Douze Mahorais tissent des liens avec leurs voisins tanzaniens

Le 20 décembre, douze jeunes Mahorais du programme Mobilité et Échange solidaires Inter-villageois de Mayotte (Mesim) se sont envolé en Tanzanie dans le cadre du Fonjep (Fonds de coopération de la jeunesse et de l’éducation populaire) Solidarité internationale. Ce voyage culturel et éducatif a pour but de nouer des liens avec les Tanzaniens.

De l’autre côté du canal de Mozambique, il existe des cultures proches de Mayotte et qui peuvent nourrir de nouvelles opportunités. C’est le cas avec Mesim, un dispositif consistant à réunir plusieurs jeunes de différents villages de Mayotte pour qu’ils apprennent à mieux se connaître et découvrir un environnement extérieur à ce qu’ils connaissent. Cette ouverture passe par une mobilité́ à l’échelle nationale et Internationale. Selon Zabourada Madi, chargée de mission au sein de Mayotte Entraide Étudiants, ce projet existe depuis l’année 2021, mais « il s’agit de la première fois qu’ils partent à l’international ». En plus d’avoir organisé de nombreux échanges inter-villageois sur le département, l’association a souhaité « les faire rencontrer avec d’autres jeunes de Tanzanie pour cultiver leur sens de solidarité́ et engagement à l’international », explique-t-elle. Elle désire par ailleurs poursuivre son action autour d’autres pays et régions près du plus jeune département français, notamment à Madagascar, Mozambique, Kenya.

« Nous avons appris à aider les personnes dans le besoin »

La Tanzanie, la toute première destination choisie, possède d’énormes points communs avec leur territoire, particulièrement sur le plan gastronomique et linguistique. Au cours de leur séjour, tous ensemble, les jeunes ont réalisé́ de multitudes activités. En allant à la découverte du pays de leurs hôtes, de certaines villes, de son histoire et de son évolution. Ils ont également effectué une visite culturelle aux musées de Makumbusho et de Dar Es Salam. Et afin de vivre le quotidien et découvrir le mode de vie des Tanzaniens, ils ont passé un week-end chez des familles tanzaniennes pour vivre leur quotidien et découvrir leur mode de vie. Par ailleurs, ils ont eu à vivre un engagement citoyen en allant dans un orphelinat à Chanika. « Ce fut un moment d’émotions », rajoute la chargée de mission. « Nous avons appris collectivement à aider les personnes dans le besoin, l’esprit de travail d’équipe entre nous les jeunes, la solidarité entre nos communautés et la vie quotidienne en Tanzanie », explique Aboubakar, un jeune de Tanzanie faisant partie de la délégation. Non seulement, durant leur voyage, les aventuriers ont effectué des activités culturelles, mais ils ont aussi eu la chance de s’aventurer dans le milieu éducatif en se rendant au sein de la plus grande université

du pays, celle de Dar Es Salam. Cela a permis de nouer un partenariat et l’université est prête à accueillir des Mahorais, que ce soit dans le cadre d’un semestre ou stage. Après avoir échangé avec le responsable des affaires de l’établissement, d’après Zabourada Madi, « trois de nos jeunes étudiants présents ont vu qu’ils avaient la possibilité́ de continuer leur cursus dans le pays. Ils vont étudie cette possibilité́ en lien avec nous ». Grâce ce voyage, les voyageurs mahorais ne partiront pas les mains vides. Celui-ci leur a permis « d’augmenter leurs compétences et leurs connaissances qu’ils peuvent utiliser comme une opportunité lorsqu’ils rentrent chez eux », estime Jessica Romain, une autre membre du groupe qui est originaire de la Tanzanie.

Un échange qui ne s’arrête pas là

Un voyage très enrichissant pour l’ensemble de ces jeunes à l’exemple de Binti, originaire du village de M’tsahara, dans le nord de Mayotte. « Cela m’a permis personnellement de pratiquer et améliorer mon anglais, nous avons su cohabiter avec des personnes avec lesquelles on n’a pas forcément la même culture, les mêmes religion ou habitudes », résume-t-elle. Tous voudraient continuer à entretenir ce lien qu’ils ont tissé en développant ces échanges et en communiquant davantage. « Cette année, ils sont venus chez nous. Puis l’année prochaine, nous souhaitons venir à Mayotte », rajoute Jessica Romain.

Le lien a d’ailleurs peu de chances de se couper. Tanzaniens et Mahorais communiquent depuis plusieurs mois via le réseau social WhatsApp, avant même le

Une enveloppe de 35.000 euros pour ce projet

Pour réaliser ce voyage, plus de 35.000 euros ont été mis à disposition pour financer et couvrir l’ensemble des frais, tel l’hébergement, la restauration, les déplacements, etc. Cette action n’aurait pas vu le jour sans le soutien de ces divers partenaires, à savoir le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères au travers du Fonjep Solidarité Internationale, la Drajes (délégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports) de Mayotte, le service politique de la ville de Koungou et celui de Bandraboua, le Medef (Mouvement des entreprises de France) de Mayotte et l’atelier-ATU.

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