui d’autant plus nous propose du produit frais, on appelle au boycott », s’indignent d’autre part les fervents défenseurs de la marque. Quoi qu’il en soit, elle a réussi son coup puisque toute l’île parle d’elle.

Une publicité décalée

Depuis la polémique, l’abattoir Mon Pouleti n’a pas communiqué, mais contacté par nos soins, le directeur général se dit surpris par l’ampleur des réactions. « La campagne doit se lire avec la poule et le coq. On n’est pas en train de dénigrer la femme mahoraise pour laquelle on a beaucoup de respect. Parmi nos éleveurs il y a beaucoup de femmes », défend Guillaume Rubin le directeur général de AVM Mon Pouleti. Et si certains commentaires accusent la marque d’être raciste, l’entrepreneur rappelle que son président est mahorais et que la campagne de communication « a été réfléchie par les deux communautés, mzungu et mahoraise, ça a été validé par tout le monde ».

L’entreprise n’en est pas à son premier coup. Peu de temps avant, elle avait publié une illustration d’une poule drapée dans le salouva dit Zéna Mdéré. Les réactions ont immédiatement été vives sur les réseaux sociaux et la marque a aussitôt retiré l’image. « On a compris qu’associer cette grande dame était mal vu et ce n’était pas le but de notre campagne. On s’est trompés là-dessus et on a tout de suite changé cette image pour mettre un salouva normal », reconnaît Guillaume Rubin.

L’objectif n’est donc pas de heurter les Mahorais, mais plutôt de se démarquer des autres en proposant une « publicité décalée, quelque chose d’original », assure la direction. Et malgré les critiques négatives, elle assume complètement cette campagne publicitaire et ne songe pas à la retirer. Au contraire, l’entreprise est plutôt satisfaite des retombées. « Ça fait parler et c’est ce que l’on voulait. On est désolés que ça en choque quelques-uns, mais on est plutôt contents de la manière dont ça se passe », affirme le directeur général de AVM Mon pouleti. Buzz ou bad buzz : comme on dit, il n’y a pas de mauvaise publicité !

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