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La chanteuse Zily invitée du festival international Visa For Music

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L’artiste mahoraise Zily a été sélectionnée parmi plus de 500 artistes de talent pour participer à la neuvième édition de Visa For Music (VFM) qui se déroule en ce moment et jusqu’à ce samedi 19 novembre à Rabat (Maroc). Festival et marché professionnel pionnier des musiques d’Afrique et du Moyen-Orient depuis 2014, l’événement réunit les professionnels du secteur musical venus du monde entier et contribue à mettre les artistes sous le feu des projecteurs. C’est aux côtés d’artistes tels que Shan’L ou Mr Leo que Zily aura l’honneur de se produire le vendredi 18 novembre, représentant les couleurs de Mayotte, dont elle est si fière. C’est également une première pour le tout jeune 101e département français, qui sera donc représenté grâce à l’une de ses ambassadrices les plus talentueuses. Avec cette participation au festival VFM, l’artiste confirme le virage professionnel qu’elle amorce depuis maintenant un an grâce au lancement de son label Yeka Music et la sortie de son EP Imani Na Amani (Paix et Foi). Cet EP, sorti le 8 mars 2022 est une ode à la femme, combattante et résiliente. Il s’agit aussi d’un étendard de la culture de Mayotte, mélange de civilisations bantoue, malgache et Arabo-shirazi. Il sera donc présenté pour la première fois à la communauté internationale à l’occasion de ce festival.

Agression à Majicavo-Koropa : le droit de retrait des chauffeurs de bus perdure

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La tension n’est pas retombée chez les chauffeurs de bus, après l’agression de l’un d’eux, ce mercredi, à Majicavo-Koropa. Des dizaines de jeunes s’en sont pris au véhicule qui revenait de Dzoumogné et sont montés à l’intérieur pour agresser à l’arme blanche les élèves. « Le Réseau Halo informe l’ensemble des usagers, que le droit de retrait exercé par certains conducteurs est reconduit jusqu’à nouvel ordre. Des fortes perturbations seront à prévoir sur le réseau Halo’, seuls les services desservants la zone Centre et la zone Petite-Terre seront assurés. Nous vous tiendrons informés dès la reprise du service », confirme Transdev, le délégataire du Département de Mayotte. Contact : Transdev Mayotte au 0269 666 360, alertes infos via  www.halo.yt  ou sur la page Facebook «Halo’ Mayotte».

La préfecture appelle les citoyens à se mobiliser contre la délinquance

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Mercredi, vers 13h30, une bande a attaqué un bus du réseau Halo dans le village de Majicavo-Koropa. Le chauffeur et quatre élèves ont été blessés et pris en charge rapidement par les services de secours. « L’État maintient sa pression en renforçant la présence des policiers et gendarmes sur le terrain, en poursuivant la lutte contre l’immigration clandestine et les éloignements, en accélérant les décasages », indique la préfecture de Mayotte.

Le préfet Thierry Suquet appelle les citoyens à s’investir dans la prévention et l’accompagnement des enfants, à renforcer leur investissement dans le tissu associatif sur le terrain. « Nous devons collectivement nous mobiliser aujourd’hui pour vivre dans le calme demain », insiste le représentant de l’État.

Énergie : le renfort électrique arrive par batterie à Longoni

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Les batteries Telsa peuvent contenir jusqu’à quinze mégawatts-heure. Pour donner un ordre de grandeur, Mayotte consomme une soixantaine de mégawatts lors de son pic en journée.

A l’entrée du site d’Électricité de Mayotte, à Longoni, la nouvelle installation d’Albioma encore en phase d’essai a été inaugurée, ce jeudi 17 novembre 2022. Celle-ci peut assurer une puissance de 7,4 mégawatts en cas de besoin.

A quoi ça va servir ?

La batterie a deux avantages, la première concerne l’alimentation générale de l’île. Le nouvel outil pourrait dépanner rapidement en cas de moteur défaillant dans la centrale des Badamiers ou celle de Longoni. En effet, à Mayotte, la consommation atteint une soixantaine de mégawatts le soir (pic le plus haut de la journée). Jusqu’à maintenant, il n’existait aucun moyen de stockage. Électricité de Mayotte a les moyens de produire suffisamment, mais il n’y avait pas de solution aussi rapide si l’un des moteurs lâchait. Autre bonne nouvelle, les périodes de pics pourront être plus facilement anticipées. C’est-à-dire que certains jours, la batterie peut être couplée au réseau comme une variable d’ajustement. « On pourra dire à Albioma : « on va avoir besoin de plus de mégawatts entre 18h50 et 19h20, donc couplez-vous » », donne comme exemple Julien Tisserand, le chef d’agence interventions spécialisées chez EDM, mais précédemment chef du projet.

Quelles sont ses caractéristiques techniques ?

Si le montant exact du projet n’a pas été révélé, « il est de moins de dix millions d’euros » nous a-t-on dit. Le nouvel équipement comprend six grandes armoires remplies de batteries de marque Telsa (avec de la place pour en mettre d’autres si besoin). « Ce sont les mêmes que les voitures, elles sortent de la même usine », explique Romain David, le chef du projet. La capacité de stockage, « le réservoir », est évalué à quinze mégawatts heure. La puissance maximum développée étant de 7,4 MW, la batterie peut fonctionner pendant deux heures à plein régime. « Je n’ai jamais inauguré un outil aussi important », reconnaît Claude Hartmann, le directeur d’EDM.

Qui la gérera au quotidien ?

Tout se fait à distance. « C’est une centrale télécommandée », fait remarquer Frédéric Moyne, le président-directeur général d’Albioma. Romain David ajoute que tout pourra être contrôlé depuis les bureaux de la société à Mamoudzou, voire en métropole.

Comment on recharge la batterie ?

Cela se fera plutôt en heures creuses, suppose Julien Tisserand. Le surplus des deux centrales au fioul (et des 5% d’énergie solaire) pourra ainsi être injecté au fil de la journée dans la batterie.

Est-ce déjà en fonctionnement ?

Albioma est encore en phase d’essais, mais elle devrait très vite être capable d’aider la production quotidienne. Selon les acteurs du dossier, il ne manque les autorisations nécessaires. Julien Tisserand note que « c’est la première fois qu’un projet est dans les temps. Les essais se sont passés à merveille ».

Qu’apporte l’équipement d’un point de vue environnemental ?

Spécialiste du photovoltaïque, le directeur Albioma voit dans l’utilisation de ce nouvel outil « un moyen d’assurer la décarbonation du mix énergétique ». En effet, sans stockage, les centrales tournent en léger surrégime. Pas encore au tout biocarburant (voir Flash Infos du 14 novembre 2022), EDM utilisent des moteurs fonctionnant au fioul. L’usage de la batterie doit donc réduire de 6.000 tonnes le dioxyde de carbone (CO2) dégagé par les usines.

Pourquoi c’est un projet Albioma et non d’EDM ?

Présente déjà sur l’île pour des projets d’énergie solaire, la société Albioma a remporté un appel d’offres en 2019. Total et également la société EDM ont candidaté aussi. « Nous ne sommes pas des concurrents, mais des partenaires », estime Julien Tisserand, qui a travaillé en étroite collaboration avec la société. Total a, de son côté, obtenu un autre marché à Longoni pour un projet également de batterie de quatre mégawatts.

Une campagne de rattrapage vaccinal pour lutter contre la diphtérie et la coqueluche

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Tout au long du premier semestre 2023, l’ARS lancera une campagne de rattrapage vaccinal en milieu scolaire, en collaboration avec le rectorat, représenté par le recteur, Gilles Halbout (à droite) et l’association des maires de Mayotte.

Tétanos, poliomyélite, diphtérie, coqueluche… Ces maladies, que la vaccination prévient, font leur retour sur le territoire. Pour restaurer rapidement une couverture vaccinale suffisante, l’Agence régional de santé (ARS) de Mayotte lance une campagne de rattrapage vaccinal dans les établissements scolaires.

L’enquête de couverture vaccinale menée en 2019 par l’Agence régionale de santé (ARS) et les analyses de Santé Publique France décrivent des résultats « alarmants ». Des maladies comme la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite ou la coqueluche font leur réapparition sur le territoire alors qu’elles peuvent être prévenues grâce au vaccin. Face à ce constat, l’ARS a décidé de mettre en place une campagne de rattrapage vaccinal en milieu scolaire, en collaboration avec le rectorat et l’association des maires de Mayotte (AMM). L’objectif : « restaurer rapidement une couverture vaccinale suffisante pour assurer une protection optimale, en ciblant la population quasiment majoritaire sur le territoire, à savoir les enfants », indique Maxime Jean, chef du département de la sécurité et des urgences sanitaires de l’ARS.

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Au total, près de 70.000 enfants des écoles primaires et collèges seront consultés.

Au total, 300 médecins, infirmiers et sage-femmes se relaieront dans les écoles et les collèges de l’île tout au long du premier semestre 2023. Une consultation médicale d’évaluation du statut vaccinal sera proposée à tous les enfants. « C’est du jamais vu. Nous irons à la rencontre d’environ 70.000 enfants et on estime que 50.000 d’entre eux ne sont pas à jour dans leurs vaccins », souligne le cadre de l’ARS. Une « phase test » sera organisée à la fin du mois de novembre pour ajuster les protocoles et garantir le succès de l’opération.

Seulement 25 % des 14 – 16 ans à jour dans leurs vaccins

Les retards de vaccination sont en effet particulièrement importants chez les 7-16 ans. Selon l’étude, les statuts vaccinaux diffèrent fortement en fonction de la classe d’âge considérée. Globalement, les efforts engagés ces dernières années ont permis d’améliorer la couverture vaccinale des 2-5 ans, qui est aujourd’hui proche de celle constatée au niveau national. A contrario, les statuts vaccinaux des enfants en âge d’être scolarisés au primaire et au collège sont largement insuffisants avec seulement 41,4% des 7-11 ans et un quart des 14-16 ans à jour pour au moins 8 des 12 valences testées, correspondant aux vaccins obligatoires et recommandés du calendrier vaccinal (rougeole, rubéole, pneumocoque, hépatite B, tétanos, coqueluche etc.)

Si les vaccinations contre la rougeole, les oreillons, la rubéole et l’hépatite B sont globalement satisfaisantes, avec une couverture vaccinale de l’ordre de 80%, les rappels contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite et la coqueluche, après l’âge de 2 ans, sont peu respectés. Ils doivent être fait à l’âge de 6 ans puis entre 11 et 13 ans. « On se rend compte qu’il y a une recrudescence des maladies qui nécessitent un rappel de vaccin. Souvent, les familles ne sont pas informées ou oublient les rappels », estime Maxime Jean. Dans le même temps, les vaccinations méningocoque C et pneumocoque tardent à se mettre en place sur le territoire. Et l’existence de groupes non immunisés constitue des foyers épidémiques potentiels dont les conséquences en termes de santé publique peuvent être importantes.

Des cas de diphtérie en augmentation

Les cas de diphtérie sont notamment en augmentation. « Les risques sont réels. Alors qu’il y avait moins de deux cas par an jusqu’en 2019, on en recense actuellement treize. Cela peut conduire à des décès d’enfants, pour une maladie contre laquelle il existe un vaccin depuis fort longtemps », regrette le chef du département de la sécurité et des urgences sanitaires de l’ARS. « Aujourd’hui, en France, on n’a pas le droit de mourir de diphtérie. » En 2018, Mayotte a également connu une sévère épidémie de coqueluche. « La maladie épuise les nourrissons, qui n’arrivent pas à s’alimenter ou à respirer convenablement », précise le docteur, qui note également des cas de tétanos sur l’île. « Même s’ils sont rares, cette maladie ne devrait plus exister grâce au vaccin », poursuit-il.

Lors de la campagne de rattrapage, le vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole sera également proposé, même si la couverture vaccinale est correcte. « Nous proposerons également le vaccin contre le papillomavirus au collège, aux filles mais aussi aux garçons », indique Maxime Jean. « C’est un vaccin qui a du mal à prendre sur le territoire alors que le nombre de cancer du col de l’utérus est en hausse. »

 

Forte hausse des cas de coronavirus à Mayotte

Les indicateurs montrent que le Covid-19 a repris de plus belle sur le territoire. Dans son bilan hebdomadaire adressé ce jeudi, l’ARS révèle que huit personnes sont hospitalisées, dont une est en réanimation. Le nombre de cas relevés sur une semaine glissante est grimpée à 197, il était à 76 au cours de la semaine du 30 octobre au 6 novembre. Résultat, le taux d’incidence (65.8 cas pour 100.000 habitants) et le taux de positivité (17.5% des personnes testées sont positives) augmentent rapidement eux aussi par rapport à la semaine précédente (25.4 cas/100.000 hab et 8.4%). Selon les données de l’application TousAntiCovid, le variant le plus répandu à Mayotte reste Omicron (91.2%).

Le mouvement #Wamitoo clôture sa campagne de sensibilisation ce samedi

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L’association Haki za Wanatsa a organisé une trentaine d'actions, dans les établissements scolaires, notamment, pour sensibiliser aux violences sexuelles sur mineurs.

Débutée le 17 septembre, le deuxième volet de la campagne de sensibilisation aux violences sexuelles se clôture ce samedi 19 novembre. L’occasion de donner la parole à des mineurs victimes de violences sexuelles et de valoriser les projets menés ces derniers mois.

« 37 % des 700 jeunes ayant répondu à notre questionnaire disent avoir déjà avoir subi une agression sexuelle. C’est deux fois plus qu’en métropole, il y a un problème massif à Mayotte », souligne Rehema Saindou, présidente de l’association Haki Za Wanatsa, qui agit pour la défense des droits de l’enfant. Selon cette étude, 82 % des jeunes n’auraient jamais reçu d’éducation sexuelle et plus de 11 % ne seraient pas en mesure de dire s’ils ont été victime ou non d’agression. « Il y a donc urgence à agir », poursuit-elle.

Au moins 68.000 victimes à Mayotte

Ce questionnaire a été diffusé dans le cadre du deuxième volet de la campagne de sensibilisation aux violences sexuelles sur mineurs mené par Haki Za Wanatsa et le collectif de la convention internationale des droits de l’enfant. Durant cette campagne, une trentaine d’actions ont été menés, notamment dans les collèges, les lycées et les écoles primaires. « Au collège, c’est presque déjà trop tard. En moyenne, les violences sexuelles arrivent autour de 10 ans. L’enjeu est donc de sensibiliser les enfants dès l’école primaire », poursuit la présidente de l’association. Selon elle, il y aurait au moins 68.000 victimes à Mayotte, dont 30.000 dans le cadre familial. Pour autant, seulement 1.000 signalements sont recensés par l’Éducation nationale et le conseil départemental de Mayotte chaque année.

Pour tenter d’améliorer la prise en charge des victimes et augmenter le nombre de signalements, 7.000 enfants et parents d’élèves ont pu être sensibilisés cette année. « A chaque intervention dans les milieux scolaires, nous avons de nouveaux signalements », assure Rehema Saindou. Durant cette campagne, dix spots de sensibilisation destinés à la télévision ont été diffusés, tout comme des affiches, une charte contre les violences sexuelles sur mineurs et une bande dessinée. Un site web a également été créé pour recenser les informations et les outils de la campagne.

Deux témoignages de victimes

Ce samedi 19 novembre signe la clôture de cette campagne. L’occasion de donner la parole à deux personnes victimes. « Elles portent des témoignages inédits et poignants sur ce qu’elles ont vécu et sur la manière dont elles regardent ce phénomène aujourd’hui », soulignent les organisateurs. Cet événement, organisé au lycée des lumières de Kawéni, permettra également de valoriser les projets menés avec et pour les enfants durant ces deux mois. Dans un troisième temps, les porteurs du projet et les personnalités officielles de cette campagne exposeront leur point de vue sur ce phénomène.

« Dans la trajectoire des autres départements français, à la suite notamment des mouvements #metoo et #metooinceste, #wamitoo prend toute sa place pour face à ce type de violences et proposer des leviers d’action », estiment les organisateurs. Dans la continuité de la campagne 2021, la campagne #wamitoo 2022 a été financée par la préfecture de Mayotte et l’Agence régionale de santé. Le rectorat soutient cette mobilisation depuis 2018 via un appel à projets dédié.

 

Samedi 19 décembre, dès 9h, au lycée des Lumières à Kawéni, clôture de la campagne de sensibilisation aux violences sexuelles. 9h : introduction, 9h15 : témoignages de personnes victimes, 9h50 : première contribution des enfants, 10h05 : prise de parole Collectif CIDE, bilan de campagne #wamitoo 2022, 10h15 : discours des personnalités officielles, 11h : deuxième contribution des enfants, 11h15 : clôture officielle et cocktail.

Les internes du centre hospitalier de nouveau en grève

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Ils étaient déjà mobilisés à la fin du mois d’octobre, les internes du centre hospitalier de Mayotte (CHM) font de nouveau grève contre le dernier projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Celui-ci inclut pour les étudiants en médecine générale une quatrième année d’internat à effectuer dans un désert médical (voir Flash Infos du 27 octobre 2022). Un non-sens selon les futurs médecins, qui ont choisi une profession libérale pour justement pouvoir s’installer où ils le souhaitent à la fin de longues études. En outre, ils ont l’impression de payer à la place des autres une politique favorisant le développement des déserts médicaux partout en France.

Alors que le contingent d’internes a été renouvelé à Mayotte début novembre, le dernier arrivé a choisi de se mobiliser également en faisant grève à partir de ce jeudi 17 novembre. Pour rappel, fin octobre, l’hôpital avait dû déclencher le plan blanc (des consultations annulées et des médecins réquisitionnés), faute de praticiens disponibles pour assurer un fonctionnement normal au service des urgences (voir FI du 28 octobre).

Lycée des métiers : la copie est à revoir selon la justice

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Évalué à 95 millions d’euros, le futur lycée des métiers du bâtiment doit accueillir 1.800 élèves.

Rififi autour de la construction du lycée professionnel des métiers bâtiments qui doit voir le jour à Longoni. Saisi par un groupement de trois entreprises locales qui s’estime lésé dans l’attribution des travaux de construction des futurs bâtiments, le tribunal administratif de Mayotte a prononcé l’annulation de la procédure de passation de marché relative au lot n°2 (VRD) telle qu’elle a été suivie par le recteur de l’académie de Mayotte et lui enjoint de la reprendre au stade de l’appel d’offres.

En ces temps de crise et de récession économique qui se profile à l’horizon, les acteurs économiques dans l’île ne se font pas de cadeaux. Le projet de construction d’un lycée dédié aux métiers du bâtiment à Mayotte pourrait rencontrer quelque peu un retard suite à une décision de justice rendue par le tribunal administratif de Mayotte en date du 10 octobre 2022. En effet, saisi par un groupement de trois entreprises locales composé de la SAS Mayotte Route Environnement (MRE), la société Mayotte Maintenance Industrielle (MIM) et de la Société d’Aménagement et de Travaux (SAT), le juge des référés (statuant sur la base de l’article L.511-1 du code de justice administrative dans le dernier état de ses écritures) a donné raison aux plaignants. Il a décidé d’annuler ce marché pour non-respect de la procédure en ce qui concerne le lot n°2 VRD (le marché global en contenant 41 lots) relatif à la partie construction du futur lycée telle qu’elle a été suivie par le recteur de l’académie de Mayotte et lui enjoint de la reprendre au stade de l’appel d’offres à moins de l’annuler.

Pour mieux comprendre cette affaire, il est judicieux de retenir que ce groupement avait fait une offre de 14.668.000 euros pour ce lot litigieux alors que les crédits budgétaires alloués pour ces travaux étaient de 10.380.536 euros, auxquels pouvaient s’ajouter potentiellement 551.508 euros, soit un total de 10.932.044 euros. Alors que cette offre avait été classée en deuxième position, le rectorat avait quand même décidé d’attribuer ce marché à la société Colas Mayotte (pour un prix beaucoup plus élevé) au terme d’une procédure d’appel d’offres négocié, faisant valoir le fait que ce montant n’avait pas été réévalué pour la phase de négociation. Selon le tribunal, pour justifier ce recours à une procédure négociée, « le rectorat de Mayotte avait fait valoir que l’appel d’offres avait été déclaré infructueux, seuls des offres inacceptables économiquement ayant été reçus. Le rectorat a par la suite invité les candidats qui avaient soumis des offres conformes aux exigences relatives aux délais et modalités formelles de l’appel d’offres à participer à un premier entretien de négociation par vision conférence le 24 mars 2022 ».

Un projet diminué de 30 % de sa surface initiale

Toujours selon le juge des référés, la société MRE a remis une nouvelle offre à l’issue d’une nouvelle réunion le 25 avril 2022. Le 23 août 2022, elle redépose une offre finale sur la plateforme dématérialisée prévue à cet effet, offre consécutive à une communication d’un nouveau dossier de consultation des entreprises (DCE). « Les sociétés requérantes soutiennent que le rectorat ne pouvait pas, à défaut d’avoir justifié que les offres étaient toutes, soit irrégulières, soit inacceptables, engager une procédure négociée par les dispositions précitées de l’article R. 2124-3 du code de la commande publique », souligne à nouveau la justice, dans ses conclusions aux fins d’annulation et d’injonction.

Au motif que le prix des offres déposées pour ce lot n°2 excédait les crédits alloués au marché, déterminés et établis avant le lancement de la procédure et étaient par conséquent inacceptables, le tribunal administratif a considéré que le rectorat était en droit d’engager une procédure négociée. En revanche, il lui reproche d’avoir engagé cette même procédure dans la mesure alors que le projet initial du lycée des métiers du bâtiment avait été « substantiellement » diminué de 30 % de sa surface et 20 % de sa valeur, aux fins de rentrer dans l’enveloppe budgétaire arrêté. Ce seul constat a donc justifié l’annulation du marché en question sans qu’il n’y ait besoin pour le juge d’examiner d’autres aspects du dossier. « Mais dans les faits, il y a des arguments plus importants, au-delà de la procédure. On voit que bien que malgré un prix plus intéressant qui a été remis par des entreprises locales, le rectorat a attribué le marché à multinationale et c’est cette préférence systématique qui est néfaste pour les entreprises du département, lesquels du coup ne pourront jamais sortir la tête de l’eau. Plus particulièrement, il s’agit ici du rectorat dont la mission est d’assurer l’éducation de et la pédagogie sur le territoire, on constate dans le cas présent qu’il fait tout le contraire en privilégiant sans raison les plus gros », a commenté un connaisseur de ce dossier à l’annonce du jugement, en émettant le vœu que cette première inspire les autres entreprises locales à se mobiliser et à défendre leurs droits.

L’ordonnance du juge des référés condamne également l’État à verser 3.000 euros au titre de l’article L761.1 du code de justice administrative au groupement plaignant (contre 4.000 € initialement demandés), rejette les conclusions présentées par la Colas Mayotte dans sa défense et notifie son arrêt à l’ensemble des parties concernées.

La Préfecture appelle les citoyens à se mobiliser contre la délinquance

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Les gendarmes ont été déployés le long de la route nationale 1, sur la commune de Koungou, en cas de nouvelles attaques.

Ce mercredi, à Majicavo-Koropa, des dizaines de jeunes s’en sont pris au véhicule qui revenait de Dzoumogné et sont montés à l’intérieur pour agresser à l’arme blanche les quatre élèves et leur chauffeur. Un cinquième enfant, choqué, a été pris en charge par les secours. La préfecture de Mayotte a réagi, ce jeudi 17 novembre, par l’intermédiaire d’un communiqué, tandis que les chauffeurs de bus ont décidé de maintenir leur droit de retrait.

« L’État maintient sa pression en renforçant la présence des policiers et gendarmes sur le terrain, en poursuivant la lutte contre l’immigration clandestine et les éloignements, en accélérant les décasages », indique la préfecture de Mayotte

Le préfet Thierry Suquet appelle les citoyens à s’investir dans la prévention et l’accompagnement des enfants, à renforcer leur investissement dans le tissu associatif sur le terrain. « Nous devons collectivement nous mobiliser aujourd’hui pour vivre dans le calme demain », insiste le représentant de l’État.

Le droit de retrait des chauffeurs de bus perdure

La tension n’est pas non plus retombée chez les chauffeurs de bus après l’agression de mercredi. « Le Réseau Halo informe l’ensemble des usagers, que le droit de retrait exercé par certains conducteurs est reconduit jusqu’à nouvel ordre. Des fortes perturbations seront à prévoir sur le réseau Halo’, seuls les services desservants la zone Centre et la zone Petite-Terre seront assurés. Nous vous tiendrons informés dès la reprise du service », confirme Transdev, le délégataire du Département de Mayotte.

Contact : Transdev Mayotte au 0269 666 360, alertes infos via www.halo.yt ou sur la page Facebook «Halo’ Mayotte».

Immigration : « 73% des kwassas détectés sont interpellés » estime la préfecture

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432 barques et 572 moteurs servant aux passeurs ont été détruits, cette année.

En ce mois de novembre, le bilan de l’opération Shikandra sur les dix premiers mois de l’année a été communiqué aux médias. Celui-ci laisse apparaître une diminution du nombre des kwassas détectés (588), mais une hausse du nombre d’interpellés (432) par rapport à la même période en 2021 (respectivement 717 et 382). D’ailleurs, la préfecture de Mayotte fait valoir un meilleur taux d’interception des bateaux par les forces de l’ordre. « 73% des kwassas détectés ont été interpellés », résument les services de l’État. En tout, 5.912 étrangers en situation irrégulière ont été appréhendés en mer.

A terre, ce chiffre atteint 18.108 personnes. Ce qui est un peu en-dessous des dix premiers mois des années 2019 et 2021 (22.886 et 19.060), mais plus que sur la même période d’une année 2020 marquée par l’arrivée du Covid-19 (8.115). Toutes ces interpellations à Mayotte ont mené à 19.959 reconduites pour l’instant, en 2022. Si la large majorité des étrangers expulsés sont Comoriens, il y a également 373 Malgaches, un Mauricien, un Congolais, un Bangladais et sept Sri-Lankais. Les derniers étaient arrivés au large des côtes mahoraises au début du mois d’août, alors que le pays au nord de l’océan Indien était frappé par l’instabilité politique.

Parmi les passeurs, 267 ont été présentés à la justice. 191 ont été condamnés à de la prison avec sursis et 47 à la détention ferme soit au centre pénitentiaire de Majicavo-Koropa ou soit à la prison du Port, à La Réunion. Côté marchandises, « 26.097 cartouches de cigarettes de contrebande ont été saisies et détruites, représentant une valeur marchande d’au moins 854.200 euros », indique la préfecture.

L’Adim promeut Mayotte dans des échanges à Bruxelles et Lille

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Dans le cadre d’Invest in Mayotte, une délégation économique mahoraise dirigée par Zamimou Ahamadi, élue du conseil départemental et présidente de l’Agence de développement et d’innovation de Mayotte (Adim) et par Sidi Nadjayedine, élu du conseil départemental, s’est rendue à Bruxelles (Belgique) et à Lille, les 7 et 8 novembre. La délégation était composée de représentants des principales organisations économiques du Département (Adim, Gip Europe, CCI, Capam, Cluster Maritime, Medef, MCG délégataire du port de Longoni, Électricité de Mayotte, ainsi que l’Office du tourisme du centre-ouest). Lors de ces deux jours, des entretiens avec plusieurs directions générales de la Commission européenne ont été menés. Ils ont permis de présenter les travaux et projets stratégiques du Département ainsi que les initiatives mises en œuvre pour structurer l’utilisation des fonds européens. Les entretiens ont principalement porté sur les secteurs portuaire et maritime, de l’énergie, de la valorisation durable des ressources halieutiques ainsi que sur le développement agricole et l’emploi. La dynamique régionale de coopération économique avec les pays de la région du canal du Mozambique a également été abordée.

La situation stratégique de Mayotte sur la voie maritime du canal du Mozambique, et son potentiel économique au sein des RUPs (Régions Ultrapériphériques) de l’Union européenne a été évoquée au cours d’une rencontre organisée avec les parlementaires européens Eric Andrieu, (premier vice-président du groupe S&D au Parlement et vice-président de la délégation ACP-UE), Stéphane BIijoux (président de la délégation Cariforum-UE et vice-président de la Commission du développement) et Max Orville (vice-président de la délégation ACP-UE), ainsi que la représentation française au Conseil européen. Une cinquantaine d’acteurs économiques et d’investisseurs ont été mobilisés, dont une vingtaine de la zone Benelux/Hauts-de-France autour des secteurs prioritaires de développement du Département tels que l’énergie, les infrastructures portuaire et maritime, le tourisme et la pêche lors d’une « matinale économique », organisée par l’Adim, le 8 novembre. Cette séquence a permis de présenter le territoire mahorais et les grandes initiatives du Département en matière de développement économique, ainsi que les opportunités d’affaires et d’investissements qu’elles ouvrent. La délégation s’est ensuite rendue à Lille, menée par Ali Omar, vice-président du conseil départemental et par Zamimou Ahamadi. Elle a été accueillie au conseil régional des Hauts de France par son président, Xavier Bertrand, et par Franck Dhersin, vice-président en charge des transports, entourés d’acteurs locaux de l’économie maritime. Les échanges ont permis de définir des opportunités concrètes de coopération entre les deux territoires autour des secteurs maritime et de la formation. Un groupe de contact a été mis en place pour formaliser un cadre de travail d’ici la fin de l’année.

Une délégation ESS océan Indien en visite à Mayotte

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La Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire de Mayotte (Cress) accueillera du 21 novembre au 24 novembre, la première délégation ESS océan Indien à Mayotte. Cette délégation vient marquer la clôture du projet BusinESS OI, un projet de coopération porté par la Cress de Mayotte et financé par l’Union européenne via l’INTERREG V océan Indien 2014-2020 et le conseil départemental de Mayotte. Un déplacement sur le thème de l’ESS et la coopération : un ancrage séculaire pour une ouverture régionale Conformément à l’article 6 de la loi du 31 juillet 2014, les Chambres régionales de l’économie sociale et solidaire ultramarines étant régies par l’article 73 de la constitution, ont pour mission d’assurer « le développement et l’animation de la coopération internationale des collectivités concernées en matière d’ESS ». Ainsi, cette visite respectera une chronologie spécifique liée à l’histoire de l’ESS, son déploiement sur le territoire et les perspectives de coopération dans la région pour permettre d’amorcer des dynamiques de coopération dans la région. Le thème de ce déplacement sera le suivant : « ESS & coopération : un ancrage séculaire pour une ouverture régionale ». Il s’agira de faire rencontrer les partenaires de l’ESS de la Tanzanie, du Kenya, du Mozambique et des Comores avec la communauté ESS mahoraise (porteurs de projets, acteurs publics, accélérateur de l’innovation sociale etc.).

Nouvelle grève contre la réforme des filières professionnelles, ce jeudi

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« La grève massive du 18 octobre pour s’opposer à la réforme Macron de démantèlement de la voie professionnelle sous statut scolaire a été historique ! Amplifions la mobilisation jusqu’au retrait et faisons du 17 novembre une journée « lycées professionnels morts » partout en France », annonce CGT Éduc’action Mayotte. Le syndicat annonce un rassemblement à 8h, au lycée Kahani, suivie d’une manifestation à partir de 9h.

« Face à la forte opposition des personnels, le gouvernement, ne renonce pas à son projet. Il persiste à vouloir imposer plus de stages aux élèves. La CGT Éduc’action refuse la diminution des heures d’enseignement général et professionnel et les suppressions de postes induites, la perte du cadre national des grilles horaires et une révision des cartes de formation au seul prisme des intérêts économiques particuliers des entreprises sur les secteurs d’activité en pénurie de main d’œuvre », poursuit-il.

Les Régions ultrapériphériques en première ligne du changement climatique

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Ce mardi, au Parlement européen, les présidents des régions ultrapériphériques réunis en session interne de la 27ème conférence des présidents des régions ultrapériphériques (CPRUP) sous la présidence de Monsieur Serge Letchimy, président du conseil exécutif de Martinique, ont adopté une déclaration finale en trois points.

Celle-ci défend le lancement de travaux au plus haut niveau pour la mise en place de plusieurs textes législatifs européens (paquet législatif) dédié aux RUP afin de débloquer tous les problèmes d’adéquation de normes aux projets de développement portés par les territoires et l’affirmation du rôle central des RUP dans la stratégie de lutte contre le changement climatique avec le lancement d’une grande initiative européenne sur l’évaluation des apports de nos régions à la biodiversité européenne et des contreparties financières européennes pour assurer ce rôle majeur. « Les Régions ultrapériphériques éclairent avec une intensité renforcée et un temps d’avance, les problèmes auxquels sont, ou seront, confrontées, sous toute latitude, l’ensemble des régions de l’Union européenne. » Le troisième point est l’affirmation de la solidarité des RUP avec le peuple ukrainien.

Ce mercredi, Serge Letchimy a cédé la présidence de la CPRUP à Ángel Víctor Torres Pérez, le président du gouvernement des Canaries (Espagne).

Cinq élèves et un chauffeur de bus agressés à l’arme blanche à Majicavo-Koropa

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Les secours ont pu arriver rapidement sur place pour prendre des soins des élèves blessés et choqués, ainsi que de leur chauffeur.

Alors qu’il ramenait des élèves à Mamoudzou, un car scolaire a été pris à partie, ce mercredi 16 novembre, vers 13h30, au niveau de la prison de Majicavo-Koropa. Les agresseurs sont montés à l’intérieur du véhicule avec des machettes et des couteaux. Six personnes au total ont été blessées. Dans la foulée, les conducteurs de bus ont refusé de prendre la route, ce jeudi 17 novembre.

La scène n’a pas duré longtemps, mais a été une nouvelle fois violente, à Majicavo-Koropa, ce mercredi. Une bande de jeunes a bloqué la route nationale 1 au niveau de la prison, s’attaquant à un bus qui ramenait des élèves de Dzoumogné à Mamoudzou, vers 13h30. Outre les pierres lancées sur les vitres, une poignée d’assaillants a réussi à rentrer dans le véhicule avec des machettes et des couteaux pour s’en sont prendre à cinq élèves et au chauffeur. Ce dernier a été blessé aux mains en tentant de se protéger le visage des bouteilles jetées dans sa direction.

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En voulant se protéger le visage, le conducteur du véhicule a reçu des éclats de bouteille sur les mains.

Les gendarmes, dont la caserne est à Majicavo-Lamir, ont pu se rendre rapidement sur place et ouvrir de nouveau la route à la circulation. Toutefois, les agresseurs ont pu remonter avant leur arrivée dans le quartier Dubaï, situé sur les hauteurs.

Peur des représailles

Le bus devait se rendre à la barge de Mamoudzou en s’arrêtant dans plusieurs villages de la commune. Un autre chauffeur a d’ailleurs repris le véhicule très dégradé pour emmener le reste des élèves jusqu’au chef-lieu. Des élèves agressés étant de Kawéni, les forces de l’ordre nous disaient craindre des représailles de jeunes du village contre ceux de Majicavo.

Du côté des chauffeurs de bus, c’est de nouveau un sentiment de colère qui domine. En septembre et avant les vacances de la Toussaint, plusieurs collègues ont déjà été blessés sur ce secteur. Dans la foulée des événements, le délégataire Transdev a annoncé « qu’en raison des dégâts et des agressions survenus sur le réseau Halo [mercredi], un droit de retrait des conducteurs a été déposé. De fortes perturbations sont à prévoir [ce jeudi] ».

« La direction de Matis exprime son effroi après un acte d’une telle violence qui illustre que les délinquants n’ont plus de limites. Nous donnerons à cette affaire toutes les suites qu’il convient. Nous ne pouvons plus accepter que notre personnel et les élèves que nous transportons se trouvent au quotidien dans une situation où leur intégrité physique et morale est gravement atteinte », a réagi la société de transports, qui, comble de l’ironie, présentait sa nouvelle flotte de bus le jour-même.

Les élus contestataires font condamner le maire de Chirongui

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La scission au sein du conseil municipal de Chirongui a entraîné un nouveau passage par les tribunaux.

La décision du maire de Chirongui, le 28 septembre 2022, de ne pas convoquer son conseil municipal, malgré une demande dans les formes de seize de ses conseillers de sa majorité a été annulée par le tribunal administratif de Mayotte, ce mercredi 16 novembre. Il devra s’y exécuter dans un délai maximal de trente jours après notification de l’ordonnance du juge des référés.

Ils sont seize conseillers municipaux (sur 29) de la commune de Chirongui à avoir adressé une requête en référé-suspension auprès du tribunal administratif de Mamoudzou contre « la décision explicite de refus de réunir l’assemblée délibérante sur un ordre de jour précis », prise par leur maire le 28 septembre 2022. D’entrée de jeu, leur défense, le bâtonnier de l’ordre des avocats à Mayotte, maître Ahmed Idriss, plante le décor dans un exposé circonstancié des faits, rappelant les conditions par lesquelles le premier magistrat actuel, Bihaki Daouda, avait eu le 17 mai 2022, à succéder à Saïd Andanouni, frappé d’inéligibilité sur décision du tribunal correctionnel de Mamoudzou en date du 3 mai. Décision qui avait été assortie, l’on se rappelle, d’une exécution provisoire.

La défense explique donc au président du tribunal que « dès son élection, le nouveau maire a décidé de considérer le conseil municipal comme une simple chambre d’enregistrement appelé à voter, sans discussion, des projets de délibérations préparés et ficelés par une opposition minoritaire au sein de l’assemblée délibérante ». Pour entrer dans le fond de cette affaire, les seize élus avaient adressé un courrier le 2 septembre à Bihaki Daouda lui demandant de convoquer son conseil municipal en vue de faire annuler la délibération n° 27/22 du 17 mai 2022 portant sur la délégation des compétences générales du maire et l’annulation de la délibération portant sur la création du poste de collaborateur du maire. La défense a argué que « cette décision était motivée par des circonstances tenant au caractère exceptionnel des points sollicités pour une inscription à l’ordre du jour ». A l’étonnement des élus plaignants, le maire a tout bonnement ignoré la démarche de ses seize collègues de la majorité municipale et contre toute attente a pris deux arrêtés (n° 34/CC/2022 et 35/CC/2022), le 6 septembre 2022, ayant pour objet de retirer les délégations de signature et de fonction données à deux de ses adjoints membres du collectif des seize signataires de ladite demande de convocation de réunion. Une décision que la défense n’a pas hésité de qualifier de « sans doute inspirée par des considérations étrangères à la bonne marche de l’administration communale ». A maître Ahmed Idriss de souligner qu’en agissant de la sorte au mépris de l’article L2121610 du code général des collectivités territoriales, le maire de Chirongui avait décidé d’administrer la commune selon son bon vouloir et sans le concours de sa majorité, n’hésitant pas à qualifier cette attitude « d’autoritarisme » qui se serait manifesté à nouveau il n’y a pas si longtemps par le recrutement d’un nouveau directeur général des services (DGS). C’est cette dernière décision qui aurait mis le feu aux poudres et conduit les conseillers municipaux à recourir au à la justice via une requête en annulation, pour « excès de pouvoir, de la décision (de leur maire) susvisée ».

« Faire cesser les prises illégales d’intérêts »

De son côté, le maire, physiquement absent des débats, était représenté par son conseil, maître Elad Chakrina. Dans son exposé des faits, il a expliqué que la décision du maire de retirer les délégations de signature était motivée par le fait que Dhoiffir Mkadara, l’un des requérants faisait partie des élus condamnés dans l’affaire du premier magistrat Saïd Andanouni, pour détournement de fonds publics et prise illégale d’intérêt (il a fait appel).  En rappelant que l’élection de Bihaki Daouda  au poste de maire de Chirongui  faisait suite à l’exécution provisoire de cette décision de justice, il se devait par conséquent de « faire cesser les prises illégales d’intérêts pratiquées par les élus municipaux qui recrutaient à la mairie des candidats ayant un lien de parenté direct avec eux ». Et de préciser que c’était le cas de Dhoiffir Mkadara et Nafouanti Dini, les deux adjoints. Toujours selon Maître Chakrina, ce serait à la suite d’un signalement de ces faits par le maire au procureur de la République, suivi d’un dépôt de plainte, que les deux élus auraient choisi de quitter l’actuelle majorité communale pour rejoindre les bancs de l’opposition, une inimitié envers le nouveau maire s’étant installée. Le président du tribunal a alors fait remarquer à l’avocat de la défense qu’il n’ignorait rien de ce qui concerne la vie de cette commune de Chirongui pour avoir eu à statuer récemment sur des affaires la concernant et qu’il devait donc se limiter à l’essentiel. Maître Chakrina a alors expliqué que son client avait  accepté de convoquer le conseil municipal le 5 octobre, mais en y inscrivant à l’ordre du jour des projets d’intérêt publics communaux et qu’il n’avait choisi de travailler avec d’autres élus municipaux « n’ayant fait l’objet de soupçons de malversations financières et prises illégales d’intérêts » que suite au refus de ses anciens collègues de participer aux travaux des commissions thématiques et à leur désintérêt manifeste pour les projets communaux. S’en est suivi une passe d’armes technico-juridique sur la recevabilité (ou non) de la procédure de référé engagée. Des échanges auxquels le président du tribunal a rapidement mis fin en indiquant qu’il disposait de suffisamment d’éléments sur cette affaire pour pouvoir rendre une décision dans les meilleurs délais. En effet, quelques heures à peine après la fin de l’audience, la décision a été rendue publique.

La décision du maire, le 28 septembre 2022, de refuser la convocation du conseil municipal de Chirongui sur un ordre du jour précis est suspendus. Il lui est enjoint de convoquer ce conseil dans un délai maximal de trente jours (à compter de la notification de l’ordonnance du tribunal). En outre, la commune versera 1.500 euros aux plaignants (en application de l’article L.76161 du code de justice administrative).

Le concours Voix des Outre-Mer revient pour sa cinquième édition

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Eddy Haribou a remporté le prix jeune talent lors de la finale nationale à l’opéra de Paris l’année dernière.

Dix candidats se présenteront devant un jury composé de personnalités de l’opéra, de chanteurs mahorais et de journalistes spécialisés, ce samedi 19 novembre, sur le parvis du cinéma Alpa Joe, à Mamoudzou. Leur objectif : participer à la finale nationale du concours, à l’opéra de Paris en février.

« Rendre visible la richesse et la diversité des Outre-mer et célébrer la musique sous toutes ses formes par la promotion du chant lyrique », tel est l’objectif du concours des Voix des Outre-Mer sur le territoire. Pour la cinquième édition de la finale mahoraise, dix candidats, âgés de 8 à 47 ans, ont été sélectionnés. « Nous avions reçu 80 vidéos d’inscriptions cette année. Les chanteurs étaient jugés sur un titre de leur choix, qu’il s’agisse de variété, de pop ou de musique traditionnelle », précise Julien Leleu, président de l’association Les Contres Courants, qui porte ce concours. Depuis le mois d’avril, ils bénéficient d’une formation avec Fabrice Di Falco, chanteur d’opéra et directeur artistique de l’association. « Ils sont accompagnés lors de trois master-class intensives d’une semaine, avec six heures de chant par jour », souligne le président de l’association. La dernière, qui aura lieu du 14 au 18 novembre, sera d’ailleurs publique.

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Cette année, dix chanteurs participeront au concours Voix des Outre-mer à Mayotte.

Un air d’opéra et une chanson au choix

Ce samedi 19 novembre, les dix chanteurs sélectionnés se produiront face à un jury composé de personnalités de l’opéra, de chanteurs et de personnalités de la culture mahoraises ainsi que de journalistes de revue spécialisée dans l’opéra. « Ils chanteront deux chansons : un air d’opéra puis un titre au choix, de variété ou de musique traditionnelle. L’idée est de les évaluer et de voir leurs progrès dans le domaine du chant lyrique mais également de les juger sur un air qu’ils maîtrisent parfaitement », détaille le président de l’association. La finale sera accompagnée par le pianiste, chef de chant, Yoann Piazza. Puis un intermezzo musical sera proposé pendant la délibération du jury par des artistes invités.

Le vainqueur du concours participera ensuite à la finale nationale, organisée à l’opéra de Paris le 4 février prochain. « L’année dernière, le chanteur mahorais Eddy Haribou, a remporté le prix jeune talent lors de la finale nationale. Alors qu’aucune école de chant n’existe à Mayotte, nous avons quand même une voix qui a remporté le premier prix « jeunes », parmi tous les chanteurs d’Outre-Mer », se félicite Julien Leleu.

Peu d’ultramarins sur les scènes d’opéra

« En offrant une formation gratuite et un suivi des finalistes, ce concours représente un outil formidable d’accès à l’art pour des régions et départements d’Outre-mer qui n’ont pas ou peu accès aux conservatoires, formations et structures adéquates, afin de lutter contre la discrimination dans le monde de la musique et notamment à l’opéra », estiment les organisateurs. Fabrice di Falco, chanteur d’opéra originaire de Martinique, a notamment constaté la faible présence d’artistes lyriques ultramarins sur les scènes d’opéra au fil de ses 25 ans de carrière. Face à ce constat, il a créé en 2017 avec Julien Leleu, ce concours pour mettre en lumière les voix originaires de ces territoires. Il est ouvert aux talents ultramarins de Guadeloupe, de Martinique, de Guyane, d’Ile-de-France, de La Réunion, de Mayotte et de la Polynésie Française qui aiment la musique sous toutes ses formes (jazz, zouk, rock, soul etc) et qui possèdent ou non une formation. Il n’impose pas de limite d’âge.

Ce samedi 19 novembre, à 19h, finale du concours Voix des Outre-mer sélection Mayotte, sur le parvis du cinéma Alpajoe, à Mamoudzou. Entrée libre et gratuite. La soirée sera diffusée en direct sur les réseaux Voix des Outre-mer, Office culturel de Mayotte et Mayotte La1ère.

Comores : polémique après des propos du ministre de la Défense sur des viols

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Dans un entretien retransmis à l’office de radio et télévision des Comores, le délégué à la Défense répondant à une question sur des éventuelles accusations d’agressions sexuelles visant certains militaires a réclamé la présentation de vidéos avant d’ouvrir une enquête. Cette déclaration n’a pas tardé à susciter l’ire de l’opinion, notamment celle des associations de défense des droits des femmes.

Tout a commencé par une interview vidéo relayée sur les réseaux sociaux. Au cours de l’entrevue accordée à la télévision nationale, le délégué chargé de la Défense, Youssoufa Mohamed Ali, a tenu des propos qui ont très vite créé un tollé. Pendant une émission de l’office de radio et télévision des Comores (Ortc), tournée le 5 novembre, le ministre des Armées avait été interpellé sur d’éventuels cas d’agressions sexuelles qu’auraient commises des militaires, mi-octobre à Mbeni, une ville située au nord de la Grande Comore (voir ci-dessous). Non seulement il a défendu ses hommes, mais le ministre a surtout balayé d’un revers de main les informations, ne laissant pas le journaliste terminer sa question. « Ils sont venus raconter que des militaires violaient des femmes. Où est la caméra de ce militaire ? D’où tu l’as vue ? Quelqu’un l’a visionnée sur Facebook ? Pourquoi on ne nous montre pas les images ? Car nous aurions recherché ce militaire pour lui infliger une sanction parce qu’il aurait donc dévié. Je refuse de croire tout ce que j’entends sans des preuves visuelles », interpellait-il.

« Propos intolérables »

Il n’en fallut pas plus pour que les associations luttant contre les violences faites aux femmes et aux enfants critiquent vivement la déclaration du ministre. « Les propos de Youssoufa Mohamed Ali auraient été scandaleux s’ils avaient été prononcés par un citoyen lambda. Ils sont intolérables, inacceptables venant du délégué chargé de la défense, ancien directeur de cabinet du chef de l’Etat et par ailleurs secrétaire général du parti au pouvoir », a déploré l’association Petizanges des Comores. Dans un communiqué en date du 10 novembre, l’ONG qualifie ces propos de « violence de l’État » à l’endroit de toutes les femmes victimes de violences sexuelles et constituent un dangereux message envoyé aux magistrats lesquels pourraient comprendre que sans des images audiovisuelles, ils ne doivent prendre en compte les accusations d’agressions sexuelles. « Depuis quand les violeurs filment ou invitent des caméramans pour filmer leurs atrocités ? Ces propos sont de nature à freiner l’élan enregistré ces deniers temps sur le plan national. Dire qu’il faut nécessairement des images pour croire à un viol est aberrant », conclut la présidente de Petizanges des Comores, Hissani M’sahazi Rassoul, qui exige au nom de la plateforme des excuses publiques du gouvernement. Défenseure des droits des femmes, Amina Ali a elle aussi condamné la sortie médiatique du délégué à la Défense, proche et fidèle du chef de l’État, Azali Assoumani. « N’écoutez pas cet homme dénué d’éthique et d’empathie au vu de sa réflexion. Si vous avez subi une agression sexuelle, ne laissez personne remettre en doute votre démarche pour réclamer justice », a lancé la militante, s’adressant aux femmes avant d’inviter les procureurs à rappeler au ministre les lois qui ne réclament pas la production de vidéos. Certains avocats ont quand même tenu à souligner qu’il y a des innocents souvent accusés à tort d’actes d’agressions qui croupissent en prison. D’où l’intérêt d’opter pour la prudence.

 

Onze femmes seraient concernées par ces violences

Le 14 octobre, une descente musclée des forces de l’ordre à Mbeni pour interdire une cérémonie religieuse marquant la naissance du prophète muhamad a viré à l’affrontement. L’organisation de ce « mawulid » contrevenait à une note ministérielle qui interdisait toute célébration pendant l’après-midi sauf le week-end. Le bilan fait état de 26 blessés côté civile, tous des habitants, cinq d’entre eux sont même déjà évacués à l’extérieur. Le lendemain, le gouvernement a donc déployé les militaires pour rechercher les auteurs de ces actes de vandalisme. Pendant près d’une semaine , les hommes en treillis ont assiégé la ville, saccageant au passage maisons et véhicules. C’est donc au cours de cette opération que les accusations d’agressions sexuelles ont émergé. Dans une conférence de presse tenue, le 10 novembre, l’ancien secrétaire d’État chargé du monde arabe, Hamidou Karihila, originaire de Mbeni, a confirmé que certains éléments de l’armée obligeaient des femmes à se déshabiller devant eux. Ce transfuge du parti présidentiel, la Crc, où il occupait le poste de secrétaire général, devenu farouche opposant d’Azali Assoumani a parlé de onze présumées victimes.

« Zamal Paradise » présenté à Chirongui avec l’équipe du film

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Une séance inédite de « Zamal Paradise » est prévue, ce mercredi 16 novembre à 20h, en présence de l’équipe du film. « Pour produire leur premier album de rap, trois jeunes au chômage, Kingta, Kévin et Kenlo jouent aux apprentis dealers. Novices dans ce milieu, ils se font déposséder de toute la marchandise. Contraints d’honorer leur contrat auprès de leur commanditaire, un dangereux businessman excentrique, les trois jeunes hommes vont devoir emprunter des voies hasardeuses. Parviendront-ils à rester maîtres de leur destinée ? Les voies du seigneur sont absurdes. »

Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs.

Une projection inédite d’« Ernest & Célestine » suivra ce dimanche 20 novembre. Cet événement est une avant-première puisque la sortie nationale est en décembre. « Ernest et Célestine retournent au pays d’Ernest, la Charabie, pour faire réparer son précieux violon cassé. Ils découvrent alors que la musique est bannie dans tout le pays depuis plusieurs années. Pour nos deux héros, il est impensable de vivre sans musique ! Accompagnés de complices, dont un mystérieux justicier masqué, Ernest et Célestine vont tenter de réparer cette injustice afin de ramener la joie au pays des ours. »

Vous pouvez retrouver le programme des semaines sur le site internet du pôle culturel, sa page Facebook ou directement sur place.

Un webinaire dédié aux acteurs de l’Économie sociale et solidaire

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A l’occasion du mois de l’Économie sociale et solidaire (ESS), la Délégation de Mayotte à Paris vous propose un nouvel épisode de sa websérie #OuiMayotte sur les réussites mahoraises dans Economie Sociale et Solidaire – Partie 2. Chaque année, depuis quinze ans, est organisé le mois de l’ESS. Ce mois est l’occasion de faire découvrir aux non-initiés ce qu’est l’ESS, quels en sont les acteurs et les bonnes pratiques.

Ce neuvième épisode de la websérie retracera les parcours et réussites d’intervenants et d’entreprises qui portent des projets répondants aux critères de l’ESS. Il accueille à cette occasion, Moussoili Bacar, initiateur, coordinateur et trésorier de l’association Garage Marteau Solidaire ; El-Farouk Adinani, initiateur de SIREL976, un projet visant à développer des outils informatiques pour l’intérêt général des habitants de Mayotte ; ainsi que Mélanie Gaonac’h, coordinatrice du dispositif Made In ESS à la Cress Mayotte. Pour ne rien rater de cet épisode, rendez-vous le jeudi 17 novembre, à 16h, heure métropolitaine ou 18h heure mahoraise en live sur les chaines Facebook de la Cress Mayotte, de la délégation de Mayotte à Paris de la délégation de Mayotte à La Réunion et celle du Département de Mayotte. D’ici là, vous pouvez retrouver les épisodes précédents sur les pages Facebook et YouTube de la Délégation de Mayotte à Paris – YouTube (DMP).

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes