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Assises de Mayotte : « Il voulait que son frère meure pour qu’il ne l’embête plus »

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On l’appelait Stam. Et l’actualité que connaissent les États-Unis comme la métropole quant aux violences policières faites aux noirs ne peut que faire écho à son histoire. Celle d’un jeune père de famille de Mayotte, tué par balle de la main d’un policier le 23 février à Kawéni. 

Relation sexuelle à 14 ans : une mineure de plus victime des failles de la justice mahoraise

Une simple affaire d’atteinte sexuelle sur une mineure de moins de quinze ans a fini par prendre de l’ampleur au tribunal correctionnel mercredi dernier. Rappelant que le débat sur le consentement, en particulier des mineurs, est toujours cruellement d’actualité, deux ans après l'adoption de la loi sur les violences sexistes et sexuelles. 

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Rapt de Petite-Terre : après l’appel devant la chambre de l’instruction, case prison et « tournure politique »

Rendue ce jeudi en appel devant la chambre d’instruction de La Réunion, la décision de placer les quatre hommes mis en cause dans l’affaire du rapt de Petite-Terre n’est pas sans soulever de questions selon leur avocat. Me Nadjim Ahamada dénonce notamment une violation des droits de la défense et une motivation politique à l’endroit des divers collectifs contre l’insécurité qui affichent un soutien farouche à ses clients.

Les relations entre deux frères habitant Doujani se sont dégradées jusqu’à ce que le plus jeune frappe violemment à la tête son aîné avec un bout de bois, le 19 juin 2020. Le premier, âgé de 33 ans, est actuellement jugé devant la cour d’assises de Mayotte jusqu’à ce mardi pour « tentative d’assassinat ».

« Je suis un enfant de M’tsapéré, je l’ai tué », aurait dit l’accusé, le 19 juin 2020, en tenant un morceau de bois ensanglanté et en menaçant les passants qui s’approchaient. Ce jour-là, son grand frère est étendu sur le sol de la maison de leurs parents à M’tsapéré avec de nombreuses blessures au niveau du crâne.

L’épisode, relaté par les témoins et le mis en cause, est l’aboutissement d’une relation réputée tendue entre les deux hommes. Nés dans une fratrie de sept enfants de M’tsapéré, l’homme de 33 ans et son frère aîné sont connus pour se disputer souvent, ont confirmé à la barre de la cour des assises ce lundi, les parents. « Je n’aurais jamais imaginé que ce soit jusque-là », soutient toutefois leur mère.

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Deux frères originaires de M’tsapéré sont face à face, lors de cette nouvelle session des assises de Mayotte. Le 19 juin 2020, le plus jeune a frappé l’autre au niveau de la tête avec un morceau de bois.

Un comportement violent avec les stupéfiants

Les conflits prennent effectivement une autre dimension par moments. En 2015 par exemple, le plus jeune des deux frères avait tenté de frapper l’autre avec un morceau de parpaing. Trois ans après, quand les parents décident que les deux fils, ainsi que la femme du plus âgé, partagent un banga familial à Doujani, les choses ont eu une nouvelle fois dégénérées. Dans ce lieu clos, « il prenait très mal les remarques », se souvient l’épouse de la victime. Des insultes et des menaces de coups de machettes sont légion.

Les membres de la famille sont unanimes. La consommation de stupéfiants, chimique et bangué, ont modifié le comportement du cadet quand celui-ci a été déscolarisé à La Réunion, là où la famille s’est un temps installée. De retour à Mayotte, malgré une formation de peintre en bâtiment, il végète. « Quand il fume, il ne m’écoute plus », confirme le père. « Il devient violent et agressif quand il est en manque », renchérit la belle-sœur.

Les deux s’étaient battus la veille

Le 18 juin 2020, celle-ci a découvert qu’un régime de bananes a disparu dans la nuit. Elle a confronté alors son beau-frère. « Il a commencé à m’insulter. Mon mari n’a pas supporté, il s’est battu avec lui », raconte-elle à nouveau ce lundi, pendant ce premier jour des assises. La rixe a pris fin dans la rue, mais le plus jeune ne voulait visiblement pas laisser passer l’affront. Le lendemain, les deux frères se sont croisés à nouveau dans la maison des parents, à M’tsapéré. L’accusé a alors pris un rondin de bois d’une vingtaine de centimètres et a asséné plusieurs coups à la tête de l’aîné, provoquant un traumatisme crânien grave.

Interpellé dans la même journée, il a avoué « qu’il voulait que son frère meure pour qu’il ne l’embête plus », témoigne l’un des policiers intervenus dans l’enquête. De son côté, la victime a été placée en réanimation, avant d’être opérée au niveau du crâne. Il présente encore aujourd’hui des cicatrices au niveau du cuir chevelu. Alors qu’il s’est constitué partie civile, il assiste impassible au procès. Son frère devrait connaître son sort ce mardi après-midi, après les délibérations du jury.

 

Un décasage à Bandrélé annulé par un recours

La préfecture de Mayotte était prête, ce mardi 13 septembre, à procéder au décasage des quartiers de Gnambotiti et Treneni, à Bandrélé, dans sa lutte contre l’habitat illégal. Cependant, un recours déposé ce lundi entraîne la suspension de l’opération, le tribunal administratif devant statuer le 27 septembre. Le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, par l’intermédiaire de son service communication, fait savoir « qu’il reste déterminé à faire respecter la loi Elan (N.D.L.R. évolution du logement, de l’aménagement et du numérique) ». Le premier secteur, situé à proximité du stade, accueille environ 120 personnes. Quant à Trereni, le hameau isolé du reste du village de Bandrélé, il recense une trentaine de personnes selon l’Acfav (association pour la condition féminine et aide aux victimes).

 

Des bus caillassés dans des barrages à Majicavo-Lamir

Ce lundi matin, des barrages ont été érigés au niveau de la route nationale par des jeunes des Majicavo-Lamir. Les voitures et les scooters, ainsi que deux bus scolaires, se sont retrouvés alors coincés et la cible de caillassages. Aucun blessé n’est à déplorer, indique la gendarmerie. Celle-ci a mobilisé ses troupes pour dégager le passage dans la matinée. À Tsoundzou 2, après des affrontements où plusieurs fonctionnaires de police ont été blessés samedi, d’autres ont eu lieu dans la soirée de dimanche.

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