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Nassrati, une artiste autodidacte qui a conquis la toile

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Difficile de passer à côté du phénomène Nassrati. Créatrice de contenu depuis cinq ans, cette Mahoraise fait rire la toile grâce à des vidéos humoristiques dans lesquelles elle tourne en dérision des scènes de vie. Plus d’une corde à son arc, l’artiste s’est également spécialisée dans le maquillage artistique et partage son savoir-faire sur les réseaux sociaux. Aujourd’hui, elle est sans aucun doute la créatrice de contenu mahoraise la plus suivie sur internet.

Ses chiffres font pâlir certains influenceurs nationalement connus. Plus de 300.000 personnes suivent Nassrati sur Tik-Tok, ils sont plus de 60.000 sur Instagram et le même nombre sur Facebook. Vous l’aurez compris, l’artiste a conquis toute une communauté adepte des contenus qu’elle poste sur ses réseaux sociaux. Tout a commencé avec le maquillage, il y a cinq ans, alors qu’elle était enceinte de son fils. « J’étais à la maison et j’avais beaucoup de temps, alors je regardais des tutos de maquillage », se souvient-elle. Au départ par simple curiosité, elle s’y intéresse plus sérieusement et commence à se maquiller. L’envie de transmettre ce qu’elle a appris par elle-même prend le dessus et elle finit par faire à son tour des tutos. « Je ne me suis pas réveillée du jour au lendemain en me disant que je vais faire des vidéos de maquillage. C’est venu naturellement. Plus j’en apprenais plus j’avais envie de le transmettre aux autres », précise la jeune femme.

Elle a débuté avec du maquillage simple, mais elle se tourne rapidement vers le maquillage artistique. Elle peint sur son visage les cartes de Mayotte, elle crée des effets, des visuels qui sortent de l’ordinaire. Elle se souvient qu’au début les gens ne comprenaient pas pourquoi elle faisait cela. « Ils n’en voyaient pas l’intérêt, mais à force de partager, maintenant ils attendent avec impatience les prochaines vidéos. » Nassrati n’a pas suivi de formation, elle a appris toute seule, en pratiquant devant son miroir.

Des vidéos humoristiques pour enrichir ses contenus

Elle se fait connaître grâce à ses vidéos de maquillage, mais pendant des années elle a caché un autre de ses talents à sa communauté. Définie par son entourage comme quelqu’un de très drôle, la jeune femme n’ose pas le montrer sur ses réseaux sociaux. « J’avais peur de dévoiler mon grain de folie parce que je pensais que ça allait choquer les gens », affirme-t-elle. Mais finalement c’est ce qui a plu dès le départ. Elle se souvient très exactement de sa première vidéo humoristique. « C’était un film indien très connu. J’ai choisi une partie et j’en ai fait une parodie. Cette vidéo a tout déclenché, elle a été partagée des milliers de fois. »

Motivée par les commentaires positifs, elle enchaîne les vidéos dans lesquelles elle aborde tous les sujets et elle tourne en dérision certains aspects de la culture mahoraise. Relations familiales, clichés, la réputation des Mahorais à l’extérieur, rien n’est épargné et plus elle en fait, plus ça plait. « Je ne reçois pas de critiques négatives. Les Mahorais comprennent le message qu’il y a derrière à chaque fois et ils ne le prennent pas mal, ils en rigolent », assure l’artiste. Elle va encore plus loin en se moquant d’elle-même, un moyen de faire taire les critiques qu’elle reçoit, notamment sur son physique. « J’ai de l’amour propre et les critiques sur mon physique ne me touchent pas, ce n’est même pas un problème pour moi. Par contre, si on insulte ma famille, là, c’est autre chose. » Sa famille est justement d’un grand soutien. Tous ses proches l’ont encouragée dès le début, « même mes oncles ! J’étais la première étonnée ! » déclare-t-elle.

« Créateur de contenu, c’est un métier à part entière »

Avec le nombre d’abonnés qu’elle a sur ses réseaux sociaux, et toutes les publications qu’elle fait, Nassrati gagne de l’argent aujourd’hui grâce à cela et elle refuse qu’on lui dise que ce qu’elle fait n’est pas un vrai métier. « Créateur de contenu, c’est un métier à part entière. Les gens pensent qu’il suffit de se filmer et poster la vidéo, mais en réalité, cela demande beaucoup de travail et de sacrifices », indique-t-elle. Elle admet prendre toute une journée pour créer une seule vidéo car il faut passer par plusieurs étapes : la préparation, le tournage, le montage. « Être créateur de contenu, c’est ne pas avoir d’horaires et ne pas savoir combien tu vas gagner à la fin du mois. Je prends des risques mais ça me passionne et c’est pour cela que je continue », souligne-t-elle. Plus elle crée, plus génère des revenus, et avec la multiplication des réseaux sociaux, elle doit être présente partout. 

Éblouir les Mahorais et redorer l’image de Mayotte

Consciente de son talent, elle veut pouvoir mieux l’exploiter afin « d’éblouir les Mahorais », comme elle aime si bien le dire. Et elle est soutenue par les entreprises de l’île, à l’exemple de Samani qui collabore avec elle depuis peu. Les gérants l’ont fait revenir sur le territoire après treize ans d’absence, pour donner des cours de maquillage au sein de leur boutique. « Je suis là pour transmettre mon savoir-faire parce que j’ai remarqué qu’à Mayotte toutes les femmes n’osent pas se maquiller ou ne savent pas comment faire. Je fais donc des cours individuels ou collectifs pour leur montrer qu’avec quelques astuces elles peuvent s’embellir », explique-t-elle. Elle a commencé depuis le début du mois de juillet et finira à la fin du mois d’août.

Cinq ans après ses débuts, le phénomène Nassrati a pris de l’ampleur et elle est suivie à Mayotte, à La Réunion, à Madagascar, dans l’Hexagone et même dans certains pays d’Afrique. « Et ma communauté n’est pas seulement mahoraise, les gens sont de toutes origines. » Devenue une personnalité publique, la jeune femme veut utiliser sa notoriété pour redorer l’image de son île natale, même si elle n’y a pas grandi. « Quand on dit Mayotte, on pense à la délinquance, alors qu’il y a tellement de belles choses chez nous. Je veux véhiculer le côté positif de mon île et je pense que chacun peut le faire à son niveau », ajoute-t-elle, pleine d’espoir pour l’île aux parfums.

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