Cette semaine, l’équipe du Pôle Culturel donne rendez-vous au public pour découvrir le spectacle « Léon fé mazine amoin kel koté i lé out rédiyon » (Léon, rappelle-moi où se trouve ton sentier) de la compagnie Nektar, ce samedi 8 février à 10h30, à la médiathèque de la ville. L’entrée est libre et ouverte à tous pour ce spectacle qui raconte l’histoire de Léon, un enfant malade venu chercher de l’aide dans un village, où il va rencontrer Olivia. Ce spectacle de conte théâtralisé et théâtre d’objets, est accessible dès 3 ans et dure 30 min.
L’union fait la force, une nouvelle ère pour le MEDEF Mayotte
Alors que les élections du MEDEF ont lieu ce vendredi, Marcel Rinaldy, président du groupe 3M et figurant sur la liste du candidat Nizar Assani Hanaffi, face à Fahardine Mohamed, a souhaité s’exprimer pour rappeler l’importance de l’organisation patronale et rallier les entrepreneurs mahorais. Des élections qui surviennent après de nombreux rebondissements et obstacles en interne.
Chers entrepreneurs de Mayotte,
À la veille de l’élection d’un nouvelle présidence, décisive pour l’avenir du MEDEF Mayotte, il est temps de nous rassembler. Plus que jamais, notre territoire a besoin d’unité pour relever les défis économiques et sociaux qui nous attendent après les crises successives et la catastrophe Chido.
Face aux mutations profondes que traverse notre département, nous avons une responsabilité commune : faire entendre la voix des entreprises et transformer nos ambitions en actions concrètes. Cela ne pourra se faire qu’avec un syndicalisme économique renouvelé, fondé sur un dialogue social efficace et une mobilisation collective. L’union fait la force, et seule une organisation forte et structurée peut défendre nos intérêts auprès des décideurs et construire une économie ambitieuse et audacieuse.
Le MEDEF, un outil au service des entreprises
Le MEDEF n’appartient pas à ses dirigeants, il est avant tout l’outil commun des entreprises et sa gouvernance doit être confiée à des acteurs mahorais. En nous regroupant, nous renforçons notre capacité à peser dans les décisions qui nous concernent, à négocier les conditions favorables à notre développement et à bâtir une vision de long terme pour Mayotte.
« En tant qu’acteurs centraux de la performance économique et sociale mais aussi du débat public, nous nous devons de porter des convictions fortes. La réussite de nos entreprises sera celle de la France. », Patrick Martin, président du MEDEF national
Pourquoi rejoindre le MEDEF Mayotte ?
Une représentation forte : en intégrant le MEDEF, vous rejoignez la première organisation patronale de France, qui fédère plus de 200.000 entreprises de toutes tailles et de tous secteurs, en métropole et outre-mer.
Un dialogue social efficace : nous défendons activement la liberté d’entreprendre, combattons les freins inutiles et militons pour des conditions favorables au développement des entreprises.
Une vision pragmatique et optimiste : nous refusons l’idée de la décroissance comme solution et croyons fermement que le progrès économique est la clé du progrès social et environnemental.
Une force de proposition : nous engageons des discussions constructives avec les pouvoirs publics et les partenaires sociaux pour bâtir un environnement économique stable et compétitif.
Un levier pour l’avenir de Mayotte : notre territoire possède un potentiel immense, mais il ne pourra se développer qu’avec des entreprises fortes, innovantes et solidaires.
Nos convictions et combats : porter ensemble l’économie de Mayotte vers l’avenir.
Nous défendons une croissance créatrice d’emplois et de progrès, la liberté d’entreprendre comme moteur d’innovation, un travail émancipateur, un État facilitateur plutôt que contraignant, et un dialogue social pragmatique et efficace.
L’élection de la nouvelle présidence du MEDEF Mayotte est une opportunité pour repenser notre action collective. Rejoindre le MEDEF, c’est faire le choix d’une organisation structurée, influente et porteuse d’une vision à long terme. Ne restons pas spectateurs. Engageons-nous pour construire une Mayotte dynamique, prospère et tournée vers l’avenir. Ensemble, agissons pour une croissance responsable.
Marcel Rinaldy, chef d’entreprises à Mayotte
Le Tribunal Judiciaire de Mamoudzou fait sa rentrée
Le Tribunal de Mamoudzou a débuté son année judiciaire dans des conditions difficiles. Après le passage du cyclone Chido, le tribunal souffre d’un manque de ressources humaines, avec seulement une trentaine d’avocats pour 70 nécessaires. Malgré la situation, la présidente a présenté ses vœux et trois nouveaux magistrats ont été introduits. Les problèmes d’infrastructures et la surpopulation carcérale restent des enjeux majeurs à résoudre.

Le mercredi 5 février, à 14h30, a eu lieu la rentrée judiciaire du Tribunal Judiciaire de Mamoudzou, dans le bâtiment B du palais de justice situé à Kawéni. Un événement solennel et obligatoire, comme dans toutes les juridictions françaises, permettant de dresser un bilan de l’année judiciaire écoulée et de poser les grandes lignes des actions à venir.
Des conditions de travail difficiles après le cyclone Chido
Cette année, la rentrée a pris un tour particulier, notamment en raison des conditions de travail actuelles du tribunal, sept semaines après le passage du cyclone Chido. Le tribunal fonctionne encore en « sous-régime », avec un manque notable de ressources humaines. En effet, alors que le tribunal devrait compter 70 avocats, seulement une trentaine seraient en fonction. De même, le personnel greffier souffre d’un déficit important, et des renforts se font toujours attendre.
Lors de cette séance, la présidente du tribunal, Sophie de Borggraef, a présenté les vœux de la juridiction, en présence du bâtonnier Yanis Samaili et de la procureure par intérim Françoise Toillon. Un moment marquant fut l’introduction de trois nouveaux magistrats dans le cadre de cette rentrée judiciaire : Ariane Balg, vice-présidente chargée des fonctions de juge des libertés et de détention, et Axelle de Laforcade, vice-présidente chargée des fonctions de juge des enfants.
Le bilan de l’activité judiciaire en 2024 a également été dressé, revenant sur la lutte contre la délinquance de rue, l’immigration clandestine, mais aussi la délinquance des élus. La procureure par intérim a exprimé sa volonté de continuer à œuvrer dans ces domaines, malgré son statut d’intérim. Un nouveau procureur doit être nommé dans les semaines à venir. Le tribunal fait face à une baisse de budget tout en ayant un travail croissant.
Le tribunal, déjà impacté par les événements liés à Chido, n’a jamais cessé de travailler. Cependant, une situation particulièrement difficile persiste avec un taux d’occupation des places de détention atteignant 234 %. Cette surpopulation carcérale crée des tensions et complique la mise en œuvre de certaines mesures de semi-liberté et de surveillance électronique, qui peinent à être appliquées dans de bonnes conditions. En 2024, une insurrection au sein de la maison d’arrêt a inquiété l’ensemble des habitants de l’île.
L’infrastructure du tribunal est également en souffrance : l’un des trois bâtiments du palais de justice est complètement hors-service, et les équipes judiciaires travaillent actuellement dans des conditions de promiscuité. Cependant, une bonne nouvelle est survenue récemment : le tribunal a pu obtenir la location d’un local supplémentaire de 120 m², destiné au service civil, bien que l’espace reste encore insuffisant. Enfin, les Assises reprendront en avril 2025.
Du côté de la SIM, la grève se poursuit
Depuis lundi, une partie des salariés de la SIM est en grève, demandant notamment une prime « Chido » exceptionnelle, au regard du travail acharné qu’ils mènent depuis le cyclone. Avec la direction, les négociations avancent, mais ne permettent pas le déblocage de la situation.
Entamée ce lundi, la grève continue du côté des salariés de la Société immobilière de Mayotte (SIM). Si les négociations ont commencé ce mardi avec la direction générale de l’entreprise, elles peinent à aboutir. « Après plusieurs sessions de négociations entamées mardi matin et prolongées toute la journée du mercredi, aucun accord n’a été trouvé entre la direction et les représentants des grévistes […] Les discussions se déroulent dans un climat constructif, mais les parties peinent à trouver une entente », indique la SIM dans un communiqué ce jeudi.
Les salariés demandaient initialement, et entre autres revendications, une prime Chido exceptionnelle de 2.000 euros, versée directement par l’entreprise. « On a fait l’effort de descendre à 1.500 euros, puis 1.100 euros », indiquait mercredi Boina Boina Mze, délégué syndical UI-CFDT Mayotte, ajoutant qu’il a été proposé de verser cette prime en deux temps.
Du côté de la direction, on indique que cette prime est demandée « en supplément des 2.000€ déjà obtenus par CDC Habitat, l’actionnaire de référence de la société », ajoutant que deux containers de matériels ont été distribués aux salariés. « La direction propose quant à elle, une prime supplémentaire de 500€, qui viendra compléter les 2.000€ déjà accordés, soit au total 2.500€ », précise le communiqué de la SIM. « La direction de la SIM a décidé d’être généreuse seulement avec l’argent de CDC Habitat et refuse, en tant qu’employeur, de soutenir ses salariés. Cette attitude est inexplicable, d’autant que la SIM dégage des résultats et dispose de fonds propres ! », écrivait la CFDT dans sa lettre d’appel à la grève.
« Ce n’est pas une sanction, c’est la loi »
Ce jeudi, sous les conseils d’un huissier, la direction a notifié aux grévistes de retourner les véhicules de service, téléphones portables et ordinateurs professionnels. Une tentative d’intimidation selon le délégué syndical Boina Boina Mze : « Le dialogue est coupé pour l’instant, on attend que la direction nous rappelle ». Le directeur général, Ahmed Ali Mondroha, indique que le contrat de travail étant suspendu pendant la grève, les véhicules de services, dont il est toléré qu’ils soient gardés à domicile en temps normal, doivent être rendus, les salariés ne travaillant pas. « Ce n’est pas une sanction, c’est la loi », indique-t-il. Tout comme, le rappelle le communiqué de la SIM, malgré la revendication des grévistes du maintien du salaire pendant toute la période de la grève « conformément aux dispositions légales en vigueur, tous les jours de grèves seront considérés comme non rémunérés ».
Pour rappel, au début du mouvement, en dehors de la prime Chido, les grévistes demandaient une prime « vie chère » mensuelle de 150 euros, le versement immédiat et à titre exceptionnel de la prime d’objectifs 2024, un soutien matériel pour les sinistres subits par les salariés et enfin une revalorisation de la grille salariale à hauteur de 2% par tranche. « Nous, salariés de la SIM travaillons sans relâche, sans compter nos heures, pour mettre en sécurité ou réparer notre patrimoine pour répondre aux attentes de nos locataires », écrivait la CFDT.
Les Naturalistes appellent le public à participer à la reforestation
Face au dégâts causés sur les forêts par le cyclone Chido le 14 décembre, l’association Les Naturalistes invitent les citoyens à participer à une opération de reforestation le week-end du 15 et 16 février.

Alors que le cyclone Chido a grandement mis à mal les forêts mahoraises et leurs arbres, l’association Les Naturalistes a lancé ce mercredi un appel aux volontaires afin de participer à la reforestation de l’île. « Après le passage du cyclone, la nature de Mayotte a besoin de nous plus que jamais », indique l’association environnementale sur ses réseaux sociaux. Dans le cadre du projet « Aux arbres citoyens ! », l’organisme invite le public à participer à un chantier de plantation sur le site de la Gouloué.
Si le projet était prévu déjà avant le cyclone, il s’avère d’autant plus nécessaire depuis, et a commencé en janvier avec plusieurs autres acteurs, comme les Cadets citoyens de la gendarmerie.
Le rendez-vous est donné les samedi 15 et dimanche 16 février, de 8h à 15h, au niveau de la zone d’arrêt de bus à l’entrée de Passamaïnty. Après une démonstration technique, les participants pourront aider à acheminer les plants sur le site, à leur mise en terre, à l’étiquetage et la prise de mesure visant à assurer le suivi scientifique du reboisement. « Lors de notre dernier chantier, plus de 620 plants ont été mis en terre ! Ensemble, relevons à nouveau le défi et contribuons activement à la restauration des écosystèmes de Mayotte ! », mettent en avant Les Naturalistes, qui invite à s’inscrire à l’adresse mail a.sedani@naturmay.org, ou par téléphone au +262 639 96 37 72.
Les conséquences du manque d’arbres
En janvier, le président des Naturalistes, Michel Charpentier, revenait sur les différentes conséquences de la perte des arbres avec le cyclone. En plus d’une faune qui a perdu son garde-manger, la destruction des arbres fragilise les sols, qui ne sont plus retenus par les racines en cas de pluie. « Les racines ne retiennent plus la terre, ce qui favorise les glissements de terrain pendant la saison des pluies », indiquait-il. Une perte qui favorise donc l’érosion, mais également l’envasement du lagon. Cette dévastation a aussi une incidence sur la disponibilité de la ressource en eau. « Sur une zone dévastée, il n’y a plus rien pour freiner l’énergie des pluies. L’eau va donc glisser vers le lagon, sans avoir le temps de remplir les nappes phréatiques », précise le naturaliste. Un phénomène dont les conséquences directes ont déjà pu être observées à plusieurs reprises, avec les nombreuses inondations qui ont eu lieu ces dernières semaines.
Quels changements ont apporté les sénateurs au projet de loi d’urgence pour Mayotte ?
Le projet de loi d’urgence pour Mayotte a été adopté à l’unanimité par 334 voix ce mardi. L’examen du texte par les sénateurs, commencé lundi, a engendré plusieurs modifications sur ce dernier.

Renforcement de la place des élus locaux
La création d’un établissement public chargé de la reconstruction de Mayotte est prévu par l’article 1er du projet de loi d’urgence. Mais plusieurs critiques ciblaient le manque de place prévue pour les élus locaux au sein de ce nouvel outil. « La reconstruction de Mayotte, ne peut pas se faire sans les mahorais, sans quoi elle sera un échec », a déclaré le sénateur mahorais Saïd Omar Oili avant le début de l’examen du texte par le Sénat. En commission, les sénateurs ont ajouté au texte que le président de l’association des maires de Mayotte et que les représentants de cinq Établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) siégeront au conseil d’administration de cet établissement public. L’amendement de Saïd Omar Oili, visant à raccourcir de trois à un mois le délai pour pour produire l’ordonnance qui va définir le cadre de ce nouvel établissement public, a également été adopté, malgré l’avis défavorable de la rapporteure du projet et du ministre des Outre-mer, Manuel Valls, qui estiment ce délai insuffisant pour permettre les travaux préparatoires à l’ordonnance.
Un prêt à taux zéro pour reconstruire sa maison
Un nouvel amendement, proposé par Manuel Valls mardi, a été adopté pour mettre en place un prêt à taux zéro, c’est-à-dire sans intérêt, et garanti par l’État, pour les propriétaires dont les logements ont été abîmés ou détruits par Chido. La possibilité d’avoir recours à ce prêt est également ouverte à celles et ceux qui n’étaient pas assurés, avec un plafond de 50.000 euros pour une durée maximale de trente ans. Une mesure « normale déconnectée », selon le sénateur mahorais, qui rappelle que seuls 6% des ménages assurent leurs biens à Mayotte.
Pas de facilitation des expropriations
L’article 10 du projet de loi proposé par le gouvernement prévoyait d’autoriser l’État à procéder à des expropriations pour faciliter la réalisation d’ouvrages publics. Un article auquel bon nombre de Mahorais se sont opposés, étant donné la pratique répandue de transmettre de manière informelle la propriété. L’Assemblée nationale avait déjà supprimé cet article et les sénateurs, emboîtant le pas des députés, ont décidé en commission, de ne pas le réintroduire dans le texte.
Lutte contre la construction des bidonvilles
Alors qu’en commission, le Sénat souhaitait durcir l’article 4 bis, conditionnant l’achat de tôles à la présentation d’une pièce d’identité et d’un justificatif de domicile, en remplaçant ce dernier document par une autorisation d’urbanisme. La rapporteure estimait trop compliqué d’obtenir un justificatif de domicile dans un contexte de difficultés d’adressage. Cette proposition n’a pas été retenue, car trop restrictive, et les conditions initiales ont été conservées.
Députés et sénateurs doivent prochainement se retrouver lors d’une commission mixte paritaire afin de tomber d’accord sur un texte commun.
Entre 3 et 3,5 milliards d’euros de dégâts
Lors de la présentation du projet de loi d’urgence pour Mayotte en séance au Sénat ce lundi, Manuel Valls a indiqué que la mission interinspections chargée d’évaluer les dégâts causés par Chido le 14 décembre avait achevé ses travaux. « La reconstruction nécessitera des engagements financiers considérables », indique le ministre des Outre-mer. Le cyclone a en effet causé entre 3 et 3,5 milliards d’euros de dégâts, selon les travaux de la mission interinspections. « L’État sera au rendez-vous, avec des aides directes et la mobilisation des fonds européens », affirme le ministre.
L’Association des Maires de France sera vigilante à ce que la parole des maires soit prise en compte

Le Président de l’AMF, David Lisnard, en visite à Mayotte,promet une assistance et une ingénierie juridique, financière et administrative aux communes et intercommunalités mahoraises qui la souhaiterons. Un conteneur de matériel scolaire est en préparation pour un envoi rapide aux écoles de notre archipel.
Une visite au pas de charge pour David Lisnard, qui vient de passer deux jours dans le département. Au moment même où la loi d’urgence pour Mayotte était examinée par le Sénat, le président de l’Association des Maires de France (AMF) et maire de Cannes a choisi d’arpenter les communes de l’île pour se faire, lui aussi, une idée réelle de la fureur dévastatrice du cyclone Chido – suivi de la tempête tropicale Dikeledi il y a deuxsemaines – sur le territoire. David Lisnard a ainsi pu mesurer l’ampleur des dégâts provoqués par le phénomène climatique d’une rare intensité et violence, ainsi que l’état désastreux dans lequel il a plongé des centaines de milliers de familles mahoraises.
Malgré un agenda très chargé ce mercredi matin, il a tenu un point presse en milieu de journée dans les locaux de la mairie de Pamandzi, aux côtés de Madi Madi Souf, président de l’Association des Maires de Mayotte (AMM). Il venait juste auparavant de s’entretenir avec le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, et d’autres représentants des services de l’État, le général Pascal Facon choisi pour prendre la tête du futurétablissement public chargé de la reconstruction de Mayotte et son homologue qui dirige les forces de gendarmerie dans le département. « Cette mobilisation (en cours) est absolument nécessaire pour deux raisons, d’abord parce que Chido a effectivement produit des conséquences particulièrement douloureuses en matière d’habitat, d’accès à l’alimentation, d’accès aux soins, et que les trois crises, réelles, avérées ou potentielles, sont toujours latentes, la crise humanitaire dont alimentaire, la crise sanitaire et la crise sécuritaire. Et les trois peuvent être liées entre elles par une interaction, donc nous allons devoir engager un travail de reconstruction (de l’île) dans le cadre d’une loi d’urgence dont on salue l’examen et le vote, unanime d’ailleurs, mais dont on souligne la nécessité d’en connaître les modalités puisqu’elle permet au gouvernement de procéder par ordonnances ». À David Lisnard d’expliquer qu’il s’agit d’un mécanisme permettant au gouvernement d’avoir un pouvoir à la fois exécutif et législatif plus rapide et plus simple, « encore faut-il maintenant qu’on connaisse le contenu de ces ordonnances, et ce sera l’une des missions de l’Association des Maires de France de faire en sorte que les maires et les présidents d’intercommunalités soient associés, consultés et informés du contenu législatif et réglementaire qui va découler de cette capacité à procéder par ordonnances. […] Parce que tout l’enjeu va être là, pour ce que nous exprimons en tant que maires soit bien pris en compte dans la reconstruction« , a souligné le président de l’AMF en rappellent au passage que c’est là l’une des vocations de l’AMF.
Prendre en compte la parole des maires
Il y a un deuxième élément que David Lisnard retient au terme de ce déplacement sur notre territoire. Le cyclone Chido est un révélateur, un élément catalyseur et accélérateur de crise, « mais c’est aussi un élément révélateur d’une situation problématique sur Mayotte que nous avons évoqué à plusieurs reprises et que l’AMF a été l’une des premières à révéler sur le plan national grâce à Madi Madi Souf, aux équipes et parlementaires qui l’accompagnaient il y a quatre ans, les crises migratoire, de l’eau (survenue à plusieurs reprises) et sécuritaire ». Le président de l’AMF s’est plu à noter qu’en enlevant la végétation, le cyclone Chido a révélé physiquement la réalité des bidonvilles dont on sous-estimait parfois, y compris sur le terrain, l’amplitude dans certains secteurs.
« Ça fait apparaître ces habitations qui ont été reconstituées en quelques heures après le cyclone », devenant ainsi un indicateur. Les problèmes qui vont découler de cette reconstruction sont, pour lui, une raison suffisante pour que les maires et les présidents d’intercommunalités soient entendus par les autorités étatiques dans le cadre de cette loi de reconstruction de Mayotte. Selon David Lisnard, l’Association des Maires de France continuera à relayer les aspirations légitimes de l’Association des Maires de Mayotte (et des présidents d’intercommunalités) pourqu’il y ait notamment un fonds d’urgence d’investissement en soutien à la répartition. « Que l’on prenne en compte ce que les maires, à juste titre, on fait dans l’urgence, mais qui ne peut pas être compatible avec les procédures habituelles, pour sécuriser et ouvrir les écoles, assurer des soins et la réalité de dispensaire ou autres équipements« , a précisé David Lisnard, qui plaide aussi en faveur d’un soutien logistique et une ingénierie juridique en faveur de certaines communes locales qui lui en ont fait la demande. « Pour les communes (17) et les intercommunalités (5) qui voudraient avoir un autre regard sur l’ingénierie juridique, financière et administrative d’autres collectivités – un type de solidarité toujours utile pour un maire d’une commune sinistrée – pour soutenir et accompagner, sur la base du volontariat, des communes mahoraises ».
Un conteneur de matériel scolaire
À l’attention des médias représentés à ce point de presse, David Lisnard a indiqué que ce qui pourrait leur paraître secondaire à première vue, est absolument essentiel dans la réalité de l’action publique et communale, « avoir la bonne ingénierie pour prendre les bonnes décisions au meilleur coût et les plus sécurisées sur le plan juridique pour les élus qui seront à même d’aider la population « . Le Président de l’AMF qui a poursuivi son propos toujours dans cette phase de l’urgence et de la consolidation, « phase la plus difficile actuellement, celle où les impatiences vont émerger et on est entre l’urgence et la reconstruction », « nous recensons les besoins en matériel pour sur les écoles. Des matériels de très bonne qualité sont disponibles dans des écoles de l’hexagone et nous allons organiser au niveau de l’AMF un envoi de conteneur qui arrivera rapidement pour les écoles de Mayotte pour permettre aux enseignants et aux élèves d’avoir de bonnes conditions d’apprentissage et de savoir, ce qui est une opération très concrète ». Tout en se gardant de sortir de son rôle de président de l’AMF, David Lisnard a évoqué la question de la pression migratoire en provenance des Comores et d’Afrique continentale. Une problématique cruciale à régler selon lui pour permettre à Mayotte d’avoir des programmations de développement réalistes et pérennes. De même qu’un mode de recensement de la population locale reflétant les réalités du terrain comme en métropole, indispensables pour le calcul des différentes dotations destinées aux collectivités territoriales de notre île, notamment, la dotation globale de fonctionnement.
La distribution d’eau encore perturbée
Les secteurs M’tsapéré, Majicavo-Koropa et Pamandzi Ouest ont eu des perturbations de la distribution d’eau ce mercredi, alors que les niveaux d’eau dans les réservoirs de tête (Maji-Haut et Pamandzi) étaient insuffisants pour permettre le maintien de la distribution d’eau. Une fermeture provisoire de la distribution a dû être opéré afin de favoriser le remplissage de ces réservoirs avant la réouverture vers 18h. La SMAE – Mahoraise des Eaux a également informé les usagers que la distribution d’eau dans les villages au sud de Chirongui est très perturbée ces derniers jours causant des manques d’eau à travers tout le territoire et des difficultés à honorer le planning des tours d’eau. En effet, depuis la casse de ce lundi sur l’adduction du Sud, à la sortie de Poroani, le réservoir de Chirongui (réservoir de tête du secteur sud) ne parvient plus à se remplir correctement et à se maintenir à un niveau d’eau satisfaisant, d’où les perturbations observées au niveau de la distribution. La coupure générale de ce mercredi soir jusqu’au lendemain 6h, visait donc à remplir le réservoir de Chirongui ainsi que les réservoirs secondaires afin de réamorcer la distribution d’eau et revenir progressivement à une situation normale et conforme au planning des tours d’eau. Les ouverturesse feront au cas par cas en fonction des secteurs et du planning à partir de 6h ce jeudi matin.
Les salariés de la SIM toujours en grève
La grève des salariés de la SIM se poursuit en raison de négociations non satisfaisantes. Boina Boina Mze, délégué syndicat UI-CFDT Mayotte, s’il reconnait qu’il y a eu de petites avancées, indique que les salariés ont « fait l’effort de descendre à 1.500 euros, puis 1.100 euros » concernant la prime de 2.000 euros exceptionnelle demandé initialement dans le contexte du cyclone Chido. Les salariés auraient proposé de diviser la prime, en en recevant 500 euros tout de suite et 600 euros à la fin de l’année. Si la direction aurait émis un avis favorable, elle n’aurait pas voulu s’engager pour la deuxième partie de la prime, conduisant les salariés à reconduire la grève pour l’instant.
Préavis de grève chez Mayotte la 1ère
Le syndicat CFDT de Mayotte la 1ère a déposé ce lundi un préavis de grève pour le 12 février, couvrant l’ensemble du personnel. Le syndicat demande une aide exceptionnelle cyclone de 5.000 euros pour l’ensemble des salariés, l’intégration immédiate et systématique de tous les postes vacants sans délais, le cadrage des emplois, respect de la convention collective et des avenants UCC (reconnaissance et paiement des pigistes (CDD) bilingues et en bi-qualification). Il demande également une revalorisation du point d’indice ou encore le recrutement immédiat d’un comptable pour finaliser la réorganisation du réseau RH Outre-mer.
Plusieurs écoles fermées à Koungou
La ville de Koungou informe qu’après évaluations des dommages du cyclone Chido et des derniers épisodes pluvieux, il est constaté que six établissements ne peuvent plus accueillir les élèves en toute sécurité. En conséquence, la ville a décidé de les fermer temporairement, à compter du mercredi 5 février etjusqu’à nouvel ordre. Les écoles concernées sont l’école maternelle de Majicavo Lamir, l’école élémentaire de Majicavo Lamir, l’école élémentaire Koungou Mairie, l’école élémentaire Koungou Plage, l’école élémentaire Koropa 2, l’école élémentaire de Longoni.
Le sport et la culture pour sortir les jeunes du Nord de l’isolement
Afin de proposer des activités aux adolescents du Nord, plusieurs acteurs organisent cette semaine des rencontres sportives et culturelles. Un programme conçu pour rompre l’isolement et favoriser la solidarité après Chido.
Cette semaine, plusieurs acteurs associatifs et institutionnels organisent les Rencontres Multisports du Nord. Ces olympiades ont pour but de favoriser un retour à la vie normale pour la jeunesse. En effet, les efforts étant concentrés sur les activités essentielles depuis Chido, « la reprise des activités jeunesse sera progressive, de nombreux équipements sont encore inutilisables, beaucoup de jeunes resteront inoccupés, privés d’activités et d’encadrement », indique le communiqué relatif a l’événement.
L’événement commence ce mercredi 5 février, de 10h à 16h au terrain de foot et à la plage de M’tsangadoua, dans la commune d’Acoua, avec des activités d’initiation et de découverte du beach hand, beach volley, beach foot, tennis de table, athlétisme, jeux ludiques. Un bibliobus sera également présent et une lecture publique sera organisé. Sur les mêmes horaires, à la plage d’Acoua, sont prévus beach hand, beach rugby, beach foot, beach volley, tennis de table, pétanque, sports de raquettes, jeux ludiques, et également une lecture publique avec la présence d’un bibliobus. Ces activités s’adresse aux jeunes de plus de 16 ans et à ceux de moins s’ils sont accompagnés. L’accès est gratuit.
Des olympiades et un concert samedi
Le samedi 8 février, des Olympiades sont prévues à Acoua plage, de 8h30 à 16h30, avec des épreuves de beach hand, beach rugby, beach foot, beach volley, tennis de table, pétanque et sports de raquettes. Il y aura également des jeux ludiques, une lecture publique, un bibliobus, de l’athlétisme, un fitness géant et un concert de 15h à 19h, avec les artistes Latheral, Babadi, Japo, Saandati, Terrel, Bodo, Bedja.
Les objectifs de ces rencontres interdisciplinaires sont de favoriser les échanges et de lutter contre l’isolement suite au cyclone, en apportant « un peu de joie de vivre à chacun ». Le but est aussi de favoriser la solidarité et de contribuer à réduire les inégalités d’accès aux activités.
Des citoyens organisent des distributions alimentaires pour les makis
Face aux makis qui ont perdu leurs arbres fruitiers, plusieurs Mahorais ont décidé de se mobiliser pour leur distribuer des fruits, en veillant à respecter une méthode qui perturbe le moins possible leurs habitudes à l’état sauvage.
Malgré les consignes passées par les associations environnementales indiquant de laisser la nature suivre son cours il y a quelques semaines, des citoyens ont décidé de lancer une initiative pour venir en aide aux makis de Mayotte. Bien avant le cyclone, Yazidou Maandhui s’inquiétait déjà pour cet animal, dont l’habitat est menacé depuis des années par la déforestation. Alors quand Chido a soufflé le 14 décembre, réduisant les arbres fruitiers à néant, il était impossible d’attendre et de compter sur la résilience de la nature. « On nous dit de laisser leur sort à la sélection naturelle. Moi ça me fait mal d’entendre ça », indique celui qui, depuis l’Hexagone, a commencé à mobiliser et organiser des bénévoles pour distribuer de la nourriture aux makis. « Si on attend que les arbres fruitiers repoussent, il n’y en aura plus », s’inquiète-t-il.
Parmi celles et ceux qui ont entendu son appel, Warda Bacar. La jeune mahoraise, a réussi à obtenir l’aide de Carrefour afin d’avoir des stocks de bananes pour ces animaux. C’est après l’appel à la mobilisation de Yazidou Maandhui et avoir vu un maki affamé alors qu’elle participait à une distribution de repas par World Central Kitchen qu’elle a décidé de demander de l’aide au supermarché. Le dernier week-end de janvier, elle reçoit un coup de fil pour aller récupérer quatre palettes de bananes. Avec l’aide d’un déménageur qui l’avait aidée quelques temps avant et dont elle avait gardé le contact, ils partent à une dizaine de personnes récupérer les fruits pour les distribuer. « Au moment de trier les bananes, on voyait déjà des makis se jeter sur la nourriture », raconte-t-elle. Ensuite, l’équipe de bénévole est allé disperser en hauteur et au sol les fruits dans des forêts au centre et au sud de l’île, dans l’objectif que les lémuriens puissent garder leurs habitudes de cueillette sauvages.
300 grammes de nourriture par jour
« On ne comprends pas qu’on nous dise de laisser la nature suivre son cours dans ce contexte exceptionnel. Mais on est d’accord qu’il ne faut pas nourrir les makis n’importe comment », développe Yazidou Maandhui. Warda Bacar partage cette opinion : « On a fait cette distribution pour leur redonner des forces pour qu’ils puissent retourner ensuite chercher à manger par eux-mêmes. » Pour eux, les makis sont un emblème de Mayotte et doivent être protégés.
En effet, face au nourrissage de certains makis avec des gâteaux ou du riz, les associations environnementales ont tiré la sonnette d’alarme à la mi-janvier, craignant que ces animaux développent des maladies et perdent ensuite leur autonomie. S’il est décidé de les nourrir, il faut leur donner des fruits, pas à heure fixe et à des endroits différents pour éviter de donner des habitudes « domestiques » aux lémuriens. De plus, ils n’ont besoin que de 300 grammes de nourriture par jour, il faut donc éviter de leur en donner trop et qu’ils se retrouvent gavés, ce qui pourrait endommager leur système digestif. Les associations rappellent également que les makis peuvent se nourrir de feuilles, comme celles qui ont repoussé depuis Chido.
Warda Bacar entend reconduire sa stratégie, en organisant davantage la logistique cette fois, et en espérant mobiliser davantage de monde pour couvrir le secteur Nord.
Des recommandations pour préserver les forêts
Les associations environnementales, parlant d’une même voix sous l’outil de communication « Maoré a dit », ont ait un point sur les forêts après en avoir fait un sur les makis en janvier. Elles rappellent ainsi le rôles vital de ces espaces, représentant 38,6% du territoire, dans la protection contre les inondations et l’érosion, dans la disponibilité de la ressource en eau en favorisant son infiltration, dans la limitation de l’envasement du lagon et dans l’abris qu’elles représentent pour la biodiversité mahoraise. Mais avec les arbres déracinés, le feuillage arraché et les sols mis à nu par Chido, « il est crucial d’agir intelligemment pour restaurer nos forêts sans compromettre notre patrimoine naturel ! ». Elles recommandent ainsi de ne pas raser ni brûler les forêts endommagées, car cela aggrave l’érosion et accélère la destruction des écosystèmes. « Le brûlis est également interdit sur terres agricoles. Les brûlis peuvent devenir incontrôlables et incendier le bois mort et sec de la forêt », précise le communiqué des associations. Il ne faut pas non plus replanter d’espèces exotiques, car elles risquent d’étouffer la flore indigène et perturber l’équilibre naturel. Enfin, il ne faut pas exploiter les terres détruites, car certaines zones subissent déjà des cultures sur brûlis et de la production de charbon, ce qui empêche la régénération naturelle.
Brûlage de déchets à Hajangoua, une « solution palliative »
À Mayotte, après le cyclone Chido et la tempête tropicale Dikeledi, l’État et le Syndicat intercommunal de valorisation et d’élimination des déchets de Mayotte (Sidevam) ont opté pour une opération de brûlage de déchets à Hajangoua. 10.000 tonnes de déchets ont été collectés.
Sur les hauteurs d’Hajangoua, dans la commune de Dembéni, des montagnes de déchets jonchent le sol. Deux containers roses se remplissent, dont de la fumée blanche s’évapore. Ce mercredi 4 février, les services de la préfecture de Mayotte ainsi que le Syndicat Intercommunal d’Élimination et de Valorisation des Déchets de Mayotte (Sidevam) ont décidé de procéder à une opération de brûlage de déchets ménagers dans le but de participer à leur réduction suite au cyclone Chido et à la forte tempête tropicale Dikeledi.
« C’est la méthode utilisée à Saint-Martin lors du cyclone Irma ; ISDND (installation de stockage de déchets non dangereux, NDLR), qui est le centre d’enfouissement, récupère 320 tonnes par jour et n’est pas en capacité d’en prendre plus. Ça prendrait beaucoup de temps, tout le monde a envie de voir cet amas de déchets disparaître au plus vite.» explique Maxime Ahrweiller Adousso, secrétaire général pour les affaires régionales auprès des services de la préfecture. Il s’agit aussi d’une mesure d’urgence dérogatoire au règlement sanitaire départemental pris par arrêté préfectoral, recueillant l’avis favorable du ministère du Travail, de la santé, des solidarités et des familles, et du ministère de la Transition écologique, de la biodiversité, de la forêt, de la mer et de la pêche, ainsi que de l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris).
Suite à Chido et Dikeledi, 10.000 tonnes de déchets ont été collectées et déposées sur 50 sites tampons répartis sur l’ensemble du territoire. Ainsi, il existe trois catégories de déchets : les ordures ménagères, les déchets verts et les déchets de destruction.
Une méthode encadrée
Loin des brûlis traditionnels mahorais, interdits par arrêté préfectoral, cette méthode expérimentale est encadrée sur les conseils du Service départemental d’incendie et de secours (Sdis). 30 m³ d’eau sont à disposition pour éteindre le feu si nécessaire. Le site choisi est celui d’Hajangoua, à l’écart des habitations. Le sens du vent s’éloigne vers la mer et le lagon, et non vers le village à proximité. Le feu devra être éteint à partir de 16h. Un gestionnaire de site sera désigné en lien étroit avec la Direction de l’environnement, de l’agriculture, du logement et de la mer (Dealm) et le Sdis, et devra surveiller le feu.
Les déchets sont brûlés au sein de containers pour contenir tout risque de propagation ou d’impact sur le milieu. La qualité de l’air sera mesurée par Hawa Air, dont Nils Paragot, responsable du service, qui observe déjà cette action : « C’est une méthode par défaut. on ne peut pas nier que les déchets s’accumulent à Mayotte, on le voit bien sur le terrain de M’tsapéré. Mais ce qui a été décidé, ce n’est pas la méthode la moins polluante, c’est sûr. Il y aura des impacts. Il faut pouvoir être sûr que ces impacts ne soient pas problématiques pour la santé et l’environnement. »
Une méthode que souhaite encore expérimenter Moudjibou Saidi président de la Communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema) et maire de Dembéni : « Rien qu’à la Cadema, il y a 6.000 tonnes de déchets, si on n’anticipe pas les solutions palliatives, il serait impossible d’accueillir ces déchets territoriaux. Ceci est un test. »
Le projet de loi d’urgence pour Mayotte adopté à l’unanimité au Sénat
Le projet de loi d’urgence pour Mayotte a été adopté à l’unanimité par le Sénat, ce mardi. Le texte a été amendé notamment dans le sens du renforcement de la lutte contre l’habitat illégal, ou encore une plus grande représentation des collectivités locales au sein de l’établissement public en charge de la reconstruction. Le cabinet du ministre des Outre-mer, Manuel Valls, indique qu’une commission mixte paritaire aura lieu prochainement pour permettre au texte d’entrer en vigueur le plus vite possible. Confiant dans la capacité des parlementaires à trouver un accord qui ira dans le sens de l’intérêt des Mahorais, ce dernier rappelle que « ce projet de loi n’est qu’une première réponse car après le temps de l’urgence et celui de la reconstruction, viendra celui de la refondation ».
Pas de retour de l’eau à Sada ce mardi
La SMAE – Mahoraise des Eaux a informé ce mardi les usagers de la commune de Sada que le niveau d’eau dans le réservoir de Chiconi était insuffisant pour permettre d’assurer en même temps la distribution d’eau sur Sada ce mardi soir, conformément au planning des tours d’eau, et l’amélioration de la distribution au sud de Chirongui, dégradée hydrauliquement depuis la casse de lundi. La réouverture du service est prévue ce lundi matin à 6h.
Reprise des services à la population de la Ville de Mamoudzou
La Ville de Mamoudzou informe du retour au fonctionnement normal de ses services à la population depuis ce lundi 3 février. À l’exception de Vahibé, toutes les mairies annexes sont désormais ouvertes et accueillent le public. L’Espace Citoyen est également à nouveau accessible pour les démarches administratives en ligne, telles que : les demandes d’actes (naissance, mariage, etc.) ; les prises de rendez-vous pour la Carte Nationale d’Identité (CNI) et le Passeport ; les mariages, PACS ; les rectifications matérielles ; les livrets de famille. Concernant la reconnaissance d’un enfant, seules les reconnaissances anticipées peuvent être effectuées. Les prises de rendez-vous pour les reconnaissances post-natales seront possibles à partir du 1er mars 2025.
Un concert de jazz le 14 février à Mamoudzou
L’association Hippocampus commence sa saison culturelle 2025 par un duo de jazz le 14 février, avec deux musiciens, Chrispin Shyaka au clavier et Jean Wellers à la contrebasse, qui joueront des reprises et des compositions originales. Tous deux interviennent à l’école Musique à Mayotte. Le rendez-vous est donné chez Cousin à partir de 20h, à Mamoudzou, en face du supermarché Baobab. La réservation est possible par texto au 0676 11 20 87. Il y aura également une billetterie sur place. La carte bancaire n’est pas acceptée.
La science-fiction s’invite à Chirongui

Chirongui participe au festival de science-fiction national les Mycéliades jusqu’au 16 février. Pour l’occasion, le Pôle culturel et la médiathèque de la commune proposent un programmation futuriste pour toute la famille.

Depuis le 1er février, le Pôle culturel et la médiathèque de Chirongui participent à la troisième édition du festival national de science-fiction les Mycéliades, et ce jusqu’au 16 février. Cette année, le thème retenu est l’intelligence artificielle et s’invite dans la programmation de ces deux structures culturelles du Sud de l’île.
Un concours de dessin
Un concours de dessin a été lancé le 1er février sur le thème du « Robot futuriste » à la médiathèque. Le support de dessins est à récupérer là-bas. La date limite de dépôt du dessin est fixée au 12 février et l’inscription est obligatoire à l’adresse mediatheque@chirongui.yt ou à l’accueil de la médiathèque. Les votes pour le concours seront ouverts à la médiathèque le 13 et 14 février et les prix seront remis le 15 février à 12h30 dans les locaux du Pôle culturel.
Des activités ludiques
Un après-midi jeux vidéos est prévu à la médiathèque le 5 février de 14h à 16h30 pour les enfants à partir de 10 ans. Il y a également un quizz sur l’intelligence artificielle de prévu au Pôle culturel le samedi 8 février à 19h30 : des places de cinéma sont à la clef pour celles et ou ceux qui remporteront la victoire. Le 15 février, une matinée d’animation va être organisée dès 9h30 par les équipes des deux lieux culturels de Chirongui avec une fresque géante, la création d’une fusée passe-tête et des ateliers de jeux video.
Des classiques de science-fiction
Que serait un festival de science-fiction sans des projections de films exploitant ce thème. Plusieurs sont prévues et proposent de redécouvrir des classiques, comme « Matrix ». L’histoire du programmeur anonyme Neo sera diffusé le vendredi 7 février et le mercredi 12 février à 20h au Pôle. Pour voir ou revoir « Terminator 2 : le jugement dernier », rendez-vous le samedi 8 février ou le dimanche 16 février à 17h. Le jeudi 13 février, à 20h, et le dimanche 16 février à 14h, c’est le film « Eternal sunshine of the spotless mind » qui sera diffusé. Enfin, pour les plus petits, à partir de 8 ans, le film « La nuit au zoo » sera projeté au Pôle culturel à 11h le samedi 15 février.
Le collège de Kwalé évacué ce lundi
Après deux semaines d’occupation, les exilés qui demeuraient encore au collège de Kwalé ce lundi ont été évacués dans le calme par les forces de l’ordre. La rentrée des élèves, qui avait été retardée, commencera ce mercredi.
Les 300 migrants qui demeuraient encore au collège de Kwalé, à Tsoundzou 1, dans la commune de Mamoudzou, ont été évacués par les forces de l’ordre ce lundi matin. Une opération qui s’est déroulée sans cohue et à l’aide de bus qui ont amené les réfugiés et demandeurs d’asile soit au parc de Passamaïnty, soit plus loin sur la route.
Depuis le 20 janvier, celles et ceux qui demeuraient encore au lycée Younoussa Bamana à Mamoudzou et au collège Zéna M’déré en Petite-Terre avaient été conduits par les services de l’État dans cet établissement, après que le projet de campement à Kawéni a été abandonné suite au barrage érigé pour le contrer. Cette solution de dernière minute avait alors indigné de nombreux parents d’élèves, qui ont alors fait blocus devant le collège de Tsoundzou 1 pendant deux semaines. Ces derniers revendiquaient l’expulsion des migrants de l’établissement pour que les élèves puissent faire leur rentrée à temps et sereinement. « On n’a rien contre les réfugiés, mais pas ici, alors que nos enfants sont sensés reprendre les cours lundi », nous indiquait alors une des mères ayant cadenassé le portail pour empêcher le personnel de faire sa rentrée administrative, en signe de protestation.
La rentrée prévue mercredi
À l’intérieur, les exilés sont restés en attente d’une solution pendant cette période, n’ayant nulle part ailleurs où aller. « On nous a emmené ici, on attend, on ne sait pas où aller », nous confiait Annette, qui a demandé l’asile après avoir fuit la République Démocratique du Congo. Dans le collège, les conditions de vie étaient rudes, entre des quantités de nourriture à partager, l’entretien de l’hygiène compliqué malgré les sanitaires installés, l’hostilité de riverains, et les personnes entassées dans le gymnase. Plusieurs exilés, dont Annette, nous confiaient être la cible de jets de pierre.
Selon nos informations, les exilés auraient reçu comme consigne dès vendredi dernier de préparer leurs affaires et de quitter les lieux le samedi matin. Une opération qui s’achève donc ce lundi, et qui doit permettre aux élèves de troisième de retrouver les bancs de l’école ce mercredi.