Membre de l’équipe Touch’ du bois, Diamant stagiaire à l’atelier, Marlène Freytag artisane et entrepreneur, Nassila, employée en formation depuis plus de 10 mois.
Envie de donner une petite touch’ de bois à vos écrits ? Les créations de Marlène Freytag s’adaptent à toutes les envies et toutes les plumes. En jacquier, cocotier, ylang… Les stylos de l’atelier Touch’ du bois mettent en valeur le patrimoine naturel de Mayotte et son artisanat.
Au détour d’une ruelle en plein cœur de la commune de Tsingoni flotte une douce odeur de sciure de bois. Sur sa terrasse à l’abri des cocotiers, Marlène Freytag nous ouvre les portes de son atelier. Billots en train de sécher, planches prédécoupées, carrelets prêts à être sculptés, pièces tout juste vernies… Partout le bois est roi. Mais alors comment passe-t-on d’un simple tronc à un objet élégant et indispensable ? “J’ai toujours adoré l’écriture et la calligraphie”, confie l’ancienne fleuriste. À son arrivée sur l’île aux parfums en 2011, elle découvre la confection de stylos en bois et c’est le déclic. Au côté d’un tourneur sur bois, elle apprendra tout de ce métier manuel qui la fascine et deviendra son propre patron.
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Stockage du bois et séchage à l’abri de la pluie.
Découpage des carrelets qui deviendront de futurs stylos
Perçage des carrelets afin de pouvoir introduire la cartouche d’encre et le système du futur stylo.
Carrelets en attente d’être sculptés.
Sculpture des carrelets et transformation en stylo.
Assemblage du stylo
Stylo à bille assemblé et personnalisé
Carte de Mayotte en bois gravée au laser.
Produits vendus par l’atelier Touch’ du bois.
Patience et minutie
Avec pas moins de deux ans de séchage pour certaines essences de bois, le travail de Marlène Freytag conjugue patience et passion. “On récupère des troncs, branches et autres matières premières après les opérations d’élagage le long des routes”, explique l’artisane. Une fois séché à l’abri de la pluie, cette matière première 100% made in Mayotte prendra vie une seconde fois grâce à la tourneuse sur bois et son employée. “On récupère d’abord les parties saines du bois puis on leur donne la dimension que l’on souhaite en fonction de ce que l’on veut créer”, détaille-t-elle.
La fibre créatrice
Cartes, bijoux, le bois offre des possibilités infinies. Mais revenons à nos moutons ou plutôt à nos stylos. Conception et confection, Nassila, employée depuis dix mois chez Touch’ du bois, nous explique tout. “Une fois que la pièce qu’on a choisi à la bonne taille, on la perce pour y intégrer le mécanisme et les cartouches d’encre”, expose la jeune fille. Un casque anti-bruit sur les oreilles, elle s’exécute avec beaucoup de concentration. Notre future création passe ensuite entre les mains expertes de Marlène. “On va à présent sculpter le bois et lui donner la forme que l’on souhaite”. Une étape délicate où l’artiste peut laisser s’exprimer librement sa fibre créatrice.
Formé, poncé et ciré, le stylo est prêt à être assemblé. Noir, doré, argenté, les mécanismes se marient avec la couleur des bois et les envies des clients. “Chaque pièce est unique. On crée en fonction des bois dont on dispose. On peut les graver, les personnaliser avec des initiales, un motif, un petit mot”, avance l’entrepreneure. Le cadeau idéal pour qui veut garder un petit souvenir de l’île lagon dans un coin de son sac et au creux de ses mains.
Présents à l’aéroport, à la maison artisanale de Mayotte, au marché artisanal de Coconi mais aussi disponibles sur commande, les écrivains en herbe n’ont que l’embarras du choix pour se procurer un stylo estampillé Touch’ du bois.
Avocat de profession, Elad Chakrina souhaite élargir son domaine de compétences en devenant député. Ce candidat de la circonscription une n’en est pas à sa première tentative. Il se présente à nouveau cette fois-ci, avec plus de sérénité et plus d’ambitions pour Mayotte. Elad Chakrina veut être le député qui porte les combats de Mayotte à l’Assemblée nationale.
Flash Infos : Pourquoi voulez-vous être député ?
Elad Chakrina : Je suis candidat pour défendre les Mahorais à l’Assemblée nationale, défendre les Mahorais auprès du gouvernement, défendre les Mahorais pour qu’il y ait un rattrapage économique et social, défendre les Mahorais pour que notre département puisse réellement avoir des moyens nécessaires et développer les infrastructures.
Je veux être le député du pouvoir d’achat, celui qui permettra aux Mahorais de pouvoir augmenter leur prime d’activité. Je veux être le député qui fera en sorte d’avoir une égalité sociale, une retraite qui soit au même niveau qu’en métropole. Le député des grands travaux de Mayotte. Je veux que Mayotte puisse avoir un budget d’un milliard d’euros, puisque nous avons des compétences départementales et régionales, l’aspect régional doit aussi avoir le budget nécessaire. Je veux aussi être le député qui luttera contre l’insécurité, le plus gros fléau de l’île qui fait que le territoire n’est pas du tout attractif.
FI : C’est la deuxième fois que vous vous présentez aux élections législatives, dans quel état d’esprit vous trouvez-vous ?
E.C. : Je suis serein. Je suis aussi épuisé parce qu’une campagne est toujours difficile quand on est sur le terrain, mais j’aime le contact avec les gens. La population me fait part de ses doléances, elle me fait part de son attachement envers des valeurs que je défends également. Je vois une facette de Mayotte que je n’avais pas forcément vue, des gens qui ouvrent leur coeur et croient au projet que je porte.
FI : Dans votre programme, quelles sont vos propositions en matière d’éducation ?
E.C. : Tout d’abord, il va falloir permettre à tous ceux qui sont devenus bacheliers d’aller faire leurs études en métropole s’ils le souhaitent. Il faut aussi agrandir le centre universitaire de Dembeni. Actuellement, il ne peut accueillir que 1.500 étudiants, il faudrait que l’on multiplie ce chiffre par quatre et que l’on passe à 6.000 étudiants. Cela diminuerait aussi les échecs en première année des étudiants qui partent en métropole. Pour cela, on doit augmenter le budget du CUFR. Actuellement il est de 2.6 millions d’euros, il faudrait le multiplier par quatre pour pouvoir accueillir les 6.000 étudiants potentiels.
Pour ce qui est des établissements secondaires et primaires, il faudrait que l’on en construise plus, je pense notamment à mettre un lycée dans le nord entre Dzoumogné et Acoua. Et puis il faut bien sûr rénover les écoles primaires. On doit aussi avoir une école de la deuxième chance pour tous les enfants qui n’ont pas pu poursuivre leur scolarité. Il est aussi important de valoriser les enseignants, que l’on puisse augmenter leur prime d’activité qui est actuellement de 276 euros. Si les Mahorais me font confiance, je m’assurerai qu’elle soit doublée.
Et il faut combattre ardemment l’insécurité dans les établissements scolaires, en faisant en sorte qu’il y ait une plus grande fermeté au niveau de la justice, qu’il y ait de l’emprisonnement et que les établissements difficiles puissent être classés en zone d’éducation prioritaire.
FI : En tant que député, que ferez-vous pour mieux gérer l’immigration à Mayotte ?
E.C. : Cela fait des années que nous parlons de l’immigration clandestine sans réellement apporter de solutions sur le long terme. Premièrement, je demande qu’on autorise les personnes qui détiennent un titre de séjour à partir de Mayotte. Il faut aussi une coopération commerciale qui permettra de lutter contre la pauvreté à l’échelle de l’océan Indien. Une division régionale du travail pourrait être mise en place. Il y a des produits agricoles à Anjouan, Grande Comore et Mohéli, et à Mayotte nous avons les moyens financiers alors nous pouvons importer ces produits pour développer l’industrie agroalimentaire. Cela leur permettra d’avoir des revenus et chez nous on peut transformer ces produits et avoir une production industrielle moins cher. On pourra manger des produits plus frais et à bas coût. Enfin sur la question de l’entrée sur le territoire, je pense qu’il faut augmenter d’avantage les moyens de surveillance pour que les frontières soient mieux surveillées.
FI : Selon vous, comment peut-on rétablir un climat sécuritaire paisible à Mayotte ?
E.C. : L’insécurité à Mayotte a la particularité d’être surtout causée par une délinquance juvénile. Il y a sur notre territoire des mineurs isolés étrangers, ils sont d’un nombre conséquent. Dans toute la France, les chiffres indiquent qu’il y a 6.000 mineurs isolés étrangers, Mayotte à elle seule en compte 3.000 si ce n’est plus. Il faut que dans un premier temps on mette en application la circulaire Taubira qui prévoit une mise à l’abri du jeune, une évaluation de l’isolement et ensuite une prise en charge. Une fois que tout cela a été fait, il faut faire jouer la solidarité interdépartementale et nationale. C’est-à-dire que les mineurs isolés qui sont à Mayotte doivent pouvoir être placés ailleurs sur le territoire français.
Il faut aussi faire en sorte qu’il y ait rapidement une deuxième prison. Le centre pénitentiaire de Majicavo n’a que 278 places et les prisonniers sont plus de 400 actuellement. La deuxième prison est une priorité. Et enfin, il faut un établissement pénitentiaire pour les mineurs. La différence avec le centre éducatif fermé dont on parle souvent c’est que le centre est une résidence surveillée mais ce n’est absolument pas une sanction pénale lorsqu’un mineur commet un acte délictueux. Il y a seulement six établissements pénitentiaires pour mineurs en France, mais comme Mayotte est le département le plus violent de France, il faudrait qu’il y ait un septième sur notre territoire.
Il y a aussi un élément très important, c’est l’article 122-5 du code pénal sur la légitime défense. Quand on fait infraction chez vous, on vous dit qu’il ne faut pas que votre moyen de défense soit disproportionné par rapport à la gravité de la menace, sauf que vous n’avez pas le temps de réfléchir à tout cela lorsque ça arrive. Il faut donc réformer cet article et permettre à ce qu’il y ait une présomption de légitime défense pour que lorsqu’il y a une entrée par infraction chez vous, vous puissiez vous défendre sans que l’on regarde si oui ou non il y a une disproportion.
FI : On le sait, Mayotte est un désert médical, on manque de professionnels de santé et d’hôpitaux, que faudrait-il faire pour rattraper le retard à ce niveau ?
E.C. : Ce que je préconise c’est qu’il puisse avoir un autre centre hospitalier du côté de la circonscription une. Mais en parallèle il faut une alternative avec une clinique privée qui peut être créée beaucoup plus vite qu’un hôpital. Il faut aussi procéder à des exonérations fiscales des médecins qui s’installeraient ici. Exonérer aussi le matériel qui serait importé pour que les personnels soignants puissent s’installer et travailler dans de bonnes conditions.
Enfin, il faut aussi former nos jeunes. On doit leur donner les bourses nécessaires, le Département doit leur attribuer une bourse plus conséquente afin qu’ils aient 900 euros par mois. En échange, les étudiants devront signer une convention avec la collectivité dans laquelle ils s’engagent à revenir sur l’île à la fin de leurs études. Et puis le centre universitaire de Mayotte doit augmenter ses moyens afin d’avoir les capacité de former nos jeunes dans le secteur médical.
FI : Quelle place à l’environnement dans votre programme ?
E.C. : Il faut que Mayotte soit propre parce que Mayotte est sale. Il faut mettre le budget pour acheter les machines qui pourront nettoyer notre territoire. Nous avons aussi besoin d’une brigade qui sanctionnerait toute personne qui porterait atteinte à l’environnement. Il ne faut pas oublier le réchauffement climatique et à Mayotte, nous avons un déboisement assez important donc il va falloir reboiser l’île et préserver la faune et la flore parce que nous avons des espèces rares qui risquent de disparaître. Enfin, je pense qu’il est important d’inscrire notre lagon dans le patrimoine mondial de l’Unesco.
A l’approche de la fin du mois sacré de ramadan, les kofias made in china considérés comme une menace pour le bonnet traditionnel avaient envahi les marchés suscitant par la même occasion un tollé. Les défenseurs du patrimoine culturel de l’archipel appelaient même les autorités à prendre des mesures d’urgence. Mais, l’opération de confiscation menée dans les rues de la capitale ces derniers jours est jugée insuffisante.
Ils ont le vent en poupe depuis des mois aussi bien dans les cérémonies religieuses que culturelles. Bien qu’ils soient décriés par une partie de la population, les « kofias made in china » continuent de prendre tout de même une place importance au sein de la société. Nombreux citoyens les portent aujourd’hui fièrement. Ce qui n’aurait pas été envisageable il y a quelques années. Non seulement les kofias chinois différent de ceux cousus dans le pays, mais ils constituent aux yeux de certains une menace pour le bonnet traditionnel, confectionné à la main avec une méthode propre aux îles de la lune. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle des agents des douanes comoriennes mènent depuis mercredi une opération dans les rues de la capitale pour saisir les kofias fabriqués à l’extérieur. On se demande où étaient -ils lorsque ces marchandises passaient dans les frontières. Pour le moment, la saisie a débuté à Moroni et les vendeuses touchées n’en décolèrent pas. D’après elles, les agents demandaient les documents délivrés par les services douaniers et aéroportuaires. » Pourquoi allions nous les garder des mois après le dédouanement. C’est insensé« , fulminait, l’une des commerçantes dans une vidéo postée sur Facebook par le média en ligne, Alcomorya. » Ils nous ont invités à se rendre dans leurs bureaux si nous voulions les récupérer. Sans pour autant décliner leurs identités« , a-t-elle ajouté.
Partialité
Cette maman qui assure avoir payé ses taxes pendant le dédouanement dénonce le modus operandi choisi et estime que les autorités se seraient trompées de cible. » Ils laissent les containers des gros importateurs pour venir embêter les petits commerçants qui achètent quelques kofias afin de subvenir aux besoins de leurs familles. Que vais-je faire pour rembourser les crédits contractés auprès des institutions financières« , s’interroge la dame, très remontée. Selon un responsable des douanes, cette opération entre dans le cadre de la lutte contre la contrefaçon, conformément au code des douanes. Il n’a en revanche pas cité les références des dispositions consacrées à ce délit, malgré nos relances. » C’est une façon de protéger notre culture, car les kofias importés impactent les ressources de nos sœurs qui peinent à vendre leurs bonnets traditionnels« , fera-t-il valoir. Pendant le ramadan, de nombreuses voix s’élevaient déjà pour protester contre l’apparition des kofias contrefaits qui ayant inondé les marchés de la capitale. Moins original culturellement , le kofia chinois comme on l’appelle au pays, reste prisé pourtant. La raison : le bonnet traditionnel confectionné à la main devient chaque jour un produit de luxe, de plus en plus onéreux, donc pas accessible à tous. Actuellement, celui-ci se vend jusqu’à 300 euros l’unité voire plus. En France, où ils sont très sollicités pendant les mariages, les kofias comoriens peuvent atteindre les 400 euros.
Politique de protection
Cette cherté justifiée par les défenseurs de la culture mais décriée par d’autres, a fini par faire la promotion du « kofia made in china », dont le prix ne dépasse pas 20 euros. Avant, a souligné notre informateur de la direction des douanes, peu de kofias contrefaits passaient à la douane avant que les commerces ne soient inondés. » Ainsi la confiscation va réduire l’importation et les quelques quantités qui rentreront dans le territoire une fois sur le marché, coûteront cher. Nous allons commencer par contrôler au niveau des frontières« , a détaillé notre source qui a préféré s’exprimer sous le sceau de l’anonymat. Faisant partie de ceux qui appellent à une préservation du patrimoine de l’archipel, le Docteur Abdremane Wadjih, lui, n’est pas convaincu par les méthodes utilisées mercredi. » C’est une très mauvaise méthode, destinée à faire du buzz. Ces commerçants peuvent porter plainte car aucune disposition juridique n’interdit l’importation de ces kofias« , a rappelé cet anthropologue. Sa proposition pour un début : La mise en place d’une véritable politique de protection au lieu d’agir sur un coup de tête comme ce fut le cas le 1 juin au risque de ruiner les petits commerçants. Nous avons essayé d’avoir la réaction du tout nouveau ministre de la Culture, Djaanfar Salim Allaoui, sans succès.
Les travaux relatifs à la finalisation du prochain programme opérationnel 2021/2027 pour le fonds européen de développement régional (FEDER) ont nécessité que ce dernier soit soumis à l’avis de l’autorité environnementale. Cette soumission a été faite le 7 octobre 2021. Par courrier en date du 7 avril dernier, l’autorité environnementale a informé la préfecture que le programme opérationnel présenté n’entraînait aucune observation de sa part.
De ce fait, et en application de l’article L123-19 du code de l’environnement, le projet de programme opérationnel Mayotte FEDER 2021-2027 doit désormais être mis à la disposition du public par voie électronique pendant une durée de trente jours minimum à compter du 20 juin jusqu’au 20 juillet inclus. Les documents relatifs à ce projet seront ainsi consultables sur le site internet du groupement d’intérêt public l’Europe à Mayotte (GIPEAM), organisme intermédiaire de gestion des fonds structurels européens à l’adresse suivante : https://europe-a-mayotte.fr/espace-de-consultation-du-projet-po-21-27/. Ils peuvent également être consultés en version papier auprès du secrétariat général des affaires régionales (SGAR) pendant la même période de 9h à 16h. Les observations du public pourront être adressées par voie électronique à l’adresse consultation-public-pofeder-2127@mayotte.gouv.fr ou par voie postale à Préfecture de Mayotte SGAR – Consultation PO FEDER 2021/2027 à Mamoudzou.
La 27ème édition du festival de l’image sous-marine de Mayotte s’est clôturée le dimanche 29 mai dernier par une soirée de remise des prix. Durant trois jours, 34 films (courts et longs métrages) et plus de 460 photos (de 80 participants) ont été diffusés sur un écran géant installé place de la République à Mamoudzou. À cela s’ajoute 30 photos imprimées, 5 projections en milieu scolaire qui ont bénéficié à plus de 1.700 élèves et plus de 390 dessins reçus des écoles de l’île.
Après délibération, le jury a dévoilé ce dimanche soir le palmarès de cette nouvelle édition. Hippocampe d’or – Image fixe (catégorie amateur) : Trio thématique pour Jack Berthomier (Nouvelle Calédonie) et Portfolio pour Sylvain Corbel (île de La Réunion). Hippocampe d’or – Image fixe (catégorie expert) : Trio thématique pour André Moyo (France métropolitaine) ; Portfolio pour Claude Lespagne (France métropolitaine) ; Montage audiovisuel pour Yves Guénot (île de La Réunion). Coup de cœur – Image fixe (catégorie amateur) pour Marie Faure (île de La Réunion). Coup de cœur – Image fixe (catégorie expert) pour Cédric Péneau (île de La Réunion). Prix du public – Image imprimée pour Marie Faure (île de La Réunion). Hippocampe d’or – Clip pour Jérôme Renaud-Goud (Bali, Indonésie) – « Skelly, la crevette squelette ». Hippocampe d’or – Petit format pour Vicente Leal (Espagne) – « Fragile ». Hippocampe d’or – Grand format pour Bertrand Loyer (France métropolitaine) – « Céphalopodes, le règne des ventouses ». Hippocampe d’or – Film scolaire pour le collège de Bandrélé (Mayotte) – « Projet Lagon 5 ». Coup de cœur – Film pour Rémy Tézier (île de La Réunion) – « Quand baleines et tortues nous montrent le chemin ». Prix spécial Mayotte pour Serge Melesan (Mayotte) – « Sea Blue Safarie Whales and Orcas ». Prix du Parc naturel marin – Film pour Vicente Leal (Espagne) – « Fragile ». Prix du meilleur dessin pour Cannelle-Lou Naouirdine (Mayotte) – catégorie plus de 12 ans. Prix musique pour David Doré (île de La Réunion) – « I venti del sud ».
Plusieurs cas de Monkeypox ont été signalés en Europe et dans le monde et la situation évolue très rapidement. Plusieurs cas ont également été rapportés en France métropolitaine ces derniers jours. La situation est suivie avec attention par le ministère de la Santé et Santé publique France. Aucun cas n’a pour le moment été identifié à Mayotte, mais l’agence régionale de santé accroît sa vigilance et anticipe dès à présent les conséquences de l’introduction du virus sur le territoire.
Le virus Monkeypox peut être transmis par contact direct avec les lésions cutanées ou les muqueuses d’une personne malade, ainsi que par les gouttelettes (salive, éternuements, postillons…). La contamination peut également s’effectuer au contact de l’environnement du malade (literie, vêtements, vaisselle, linge de bain…). Il est donc important que les malades respectent un isolement pendant toute la durée de la maladie (jusqu’à disparition des dernières croutes). L’infection par le virus MKP n’est pas reconnue comme une IST, mais le contact direct avec une peau lésée durant un rapport sexuel facilite la transmission. La maladie est généralement bénigne et la plupart des personnes se rétablissent en deux à trois semaines.
L’infection par le virus Monkeypox débute par une fièvre, parfois accompagnée de maux de tête et de courbatures. Après deux jours environ, apparaît une éruption vésiculeuse sous forme de cloque. Des démangeaisons peuvent survenir. Les vésicules se concentrent plutôt sur le visage, les paumes des mains et plantes des pieds. Les muqueuses sont également concernées, dans la bouche et la région génitale. Les ganglions lymphatiques sont enflés et douloureux, sous la mâchoire et au niveau du cou. L’incubation de la maladie peut aller de 5 à 21 jours. La phase de fièvre dure environ un à trois jours et marque le début de la phase de contagiosité.
En cas d’apparition de symptômes (fièvre et éruption cutanée avec des vésicules), contactez le SAMU Centre 15 qui vous orientera. Il est recommandé de s’isoler en attendant un avis médical et d’éviter les contacts avec d’autres personnes.
L’ARS renforce la vigilance sur le territoire et les dispositifs pour anticiper la survenus de cas sur le territoire : les professionnels de santé ont été informés des mesures de surveillance sanitaire et de diagnostic, ainsi que d’isolement des cas confirmés et probables ; une communication à destination des associations a été transmise afin de les informer des modes de transmissions du virus Monkeypox ; le circuit de prise en charge des patients a été validé auprès du CHM ; seul le médecin régulateur du centre 15 en lien avec les infectiologues du CHM est en mesure de retenir l’indication d’un prélèvement PCR ; un vaccin antivariolique de troisième génération a prouvé son efficacité en cas de contact avec un cas de Monkeypox pour éviter de développer la maladie (les personnes identifiées comme contact à risque par la cellule de contact tracing de l’ARS après discussion avec les infectiologues du CHM se verront proposer une injection de vaccin à renouveler 28 jours après).
Des doses de vaccin seront rapidement positionnées à Mayotte pour une mise à disposition immédiate. Les premières commandes sont en cours d’acheminement.
Pour le président du mouvement Le Temps d’Agir, Soula Said-Souffou, « la gestion des opérations de décasage de Mgnambani a engendré le chaos dans cette localité du Sud ainsi que des actions de terreur inacceptables menées contre des automobilistes innocents ». Le candidat aux législatives dans la 2ème circonscription évoque la mauvaise préparation de la gendarmerie nationale qui « a dû reculer avant de revenir à la charge ». « La violence à Mayotte est sous-estimée et les moyens des forces de l’ordre chroniquement sous-dimensionnés », explique-t-il.
Pour lui, il s’agit d’un « aveu d’échec pour le député sortant qui avait promis de « sauver Mayotte » de la violence et de l’immigration massive en 2017 », mais aussi une « invitation à changer de vision et de doctrine en matière de lutte contre l’immigration clandestine et l’insécurité galopante ». « Mayotte et les Mahorais ne peuvent plus continuer à être des victimes mal défendues dans un État de droit. C’est la raison pour laquelle nous renouvelons, avec détermination, notre proposition de mettre en place des opérations « Sentinelle » et « Vigipirate » pour lutter contre les actions terroristes qui détruisent méthodiquement la paix sociale acquise de haute lutte par les Mahorais. »
Le procureur Yann Le Bris et l’avocate de la partie civile.
Saïd Soihaba, frère de l’ex-maire de Chirongui, a comparu au tribunal de grande instance de Mamoudzou ce mercredi 1er juin pour de multiples agressions sexuelles commises sur trois mineures de moins de 15 ans appartenant à son cercle proche. Courageuses, ces dernières ont témoigné contre lui permettant à l’homme d’être jugé et condamné à quatre ans de prison ferme.
C’est menotté et escorté par les gendarmes que Saïd Soihaba a été conduit devant le tribunal. Trois séries agressions sexuelles sur les personnes de trois jeunes filles mineures au moment des faits lui étaient reprochées. La plus jeune des victimes n’était âgée que de 11 ans. C’est grâce à sa cousine, témoin des faits, que l’une d’elles a décidé de briser le silence. Dégoûtée par la vision de l’homme passant sa main sous la jupe de sa cousine et lui caressant les parties intimes, la jeune Samira* a finalement abordé le sujet, ayant été victime elle-même des actes de Saïd Soihaba.
Les victimes se sont alors aperçues que toutes trois en avaient été victimes. Réunissant tout leur courage, elles en ont parlé à leurs mères respectives qui ont porté plainte contre l’homme en question. Simple ami de la famille, sans lien de parenté avec les jeunes filles, ce dernier a profité de leur vulnérabilité pour s’adonner à ses vices en s’assurant à chaque fois que personne n’était présent pour le voir. « Lorsque je suis descendue pour lui dire d’arrêter de toucher ma cousine, il a été très gêné et a fait semblant de ramasser un objet par terre », a indiqué Samira dans sa déclaration.
Si devant les enquêteurs de la gendarmerie, l’homme a tout avoué et même donné des détails absents des témoignages des jeunes filles, il s’est montré beaucoup moins prolixe devant la présidente du tribunal et ses deux assesseurs. Il faut dire que les trois jeunes filles, leurs mères et plusieurs membres de sa famille étaient présents au procès et cette confrontation l’a sans doute fortement impressionné. Se mettant à trembler de tous ses membres pendant que la juge Combeau l’interrogeait, il a même manqué de faire un malaise et a dû s’asseoir pour ne pas tomber. « Je n’ai rien à dire sur le sujet », « c’est passé » ou encore « les gendarmes m’ont mis la pression, c’est pour ça que j’ai fait ces déclarations » ont été les seules phrases que la juge a pu tirer de Saïd Soihaba pourtant longuement « cuisiné » par ses soins. Des propos incohérents qui n’ont trompé personne, toutes les preuves étant contre lui.
Un manque de conscience de la gravité de ses actes
L’examen psychologique des trois 3 jeunes filles a établi qu’elles avaient toutes une symptomatologie caractéristique des victimes d’agressions sexuelles. Culpabilité, problèmes relationnels avec le sexe opposé ou cauchemars récurrents, elles ont subi un préjudice psychologique majeur, quoiqu’à des degrés divers en fonction de leur personnalité. Quant au prévenu, le psychiatre du tribunal a établi sa dangerosité dans la mesure où il a noté un détachement total par rapport aux faits qui lui étaient reprochés. Son caractère déviant, opportuniste et pédophile n’a pas échappé au professionnel de la santé mentale. Un manque de conscience de la gravité de ses actes qui a poussé le procureur Yann Le Bris à requérir une peine de cinq ans de prison ferme sans obligation de soins. « Étant donné le degré de réflexion de Monsieur à ce stade, je pense que des soins seraient prématurés », a-t-il déclaré.
Son avocate Me Baudry n’était évidemment pas de cet avis. Si elle n’a pas cherché à innocenter son client, sa culpabilité ne faisant guère de doute, elle a en revanche insisté sur le fait qu’il avait reconnu ses actes dans un premier temps même si la pression du tribunal l’a poussé à les nier par la suite. « C’est déjà un premier pas vers une prise de conscience », a-t-elle estimé en demandant qu’une obligation de soins soit ordonnée. Finalement, la présidente du tribunal l’a condamné à quatre ans de prison ferme avec obligation de soins et l’a inscrit au fichier des agresseurs sexuels. Une victoire pour les jeunes filles, mais également pour leurs mères. L’une d’elles a d’ailleurs déclaré à la barre que « les agressions sexuelles sont une chose trop banale à Mayotte » et « qu’il faut absolument que cela cesse ». Un propos qu’a appuyé le procureur tout en précisant toutefois que ces actes n’étaient pas une spécificité de l’île. « Seules 5% des victimes d’agressions sexuelles osent faire des signalement », a-t-il avoué. Les autres se murent malheureusement dans le silence.
Gagnantes du concours, Nora et Widade accompagnées du proviseur adjoint du collège Majicavo, Monsieur Genç et des organisateurs de l'événement Giulio Penelli et Lorène Louise.
Le collège de Majicavo accueillait ce mercredi 1er juin 2022 le concours “Majicavo M’gombani ensemble pour l’éloquence”. Un événement qui a rassemblé une dizaine d’élèves de troisième de ces établissements participants depuis la rentrée 2021 à l’atelier éponyme.
Douze concurrentes, une grille d’évaluation, cinq jurys, le concours “Majicavo M’gombani ensemble pour l’éloquence” a vu les choses en grand. Orchestré et millimétré avec soins par ses organisateurs, l’événement avait plusieurs objectifs. “Mener les jeunes vers l’excellence et le concours d’éloquence académique, mais aussi les former aux méthodes de l’oral dont ils auront grandement besoin au lycée”, explique Giulio Penelli, professeur et membre fondateur du concours.
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Le proviseur adjoint du collège Majicavo, Monsieur Genç, et les participantes à l'événement.
Les camarades de Nora la félicitant après l'annonce de son premier prix au concours "Majicavo M'gombani ensemble pour l'éloquence".
Dans l’une des salles de l’établissement scolaire, une cinquantaine de personnes assistent aux performances des élèves. “Nous avons convié les parents, mais aussi les élèves de quatrième à voir leurs camarades”, détaille le proviseur adjoint du collège Majicavo, Monsieur Genç. L’objectif ? Perpétuer le goût pour l’éloquence à la rentrée prochaine. “Nous voulons dédramatiser cet exercice. Montrer qu’on peut apprendre à gérer son stress. La seule chose à faire : oser !”, s’exclame l’ancien professeur de français.
Cohésion et travail
Pendant près de deux heures, les discours s’enchaînent. Poignantes, drôles, haletantes, les paroles des jeunes candidates ne laissent pas présumer leur âge tant elles sont savamment mesurées. “C’est le premier concours comme celui-ci auquel je participe », témoigne Anchia. Son but ? Faire passer un message. Son sujet ? « Pour faire la paix, prépare la guerre”. Alors qu’elle est la première à monter sur scène, le stress s’évanouit et pendant plusieurs minutes elle expose son point de vue devant un public fasciné. Tour à tour, ses camarades prennent le micro. Des discours sensibles et touchants que le jury prend grand soin d’évaluer.
Ravi du spectacle auquel ils viennent d’assister, la tâche des cinq jurés n’en est que plus difficile. Pourtant un gagnant ou plutôt une gagnante doit être désigné. Après mûre réflexion, Nora, élève au collège de Majicavo, remporte le premier prix. “Le travail et mes recherches ont payé”, affirme la jeune fille. “J’ai gagné énormément en venant ici”, sourit-elle en se tournant vers ses camarades et ses professeurs qu’elle remercie. À ses côtés Widade, élève au collège de M’gombani, reste sans voix. Très émue et humble, un seul mot sort de sa bouche : “merci”. Une belle initiative que les organisateurs auront à coeur de faire perdurer et des étoiles dans les yeux des jeunes filles qui n’ont pas cessé de briller.
Depuis le 1er février, Elanrif Kamithou occupe le poste de directeur technique et coordonne le staff technique de l’union sportive de Kavani. Il suit actuellement une formation BEF (brevet entraîneur de football) dans le but d’étoffer encore plus ses diplômes.
Le 1er février dernier, l’union sportive de Kavani officialisait le recrutement de son premier employé en la personne d’Elanrif Kamithou. En charge de l’ensemble du staff technique du club et rattaché à l’école de foot, le trentenaire a pour mission de faire progresser l’ensemble des catégories jeunes, mais aussi de former de nouveaux éducateurs.
« Appuie ta passe » ; « Appel, contre-appel » ; « Finition »… Sur le terrain synthétique du stade de Cavani, Elanrif Kamithou regarde d’un œil averti les enchaînements et recadre ses joueurs de la catégorie U13. Loin d’avoir sa langue dans sa poche, le trentenaire n’hésite pas à haranguer ses protégés pour leur faire imprimer les consignes.
Depuis le 1er février dernier, le professeur des écoles est le premier salarié du club. « Je suis en charge de l’ensemble du staff technique et je suis principalement rattaché à l’école de foot », concède celui qui pilote et supervise toutes les catégories, des U7 au U13, tous les mercredis et vendredis. « Je gère toute l’organisation. Avec mon équipe, nous nous réunissons très régulièrement pour mettre au point des exercices spécifiques en fonction des cycles. »
L’école de foot de l’USK a reçu le label « jeunes espoirs » par la fédération française de football il y a deux mois.
Un poste à temps partiel
Un emploi à temps partiel financé par la délégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports, mais aussi par le fonds d’aide au football amateur. « La ligue de foot de Mayotte nous a bien accompagné. Sans elle, nous n’aurions jamais réussi… Ce n’est pas du tout facile d’obtenir de l’argent de la FFF », relate Hassani Kambi Ousseni, le 1er vice-président du club. « Nous sommes en pourparlers avec la ville de Mamoudzou et le Département pour pérenniser ce poste. »
Fin de carrière à 29 ans
Passionné de ballon rond depuis sa tendre enfance, Elanrif Kamithou signe sa première licence au football club de M’Tsapéré à l’âge de 13 ans et évolue jusqu’en division honneur (l’équivalent de la régionale 1 aujourd’hui). À 29 ans, il décide de raccrocher les crampons pour se concentrer sur le métier d’entraîneur, qui lui permet de transmettre des valeurs chères à ses yeux, comme le respect, le fair-play, le vivre-ensemble, l’environnement. « Je retrouve les mêmes dans l’Éducation nationale », confie-t-il.
Que ce soit au sein dans son établissement scolaire situé à Cavani ou sur le pré, celui que l’on surnomme Berry s’emploie à façonner la jeunesse de son quartier. Diplômé d’un brevet de moniteur de football niveau 4, Elanrif Kamithou a pour mission d’apporter du sang neuf et d’inciter les jeunes joueurs du club à se former pour ensuite rejoindre les huit éducateurs en place. « C’est le champ de bataille du bureau. À terme, l’objectif est d’[en] avoir pour chaque catégorie. » Un défi qui ne lui fait pas peur, bien au contraire. « Quand on est passionné, on ne voit pas le temps passer », conclut-il, avant de repartir distiller ses précieux conseils.
À la tête des services de la commune de Chiconi depuis huit ans, Madi-Boinamani Madi Mari (suppléé de Toiyifati Saïd) est l’une des figures marquantes de ce scrutin législatif 2022 dans la 2ème circonscription. Soutenu par une pléiade d’élus locaux, d’anciens élus et autres figures politiques de diverses tendances, il se décline en un candidat rassembleur, avec un programme qui regroupe la quasi-totalité des thématiques en vogue actuellement sur le territoire : insécurité et immigration clandestine, droits sociaux, désenclavement aérien et maritime, aménagement durable, coopération régionale, jeunesse et éducation, économie… Sous le slogan « Ensemble ! », il explique que sa différence avec les autres est avant tout une question de méthode.
Flash Infos : Vous présentez une brochure de campagne très fournie, avec le soutien de plusieurs ténors de la politique locale. Pouvez-vous nous décliner en quelques mots votre programme pour ces élections législatives 2022 ? En quoi vos projets divergent-ils de ceux de vos challengers ?
Madi-Boinamani Madi Mari : Je n’invente pas l’eau chaude, les problèmes auxquels sont confrontés les Mahorais sont connus de tous, il y a les sujets de l’insécurité, des droits sociaux avec son corolaire de cherté de vie, du développement économique de manière général, notamment les infrastructures… Ce sont-là les enjeux actuels de Mayotte ! Ce qui nous différencie entre candidats à cette élection législative c’est au niveau de la méthode, comment les uns et les autres entendent régler ces problèmes. Dans un passé pas très lointain, ces problèmes étaient difficiles à résoudre, il fallait sortir des maisons en torchis pour construire du dur, mais aujourd’hui, ils sont complexes car quand bien même nous sommes dans du dur, il faut penser aux aléas climatiques, comment penser la conception de l’habitation, etc.
Ce sont les sujets auxquels se trouve confronté le Mahorais. Les solutions à leur apporter ne peuvent plus être celles d’il y a 20 ou 30 ans. Elles doivent être actuelles. Dans la démarche visant à résoudre toutes ces difficultés, il faut avant tout changer de logiciel. Dans un premier temps, la population comme les élus doivent intégrer le fait que ce territoire ne se développera pas sans leurs initiatives et leurs actions concrètes. Il ne faut plus attendre de l’État qu’il fasse des routes comme autrefois, parce qu’il se serre la ceinture en ce moment. C’est une première approche dans la méthode. Deuxièmement, il nous faut traiter ces problèmes dans leur globalité parce qu’ils sont tous liés et non pas de manière isolée. Donc nous ne pouvons pas régler la question de l’immigration clandestine indépendamment du développement économique, de la santé ou de l’éducation. Ces mêmes sujets existaient déjà il y a 30 à 40 ans. Souvenez-vous lorsque Jacques Chirac, alors premier ministre, en visite dans l’île, a dit aux Mahorais qu’ils devaient d’abord développer le territoire avant la départementalisation. Sauf que 30 années plus tard, il est toujours question de ce développement parce qu’il n’a pas été réalisé et qu’il va, en plus, falloir le faire dans un temps relativement court, en privilégiant la logique des résultats à celle des moyens. Cela est malheureusement valable pour tout, y compris l’immigration. La population doit exiger de l’action de l’État à Mayotte, des résultats concrets. En matière d’immigration clandestine, l’État nous présente des chiffres en nous disant qu’il y a plus de moyens matériels et humains affectés à cette mission sauf que dans la réalité, les Mahorais ne constatent aucun changement. Cela veut dire que le souci n’est pas dans les moyens mais plutôt dans la méthode employée.
FI : Que prévoyez-vous pour Mayotte dans le domaine social pour la prochaine législature si vous êtes élus ?
M-B. M. M. : Sur les droits sociaux aussi c’est pareil, c’est une question de méthode. Je suis de ceux qui pensent que le calendrier de rattrapage avec la métropole proposé il y a dix ans au moment de la départementalisation n’est plus d’actualité dans la mesure où le développement qui aurait dû servir de socle n’a pas été au rendez-vous sur ces 40 années passées. Aujourd’hui, les choses vont tellement vite à Mayotte, nous ne pouvons plus nous permettre d’attendre encore 20 ou 30 ans.
FI : D’aucuns peuvent vous rétorquer que ce retard n’est pas du seul fait de l’État, que le manque d’investissement de la part des élus locaux justifie aussi grandement l’inertie constaté dans le développement durant ces dernières années ?
M-B. M. M. : C’est là où l’on voit que les élus mahorais ont jusque-là étaient dans une posture attentiste, en espérant que l’État fasse tout. Il y a un problème d’eau sur le territoire, les compétences en la matière relèvent des Mahorais, mais ils demandent une intervention de l’État. De facto, le préfet de Mayotte est devenu un gouverneur, non pas parce qu’il l’a voulu, mais parce qu’ici nous avons pris la fâcheuse habitude de nous tourner vers lui à chaque fois, même lorsque cette responsabilité nous incombe à nous. Pire encore, certains d’entre nous vont jusqu’à mal faire leur travail de sorte que l’État reprenne la main à un moment donné. Sauf qu’à l’échelle nationale, l’État se désengage de partout et met moins de moyens, y compris sur les portions de route. Cela est visible même ici chez nous, si vous observez bien vous constaterez que les routes nationales sont les plus dégradées contrairement aux départementales et aux municipales qui sont régulièrement refaites. Ce sont des sujets dont doivent se saisir les responsables locaux.
Je peux vous prendre un autre exemple : le port de Longoni sur lequel s’expriment beaucoup de nos élus, en particulier un des parlementaires qui, hier, était candidat pour être président du Département, lequel a dit vouloir casser la DSP (délégation de service public) pour la remplacer par un grand port maritime qui serait géré par l’État. Moi je dis non ! C’est un outil à la disposition de ce territoire pour assurer son développement, c’est donc aux Mahorais de le développer. Maintenant si nous ne l’utilisons pas à bon escient, nous ne pourrons nous en prendre qu’à nous même. La nouvelle génération d’élus mahorais doit se saisir de tous ces sujets locaux, les traiter elle-même et ne pas attendre une intervention extérieure pour les régler à leur place. À ce moment-là, nous pourrons demander que de nouvelles compétences, encore aux mains de l’État, puissent être dévolues aux élus mahorais, soit parce que celui-ci ne le fait pas bien ou très mal.
Nous le voyons avec la construction de la plupart des collèges et lycées. Là aussi, il faudra traiter le problème dans sa globalité, car pour réaliser des économies, l’État a recours à des modulaires et des conteneurs, importés depuis l’extérieur, qui n’ont aucune valeur ajoutée locale, au détriment des entreprises mahoraises de BTP qui ne tire aucun bénéfice de ces infrastructures-là. Si nous voulons que l’économie mahoraise se redynamise, il faut que ce type de compétences soient assumées par des élus afin qu’ils puissent faire travailler les entreprises du territoire et favoriser ainsi la création d’emplois sur place. Dans la mesure où tout reste à construire, il faudra mettre à profit les compétences locales, et non pas tout prendre à l’extérieur, parce qu’autrement, nous ne sortirons jamais de la spirale des problèmes actuels. Quand le bâtiment va, tout va bien, il y a de l’emploi, plus de ressources, du pouvoir d’achat, moins de chômage et donc moins de délinquance également.
FI : Certaines voix font valoir une incapacité des élus locaux à imaginer des projets d’envergure viables et réussir à les réaliser ? Également une incapacité à se projeter dans le long terme dans ce développement de Mayotte à relancer ?
M-B. M. M. : Non, moi je n’adhère pas à ce discours qui voudrait nous faire croire que Mayotte manque d’ingénierie et de projets. C’est faux, archifaux ! On entend souvent dire que l’État a beaucoup investi sur ce territoire, près de 1.7 milliard d’euros et tout le monde salue ce fait, c’est la première fois qu’il y a autant d’engagements sur le territoire…. Sauf que cela ne veut absolument rien dire, même s’il avait mis sur la table plus de 2 milliards ou 6 milliards d’euros, cela ne signifie pas qu’ils seront pour autant consommés car une multitude de règles juridiques empêche leur consommation. Ces règles sont faites pour des territoires déjà construits, finis et on nous les applique ici à Mayotte. Pas mal de collectivités locales sont porteuses de bons projets, mais ils n’aboutiront pas parce que ces règles empêchent leur avancement.
C’est notamment l’exemple de l’aéroport de Pamandzi dont personne ne parle, pour lequel le président de la République est venu prendre un engagement sur place en 2019 pour une réalisation en 18 mois, sans besoin d’études supplémentaires qui prendront beaucoup de temps. Et pourtant, l’ouvrage n’est toujours pas sorti de terre. Certains d’entre nous pensent que cela est dû à une mauvaise volonté de l’État, pour ma part, je dirai que le chef de l’État a fait sa part du travail en prenant cet engagement. Le problème c’est que les élus mahorais se sont endormis, notamment les parlementaires. Il fallait prendre Emmanuel Macron au mot, lui dire « d’accord nous ne faisons pas d’études cependant le code de l’environnement interdit de toucher à tel endroit, etc. ». Et ça, c’est la loi ! Cela veut dire qu’il faut modifier la loi et c’est le travail du parlementaire. Qu’ont fait nos parlementaires ? Rien, aucune proposition de modification de la loi ! Lorsque le président annonce que les travaux vont se faire dans une courte période, cela veut dire qu’il y a des expropriations à faire à Pamandzi. Nous savons pertinemment qu’au mieux des cas, s’il n’y a pas de contentieux, la procédure prendra un an, sinon plus. Donc, il fallait faire modifier la loi, permettre une adaptation des règles d’expropriation pour éviter de subir encore des retards. Nos parlementaires n’ont pas fait leur travail et nous allons encore dire que c’est la faute de l’État ? Donc nous, parmi les engagements que nous prenons en cas de victoire, c’est de travailler pour faire supprimer tous ces blocages qui empêchent ce territoire de se développer, que les textes actuels soient adaptés aux besoins de notre département en termes d’infrastructures.
FI : En dehors de ces aspects purement juridiques que vous venez d’exposer, comment faire pour véritablement redynamiser l’économie mahoraise au-delà de ces financements publics ?
M-B. M. M. : Nous avons ici beaucoup de sujets que nous devons malheureusement traiter ensemble. Comme je l’ai déjà dit, en économie nous disons que quand le bâtiment va, tout va ! Dans un premier temps, il y a ces investissements publics que nous avons évoqués qui sont très importants pour stimuler notre économie, en particulier les infrastructures. Cela tombe très bien puisqu’il n’y a pratiquement rien dans les communes, mis à part les écoles, les Hôtels de ville et quelques MJC. Et encore nous disons que les écoles sont insuffisantes. Donc, si ne nous basons que sur ces investissements publics, nous avons déjà de quoi créer de la valeur, du pouvoir d’achat et des opportunités.
Bien sûr, il y a d’autres domaines, notamment le secteur agriculture. Il faut mettre en place les conditions pour que l’économie mahoraise décolle, parmi les outils potentiels, il y a les zones franches d’activités. Tout le monde en parle certes, mais moi de mon côté, je ne souhaite pas une zone franche qui va tuer l’économie mahoraise, mais au contraire une zone franche qui va la favoriser. Cela veut dire que nous stimulerons les aides qui vont être apportées et nous accompagnerons les entreprises qui vont s’y implanter, en permettant une péréquation sur les charges, en particulier les charges patronales qui leur permettront d’être compétitives face aux produits importés, et également de faire en sorte que certains produits locaux puissent être exportables. Nous constatons certaines aberrations comme les importations de bananes ou de songes alors qu’il y a sur place la possibilité de produire suffisamment, ne serait-ce que pour répondre à la consommation locale. Ce sont des sujets concrets qui nous permettront d’accompagner l’agriculture mahoraise à se restructurer. Donc au-delà de l’aide public, c’est un accompagnement fort qui doit être mené pour assurer le décollage de certaines productions locales.
FI : Est-que cette affaire de Département-Région n’a pas été un piège politique dans lequel tout le monde s’est engouffré sans prendre garde ?
M-B. M. M. : Le problème ici, c’est que tout le monde s’est focalisé sur la question statutaire pendant 40 ans, en délaissant l’économie. Or, dans les institutions françaises, le Département c’est la solidarité, les prestations sociales, etc. Mais alors comment distribuer des prestations devant provenir des cotisations entrepreneuriales lorsqu’il n’y a pas eu de construction d’une économie solide parce que nous avons omis de construire la Région. C’est elle qui porte l’économie et crée la richesse que le Département distribue à la population. Sauf que pendant ces 40 années écoulées, la Région Mayotte n’existe pas. Quand bien même Mayotte est devenue département d’Outre-mer, la compétence régionale n’est pas prise entièrement, notamment les moyens qui vont avec… En tous cas, les textes n’ont pas suivi. De sorte que le Département-Région n’est qu’une simple appellation aujourd’hui, les compétences régionales ne s’exercent quasiment pas, le Département continue à faire ce qu’il faisait déjà. Avant la suppression de la clause générale de compétence, il faisait déjà un peu de tout, sauf qu’en métropole les choses sont un peu claires : le Département est le chef de file du social, la création des richesses c’est la Région via l’aménagement du territoire et le développement économique. Nous sommes convaincus que le fait d’avoir minimiser cela a un impact sur la situation que nous vivons actuellement. C’est pour cela que dans notre projet, nous disons clairement que Mayotte doit être érigée en Département-Région comme le sont les autres régions de métropole ou d’Outre-mer. C’est une fois que cela sera fait que nous aurons une vraie vision sur le développement économique. Les grandes infrastructures que nous voyons à La Réunion, les RER et certaines universités dans l’Hexagone, sont des réalisations de la Région. C’est au législateur de donner les outils juridiques nécessaires pour permettre de faire cela.
FI : Autre projet évoqué par tout le monde en ce moment et dans tous les sens, l’université de plein exercice, comment se décline-t-il dans votre programme politique ?
M-B. M. M. : Pour nous, il s’agit d’une université de plein exercice, adossé à un Crous (centre régional des œuvres universitaires et scolaires) de plein exercice aussi, indépendant de celui de La Réunion qui n’a pas la même position géostratégique ou géographique que Mayotte. Une fois dit cela, il ne faut pas juste créer une université pour le plaisir d’en avoir une car la richesse d’un territoire vient surtout de la connaissance. Aujourd’hui, nous parlons de l’économie de la connaissance, il s’agit de prendre ce qu’il y a de meilleur dans le monde. En métropole, les universités françaises sont ouvertes à des étudiants venant de partout dans le monde pour faire rayonner la France. Donc, dans notre vision, cette université se veut régionale, cela ne veut pas dire simplement les Comores ou Madagascar, nous voulons faire venir chez nous toute cette dynamique existante en Afrique de l’Est. Cela veut dire aussi avoir une coopération bilatérale entre Mayotte et les autres pays riverains du Canal de Mozambique. Actuellement, nous parlons de projet gazier et de pétrochimie au Mozambique, ce sont des sujets qui demandent à être traités avec des recherches poussées dans les universités. Là, Mayotte a sa carte à jouer dans la région, notamment en formant les étudiants mahorais pour les préparer suffisamment à aller conquérir le monde qui nous entoure, en sachant que les pays de la côte est africaine sont les rares en ce moment dans le monde à enregistrer une croissance à deux chiffres.
Jean-Philippe Thiellay, président du Centre National de la Musique (CNM), s’est rendu à Mayotte les dimanche 29 et lundi 30 mai derniers. L’occasion pour lui de rencontrer les artistes de l’île, mais également les élus afin de mesurer leur volonté de développer la filière économique de la musique sur le territoire. Sa visite s’inscrit aussi dans la continuité de l’annonce par le CNM d’un plan de soutien d’un million d’euros en faveur des territoires ultramarins. Interview.
Flash Info : Pouvez-vous nous dire en quelques mots à quels objectifs répondait votre visite à Mayotte ?
Jean-Philippe Thiellay : Le Centre National de la Musique est un établissement public créé le 1er janvier 2020. Il a pour objectif de soutenir toutes les musiques de tous les territoires français dont Mayotte. Je suis venu pour me rendre compte de la situation sur place et comprendre auprès des élus comment notre établissement pouvait contribuer à structurer la vie musicale de l’île. Nous avons plusieurs dispositifs d’aide pour cela, mais il faut d’abord analyser les besoins. Cela faisait d’ailleurs longtemps que je voulais revenir à Mayotte, car j’ai connu cette île entre 2000 et 2002 lorsque je travaillais pour le ministère des Outre-mer. Mayotte a évidemment beaucoup changé, mais il reste énormément à faire dans le domaine de la musique dans lequel ce territoire a un gros potentiel.
FI : Qui avez-vous rencontré pendant ces deux jours et quel est votre bilan ?
J-P. T. : Je me suis rendu à Chiconi, ville très dynamique dans le domaine de la musique, où j’ai pu rencontrer plusieurs artistes-phare de l’île dont Baco, El Had ainsi que le manager de Zily. J’ai également échangé avec plusieurs élus et le préfet Thierry Suquet. Pour moi, ce sont principalement les collectivités qui doivent œuvrer au développement musical du territoire. Le CNM peut les aider notamment à rénover les MJC, susceptibles de servir de lieu de répétition pour les musiciens. La question du régime de l’intermittence est liée à celle de l’alignement des droits et dépasse mes compétences, mais nous pouvons déjà nettement dynamiser le monde musical à Mayotte en structurant sa filière économique. Je pense notamment à un appui du CNM dans le cadre de l’organisation de festivals ou en soutenant les entreprises qui font venir des artistes sur leurs scènes. Tout est lié, car sans dynamisme musical, instaurer l’intermittence sur le territoire n’aurait pas de sens. Il faut permettre aux artistes de pouvoir jouer et faire des cachets. Notre objectif est de structurer la filière économique mahoraise dans un délai de 18 à 24 mois maximum.
F.I : Vous avez également visité Musique à Mayotte, la seule et unique école de musique de l’île. Avez-vous des projets de partenariat ?
J-P. T. : Le CNM n’a pas de compétence concernant l’éducation musicale. Cependant, Musique à Mayotte fait un travail formidable sur la question du patrimoine musical traditionnel de l’île et c’est sur ce point que nous sommes susceptibles de lui apporter notre soutien. La valorisation du patrimoine musical de chaque territoire est une question qui nous tient beaucoup à cœur.
Mercredi 1er juin, lycéens et collégiens de Sada étaient réunis pour présenter leur projet portant sur le tourisme à Mayotte. Un dossier mis en place dans le cadre des cordées de la réussite créant un lien entre élèves, mais aussi professionnels de l’île.
Patrimoine, culture, potentiel de l’île… Autant d’éléments mis en avant dans le dossier constitué par les élèves du collège et du lycée de Sada dans le cadre des cordées de la réussite. L’objet d’étude ? Le tourisme ! Une thématique qui a poussé les étudiants à travailler sur la question : “Le secteur touristique est-il indispensable au développement de Mayotte ?” Une problématique essentielle au regard du potentiel de l’île en comparaison à la faible part que représente cette activité dans son produit intérieur brut. Sans idées préconçues, les élèves ont enquêté auprès des acteurs du secteur sur le terrain. Les représentants de l’École de tourisme Vatel, l’office de tourisme du Centre Ouest, le Gîte-restaurant “Le Chissioua”, ou encore “Le Jardin Maoré” se sont prêtés au jeu et ont donné aux élèves de la matière pour répondre à leurs interrogations.
“Notre objectif était avant tout de montrer l’importance du travail d’équipe”, souligne Ahamadou Fall, encadrant et référent pour les élèves du lycée de Sada. Conjointement, les troisièmes, secondes, premières, terminales, BTS ou encore CPGE (classes préparatoires aux grandes écoles) ont mené à bien ce projet ambitieux. Au total, dix-neuf collégiens tutorés par leurs aînés ont pu apprendre à développer leur esprit de synthèse et leur curiosité. Des compétences primordiales qu’ils pourront mobiliser lors du fameux grand oral du baccalauréat qui les attend dans quelques années.
Un travail structuré et structurant
“Les élèves se sont constitués en équipe autour de cinq sous-thèmes”, explique Ahamadou Fall, professeur documentaliste au lycée de Sada. Micro-économie, macro-économie, économie et sociologie, économie de niche et enfin le rôle de la puissance publique, tout un programme. “À travers cette expérience, les élèves ont eu l’occasion d’apprendre à analyser un secteur économique et surtout à y porter une analyse, un jugement plus raffiné” détaille l’enseignant. Si ce rapport sur le secteur touristique à Mayotte comporte quelques “imperfections”, il présente au moins l’avantage d’offrir une approche originale car issu de rencontres réelles au-delà des seules informations virtuelles consultables sur Internet.
Après l’expérience de quatre webinaires réussis sur des thématiques diverses, la délégation de Mayotte à Paris (DMP) a diffusé le jeudi 19 mai le 5ème épisode de la websérie #OuiMayotte, ayant pour vocation la promotion du territoire de Mayotte à travers son identité et sa culture.
De 17h à 18h a donc été diffusé, sur les pages Facebook de la DMP, du département de Mayotte, de la délégation de Mayotte à La Réunion et de la Fédération des associations mahoraises en métropole (FAMM), le nouvel épisode de la websérie #OuiMayotte.
Ce cinquième épisode dédié au rayonnement de la culture mahoraise hors du territoire a été animé par Marilyne Genevrier, présentatrice habituelle des webséries de la DMP. Pour l’aider dans sa mission, plusieurs intervenants ont pu s’exprimer sur le sujet et apporter leur connaissance et leurs expertises à la discussion. En ouverture, Zouhourya Mouayad Ben, la 4ème vice-présidente du Département, chargée des sports, de la culture et de la jeunesse, a débuté son propos en remerciant les associations mahoraises en métropole, vecteurs de la culture et de l’identité mahoraise, qui œuvrent au quotidien bénévolement pour l’épanouissement des concitoyens de passage ou installés en France hexagonale. Le Département reconnaît et soutient leur engagement en tant que puissant levier de cohésion sociale et d’harmonie.
Etaient aussi présents Elena Bertuzzi, chorégraphe et docteur en anthropologie, Djabir Madi Ousseini, auteur et cadre à la mission locale de Mayotte, Abdoul-Karime Ben Said, directeur du musée de Mayotte ainsi que Ibrahim Ahmed, secrétaire de l’association “Nari Nahané Messo”, signifiant “Pensons à l’avenir”. Tous viennent de domaines différents mais ont pour attrait commun, la culture et la diffusion de l’identité mahoraise à travers la métropole et le monde.
Dans une discussion riche et intéressante, chacun a pu présenter les éléments qu’ils avaient afin de dresser un tableau de l’identité et de la culture mahoraise. Malgré les facteurs de fragilité, de nombreux enrichissent l’identité mahoraise, tels que la langue ou encore la « Fierté de l’appartenance à une culture ». L’émission a été suivie par plus de 1.400 personnes en cumulé sur les réseaux sociaux.
Le 16 juin prochain, la Websérie #OuiMayotte continuera avec son prochain épisode qui aura pour sujet les métiers de la santé à Mayotte, un épisode exclusif des « MayotteJobs » de la DMP.
Il s’agit d’une série de webinaires initiés par la délégation en collaboration avec les acteurs locaux de l’emploi à Mayotte et qui s’adresse aux jeunes à la recherche d’un emploi dans le 101ème département et aux étudiants en fin de cycle hors Mayotte, dont l’idée est de les aider à y voir plus clair sur le marché de l’emploi mahorais et décrocher un « job » sur l’île.
Pour voir et revoir l’épisode Identité et culture mahoraise, un puissant levier de cohésion social hors du territoire, rendez-vous sur https://fb.watch/dgIG3r1e73/ ou bien visitez la chaîne YouTube de la délégation de Mayotte à Paris.
En une semaine d’intervention, les équipes du Sud de l’association environnementale Nayma ont ramassé 1.600 sacs de déchets dans la mangrove de Hagnoundrou, dont plus de 250 déchets recyclables. S’y sont ajoutés 400 kilos d’encombrants métalliques ainsi qu’une vingtaine de pneus et de batteries.
Par ailleurs, sur six jours de travail, les salariés en insertion sur le territoire de la communauté de communes du Centre-Ouest ont collecté sur la seule commune de Sada 1.260 sacs de déchets ménagers, pour une petite dizaine de pneus et 710 kilos d’encombrants, majoritairement enfouis dans le sol…
Au total, les chiffres du mois de mai sont pour le moins hallucinants : 10.600 sacs de déchets recyclables et non recyclables, soit 1.060.000 litres, et 6.9 tonnes d’encombrants métalliques ramassés et réinjectés dans les filières de tri et d’élimination compétentes. Tout cela sur 12 sites dépollués.
Après une série de contentieux qui avaient suspendu les arrêtés préfectoraux portant évacuation et destruction d’habitats illicites à Mgnambani sur la commune de Bandrélé, le tribunal administratif a rendu le 28 avril dernier une décision en faveur de la préfecture pour l’application de l’arrêté préfectoral du 3 mars 2022 ordonnant l’évacuation et la destruction des bangas construits illicitement à Mgnambani.
120 constructions illégales ont été détruites ce lundi 30 mai, sur ordre de Thierry Suquet, le préfet de Mayotte. Le maire de Bandrélé avait sollicité le délégué du gouvernement pour mettre en œuvre les dispositions de la loi ELAN (évolution du logement, de l’aménagement et du numérique) afin de restaurer l’État de droit, la sécurité et la tranquillité des habitants de la commune.
Les abords du site faisaient l’objet de troubles récurrents à l’ordre public et le quartier était défavorablement connu pour des trafics illégaux en tout genre. Dans le cadre de cette opération, 102 étrangers en situation irrégulière ont été interpellés par la gendarmerie et la police et font l’objet d’une mesure d’éloignement.
Lors des enquêtes sociales préalables à l’opération, l’ACFAV (association pour la condition féminine et l’aide aux victimes) avait rencontré 47 ménages représentants 196 personnes. Des hébergements avaient été identifiés et réservés pour l’ensemble d’entre eux. Une permanence sociale a été mise en place les jours précédant l’opération, ainsi que ce lundi 30 mai, afin d’accompagner les familles vers ces hébergements. À cette heure, une personne a été hébergée.
Le bureau national du syndicat Administration et Intendance UNSA (union nationale des syndicats autonomes) se rend à Mayotte du samedi 18 juin à 15h30 au mercredi 22 juin à 13h30. La délégation se compose de trois personnes : Jean-Marc Bœuf, le secrétaire général, Jean-Paul Lopez, le secrétaire national vie syndicale et formation, et Dominique Chassagne, fonction publique, revendications corporatives, personnels de catégories A. Le but de cette visite est de préparer les prochaines élections professionnelles du mois de décembre.
La délégation sénatoriale aux Outre-mer organise dans le cadre de son étude sur la gestion des déchets dans les Outre-mer, le jeudi 2 juin à 9h30 (heure métropole), une table ronde des organisations non gouvernementales avec Johann Leconte, pilote du réseau prévention et gestion des déchets à France nature environnement et Alice Elfassi, responsable des affaires juridiques à Zero Waste France. Et une autre à 11h avec des opérations économiques, en présence d’Hervé Mariton, président, et Françoise de Palmas, secrétaire générale de la fédération des entreprises d’Outre-mer, de Manuel Burnand, directeur général de la fédération professionnelle des entreprises du recyclage, et de Guénola Gascoin, secrétaire générale du syndicat national des entrepreneurs de la filière déchet.
La délégation nationale d’Akto, opérateur de compétences, en déplacement cette semaine à Mayotte, a été invitée à découvrir le lycée des métiers du goût et des saveurs de Kaweni où se situe également le siège du GRETA-CFA. Une visite parfaitement cohérente dans la mesure où ce dernier est le premier centre d’apprentis à Mayotte. À cette occasion, les membres de la délégation ont eu la chance de pouvoir goûter aux différentes spécialités concoctées par les élèves en apprentissage avec 90% de produits locaux.
Accueillis par Aminata Thienta, la proviseure du lycée des métiers du goût et des saveurs, les membres de la délégation nationale d’Akto sont arrivés dans l’enceinte pour le repas du midi ce mardi 31 mai. Petit havre de paix excentré du tumulte de Kawéni, l’établissement scolaire possède un restaurant d’application situé sur une terrasse ombragée. Les élèves en hôtellerie y font découvrir aux clients leurs différentes spécialités. Ce jour-là, ils ont mis les petits plats dans les grands, et pour cause ! Outre la délégation nationale d’Akto, Gilles Halbout, le recteur, et Charles-Henry Mandallaz, le président de l’union des métiers de l’andustrie et de l’hôtellerie (UMIH), sont tous venus goûter à leur cuisine et constater la qualité de leur service.
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La délégation ainsi que le recteur Gilles Halbout étaient invités au lycée des métiers ce mardi.
Les élèves au service se sont montrés très professionnels.
En cuisine, tout le monde était prêt à se dépasser !
Même le pain, émaillé de tomate est de capres, avait fait l’objet d’une recherche élaborée.
Mais avant de faire chanter leurs papilles, les visiteurs ont d’abord découvert le plateau technique du lycée, et notamment les cuisines où plusieurs professeurs enseignent aux élèves les arts gustatifs. Ces derniers étaient pour la plupart tout excités et fiers de recevoir tout ce beau monde sur leur lieu d’apprentissage. Les photos et les selfies avec le responsable de l’académie ont fusé de toute part dans une ambiance bon enfant. Les invités métropolitains se sont montrés quant à eux très intéressés par le travail des élèves et curieux de découvrir les produits de l’île aux parfums. Car c’est le credo des enseignants de cuisine de l’établissement : se montrer créatif en utilisant un maximum de produits locaux.
Le chef-d’œuvre des élèves
Après la visite, place à la dégustation ! Le menu de ce mardi midi a été entièrement composé par les élèves en dernière année d’apprentissage avec la validation de leurs « chefs ». « Ce repas constitue leur 2ème chef-d’œuvre », nous glisse l’un d’eux. À noter que, dans le vocabulaire de la formation professionnelle, un chef-d’œuvre désigne une réalisation collective ou individuelle permettant aux élèves d’exprimer leurs talents et de montrer leurs compétences. Ceux-ci se sont montrés particulièrement créatifs dans l’élaboration de ce menu qui comportait un cocktail à base d’eau de coco et de papaye, une entrée, un plat et un dessert.
Les samoussa au mataba ont ouvert l’appétit, suivis par des gnocchis de fruit à pain nageant dans une sauce à l’ail et au curcuma. Les produits de la mer ont été également à l’honneur pour le plat principal avec les « brochettes du lagon » agrémentées de poivrons et de citrons. Enfin, le dessert a constitué l’apothéose de ce repas original avec un trio de glace au maïs, haloua à la cardamome et feuilleté à la papaye.
Les élèves au service s’en sont tirés avec élégance quoiqu’on puisse regretter légèrement un manque d’explications sur certaines denrées que les invités métropolitains ne connaissaient évidemment pas, comme le mataba par exemple. Une lacune que s’est empressée de combler la proviseure Aminata Thienta ainsi que les partenaires locaux. Ces découvertes culinaires ont toutefois plu aux membres d’Akto qui ont fait honneur au chef-d’œuvre des élèves. Ceux-ci se sont rassemblés à la fin du repas pour remercier les professionnels de la formation et le recteur. « Merci pour tout ce que vous faites pour nous », ont-ils déclaré de concert. Une affirmation qui n’a sans doute pas manqué de faire chaud au cœur des invités !
Une convention bientôt signée entre le conseil départemental et Akto
Juste avant le repas au lycée des métiers du goût et des saveurs, la délégation nationale d’Akto était au conseil départemental pour annoncer publiquement la signature future d’une convention sur le thème de l’apprentissage. Validée par le Département, elle sera signée après le 29 juin, jour des élections du conseil d’administration d’Akto. Son objectif est de soutenir la formation professionnelle en fédérant tous ses acteurs de manière à favoriser au maximum l’emploi des jeunes. Un fond de soutien de 500.000 euros par an mobilisé avec l’État permettra à Akto de développer la formation professionnelle sur le territoire tant sur le plan quantitatif que qualitatif. Daoud Saindou Malide, 6ème vice-président de la collectivité, a notamment insisté sur l’importance de promouvoir l’alternance à Mayotte. La convention concerne le secteur privé et public et sera signée pour une durée de trois ans.
Le docteur Martine Eutrope et le maire de la ville chef-lieu, Ambdilwahedou Soumaïla, ont signé une convention pour faire en sorte que l’association médicale appelée Équipe de soins primaires coordonnés au cœur de Mamoudzou puisse proposer une offre de qualité en libéral et ainsi éviter aux Mahorais de se rendre systématiquement au centre hospitalier.
Martine Eutrope, médecin généraliste depuis dix ans à Mayotte, a récemment monté une association médicale appelée Équipe de soins primaires coordonnés au cœur de Mamoudzou (ESPM). Cette structure regroupant plusieurs professionnels de la santé exerçant en libéral a notamment pour but d’axer sur la prévention et la médecine du sport. Une initiative que le maire de la ville chef-lieu a tenu à soutenir en signant une convention de partenariat avec l’association ce mardi 31 mai.
« À Mayotte, les médecins sont tellement occupés que la médecine préventive a tendance à être négligée », regrette le docteur Martine Eutrope. Médecin généraliste depuis dix ans sur l’île aux parfums, d’abord à l’hôpital puis en libéral, elle a entrepris de « corriger le tir » en créant l’équipe de soins primaires coordonnés au cœur de Mamoudzou. Cette association comprenant plusieurs professionnels de santé exerçant en libéral compte également s’occuper sérieusement de la médecine du sport. « Il est important d’examiner avec soin les sportifs pour ne pas passer à côté de scolioses par exemple », affirme-t-elle. De même, elle a constaté une augmentation des cas d’obésité infantile, une pathologie qui pourrait facilement être évitée avec une alimentation saine. Même chose pour le diabète et l’hypertension. « Il faut agir en amont pour éviter de contracter ce genre de maladies », martèle-t-elle.
Très engagée dans son métier, Martine Eutrope est à l’origine de la création de la Maison de Santé du Lagon, où elle n’a malheureusement pas pu rester pour des raisons de restructuration. Son nouveau cabinet, situé rue du commerce non loin de chez Balou, poursuit toutefois sa logique de regroupement des professionnels de santé. Elle partage ainsi ses locaux avec une gynécologue récemment installée en libéral. La question de la contraception fait également partie des missions de son association. « Je constate que les jeunes filles reviennent souvent pour subir des IVG (interruptions volontaires de grossesse). Cela prouve que le message concernant la contraception passe mal et que nous devons améliorer cet aspect de la médecine préventive », insiste-t-elle.
Une idée soutenue par la mairie
Devant les difficultés d’accès aux soins dont souffre Mayotte, le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, ne pouvait que soutenir l’initiative du docteur Eutrope. C’est la raison pour laquelle il a décidé de signer une convention avec son association de santé. Le but avoué est de proposer une offre de qualité en libéral évitant ainsi aux Mahorais de se rendre systématiquement au CHM, bien souvent surbooké. « Notre ville est mobilisée pour accueillir de nouveaux médecins », assure-t-il. À titre d’exemple, le seul médecin spécialisé dans la médecine du sport se trouve à Sada, ce qui génère beaucoup de frais de taxis pour les jeunes qui n’en ont pas forcément les moyens. « Or, plus de la moitié des jeunes basketteurs résident à Mamoudzou », précise le président de la ligue de basket, également présent à la signature de la convention. « Mayotte a certes des difficultés, mais c’est également un territoire porteur où beaucoup de jeunes ont des projets intéressants. Il faut donc les accompagner en amont, notamment par la prévention », conclut le docteur Eutrope.