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Tribunal correctionnel : « utilisez votre cerveau pour réfléchir »

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Des affaires de violence ont été jugées, ce mercredi 26 avril, dans le cadre d’une comparution immédiate. Un jeune homme de 19 ans obtient une condamnation de 30 mois de prison dont 24 mois avec sursis, pour des coups de couteau. Un autre, plus âgé, a été condamné à dix mois de prison pour avoir frappé un ami à la tête lors d’un voulé.

« C’est lui qui a commencé », c’est la première chose que déclare le prévenu. Ce jeune homme de 19 ans comparaît, ce mercredi 26 avril, pour avoir poignardé à trois reprises un autre jeune homme à M’tsahara, un des villages de la commune de M’tsamboro, le 12 mars dernier. Il a blessé grièvement le jeune lycéen d’un coup de couteau dans l’avant-bras, un dans la tête et un dans l’omoplate quand il essayait de s’enfuir. Le prévenu paraît intimidé, il chuchote et ne parle pas distinctement. Déscolarisé depuis environ trois mois, il traîne, d’après sa mère, souvent dehors. Ayant un casier vierge, il n’en est pourtant pas à son coup d’essai. C’est la troisième fois qu’il utilise une arme contre quelqu’un. Mais cette fois, ses actions ne seront pas sans conséquences.

Le 12 mars, il croise un jeune homme venant de M’tsangamouji avec une fille. Selon la victime et un témoin de la scène, le prévenu aurait bousculé à de nombreuses reprises la première et l’aurait poignardé. Puis un autre (pas identifié) aurait essayé de faire de même. Le garçon venant de M’tsahara, n’est pas d’accord. « La fille, je la connais, il n’a pas voulu que je la touche. J’ai mal agi » reconnaît-il, en précisant qu’il était seul. Ce n’est que deux jours après les faits, le 14 mars, qu’il se rend à la gendarmerie par crainte de représailles. La victime après examen médical, a obtenu quinze jours d’ITT (interruption de travail temporaire).

Un motif assez flou

Les discours des trois, prévenu, victime et témoin ne concordent pas. Le motif est d’ailleurs flou : une bousculade qui tourne mal ou une bagarre entre jeunes de villages voisins ou à cause d’une fille. Même le prévenu est incapable de répondre. La présidente du tribunal correctionnel, Chantal Combeau, l’interpelle : « – Qu’est-ce que vous faisiez avec un couteau à une fête ? – J’ai un couteau pour me défendre. Je me suis énervé. J’étais en colère et quand je me mets en colère, je ne me contrôle plus. Si j’avais voulu le tuer, je ne l’aurais pas poignardé dans le dos. J’ai juste voulu le blesser. – Au lieu d’utiliser un couteau pour vous défendre, utilisez votre cerveau pour réfléchir ».

L’avocat de la victime, maître Abdel Lattuf Ibrahim, affirme que le prévenu « est un assoiffé de sang, il est dangereux. Mon client est traumatisé, il ne sort plus, on lui a enlevé son innocence ». Il prend comme exemple le fait que la victime ne peut plus se rendre au lycée sans être accompagné de son père. La substitut du procureur, Cassandre Morvan, renchérit : « Il a un profil inquiétant. Ce n’est pas parce qu’on est en colère qu’on doit poignarder quelqu’un ». L’avocat du prévenu, maître Zain-Eddine Mohammed, déclare que son client qui n’exprime aucune excuse et n’explique pas les raisons de ses actes, « doit reprendre ses études ».

Le tribunal de Mayotte a condamné le prévenu à 30 mois de prison, dont 24 de sursis. Il aura pour obligation de faire une formation professionnelle après son incarcération et d’obtenir des soins. Il a, de plus, interdiction de rentrer en contact avec la victime, ainsi que de porter une arme. Une audience sur les intérêts civils, le 3 novembre, déterminera le montant qu’il devra verser à la victime.

Dix mois de prison pour un coup de marteau à la tête

Une autre affaire de violences était jugée, le même jour. Selon le procureur de la République, Yann Le Bris, « il s’agissait de faits qui avaient été commis le 23 avril sur la commune de Mamoudzou. Le mis en cause, né en 1977, avait porté un coup de marteau sur la tête d’un ami à la suite d’une dispute dans le prolongement d’un voulé ». La victime présentait une ITT de 25 jours. Le prévenu était condamné à la peine de dix mois d’emprisonnement avec mandat de dépôt.

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