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Concerts de Sexion d’Assaut : un an de prison avec sursis retenu contre Daniel Zaïdani

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Daniel Zaïdani perdra son siège de conseiller départemental de Mayotte s’il ne fait pas appel de la décision de justice dans l’affaire des concerts de Sexion d’Assaut.

Le tribunal correctionnel de Mamoudzou a tranché, ce mardi 30 avril. L’ex-président du conseil départemental de Mayotte, Daniel Zaïdani, est condamné à un an de prison avec sursis dans l’affaire des concerts de Sexion d’Assaut en 2012. La peine est assortie d’une privation des droits civils et civiques pendant trois ans et de 25.000 euros d’amende. Il peut perdre ses fonctions de conseiller départemental du canton de Pamandzi s’il ne fait pas appel dans les dix jours.

Le sourire affiché aux côtés de Marine Le Pen, il y a une quinzaine de jours, est désormais crispé. Ce mardi matin, Daniel Zaïdani, ex-président du conseil départemental de Mayotte, a été condamné à un an de prison avec sursis. L’exécution provisoire n’a pas été retenue par le tribunal correctionnel de Mamoudzou, l’élu garde donc son mandat de conseiller départemental du canton de Pamandzi s’il fait appel dans les dix jours suivant sa condamnation. La justice lui reprochait de détournements de fonds publics et des contournements des marchés publics en 2012 et 2013, quand il était à la tête du tout jeune département français (de 2011 à 2015). Il y a d’abord cette série de concerts du groupe de rap Sexion d’Assaut à Madagascar, Comores et Mayotte. L’organisation se fait de manière opaque, sur des deniers publics. « Il fallait organiser une tournée, on s’est assuré qu’ils puissent venir à Mayotte », s’est défendu le Pamandzien, lors de son procès, le mardi 19 mars. A l’époque, une subvention signée avec le producteur des rappeurs, assurait le cachet des trois représentations à hauteur de 45.000 euros. Une autre a servi à financer les billets d’avion. Alain Kamal Martial (voir encadré), alors directeur du service culturel départemental, a imputé l’opération à Daniel Zaïdani, qui est parti à Madagascar à l’époque pour assister au festival à Diego-Suarez.

Deuxième fait qui a suscité l’intérêt des juges, l’organisation d’un foutari au domicile du chef de la collectivité, le 12 août 2012, avec l’argent du contribuable (5.000 euros). Si pendant le ramadan, il était de coutume que le Département organise un repas de rupture du jeûne, il se fait généralement de manière publique avec les représentants des autorités locales. Là, les 200 invités, si certains étaient des notables locaux, avaient le point commun d’être des soutiens de l’élu mahorais. En outre, Catherine Vannier, la présidente du tribunal correctionnel, avait relevé que Saïd Omar Oili, ex-président du conseil général et rival politique de Daniel Zaïdani, avait organisé aussi ce type d’événement chez lui, mais à ses frais. Pour la localisation de la cérémonie, le mis en cause avait souligné que « la seule habitation [du conseil général] disponible était celle à Kani-Kéli ». « C’était beaucoup plus excentré, la grande majorité des personnes se trouvent à Mamoudzou et en Petite-Terre. »  Cassandre Morvan, la substitute du procureur de la République, y a vu plutôt une fête financée sur des fonds publics qui n’était rien d’autre qu’un achat de voix électorales. « Ces personnes ont bien été régalées aux frais du conseil départemental », a noté la magistrate.

Un an de prison avec sursis était requis

L’achat de deux véhicules du CD était également visé dans la prévention. Sans passation de marché public, pourtant obligatoire lorsque le montant de l’achat dépasse les 15.000 euros, les deux SUV [pour Sport utility vehicule, en anglais] ont été acquis au sein de la concession Peugeot mahoraise. « Des élus se sont étonnés de ces acquisitions compte-tenu des difficultés du Département », avait souligné la juge Catherine Vannier. Choisis par Alhamid Aboubacar (voir encadré), les deux véhicules ont coûté 39.100 euros pour l’un et 31.600 euros pour l’autre. Outre le fait d’avoir confié l’achat à un collaborateur plutôt que le service « logistique et moyens », il est reproché à l’élu une utilisation non prévue des véhicules. En effet, l’enquête de la section de recherche de la gendarmerie a permis d’établir que des élus utilisaient le parc automobile à des fins privés. Daniel Zaïdani aurait même sollicité à plusieurs reprises un des chauffeurs pour aller chercher sa femme et ses enfants. Tenant compte de l’ancienneté des faits, la substitute du procureur a requis un an d’emprisonnement avec sursis à l’encontre de l’ancien président de la collectivité mahoraise. Elle a demandé aussi qu’il soit privé de ses droits civils et civiques pendant cinq ans et interdit d’exercer toute fonction publique pendant la même durée, ainsi qu’une amende de 40.000 euros.

Le tribunal a suivi le Parquet pour la peine de prison avec sursis. En revanche, la durée de la privation des droits civils et civiques est réduite à trois ans et l’amende à 25.000 euros.

Les deux présumés complices relaxés

Aux côtés de Daniel Zaïdani, Alain Kamal Martial Henry et Alhamid Aboubacar étaient jugés pour complicité, respectivement pour les concerts de Sexion d’Assaut et l’achat des véhicules. L’ex-directeur du service culturel départemental, aujourd’hui représentant du Département de Mayotte au Mozambique, est relaxé. C’est la même chose pour Alhamid Aboubacar, l’ancien collaborateur qui avait supervisé l’achat des deux véhicules.

L’eau non-conforme à Mamoudzou, à Koungou et en Petite-Terre

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L’Agence régionale de santé (ARS) alerte, ce jeudi matin, sur deux non-conformités relevées sur le réseau d’eau potable. « Des analyses reçues ce jour font état, après examen par le laboratoire départemental de Mayotte, de deux non-conformités de la qualité de l’eau. Ces résultats imposent de prendre des mesures de précaution en urgence pour garantir la potabilité de l’eau consommée par la population », prévient l’agence.

Plusieurs secteurs sont touchés. Il y a d’abord l’ensemble de Petite-Terre, soient les villages de Dzaoudzi, Labattoir et Pamandzi. Dans les communes de Koungou et Mamoudzou, une partie des villages sont concernés. Koungou, Majicavo 1 et 2, Hauts-Vallons pour la première (Longoni, Trévani et Kangani ne sont pas sur le même réseau). Pour Mamoudzou, il s’agit de Kawéni, M’tsapéré, Ambassadeur, Doujani et Passamaïnty (quartier de Ngnambo Titi uniquement). Mamoudzou village, Cavani, ainsi que le sud de Mamoudzou (Tsoundzou 1 et 2, Vahibé et une large partie de Passamaïnty) sont sur des réseaux où aucune non-conformité n’a été relevée.

Bouillir l’eau

Comme à chaque fois maintenant, l’ARS « demande à l’ensemble de la population de ces secteurs de faire systématiquement bouillir l’eau avant de la boire, faire à manger ou se brosser les dents. L’ébullition permet de stériliser l’eau et d’éliminer ainsi toutes les bactéries présentes. Cette eau peut être stockée dans un récipient dédié, conservée à l’abri de la chaleur et peut être utilisée pendant 48 heures ». L’agence indique que « des nouveaux contrôles seront effectués dans les tous prochains jours afin de suivre l’évolution de la situation ». Elle promet une communication des résultats.

Il s’agit de la deuxième situation de ce genre sur l’île, ces dernières semaines. Le 6 septembre, les villages d’Acoua, Sohoa, Chiconi, Coconi, Ongojou, Sada, Ouangani, Poroani et Miréréni (commune de Chirongui) ont fait l’objet d’une alerte pour des bactéries coliformes retrouvées dans l’eau. La situation était revenue à la normale, le dimanche 10 septembre.

Le maire de Tsingoni condamné à douze mois de prison avec sursis

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Bacar Mohammed, ici lors de la visite du ministre de la Santé François Braun en novembre 2022, a été condamné par le tribunal correctionnel de Mamoudzou pour prise illégale d’intérêts.

Le tribunal correctionnel de Mamoudzou a rendu, ce mardi matin, sa décision concernant deux faits reprochés à Bacar Mohamed. Il a été condamné à douze mois de prison avec sursis, 15.000 d’euros d’amende et une peine d’inéligibilité de trois ans avec exécution provisoire pour prise illégale d’intérêts. Il a été relaxé pour atteinte à la liberté d’accès aux marchés publics.

Au cours de l’audience du 28 mars, le président départemental du parti Les Républicains a dû s’expliquer à la fois sur des contrats passés avec des entrepreneurs locaux qui ne respectaient pas les règles des marchés publics et la vente de terrains à des proches, notamment sa fille, à des prix très avantageux (trois euros le mètre carré). Ce dernier point, qui constitue une prise d’illégale d’intérêts, a fait l’objet d’une délibération du conseil municipal, le 16 mai 2020.  Le terrain nu de 1.160 m2 situé entre la bibliothèque de Mroalé et la route départementale a été vendu à quatre acheteurs. Le prix fixé à trois euros par mètre carré donne un total de 3.480 euros. Dénonçant une cabale politique d’une élue d’opposition, le maire avait justifié ce tarif préférentiel en rappelant qu’il était appliqué à Tsingoni depuis la régularisation foncière de propriétaires déjà installés. Mais ici, il s’agissait d’acquisition et non de régularisation. Le conseil municipal, devant le tollé généré, a fait annuler en février 2022 la délibération.

« Le maire décidait seul »

Pour les marchés, c’est la chambre régionale des comptes (CRC), qui se penche régulièrement sur les finances des collectivités, qui avait décelé un problème. En effet, plusieurs marchés ont été découpés selon la technique du « saucissonnage ». C’est-à dire que les prestations étaient séparées les unes des autres pour que le montant total n’atteigne pas les plafonds nécessitant une procédure plus stricte de mise en concurrence. Par exemple, la rénovation de l’école de la mosquée du vendredi de Tsingoni en 2016 a fait l’objet de deux factures distinctes (58.000 euros pour l’extérieur, 66.700 euros pour l’intérieur). Mises ensemble (124.700 euros), elles dépassaient le plafond de 90.000 qui nécessite de passer par le bulletin officiel des marchés publics et des annonces légales. Pareil pour des travaux réalisés sur les différents terrains de football de la commune. La société chargée des travaux a établi un montant pour chaque site. Autre problème et non des moindres, s’il y a eu une mise en concurrence pour ces marchés, il n’y en a plus aucune trace à la mairie. La CRC a été incapable de trouver les devis. Le maire avait affirmé, le 28 mars, qu’il y avait des problèmes d’archivage à la mairie, mais que des progrès avaient été faits depuis. Il s’était également pris à son ancien adjoint, le jugeant responsable des irrégularités.  Pourtant, l’une des employés communaux avait chargé le maire, au cours des auditions, en affirmant que le maire « décidait seul ».

Pour prise illégale d’intérêts, celui qui est maire de Tsingoni depuis 2014 et actuel candidat aux élections sénatoriales a été condamné à douze mois de prison avec sursis, une peine d’inéligibilité de trois ans et 15.000 euros d’amende. La vice-procureure, Delphine Moncuit, avait demandé une peine d’inégibilité de cinq ans avec exécution provisoire, ainsi que vingt-quatre mois de prison avec un sursis simple et 7.000 euros d’amende.

Deux entrepreneurs mahorais, le gérant d’une entreprise de peinture à Tsingoni et un spécialiste de l’équipement sportif du nord de Mayotte, ont été également condamnés pour avoir profité des marchés irréguliers.

Bacar Mohamed réagit à sa condamnation

Le désormais ex-maire de Tsingoni a pris acte de la décision du tribunal. Il la trouve « sévère eu égard aux griefs qui [lui] sont reprochés ». « Je fais remarquer qu’on ne me reproche ni un enrichissement personnel ni une rétrocommission quelconque », poursuit-il. Sans évoquer la prise d’illégale d’intérêts (la vente de terrains à sa fille), il dit « continuer toujours à nier avec vigueur » le délit de favoritisme. 

Sur la suite, « il appartient maintenant à mon successeur de maintenir l’unité que j’ai mise en place depuis 2014 au sein de la majorité municipale actuelle, et ce jusqu’à la fin de la mandature en cours ». Même s’il peut toujours faire appel (cela ne suspend pas la décision), il remercie sa majorité, les agents municipaux et les habitants de sa commune de leur confiance. 

« De toute évidence, face à ce procès purement politique, je ne me laisserai pas facilement abattre et me réserve le droit, en concertation avec mon avocat, de faire appel pour laver mon honneur », prévient-il.

La barge « Chatouilleuse » va entrer en scène

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1- « Chatouilleuse » (à droite) s’installe aux côtés de sa grande sœur, « Karihani ».

Présente dans le lagon depuis la semaine dernière, « Chatouilleuse », dernière-née du chantier naval de l’océan Indien (CNOI) de l’île Maurice, va bientôt accueillir ses premiers passagers. Ce mardi matin, une présentation au travers d’une conférence de presse a eu lieu sur ce nouvel amphidrome qui permettra d’embarquer 392 passagers entre Grande-Terre et Petite-Terre.

Ce mardi matin, en gare maritime de Mamoudzou, la barge « Chatouilleuse » a été présentée par les agents, les capitaines et par le directeur Moussa Kassim, du service des transports maritimes (STM) du Département en présence de Ben Issa Ousséni, président du conseil départemental, d’Ali Omar, vice-président, et de Soihirat El Hadad, conseillère départementale de Pamandzi. L’objectif de cette visite était de révéler officiellement la nouvelle barge, qui va rapidement rejoindre ses grandes sœurs.

« Chatouilleuse », mais aussi « Imane » sa sœur jumelle, ont pour avantage de pouvoir embarquer deux rangées complètes de camions, ce qui n’était pas le cas sur les anciens amphidromes tel que le Georges Nahouda. La capacité de chargement est donc passée à six camions et 24 véhicules. Ces deux barges, pourront embarquer chacune 400 passagers au total, en comptant les huit membres d’équipage. « Chatouilleuse » est plus petite que ses aînées, avec 39,50 mètres, contre 60 mètres, « pour mieux entrer dans la cale sèche au STM en Petite-Terre et ainsi, évitant les remorquages jusqu’à Maurice », explique Ali Omar, vice-président du Département, chargé des transports. La question que l’on peut se poser, c’est d’où vient le choix de ce nom, la Chatouilleuse ? Pour le vice-président, « c’est un symbole fort », qui caractérise l’attachement du Département « à la mémoire et aux grandes figures de Mayotte ».

Vers une transition écologique

Ce nouvel amphidrome participe à la modernisation de la flotte du STM, dans l’objectif « d’innover et d’installer des moteurs moins polluants », affirme Ali Omar. C’est donc dans une volonté de s’inscrire dans une démarche de transition écologique qu’a été réalisée l’acquisition de ce nouveau navire. Une stratégie également nécessaire pour l’obtention de fonds européen de développement régional (Feder), qui finance 83 % des 14,5 millions d’euros investis pour l’acquisition des deux nouveaux amphidromes, « Chatouilleuse » et « Imane ». Cette démarche se traduit principalement par l’évolution de la motorisation, adoptant le diesel électrique, qui permet ainsi que la rendre plus silencieuse et plus rapide que ses sœurs.

« La rigueur de contrôle sera renforcée »

Autre point innovant à découvrir sur cet amphidrome, la diffusion de messages de sécurité sur les écrans, se lançant automatiquement au démarrage de la barge. Également dans une dimension écologique, depuis le 1er avril, les tickets papiers ont disparu pour laisser place à une carte magnétique. En corrélation avec ce changement, « la rigueur de contrôle sera renforcée grâce à l’automatisation », prévient Ali Omar. Une surveillance accrue pour permettre « d’augmenter les recettes d’exploitation, car nous assurons seuls les charges et investissements de ces services », admet-il.

D’ici quelques jours, les passagers pourront faire la traversée à bord de la nouvelle barge. Selon le vice-président en charge des transports, sa mise en service est prévue « le plus rapidement possible ». Dès que toutes les conditions seront réunies, elle sera mise en service au niveau du quai Ballou, afin de remplacer alternativement le « Maoré Mawa » et le « Saffari ».

Des navettes maritimes et des quais rénovés

Le projet de navettes maritimes verra le jour à l’horizon 2026. Les gares maritimes devraient être implantées à Iloni et Longoni, « notre avant-projet sur les gares maritimes est en cours de finalisation avec les services de l’État » a réaffirmé le troisième vice-président du Département. D’après lui, les autorisations réglementaires seront obtenues « d’ici un an et demi », puis suivront les travaux. Simultanément, l’appel d’offres sera lancé pour un futur opérateur, qui devra « investir dans une flotte de navettes adaptées à notre lagon et aux contraintes de nombre de passagers », rappelle Ali Omar. En sus de ce projet, le Département continue d’étudier la mise en place d’un service de transport maritime de fret, en provenance de Longoni « pour désengorger le trafic des poids-lourds », notamment sur les traversées de Koungou et Kawéni. En complément, en coordination avec les services de l’État, il prépare aussi les chantiers de réparation des quais Issoufali et Ballou. Ces travaux auront lieu au cours du second semestre 2023.

Phénomène sismo-volcanique à Mayotte : Préparation sur-mesure d’une campagne explosive

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Le Bureau de recherches géologiques et minières est sur le point de réaliser une campagne de mesures dans le but de récolter des donnes nécessaires pour localiser plus précisément le phénomène sismo-volcanique. Mais avant de procéder à des tirs de charges explosives enfouies, l’établissement public de référence dans les applications des sciences de la Terre pour gérer l’imagerie, les ressources et les risques du sol et du sous-sol doit installer tout le matériel en un temps record. Entretien avec Jean-Michel Baltassat, ingénieur géophysicien au BRGM et responsable des opérations en terre pour cette campagne.

Flash Infos : Vous venez d’enfouir l’un des 72 géophones dans le cadre d’une campagne de mesures intitulée REFMAORE sur une ligne traversant Mayotte d’Ouest en Est. En quoi consiste-t-elle ?

Jean-Michel Baltassat : Ces géophones sont des capteurs que nous mettons en place tous les 350 mètres le long d’un profil de 30 kilomètres à terre qui s’étend depuis M’Tsamboro jusqu’à la plage de Moya, pour réaliser un échantillonnage spatial régulier. Ils vont nous servir à enregistrer les zones sismiques que nous allons générer par 10 tirs de charges explosives – mises à feu au fond de forages de 25 mètres de profondeur de manière à ce que le maximum d’énergie parte dans le terrain et qu’il n’y ait pas de danger à la surface – réalisés sur la même ligne du vendredi 9 au jeudi 15 octobre. Cette ligne de mesure est également prolongée en mer sur 70 kilomètres par 10 capteurs, micro-OBS, posés au fond de l’eau par les équipes de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) depuis le Marion Dufresne.

FI : Quelles sont les particularités de ces géophones ? Quelles données supplémentaires vont-ils pouvoir nous apporter en plus de ce que nous savons déjà à l’heure actuelle ?

J-M. B. : Ce ne sont pas les géophones en particulier, mais l’ensemble de la configuration de la manipulation qui va engendrer des ondes. Nous allons faire ce que nous appelons de la sismique active par opposition à la sismique passive, qui se contente d’enregistrer les ondes générées naturellement, notamment par les séismes. Avec ce dispositif qui est bien calibré au niveau géométrique, nous allons pouvoir déterminer avec précision les vitesses sismiques en profondeur. La distribution de ces dernières, aussi bien en terre qu’en mer, va nous permettre à mieux connaître la structure de Mayotte et à mieux positionner, par la suite, les séismes qu’ils ne le sont aujourd’hui. La bonne localisation des séismes va aider à mieux comprendre les phénomènes auxquels le territoire est soumis mais également à mieux les surveiller. Mais le traitement et la valorisation de ces données vont prendre du temps… Nous n’aurons pas les résultats avant 2021 !

FI : Une fois que vous aurez réalisé ces tirs et que vous aurez récupéré ces données, qui sont censées apporter une plus-value non négligeable dans la compréhension du phénomène sismo-volcanique que subit Mayotte depuis 2018, ce type d’opération sera-t-il amené à se reproduire à l’avenir ?

J-M. B. : Nos collègues de l’Ifremer, de l’Ipgp (Institut de physique du globe de Paris) et nous-mêmes avons des propositions de compléments d’investigations, qui ne seraient plus sur un seul profil mais plus répartis spatialement, latéralement, pour avoir une vision globale en 3 dimensions de l’espace des phénomènes sur Mayotte. Présenté au financement l’année dernière, ce projet n’a pas été retenu en première analyse. Mais il est amené à être de nouveau présenté dans les prochaines années dans le but de soumettre une enquête moins profonde mais beaucoup plus détaillée pour mieux connaître la zone sismo-volcanique.

 

Maîtriser la consommation d’énergie : un enjeu crucial pour Mayotte… et nos factures !

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Le comité Maitrise de la demande en énergie, qui regroupe EDM, le conseil départemental, l’Ademe et la Deal, lance une nouvelle campagne de communication. Objectif : inciter particuliers et entreprises à opter pour des constructions et des équipements plus performants. Avec en ligne de mire, la baisse des émissions de gaz à effet de serre et de la facture énergétique.

Vous les avez peut-être aperçues dans le coin du rétro…ou bien êtes passé sans un regard. Depuis quelques jours, de grandes affiches “Oui aux offres Hodari” ont été placardées ici et là sur les routes de Mayotte : une femme y fait cramer son aile de poulet au mur, visiblement harassée par une châleur étouffante, une autre y sirote son café sous le regard envieux de ses amies. Le message vous échappe ? C’est que la marque “Hodari”, une série d’offres lancée en partenariat avec plusieurs entreprises locales par le comité Maîtrise de la demande en énergie (MDE), peine encore à se faire connaître. Son objectif, pourtant, est crucial pour Mayotte : réduire la facture énergétique du département, où 95% de l’électricité consommée provient encore de centrales alimentées au gazoil – contre seulement 5% d’énergies renouvelables.

Alors le comité, créé en 2019 et qui regroupe EDM, le conseil départemental, l’Ademe et la Deal, entend bien changer la donne. Mais “le meilleur moyen de diminuer les émissions de carbone ainsi que sa facture énergétique est encore de ne pas consommer”, rappelle Claude Hartmann, le nouveau directeur général d’EDM. La société d’électricité organisait donc une conférence de presse ce lundi, en présence des autres acteurs du comité, pour lancer officiellement cette nouvelle campagne de communication. Celle-ci s’adresse à tous les clients de Mayotte, entreprises comme particuliers, qui souhaitent diminuer leur consommation d’énergie. Le but : favoriser l’accès à des produits éco-efficaces et matériaux non énergivores à travers des primes incitatives. Isolation du bâtiment, climatisation plus performante, ou encore chauffe-eau solaires… La promesse Hodari vante jusqu’à 30% d’économies sur la facture d’électricité ! Un coup de pouce non négligeable quand on sait que la consommation annuelle par foyer s’élève à 5.000KWh. Soit une facture de près de 650 euros par an, tout de même.

Déjà 5GWh d’électricité économisés

Le plus gros poste de consommation ? La climatisation, bien sûr ! À titre d’exemple, vous pouvez donc, grâce aux offres Hodari, remplacer votre vieux climatiseur énergivore pour un appareil de classe A+++ et bénéficier d’une prime de 500 à 900 euros, en fonction de sa puissance. Le comité MDE propose aussi des actions “non standard”, un volet consacré aux projets d’envergure, et qui vise à améliorer l’efficacité énergétique d’un bâti, d’une industrie ou d’une collectivité en passant par un bouquet de travaux. La municipalité de Koungou, via la mise en place de luminaires d’éclairage public solaire autonomes, le distributeur alimentaire Distrimax pour sa chambre froide, le promoteur immobilier CBO pour un ensemble de trois bâtiments au centre de Kawéni ou encore un particulier qui a construit sa maison avec de fortes ambitions sur sa performance énergétique en ont ainsi bénéficié. Pour toutes ses actions, en 2019, le comité estime à 5 GWh d’électricité économisés, soit l’équivalent de 1.000 foyers mahorais, pour un investissement de 2,8 millions d’euros. Et à l’horizon 2023, le MDE entend bien atteindre les 25 GWh d’économies annuelles.

Créer de nouveaux marchés

Certes, passer au tout écolo représente toutefois un investissement de taille. “Mais il y a une notion de coût global à plus long terme à faire comprendre, d’où l’importance de mener un travail de sensibilisation”, déroule Yann Le Bigot, ingénieur à l’Ademe. Outre des campagnes sur les offres MDE, le comité finance aussi des actions de terrain menées par l’Espace Info Énergie, qui intervient en milieu scolaire, organise des tournées dans les villages ou les entreprises, et fait le relais entre particuliers et constructeurs afin de faire comprendre les avantages des équipements performants.

L’autre risque pour le comité : voir les commerçants augmenter leur prix, ce qui annihilerait de facto l’effet des primes. L’ensemble des acteurs présents assure avoir conscience de cette possibilité. “Mais nous constatons aussi l’arrivée de nouveaux acteurs sur ces marchés, qui se développent justement grâce à ce type d’offres, ce qui permet de créer la concurrence et de maintenir les prix”, analyse Yann Le Bigot. En effet, via son réseau de partenaire, l’offre Hodari entend aussi encourager les filières locales. Comme par exemple, la brique de terre compressée, un matériau utilisé par le passé et qui trouve une nouvelle jeunesse depuis que la filière a été relancée cette année, en lien avec la Chambre des métiers et de l’artisanat. “Aujourd’hui, nous avons huit partenaires. C’est une très bonne chose, car il s’agit là d’un matériau noble, avec un pouvoir d’isolant non énergivore”, salue Christian Freu, responsable pôle transition énergétique et innovation chez EDM.

Augmenter la part des énergies renouvelables

De belles avancées, donc. Mais il ne faudrait pas que ce soit l’arbre qui cache la forêt. Avec la croissance démographique record que connaît le département, et une croissance de la consommation d’énergie moyenne de 5% par an, le passage à une production d’électricité issue d’énergies renouvelables est une priorité pour Mayotte. “Nous pouvons techniquement monter à 30% de photovoltaïque dans le mix énergétique, et le réseau est prêt à le supporter”, souligne Claude Hartmann. D’autant plus que les systèmes pour stocker cette énergie – et ainsi la mettre à profit pour les pics de consommation qui surviennent généralement à la nuit tombée – existent. Les nouveaux appels d’offre dans le cadre de la prochaine Programmation pluriannuelle de l’Énergie (PPE) devront aller dans ce sens.

26ème édition du festival de l’image sous-marine à Mayotte en hommage à Jack Pass

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La 26ème édition du festival de l’image sous-marine a un peu de retard cette année, mais elle aura bien lieu du 7 au 10 octobre. Elle aura une ambiance quelque peu particulière puisque pour la première fois depuis sa création, son fondateur Jack Pass n’y participera pas.

Le père fondateur du festival de l’image sous-marine nous a quittés au mois d’août dernier, mais l’évènement n’est pas prêt de disparaître. L’agence de communication Angalia qui a aidé le défunt à l’organiser ces 4 dernières années, a entièrement pris les rênes cette année suite à sa disparition. Jack Pass a tout de même aidé à l’élaboration de cette nouvelle édition de son vivant, en début d’année. L’apparition du virus a également joué les troubles fêtes et a chamboulé le cours des évènements. Le festival qui a habituellement lieu au mois de mai, se déroulera finalement en octobre. Toutefois, il ne perd pas son sens premier. Les concours sont maintenus, et il existe trois catégories : celui du film, de la photo et du dessin. Les lauréats du concours du film et de la photo ne sont pas encore connus. Le jury n’a pas pu délibérer à cause de la crise sanitaire. Seuls ceux du concours de dessins ont été désignés. Il s’agit de 20 enfants qui gagnent une séance de plongée. Le festival débutera mercredi 7 octobre par un hommage à Jack Pass avec la diffusion du film La flèche et l’épée d’Éric Keyser, qui parle entre autre de celui qui est aussi à l’origine de la mythique course de pneus.

Au total 19 films seront projetés, 78 photos seront exposées ainsi que 103 dessins d’écoliers. « C’est une programmation ambitieuse parce que trouver des films de 52 minutes, ce n’est pas simple. Mais on a un festival qui est complet et on est fiers quand on sait le temps qui nous a été imparti et la complexité du départ de Jack et la covid », souligne Laurent Mounier, gérant de l’agence Angalia. Les organisateurs ont tout de même dû revoir leurs ambitions à la baisse puisque le nombre de visiteurs à été réduit de moitié. En temps normal, les séances peuvent accueillir jusqu’à 250 personnes. À cause des restrictions sanitaires, leurs nombres seront limités à 130.

L’évolution du festival sans Jack Pass

« Notre philosophie est de maintenir tout ce qui a été fait par Jack Pass et on le développe. » Le gérant de l’agence Angalia est clair, il est hors de question de modifier l’essence même du festival. Mais les nouveaux organisateurs voient grand. Ils ont trois objectifs bien définis. « On veut poursuivre le travail de sensibilisation auprès des scolaires en donnant accès aux films gracieusement aux écoles qui le demandent pendant la période du festival », explique Laurent Maunier. À l’exemple de La Réunion qui a mis en place ce système depuis deux ans. Cela permet d’augmenter considérablement le nombre de vues. Mais leur ambition va bien au-delà, puisque le festival de l’image sous-marine de Mayotte veut s’exporter sur le territoire national. « L’idée est de participer au festival de La Réunion et celui d’Hyères. On va travailler ensemble pour mutualiser des images, des expériences, et faire diffuser les conférences sur l’ensemble des festivals », précise Laurent Maunier.

Enfin, les organisateurs veulent favoriser les productions mahoraises. Pour cette édition, seulement 5 films ont été produits localement. Le vouloir est une chose mais le concrétiser en est une autre. Pour le moment, l’agence Angalia ne sait pas de quelle manière elle procèdera pour que les habitants aient envie de filmer ou de prendre en photo le lagon du 101ème département.

Circulation de SMS frauduleux se faisant passer pour l’Assurance Maladie à Mayotte

Circulation de SMS frauduleux se faisant passer pour l’Assurance Maladie à Mayotte

La Caisse de Sécurité Sociale de Mayotte (CSSM) signale la diffusion de SMS frauduleux usurpant l’identité de l’Assurance Maladie. Ces messages incitent les destinataires à cliquer sur un lien menant vers un site externe afin de recueillir des informations personnelles, voire bancaires. La CSSM rappelle que l’Assurance Maladie ne contacte jamais les usagers par SMS ni via les réseaux sociaux pour ce type de démarche. Il est recommandé de ne pas répondre à ces messages, de ne pas cliquer sur les liens, et de signaler tout contenu suspect. Pour toute information fiable, les usagers sont invités à consulter uniquement les canaux officiels : le site www.ameli.fr, le portail www.cssm.fr, ainsi que les guichets et numéros habituels de la CSSM.

Découverte de l’archéologie à Chirongui

Découverte de l'archéologie à Chirongui

La commune de Chirongui, à travers son service patrimoine, organise en collaboration avec la Direction des Affaires Culturelles une matinée de découverte de l’archéologie de Mayotte, ce samedi 14 juin au Pôle culturel de Chirongui. Au programme : initiation à la poterie mahoraise avec l’association Fahizagna Atsika de Sohoa, atelier archéologie animé par les médiateurs du musée de Mayotte, et conférence de restitution des recherches menées sur le site de M’jini Chirongui.

Découverte de l'archéologie à Chirongui

Un homme agressé à coups de couteaux devant chez lui à Cavani

Un homme agressé à coups de machette devant chez lui à Cavani

L’organisateur de “voulés” sur les îlots communément appelé “La piraterie by SB Nadj”, a été sauvagement agressé par trois individus cagoulés devant chez lui à Cavani M’tsapéré hier jeudi vers 5h00 du matin alors qu’il s’apprêtait rejoindre son lieu de travail. Alertés par les cris, les voisins se sont précipités à son domicile et ont réussi à faire fuir les agresseurs. Gravement blessé à la tête, il a été pris en charge par les sapeurs-pompiers et admis au CHM. Il a eu une vingtaine de points de sutures. Une plainte a été déposée au commissariat de Mamoudzou.

En commission, les députés se sont mis d’accord pour mettre fin au titre de séjour territorialisé

En commission, les députés se sont mis d’accord pour mettre fin au titre de séjour territorialisé

Après son adoption par le Sénat le 27 mai, la loi de programmation pour la refondation de Mayotte a été examinée en commission à l’Assemblée , l’étape qui précède le vote des députés. Au terme de trois jours de débat, la commission des Lois a adopté le texte ce jeudi. Il prévoit notamment l’abrogation du titre de séjour territorialisé au 1er janvier 2030. Reste à savoir si les députés vont conserver cette mesure lors du vote, le gouvernement y est notamment opposé et en particulier le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau. Estelle Youssouffa est l’une des rapporteure du projet de loi.

« Juin Vert » : les associations de Mayotte sensibiliseront les petits-terriens ce samedi

« Juin Vert » : les associations de Mayotte sensibiliseront les petits-terriens ce samedi
Le lancement de l’opération s’est déroulée le mercredi 4 juin dernier à la MJC de Kawéni.

« Juin vert », l’opération nationale de sensibilisation au dépistage du cancer du col de l’utérus et à la vaccination contre le papillomavirus, a été lancée la semaine dernière à Mayotte. Ce samedi 14 juin, les associations mahoraises de lutte contre le cancer profiteront de l’opération « Petite-Terre en modes doux » pour sensibiliser les Petits-terriens à cette problématique qui concerne aussi bien les femmes que les hommes.

Après « Octobre rose » pour le cancer du sein et « Mars bleu » pour le cancer colorectal, place à « Juin vert » ! Cette opération nationale de lutte contre le cancer du col de l’utérus a été lancée à Mayotte le mercredi 4 juin dernier à la MJC de Kaweni. « Malheureusement, c’était aussi le jour de la grève des taxis, nous avons donc eu moins de monde que ce que nous espérions », explique Elanrif Boinadi, le coordinateur de l’Association Mahoraise de Lutte contre le Cancer (Amalca). « Une centaine de personnes étaient néanmoins présentes et les membres de l’association se sont joints aux professionnels de la CRDC (Centre Régional de Dépistage des Cancers) pour sensibiliser des passantes dans les rues autour de la MJC. Soit des mamans amenant leurs enfants à l’école, soit des collégiennes et des lycéennes qui se rendaient dans leurs établissements », ajoute-il.

Depuis, les opérations de sensibilisation se poursuivent sur le territoire. Ce samedi 14 juin, l’Amalca mènera une opération de sensibilisation en parallèle de « Petite-Terre en modes doux », l’évènement organisé par la Communauté de Communes de Petite-Terre pour promouvoir les modes de transports alternatifs aux véhicules motorisés engendrant pollution et sédentarité.

Pas encore de chiffres à Mayotte

Le cancer du col de l’utérus est le quatrième cancer féminin le plus fréquent en France, avec environ 3.100 cas diagnostiqués chaque année et plus de 1.000 décès. À Mayotte, les données précises font encore défaut. «C’est l’Arlésienne », glisse avec amertume Elanrif Boinali. « Nous espérions obtenir enfin ces chiffres lors de la conférence de vendredi dernier organisée par le CHM, mais on nous répond toujours que les données statistiques ne sont pas encore disponibles sur le territoire ». Il nous a néanmoins affirmé que, d’après ce qu’il a entendu dire de la part des médecins du CHM, le taux d’incidence de ce cancer à Mayotte serait proche de celui des pays pauvres de la région où la sensibilisation et la vaccination restent peu développées. «Il ne faut pas oublier que le CHM est, dans les faits, un hôpital régional et beaucoup de Comoriennes y arrivent avec des cancers à un stade déjà très avancé », explique-t-il.

Afin de préserver la population contre ce cancer, le responsable associatif insiste donc sur l’importance pour les femmes de se faire dépister tous les 3 ans via un frottis, à partir de l’âge de 25 ans. Les jeunes, filles et garçons, peuvent quant à eux se faire vacciner contre le papillomavirus, responsable de ce cancer, dès l’âge de 11 ans. Car, si ce sont les femmes qui développent à terme des cancers du col de l’utérus à cause de ce virus, les hommes sont quant à eux des « porteurs sains ». Ils peuvent donc le transmettre via leurs relations sexuelles, d’où l’importance pour eux aussi de se faire vacciner et dépister.

La Conférence des Nations Unis pour l’Océan a permis de “faire connaître le lagon exceptionnel de Mayotte”

La Conférence des Nations Unis pour l’Océan a permis de “faire connaître le lagon exceptionnel de Mayotte”
Natif de Mayotte, Thani Mohamed Soilihi (ministre de la Francophonie et des Partenariats internationaux s'est longuement entretenu avec Ben Issa Ousseni. Crédit photo : Département de Mayotte et ministère des affaires étrangères et de l'Europe.

Ben Issa Ousséni et Bibi Chanfi, respectivement le président et la 2 ème vice-présidente du Conseil départemental ont participé à la Conférence des Nations Unies sur l’Océan qui se tient jusqu’à aujourd’hui à Nice. Bibi Chanfi revient pour Flash Infos sur les thèmes portés par les élus au cours de ce sommet.

Flash Infos :  Quel est l’intitulé de cette réunion internationale en métropole à laquelle participent des élus du département ?

Bibi Chanfi : Le président Ben Issa Ousséni et moi-même avons participé à un événement international qui s’intitule « Conférence des Nations Unies sur l’Océan » qui s’est tenu du 2 au 13 juin à Nice. À l’intérieur de ce grand événement, le président Ben Issa Ousseni et moi-même avons notamment pris part à deux événements de grande importance : Ocean rise et le Forum mondial des îles. Ces derniers ont réuni une soixantaine de chefs d’Etat et de représentants de territoires.

La Conférence des Nations Unis pour l’Océan a permis de “faire connaître le lagon exceptionnel de Mayotte”
Manuel Valls, le ministre des Outre-mer, est venu à la rencontre de la délégation mahoraise. Crédit photo : Département de Mayotte et ministère des affaires étrangères et de l’Europe.

Flash Infos : Quel intérêt pour Mayotte de prendre part à ces travaux ? Y a-t-il un enjeu particulier pour notre département ?

B.C : Être à la Conférence des Nations Unies sur l’Océan, c’est dire au monde que Mayotte agit concrètement, propose des solutions locales, et veut coopérer avec les autres îles et territoires côtiers. C’est aussi rendre visible ce qui se fait de bien à Mayotte malgré les contraintes structurelles. Nos réussites doivent être connues, partagées et soutenues, comme la stratégie que nous avons mise en place sur l’économie bleue.

Nous sommes là également pour parler de notre lagon exceptionnel, pour le faire connaître et dire la nécessité de veiller à sa préservation. Comme l’a souligné le président Ben Issa Ousseni lors de sa prise de parole ici, Mayotte est en première ligne face aux effets du changement climatique, avec une montée du niveau de la mer, un recul rapide du littoral et un affaissement lié au volcan Fani Maoré. Les écosystèmes côtiers, comme les récifs coralliens et les mangroves, sont essentiels pour protéger les habitations des tempêtes, comme l’a montré le cyclone Chido. Mais ces milieux sont fragilisés par la pollution et une mauvaise gestion des déchets. Une action urgente, ambitieuse et collective est nécessaire pour préserver l’environnement et éviter des dommages irréversibles. L’avenir du lagon dépend de nous tous. Institutions, citoyens, jeunes : chacun peut devenir un gardien de la mer. Protéger le lagon, c’est aussi créer des perspectives nouvelles pour notre jeunesse, autour des métiers de la mer, de l’éducation, de la recherche et du tourisme durable.

Flash Infos :  Avez-vous le sentiment que la voix de Mayotte a été entendue à l’occasion de ce forum ?

B.C : Oui, elle a été entendue. En tant qu’élus, nous avons engagé de nombreux échanges avec le ministère des Outre-mer et le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, et avec d’autres territoires comme la Polynésie française, en marge des événements auxquels nous avons participé et des prises de parole publiques. Nous avons également déployé une équipe d’experts en biologie marine, en coopération régionale et en communication pour venir en appui technique des discussions entamées. La démarche que nous avons entreprise ensemble a permis d’aboutir à une annonce officielle de la candidature de la double barrière de corail de Mayotte au Patrimoine mondial naturel de l’Unesco par le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Il s’agit d’une belle avancée pour notre territoire, en particulier depuis le passage du cyclone Chido.

Flash Infos : Pensez-vous qu’il soit possible pour Mayotte d’obtenir une déclinaison spécifique de cette économie bleue au cours des prochaines années ?

B.C : Cette déclinaison existe déjà, à travers la stratégie de l’économie bleue que nous avons mise en place à Mayotte, avec nos partenaires depuis 2021, fruit d’une concertation impliquant plus de 180 acteurs. Cette stratégie a même inspiré les services de l’État, car elle est alignée avec les grandes orientations nationales et européennes. La déclinaison de l’économie bleue continue de se concrétiser et de se développer également à travers la signature, ce 10 juin, de la feuille de route pour une économie bleue durable ultramarine à l’horizon 2030, par Olivier Jacob, Directeur général des Outre-mer, et Éric Banel, Directeur général des affaires maritimes, de la pêche et de l’aquaculture, devant l’ensemble des territoires ultramarins. Comme les autres territoires ultramarins, Mayotte figure dans la feuille de route annoncée, qui prévoit, entre autres, la protection du patrimoine naturel, la pêche durable et le développement de l’aquaculture, le tourisme bleu à travers la plaisance, le nautisme et les croisières et l’adaptation aux changements climatiques par la recherche et l’innovation.

Flash Infos : Par où peut-on démarrer ?

B.C : Comme je le disais, la mise en œuvre de la stratégie de l’économie bleue à Mayotte est déjà engagée depuis plusieurs années. Sur le volet environnemental, des actions concrètes sont menées pour limiter la pression anthropique sur les écosystèmes marins : réglementation de la pêche au poulpe, préservation de la mangrove portée par des acteurs de la société civile et le Parc naturel marin. Par ailleurs, la relance de l’aquaculture, qui représente un fort potentiel économique local, est un axe stratégique en cours de développement. Enfin, l’inscription du lagon de Mayotte au patrimoine mondial de l’Unesco est une priorité forte pour les années à venir, tant pour la valorisation que pour la protection de ce joyau naturel unique.

Starlink interdit aux Comores avant toute régulation

Starlink interdit aux Comores avant toute régulation
Des habitants ont acheté un Starlink pour bénéficier d’une meilleure connexion Internet.

Le gouvernement comorien a interdit l’utilisation de Starlink aux Comores car l’entreprise d’Elon Musk n’a pas fait de demande officielle auprès des autorités pour s’implanter.

Présente dans la région, notamment à Mayotte ou encore à Madagascar, la technologie Starlink ne peut être utilisée aux Comores jusqu’à ce que la société fasse les demandes officielles et obtienne l’aval des autorités. Ainsi, en a décidé le gouvernement par la voie du ministère des postes et des télécommunications, lequel a sorti une note circulaire datant du 9 juin.  » Il est porté à la connaissance de toute personne physique ou morale, à toute institution nationale ou internationale que l’installation, le test, le déploiement et l’utilisation de la technologie Starlink pour se connecter par satellite sur le territoire national est strictement interdit. Les autorités comoriennes compétentes n’ont accordé aucune autorisation à cet effet« , indique, la note circulaire, signée par le ministre comorien des Télécommunications et de l’Economie numérique, Mmadi Hassani Oumouri. Cette mesure vise essentiellement les consommateurs comoriens de plus en plus nombreux à se tourner vers les services de connexion de la filiale de SpaceX pour se connecter. Starlink, grâce à sa connexion très haut débit, accessible même dans les zones reculées, est beaucoup sollicitée un peu partout. Et les Comores ne font pas exception. Mais pour le régulateur national des télécoms, il faut que les responsables de la société se conforment à la loi.

Autorisation

C’est pour cette raison que le gendarme du secteur des Télécommunications a tenu, hier, jeudi une conférence de presse à son siège pour rappeler à l’ordre les utilisateurs de Starlink.  » Vous avez été conviés ici parce que nous voulons évoquer le dossier de cette entreprise qui est en train de commercialiser partout dans le monde des services de connexion Internet par satellite. Aux Comores, la position du gouvernement est claire. Il faut que tout opérateur qui a l’intention de vendre des services de communication sur le territoire national obtienne les autorisations nécessaires. Ce n’est malheureusement pas le cas pour Starlink« , a déclaré, dans un premier temps, le Directeur technique de l’Autorité nationale de régulation des Tic (Anrtic), Taoufik Mbae. Ce dernier, s’appuyant sur la note circulaire du ministère de tutelle a annoncé, en conférence de presse, ce jeudi, 12 juin, des contrôles de terrain pour localiser et identifier les utilisateurs de ces services satellitaires.  » Nous leur dirons clairement qu’ils sont en violation de notre réglementation. L’usage de Starlink n’est non seulement pas conforme à la loi mais elle peut aussi engendrer des perturbations des communications à l’échelle nationale. Car l’Union internationale des télécommunications a établi des procédures pour le déploiement de tels services dans les pays. Or, dans le cas actuel, il y a risque de dérèglement des réseaux mobiles larges bandes« , a alerté, le Directeur technique du régulateur comorien. Il a appelé les consommateurs de la connexion de l’entreprise d’Elon Musk, à tout désinstaller car actuellement ils sont déjà dans l’illégalité, dans la mesure où Starlink n’est pas implantée officiellement aux Comores. D’après nos informations, il y a eu seulement l’aval du gouvernement comorien sur un accord de principe, mais rien de plus.  » Nous attendons qu’ils viennent en faire la demande dans les voies légales. Puis nous verrons par la suite les conditions qui les attendent selon la loi en vigueur« , a clarifié une source qui a suivi de près ce dossier.

Concurrent et meilleure connexion

Dans une interview accordée au quotidien de service public, Al-watwan, le 3 juin, le directeur de l’Anrtic, Said Bouhtane avait confirmé des préparatifs sur la venue d’un opérateur tel que prévu par la réglementation.  » Notre objectif est de garantir que leur implantation respecte les cadres réglementaires nationaux, notamment en matière de qualité de service, sécurité, et fiscalité. L’arrivée d’un opérateur satellitaire peut être un levier pour la connectivité dans les zones reculées« , assurait-il à propos de Starlink. Ceux qui l’utilisent en ce moment ne manquent pas de vanter ses qualités, en termes de haut débit et de stabilité.  » Je l’utilise depuis trois mois, franchement ce n’est pas mal du tout. Je rencontre très rarement de probèmes de connexion à la maison depuis qu’on utilise Starlink. L’abonnement a été fait en France. On pose par la suite une petite antenne pour capter et le tour est joué« , a confié un usager qui n’est pas seul. D’autres ont acheté leurs équipements à Madagascar. Un spécialiste du secteur pense que Comores Telecom et Yas Comores, les deux opérateurs mobiles détenteurs de licences auraient également poussé pour que les services de Starlink soient bloqués. La filiale de Musk est en effet un concurrent sérieux des entreprises de téléphonie locale mais seulement sur la connexion fixe. Celles-ci sont régulièrement pointées du doigt pour la qualité instable de connexion proposée sur le marché.

L’association Kayamba présente son album Fikara

L’association Kayamba présente son album Fikara

L’association Kayamba présente son album Fikara qui sera disponible sur toutes les plateformes de streaming à partir du 13 juin 2025. “Fikira témoigne avant tout d’une expérience culturelle qui fusionne le patrimoine musical des deux îles françaises de l’océan Indien : Mayotte (d’où est originaire le groupe Sarera) et La Réunion (d’où est originaire le groupe Aleksand Saya)”, explique l’association. De cette fusion sont nés cinq morceaux originaux, dont l’un agrémenté d’un clip. Trois remix viennent bonifier cette œuvre pour amener les morceaux originaux dans l’univers dansant et les ambiances festives des clubs et autres scènes électroniques. Ils sont l’œuvre du mahorais DJ Dja qui nous offre une première production aux sonorités funk brésilienne, du parisien anyoneID qui propose une version survoltée bouyon, et du Tanzanien Jay Mitta pour nous amener dans les rythmes effrénés du singeli.

Cent millions d’euros débloqués pour reconstruire Mayotte après le cyclone Chido

Cent millions d’euros débloqués pour reconstruire Mayotte après le cyclone Chido
* image d'illustration générée par ia

À la suite du passage dévastateur du cyclone Chido en décembre 2024, l’État a débloqué une enveloppe exceptionnelle de 100 millions d’euros pour soutenir la reconstruction à Mayotte.

Le préfet a d’ores et déjà signé les premiers arrêtés d’attribution, pour un montant total de 13 millions d’euros. Ces aides permettront aux collectivités de couvrir les premières interventions d’urgence, notamment la remise en état des voiries, la gestion des déchets et la sécurisation des infrastructures.

D’autres dossiers sont en cours d’instruction pour poursuivre cet accompagnement. Les financements viseront également à relancer des projets de plus long terme dans les domaines de l’aménagement urbain, de la résilience des équipements et de la transition écologique.

Petite-Terre célèbre les mobilités douces ce samedi

Petite-Terre célèbre les mobilités douces ce samedi
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La communauté de communes de Petite-Terre organise ce samedi 14 juin la 2ᵉ édition de « Petite-Terre en Modes Doux », une journée dédiée à la promotion des mobilités actives telles que la marche, le vélo ou encore la trottinette.

L’événement, gratuit et ouvert à tous, mettra à l’honneur les bienfaits de l’activité physique pour la santé et l’environnement. Animations, stands de prévention, ateliers, marche collective, balades à vélo et séance de fitness géant rythmeront la journée, de 10h à 16h, entre Dzaoudzi et Pamandzi.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre du Plan de Mobilité Simplifié et du Schéma Directeur Cyclable portés par la collectivité, avec pour ambition de faire de Petite-Terre un territoire exemplaire en matière de mobilité durable.

Petite-Terre célèbre les mobilités douces ce samedi

Violences en Petite-Terre : un individu en détention provisoire

Violences en Petite-Terre : plusieurs individus interpellés
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De graves troubles à l’ordre public ont eu lieu ces derniers jours sur Petite-Terre en particulier entre les communes de Dzaoudzi et Pamandzi. “Plusieurs individus s’affrontaient et s’en prenaient aux gendarmes”, indique le Parquet dans un communiqué daté du 10 juin.

A la suite de ces événements, plusieurs enquêtes ont été ouvertes par la gendarmerie de Pamandzi, sous la direction du procureur de la République, dont certaines ont conduit au placement en garde à vue de plusieurs mis en cause.

L’une d’entre elles concernait la mise en examen, le 5 juin, d’un mineur de 17 ans habitant de Dzaoudzi pour des faits de dégradations de biens d’utilité publique et la dégradation de plusieurs véhicules au préjudice de cinq victimes. Celles-ci ont été commises par plusieurs individus. Sur réquisition du Parquet et du juge d’instruction, ce mineur inconnu de la justice, a été placé en détention provisoire. En parallèle, d’autres enquêtes sont en cours afin de déterminer la responsabilité d’autres protagonistes déjà identifiés grâce aux investigations matérielles.

Selon la Défenseure des droits, le projet de loi Mayotte “ porte atteinte à certains droits parmi les plus fondamentaux”

Selon la Défenseure des droits, le projet de loi Mayotte “ porte atteinte à certains droits parmi les plus fondamentaux”
Claire Hédon est la défenseure des droits.

La Défenseure des droits a rendu son avis sur la loi de programmation pour Mayotte, actuellement examinée en commission mixte paritaire avant d’être mise au vote à l’Assemblée nationale. Il recommande l’abandon ou la révision de plusieurs dispositions qui renforcent le caractère dérogatoire du droit applicable à Mayotte.

L’article 73 de la Constitution permet que “dans les départements et les régions d’outre-mer [tels que Mayotte], les lois et règlements sont applicables de plein droit. Ils peuvent faire l’objet d’adaptations tenant aux caractéristiques et contraintes particulières de ces collectivités”. Claire Hédon, la Défenseure des droits estime que la création d’un droit dérogatoire à Mayotte “s’avère dans certains cas nécessaire, afin que la protection des droits des personnes sur le territoire soit pleinement effective”. Toutefois, si des dispositifs dérogatoires ont été introduits dans la loi de programmation qui prennent en compte certaines difficultés spécifiques à Mayotte, cependant ce texte “ porte atteinte à certains droits parmi les plus fondamentaux”, considère l’institution.

Elle cite l’article 2 qui restreint de façon considérable le droit au séjour des étrangers, en particulier des parents d’enfants français. “En imposant l’obligation de visa de long séjour, en réduisant significativement le pouvoir d’appréciation de l’autorité préfectorale sur une situation au regard du droit au respect de la vie privée et familiale et de l’intérêt supérieur de l’enfant, et en allongeant les délais nécessaires pour l’obtention d’une carte de résident, ce texte accroît considérablement les risques de violations des droits et libertés des étrangers sur ce territoire”, juge la Défenseure des droits.

Permettre de décaser sans proposition de relogement

L’article 10 du projet de loi octroie, pour la première fois, la possibilité au représentant de l’État d’ordonner l’évacuation de quartiers d’habitat informel, sans l’obligation de proposer un hébergement d’urgence aux occupants. “Cette dérogation se réfère “aux circonstances locales” sans définir avec précision la signification de cette expression, laissant ainsi une marge d’appréciation très importante et fragilisant les droits des personnes évacuées”, alerte l’instance. Elle juge que sans accompagnement adapté, ces évacuations risquent d’être “inefficaces” et amèneraient les habitats insalubres à se reconstruire rapidement . La Défenseure des droits demande le retrait de cet article.

L’article 7 autorise la rétention administrative d’un étranger accompagné d’un mineur. L’institution indique que si cette mesure venait à s’appliquer, elle constitue “une atteinte grave aux droits de l’enfant en contradiction avec l’intérêt supérieur de ce dernier tel que reconnu par la Convention internationale pour les droits de l’enfant” et demande également le retrait de cet article.

Le projet de loi vise aussi à aligner les prestations sociales de Mayotte avec celle de métropole, une convergence sociale “nécessaire pour garantir l’effectivité du droit à Mayotte mais dans des conditions qui restent à clarifier”, souligne-t-elle, indiquant rester “particulièrement attentive aux conditions d’application de ce principe”.

“ Il y a 4.000 artisans à déployer pour reconstruire Mayotte”

“ Il y a 4.000 artisans à déployer pour reconstruire Mayotte”
Madi Fahar, le Président de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat (CMA).

A la tête de la chambre consulaire qui compte le plus d’acteurs économiques sur le territoire (4000), le Président de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat (CMA), Madi Fahar, ne s’était pas encore exprimé publiquement depuis sa prise officielle de fonctions en décembre 2024.  Il plaide en faveur d’une intégration de l’ensemble des Mahorais dans la reconstruction et un effort financier exceptionnel des pouvoirs publics dans l’accompagnement des artisans locaux.

Flash Info : Quelle approche comptez-vous adopter dans le cadre de la reconstruction de Mayotte et la relance économique post Chido ?

Madi Fahar : Avant notre arrivée aux affaires à la tête de la CMA Mayotte, nous étions informés sur les difficultés que traverse cette institution. C’est même pour cette raison que notre équipe a choisi de solliciter le suffrage de nos paires pour venir contribuer à leur résolution. Nous avons conscience de ne pas pouvoir tout résoudre en un seul mandat, mais nous sommes résolus à régler le maximum de ce qui sera possible de faire en insufflant une nouvelle dynamique propice à un changement radical. Pour rappel, nous sommes arrivés aux affaires le 3 décembre 2024. Une semaine après le cyclone Chido s’est abattu sur l’île. Certes, il est à ce jour la plus grande catastrophe ayant impacté l’ensemble des Mahorais, toutefois, à quelque chose malheur est bon dirons-nous. Il nous contraint à revoir notre logiciel quant à la façon de rebâtir ce territoire. Au centre de ce questionnement, il y a automatiquement l’ensemble des acteurs opérant en faveur du développement de notre département, en particulier les artisans et les maçons. En langue locale, la CMA se traduit par la maison des petites mains travailleuses, des petites mains qui se comptent au nombre de 4.000, des entrepreneurs identifiés et répertoriés par nos services. Ces 4.000 artisans constituent un chiffre très important, à déployer pour reconstruire Mayotte dévastée par le cyclone Chido. Il est impératif de les aider à s’organiser avant de se lancer dans la reconstruction que nous appelons tous de nos vœux. Autrement ils ne pourront jamais intégrer le dispositif mis en place par les hautes autorités du pays en vue de rebâtir l’archipel.

F.I : Pourriez-vous préciser votre pensée ?

M.F :  Premièrement, nous nous apercevons que le gros des entreprises qui se préparent à œuvrer dans cette reconstruction proviennent de l’extérieur en dehors de Mayotte) et l’ensemble du système reste indifférent au sort des PME mahoraises pour cause d’un défaut de garantie décennale. Cette assurance décennale a pour but de couvrir les travaux réalisés par l’entreprise en cas de défaillance ou de malfaçon. Malheureusement beaucoup de nos PME n’arrivent pas à la contracter. Deuxièmement, il y a les charges patronales qui pèsent lourdement dans la trésorerie de ces petites entreprises. La caisse de sécurité sociale de Mayotte a aligné ses procédures sur celles de la métropole, sans tenir compte de l’état de fragilité de nos artisans et des particularités du tissu économique local. Au final, un nombre important d’artisans n’arrivent pas à suivre, or une attestation de la CSSM est indispensable pour permettre à nos adhérents de répondre aux marchés qui se projettent dans l’après Chido. Il y a également les impôts qui viennent s’ajouter. Depuis ma prise de fonction, j’ai maintes fois pu faire le point sur l’ensemble de ces difficultés et proposé à mon équipe de nous mobiliser pour trouver une solution à ce problème de la garantie décennale. En parallèle, il nous importe d’envoyer en formation sur toutes ces questions quelques-uns de nos adhérents, capables de lire et d’écrire le français avec une bonne maîtrise des langues locales, afin qu’ils puissent à leur tour devenir des formateurs pour leurs collègues moins instruits. Si vous allez sur le terrain vous vous apercevrez que ce sont tous de bons artisans pour la plupart, quelques soit leur domaine de compétence, mais qu’un grand nombre d’entre eux ont des difficultés à s’occuper de tout ce qui est paperasse. Il n’y a que par ce canal-là que nous réussirons à repositionner toutes les petites et moyennes entreprises dans cette course vers la reconstruction de Mayotte.

F.I : Quelles sont concrètement les attentes de la CMA vis-à-vis de l’Etat dans la reconstruction ?

M.F :   Personnellement, j’ai eu plusieurs échanges avec le Préfet de Mayotte depuis ma prise de fonction. J’ai eu l’opportunité d’aborder avec lui le besoin de nos artisans de prendre part à cette reconstruction du territoire. Ces discussions ont permis d’assurer que 30 % des marchés de la reconstruction bénéficieront aux petites entreprises locales. Le préfet s’est montré très à l’écoute de cette doléance et a souhaité que les parlementaires mahorais s’en saisissent pour le défendre dans le cadre de la loi sur la refondation de Mayotte. La persévérance de la sénatrice Salama Ramia et de la députée Estelle Youssouffa a porté ses fruits au Parlement au moment du vote du texte dans les deux chambres. C’est un pas très important pour l’entreprenariat local, il nous faut à présent réfléchir sur comment matérialiser tout cela.

F.I : Quel est votre opinion personnelle sur la question de la reconstruction et la refondation de Mayotte ?

M.F :  Il faut admettre que la situation demeure très compliquée. La plupart d’entre eux sont dans une fragilité évidente, ils sont très inquiets de n’avoir toujours pas perçu les aides promises par l’Etat et le Département. Sans ce coup de pouce financier, il leur sera impossible de sortir la tête de l’eau. Il y a urgence pour eux de monter dans cette locomotive de la reconstruction de Mayotte avant que le train ne se mette en marche. C’est pour cette raison que je lance ici un appel solennel en direction des services de l’Etat et nos parlementaires afin qu’ils puissent véritablement apporter leur soutien concret dans le financement des formations que j’ai évoqué précédemment au début de cet entretien. Cette démarche est indispensable pour permettre à tous d’obtenir l’assurance décennale qui leur permettra de poursuivre leurs activités professionnelles. Ces formations vont pallier le manque criants de diplômes chez bon nombre d’entre nous et reconnaître le savoir-faire acquis par eux dans le passé.

Les collégiens de Pamandzi sacrés champions de culture générale

Les collégiens de Pamandzi sacrés champions de culture générale
Les équipes du collège de Pamandzi et de M’Gombani, finalistes de Questions pour une École Championne.

Mercredi 11 juin, le lycée des Lumières à Kawéni (Mamoudzou) a vibré au rythme de la grande finale de Questions pour une École Championne (QPEC), un projet innovant de valorisation des savoirs scolaires. La salle comble, chauffée à blanc par les encouragements des supporters, a vu s’affronter deux établissements : le collège de M’Gombani pour la Grande-Terre, et celui de Pamandzi pour Petite-Terre.

“Les deux équipes viennent pour en découdre”, lance avec humour Abdouhramane Thiam, co-fondateur du projet aux côtés de M. Niakh. Mais toujours dans un esprit « fair-play », bien sûr. Cette compétition, désormais bien ancrée dans le paysage scolaire mahorais, vivait sa troisième édition ce 11 juin, avec la participation de sept équipes issues de différents collèges.

Les collégiens de Pamandzi sacrés champions de culture générale
Les collégiens de Pamadzi posent fièrement après avoir remporté le concours.

Au programme : quatre manches alliant théorie, réflexion collective autour d’un ordinateur, travail en équipe et quiz final. Les questions, parfois corsées, ont mis les neurones des collégiens à rude épreuve. « Que différencie un corps pur d’un mélange ? », interroge le jury. Les élèves de Pamandzi, calmes et concentrés, font mouche en définissant clairement les deux notions. Plus tard, les représentants de M’Gombani brillent aussi, citant sans hésitation le vent et l’eau comme sources d’énergie renouvelable.

À l’issue d’une heure de compétition intense, le verdict tombe : victoire du collège de Pamandzi avec 228 points contre 190. Une belle performance saluée par l’ensemble des jurés, tous élèves de seconde, et les organisateurs. “Que les meilleurs gagnent”, avait lancé en début d’épreuve Damien Roques, directeur général de Total Énergies Mayotte, partenaire de l’événement pour la deuxième année consécutive.

23 collèges pourraient participer

Les élèves vainqueurs n’ont pas été oubliés : tablettes, tee-shirts, coupe… les récompenses ont été intégralement reversées aux champions, grâce au soutien de la Cité éducative de Kaweni (4 000 €), de Groupama et de Total Énergies, qui offre également la possibilité à certains élèves de visiter son dépôt ultramoderne de Longoni.

Madame Lefèvre, cheffe d’établissement, a salué l’investissement des élèves et l’ambition du projet. Et les organisateurs voient déjà plus loin : dès l’an prochain, QPEC pourrait devenir un projet académique impliquant jusqu’à 23 collèges. Une montée en puissance pour un concours qui prouve qu’apprendre peut aussi rimer avec plaisir.

Comores, les contractuels du plus grand hôpital d’Anjouan en grève

Comores, les contractuels du plus grand hôpital d’Anjouan en grève
Des contractuels du centre hospitalier de référence insulaire de Hombo à Anjouan ont entamé un mouvement de grève.

Les grévistes réclament entre autres la régularisation des mois d’impayés et un recrutement dans la fonction publique. Ils dénoncent aussi un manque d’équipement qui amènent les salariés à se mettre en danger.

Six mois après leurs collègues d’El-maarouf, à la Grande Comore, les contractuels du centre hospitalier de référence insulaire de Hombo, situé sur l’île d’Anjouan, ont à leur tour entamé une grève illimitée depuis ce mercredi. Dès la matinée, ils battaient le pavé, pancarte à la main, devant l’hôpital public.  » Pharmacie incomplète, danger du patient« ,  » réclamation des 8 mois de salaires non payés, indemnités et prime de gardes« , pouvait-on lire dans les affiches tenues par les manifestants, habillés en blouses blanches et bleues. Les causes de cette grève illimitée sont nombreuses. Mais leur principale revendication est la pléthore de salaires impayés. Des employés compteraient jusqu’à huit mois d’arriérés non versés, même si certains en comptabilisent moins, à en croire des témoignages recueillis mercredi.

L’autre pierre d’achoppement qui met en colère les contractuels est le nouveau format de contrats que propose la direction du centre hospitalier dans la commune de Mutsamudu, chef-lieu d’Anjouan. Selon le personnel hospitalier, la hiérarchie veut leur faire signer des contrats de vacation. Ce qui impliquerait une baisse des salaires, déjà maigres, que touchaient habituellement les paramédicaux. « Ils nous paieront seulement des primes de garde de 5.000 francs comoriens (10euros) par jour. Ainsi par mois, le salaire sera de 60 euros au lieu de 120. C’est la moitié. Je me demande comment on va vivre avec une telle somme. On risque de voler« , alerte un manifestant, indiquant que jusqu’ici, les contrats étaient automatiquement renouvelés tous les six mois.

Moins de recettes selon la direction

A l’entendre, tous les collègues qui refusent de signer les contrats de vacation sont priés de partir et subiraient des intimidations de la part de la direction. Dans un communiqué publié sur Facebook, le Directeur de l’hôpital a exprimé sa compréhension par rapport aux revendications du personnel soignant.  » Retards de paiement, conditions de travail, et reconnaissance salariale. Ces sujets sont sérieux et plusieurs démarches ont déjà été engagées auprès des autorités compétentes pour y répondre« , a rassuré le docteur Ibrahim Salim Mari. Ce dernier, a dans une déclaration faite à la presse, mercredi, avancé les raisons pour lesquelles l’hôpital se retrouve avec des mois impayés.  « A ma nomination en 2021, l’hôpital employait 60 contractuels et une quarantaine de fonctionnaires. Dans les services, beaucoup de stagiaires diplômés étaient employés. J’ai dans un premier temps intégré des primes de garde afin de leur permettre de payer les frais de transport. Puis, j’ai signé les contrats de 157 personnes car pour moi, il ne peut y avoir de recettes sans travail », a déclaré, le chef du centre hospitalier de Hombo, qui a souligné qu’après cette réorganisation, les recettes ont augmenté tout comme la masse salariale qui avoisinait les 24 000 euros. Mais les difficultés ont commencé depuis 2023 avec la panne qui a frappé le matériel du service de radiologie.  » La fréquentation de l’hôpital a chuté, donc moins de recettes. Pour faire face aux charges, étant donné que je payais toujours les employés à chaque 25 du mois, j’ai proposé un plan de licenciement technique. Mais les contractuels m’ont demandé de trouver une alternative au lieu de les congédier. J’ai supprimé la prime de 3.000 francs. N’ayant pas obtenu les faits escomptés après la mise en place de cette mesure, on a décidé de bloquer les contrats. Puis est venue l’idée des contrats de vacation », a listé le docteur qui a précisé que la grève n’a pas perturbé le fonctionnement des services. Ces derniers ne sont pas toujours équipés selon les paramédicaux.

“ Une paire de gants à utiliser durant toute la journée”

 » Dans le service de radiologie, nous n’avons aucun moyen de nous protéger contre des rayons X qui, à la longue peuvent causer des cancers. Les congés auxquels nous avons droit pour notre exposition à ces rayons ne sont pas non plus respectés », taclait une contractuelle. Travaillant au service de laboratoire, une biologiste a cité le manque d’équipements.  » Parfois on nous donne une paire de gants à utiliser durant toute la journée sachant que nous sommes exposés à de multiples infections. Tous ces problèmes structurels qui touchent tous les services ont déjà été exposés. Ils nous promettent toujours une amélioration, puis rien« , assure notre source. Les grévistes dénoncent surtout la résiliation de leurs contrats sans préavis.  » Donc on reste inflexible. Nous attendons d’abord le renouvellement de nos contrats sans baisse de salaires à défaut d’une augmentation, puis un recrutement dans la fonction publique et enfin le retour de nos collègues licenciés. Voilà les conditions de toute reprise et nous n’avons pas peur d’être mis dehors car nous ne faisons que réclamer nos droits« , a martelé la biologiste, recrutée depuis 2023 qui conteste la version de la direction selon laquelle les recettes seraient actuellement en baisse.

Le documentaire « Diaze, un regard sur Mayotte » en avant première à Chirongui

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Montrer la beauté de Mayotte mais aussi ses enjeux : c’est le travail auquel s’est attachée Solène Anson, journaliste et réalisatrice, à travers le documentaire « Diaze, un regard sur Mayotte ». En suivant Diaze, un jeune homme s’attachant à montrer les tableaux paradisiaques qu’offre Mayotte, la réalisatrice parcours les différents enjeux de l’île à travers ses yeux « pour raconter les atouts du territoire et la richesse de sa culture ». Venue à Mayotte à la rentrée 2024 pour le tournage de ce film, préparé pendant trois ans, Solène Anson est de retour sur l’île aux parfums pour présenter le résultat final à travers une projection en avant première le 4 juillet à 17h au pôle culturel de Chirongui. Le documentaire « Diaze, un regard sur Mayotte » sera également diffusé sur Kwezi TV à la rentrée 2025. Il s’agit du troisième documentaire de la réalisatrice, déjà primée pour ses films « Derrière les frontières » et « Seconde chance ».

Clap de fin festif avec Hippocampus !

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L’association Hippocampus clôt l’année scolaire en musique le 14 juin à partir de 20h chez Nidu, au M’ahju. Au programme : un concert de M’godro porté par la grande voix de Mayotte, Saandati Moussa, artiste engagée et incontournable, précédée de Jahpo, jeune talent de l’océan Indien. Maquillage traditionnel gratuit par Malaïka, buvette et restauration sur place. Entrée : 10 €. En partenariat avec Austral-Maore Jazz, avec le soutien des affaires culturelles de Mayotte et de la Fondation de France.

Le Modem s’oppose à l’article 19 du projet de loi de refondation

Le Modem s’oppose à l’article 19 du projet de loi de refondation

Le Mouvement Démocratique (Modem) Mayotte a pris la plume dans un communiqué pour apporter son soutien au projet de loi pour la refondation de Mayotte. « Ce texte constitue un outil législatif important et attendu, indispensable pour le développement de notre territoire », indique le parti présidé par Kassandra Chanfi. Néanmoins, il pointe du doigt l’article 19 légiférant les expropriations pour utilité publique. « En l’état, nous sommes opposés à cet article », affirme le Modem, qui demande une ré-écriture de cet article. « Nous refusons qu’un développement nécessaire se fasse au prix d’un sentiment d’injustice et de dépossession. »

Des élèves du collège de Kani Kéli distingués à un concours national 

Des élèves du collège de Kani Kéli distingués à un concours national 

Trois élèves du collège des Ylangs Ylangs à Kani Kéli ont participé à la finale nationale du prestigieux concours “Les Génies de la Construction”, qui récompense chaque année les projets les plus innovants dans le domaine du bâtiment et des travaux publics. Ce concours réunit des participants venus de toute la France, répartis en plusieurs catégories : collèges , lycées, formations professionnelles bac+3, bac+5. Cette année, le jury a créé l’exception : l’un des trois prix de la catégorie “professionnelle” a été transformé en Prix Coup de Cœur, décerné aux élèves du Collège des Ylangs-Ylangs. Une distinction rare qui salue la qualité de leur projet, leur créativité et leur investissement collectif.

Près de 200 cas de chikungunya supplémentaires en une semaine

Près de 200 cas de chikungunya supplémentaires en une semaine

Dans son bulletin hebdomadaire publié le 10 juin, l’Agence régionale de Santé (ARS) comptabilise 746  cas, soit près de 200 de plus que la semaine dernière. Depuis le mois de janvier, il y’a eu 19 hospitalisations et 0 décès. Fin mai, le département est passé au niveau 3 du plan ORSEC, confirmant le stade d’épidémie de faible intensité.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes