Le sport comme moyen pour les recruteurs de dépasser le handicap

Pour la dernière journée de la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées, France Travail a misé sur un atelier de sport pour favoriser l’inclusion et l’insertion, en parallèle de dernières conférences, à la MJC de M’tsapéré, ce vendredi.

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Abdallah compte se plonger dans la documentation qu’il a récoltée au cours de la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées (SEEPH).

Pour la clôture de la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées (SEEPH), l’un des acteurs majeurs de l’emploi, France Travail, a organisé les dernières conférences de la 28ème édition, à la MJC de M’tsapéré. Et un cours de basket ! Après la première table ronde « Validation de projet d’orientation », les quelques dizaines de personnes venues assister à la journée se sont dirigées vers le plateau couvert, vendredi 22 novembre. Un moyen de voir au-delà du handicap, selon Allaoui Attoumani, chargé de mission transformation et facilitation à la direction des partenariats. « Devant un bureau, simplement, en déposant un CV, le recruteur peut se focaliser seulement sur le handicap. En faisant du sport, il peut voir le leadership, la capacité à appliquer les ordres » des candidats, estime l’expert de l’insertion. Un dispositif autour du sport comme vecteur d’inclusion qui est renouvelé lundi, pour toutes les personnes éloignées de l’emploi avec « Un stade vers l’emploi ».

« En quatre ans, je n’ai pas vu d’activités de ce genre »

Alors la matinée s’est voulue aussi sportive. Après des échauffements, pas toujours adaptés aux personnes porteuses de handicap, l’heure est venue d’échanger des passes et de se renvoyer la balle. Si plusieurs demandeurs d’emploi se sont rendus à l’événement, le rendez-vous n’est pas complètement accessible aux personnes à mobilité réduite, notamment en fauteuils. L’entrée du plateau couvert est jonchée de graviers, qui bloquent les roues. Un détail qui compte pour Abdallah. Venu de Sada spécialement pour l’occasion, l’homme de 42 ans se réjouit d’une matinée comme celle-ci : « je suis en fauteuil depuis 2019, et en quatre ans, je n’ai pas vu d’activités de ce genre ». Lui est inscrit à France Travail, mais s’intéresse pour l’instant aux formations, « j’ai toute ma tête, mais je suis perdu parce que je n’étais pas comme ça avant ». Il a beaucoup appris de cette semaine comme l’existence d’aides, de subventions pour lui ou les entreprises qui souhaiteraient l’embaucher. Mais il tient à souligner que pour ce genre d’événement, il faut avant tout mettre à l’aise les porteurs de handicap.

Et difficile de l’être, entre les graviers, les toilettes trop étroites pour y entrer… Une accessibilité nécessaire qui peut faire peur à l’employeur, même si des subventions comme celles de l’Association pour la gestion des fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph) existent, rappelle Allaoui Attoumani. Mais les problèmes peuvent s’imposer même au pied du lieu de travail, avec des marches, des trottoirs trop hauts, « quand t’es en fauteuil, rien n’est facile à Mayotte », résume le quarantenaire.

Sur l’île, se sont près de 22.000 personnes sont en situation de handicap, selon l’Institut national de la statistique et des études économiques, soit 13% de la population.

Fraîchement arrivée sur l’île, je suis journaliste à Mayotte Hebdo et Flash Infos. Passionnée par les actualités internationales et jeunesses, je suis touche-à-tout. Mon allure lente et maladroite à scooter vous permettra de me repérer aisément.

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